Le crépuscule des éléphants, Guillaume Ramezi

La double chronique sur Collectif Polar

Aujourd’hui une mamie Flingueuse et une porte flingue vous parle d’une lecture commune.

Et après Danièle ce matin, cette après midi c’est au tour de Ge de vous donner son petit avis


Le livre : Le crépuscule des éléphants : Thriller de Guillaume Ramezi – Paru le 21 avril 2021 aux Editions IFSdans la collection Phénix noir – 20 €. (358 p.) ; 21 x 14 cm

 4ème de couverture :

Le crépuscule des éléphants

Au Gabon, le danger est omniprésent. Des meurtres atroces ont été commis… Andreas ne se fie pas aux autorités locales corrompues jusqu’à la moelle.

Lorsque Camille, capitaine de police à Paris, reçoit son appel de détresse, elle n’hésite pas à se mettre en danger pour le rejoindre. La jeune femme va se retrouver au coeur d’un trafic d’ivoire international qui ne laisse aucune chance aux éléphants et leurs défenseurs.

À qui profite réellement ce commerce ? Qui en tire les ficelles ? À qui peut-on réellement se fier ?

Guillaume Ramezi met en lumière un commerce illégal et pourtant toujours d’actualité dans un thriller à la fois angoissant et touchant.

L’auteur : Après un cursus scientifique et avec un diplôme d’ingénieur en poche, une entrée dans le monde littéraire n’était pas forcément une évidence pour Guillaume Ramezi. Breton de naissance, il a grandi dans le Finistère du côté de Morlaix où il a effectué toute sa scolarité. Cadre dans l’industrie, il malmène aujourd’hui ses personnages depuis sa Vendée d’adoption. Après Derniers jours à Alep, primé à plusieurs reprises, et L’important n’est pas la chute, il nous revient avec son troisième roman, Le crépuscule des éléphants.
Extraits :
« Esmond Martin n’avait pas bu une goutte depuis des années. Ce soir-là, lorsqu’il rentra à la nuit tombée dans sa modeste demeure des faubourgs de Libreville, il jeta sa sacoche tachée de sang au pied du porte-manteau et, sans même prendre la peine de se laver les mains, sortit l’antique bouteille de Glenmorangie vingt ans d’âge qui croupissait dans le buffet. Il s’en servit une grande rasade et vida le verre d’un seul trait. Le liquide épais et tiède, réchauffé par la moiteur de l’été gabonais, lui brûla à peine la gorge, réveillant vaguement de vieux démons enfouis depuis qu’il s’était épris de ce pays et de ses merveilles. D’une certaine façon, ces dernières avaient été sa bouée de sauvetage, alors il investissait toute son énergie pour les défendre depuis vingt ans. Aujourd’hui pourtant, il avait l’impression que toutes ces années avaient été vaines. Vingt ans qu’il écumait les forêts pour localiser les troupeaux. Vingt ans qu’il fréquentait à longueur d’année les écoles, de la capitale jusqu’aux plus petits villages, pour leur apprendre, leur prouver qu’ils devaient protéger leur faune. Vingt ans qu’il soutenait les ONG désireuses d’informer le grand public occidental. Vingt ans qu’il frappait aux portes des gouvernements successifs pour les convaincre qu’ils auraient plus à gagner, à long terme, dans le développement d’un véritable écotourisme que dans la déforestation massive. »
« En fin d’après-midi, quand Bonaventure l’avait appelé, c’est un ranger en pleurs qui lui avait demandé de venir le rejoindre. Esmond Martin avait sauté dans sa Jeep et s’était précipité à sa rencontre. Il avait eu l’occasion de voir des horreurs depuis tout ce temps, mais ce qu’il avait découvert en arrivant dépassait l’entendement. Il en avait compté trente-quatre au total. Trente-quatre cadavres à qui il ne manquait que les défenses. Trente-quatre éléphants massacrés pour leur ivoire. Parmi eux, il y avait même des éléphanteaux. Certains si jeunes que le précieux matériau devait à peine poindre au coin de leurs bouches. Ils avaient été exterminés quand même, juste pour le plaisir sans doute. Au moins, les fois précédentes, avaient-ils laissé la vie sauve à ceux ne présentant aucun intérêt et les rangers avaient pu les récupérer pour les confier à la réserve. C’était le quatrième carnage en un mois et cette fois, l’ampleur était phénoménale. Ils étaient face à une attaque d’envergure. »
« Les brigades d’intervention avaient bien repéré quelques groupes de braconniers qui avaient franchi la frontière récemment, mais sans jamais parvenir à les prendre sur le fait. Sur le chemin du retour, après plusieurs coups de téléphone désespérés, Esmond avait réussi à obtenir un rendez-vous avec le Premier ministre pour le lendemain matin. Il devait absolument le convaincre de déployer l’armée autour des zones d’habitations principales des derniers troupeaux d’éléphants présents dans la région. »

Le post-it de Ge

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Le crépuscule des éléphants, Guillaume Ramezi

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai toujours adoré les éléphants  !

Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurai le dire. Peut-être l’impression de force qu’ils dégagent de par leur taille, surtout les éléphants d’Afrique. Mais aussi j’aime leur regard si doux, leur petits yeux qui exprime une telle humanité. Et derrière cette immense masse on perçoit tellement de sensibilité, de sérénité et de sagesse aussi. Et enfin peut-être parce que chez les éléphants ce sont les matriarches qui mènent le troupeau, …la meute.

Alors voilà quand j’ai eu entre les mains le livre de Guillaume Ramezi un sentiment bizarre d’ambiguïté c’est emparé de moi. J’avais très envie de la lire mais aussi j’avais très peur de me plonger dans cette histoire et d’en ressortir blessée.

Et c’est bien ce qui est arrivé. Car alors que Ludovic Miserole lors de sa Garde à vue nous conseille ce livre et après que Mamie Danièle m’ait envoyé sa chronique, je n’ai plus pu résister, j’ai fini par ouvrir ce roman de Monsieur Ramezi et je me suis plongé dedans !

Mais alors que nous raconte « Le crépuscule des éléphants »

A la suite de meurtres atroces commis sur des éléphants au Gabon, Andreas, qui n’a aucune confiance dans les autorités locales corrompues, contacte Camille, lieutenant de police à Paris, pour lui faire part de sa détresse. Cette dernière le rejoint et se retrouve au cœur d’un trafic d’ivoire international.

On retrouve ici Mathias Brunei déjà rencontré dans les Derniers jours à Alep, il est maintenant médecin de brousse dans un dispensaire de fortune au Gabon et Camille Lambert qui elle était l’héroïne de L’important n’est pas la chute. Notre auteur les réunis ici dans une enquête qui va se révéler difficile. A croire qu’il aime malmener ses protagonistes.

Nos deux protagonistes se retrouvent, ainsi qu’Andréas un ex de Camille un peu louche, engagés dans la protection des placides et merveilleux pachydermes que sont les éléphants d’Afrique massacrés par milliers chaque année pour la cupidité des uns et la bêtises des autres.

En effet, le trafic s’est organisé, c’est une vraie mafia dorénavant qui gère ces activités illégales. Chacun voulant sa part du gâteau.

Les triades asiatiques tentent de s’approprier l’ivoire pour les revendre à prix d’or en Chine notamment pour ses vertus supposées aphrodisiaque et autres balivernes du genre qui courent dans le folklore et les us et coutumes de l’extrême orient.

Et les autochtones eux essaient de se sortir de leur misère crasse grâce à cette manne bienvenue, ne se rendant même pas compte qu’ils pillent les propres ressources de leur pays. Et qu’ils se sont engagés dans un cercle vicieux gagnant/perdant.

  L’écriture de Guillaume Ramezi est très agréable, très fluide aussi.  Elle oscille entre noirceur et légèreté, et heureusement car ici les sujets sont tellement prégnants qu’un brin d’humour nous permet de respirer un peu.

Il est question ici de corruption à haut niveau, de trafics d’influences, de massacre à grande échelle, de protection de la faune sauvage contre la cupidité des hommes, de protection aussi des populations locales contre la bêtise humaine. Ces populations qui malheureusement souvent souffrent des dommages collatéraux que provoquent aux trafics en tous genres.

Et le rythme que nous impose, ici, l’auteur est intense tout comme son immersion en ces terres africaines. On nous laisse peu de répit et on ressort essorés de cette lecture.

En effet j’ai vécu cette histoire intensément, ressentant des tas de sentiments contradictoires, passant de l’empathie à la colère en quelques phrases.  L’état des lieux que dresse Guillaume Ramezi est consternant. A l’heure qu’il est des êtres humains se battent pour protéger la faune et la flore sauvage et bien souvent il y laisse la vie.

Et si ce roman est avant tout un roman d’aventure, il m’a paru aussi comme un polar engagé !

Et ce sera pour moi une lecture marquante et un putain de coup de coeur !!!

J’ai lu ce livre aussi pour ces 2 défis :

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (France).

11 réflexions sur “Le crépuscule des éléphants, Guillaume Ramezi

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