L’ange Dada : heurs et malheurs d’Emmy Hennings, créatrice du cabaret Voltaire , José Lazaro

Le BD : L’ange Dada : heurs et malheurs d’Emmy Hennings, créatrice du cabaret Voltaire. scénario Fernando Gonzalez-Vinas, dessin José Lazaro ; traduit de l’espagnol par Christilla Vasserot. Paru le 7 avril 2021 chez Cambourakis. 22€. (230 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 24 x 18 cm

4e de couv : 

Dans l’ombre portée par les noms, écrasants, d’Hugo Ball et Tristan Tzara, scintille celui d’Emmy Hennings (1885-1948), l’écrivaine, poétesse et actrice, qui donna l’impulsion décisive au mouvement dada en créant en 1916 son centre névralgique : le cabaret Voltaire.

Comète féminine et artistique à l’orée du xxe siècle, son existence sur scène, de Munich à Zurich en passant par Paris, se fait le catalyseur de l’univers bohème et intellectuel de l’époque. Maîtresse de sa misère comme de ses victoires, alternativement aidée et empêchée par des hommes, Emmy Hennings est une rêveuse insaisissable, une mélancolique qui aime dessiner des anges et observer les vagues, une adepte de la morphine qui la fait écrire. Bien plus que pour dada, c’est pour la liberté de créer en son nom et contre la facilité d’être une muse qu’elle bataille et vit sans relâche.

Les auteurs :
Fernando González Viñas est docteur en histoire, écrivain, traducteur et artiste plasticien. Il a écrit, entre autres, une novella intitulée « En attendant Gagarine », un livre de voyage consacré au Japon et quelques essais et biographies (notamment de Manolete). Il a traduit de l’allemand deux livres d’Hugo Ball et des ouvrages d’Emmy Hennings, Margarete Böhme, Carl Schmitt, Michael Ende et Ulrike Voswinckel. Il a travaillé pour la première fois avec José Lázaro sur un autre roman graphique, en 2014, intitulé El último yeyéL’Ange dada est leur deuxième collaboration.

 

José Lázaro est illustrateur. Il a travaillé sur plusieurs romans graphiques. Son travail paraît également régulièrement dans des fanzines et est apparu lors de diverses expositions collectives ou individuelles. Il a collaboré pour la première fois avec Fernando González Viñas en 2014 sur l’ouvrage intitulé El último yeyé.

 

 

 

 

Extrait : 
« J’ai sombré dans un puit de luxure et vous voulez m’en libérer par le poésie. Sincèrement, j’ai des doutes »
« Créer, tomber malade. Qui a échappé aux deux n’a pas vécu. »

 

Le post-it de Ge :

L’ange Dada : heurs et malheurs d’Emmy Hennings, créatrice du cabaret Voltaire.

Je vous l’ai sans doute déjà dit, cet été je me suis mis à la BD. Oh, mais pour autant je ne suis pas devenue une spécialiste. Non loin s’en faut !

Non moi ce qui m’attire dans une BD, c’est soit son sujet, les thèmes qu’elle peut véhiculer ou encore son graphisme. En un coup d’oeil si le dessin me plait, je sais que je peux me lancer dans cette bande dessinée.

Et ici je l’avoue les deux m’ont tout de suite plu !

Aussi aujourd’hui je viens vous parler d’un coup de cœur

Il s’agit de L’Ange Dada, c’est la biographie en BD d’Emmy Hennings créée par les espagnols Fernando González Viñas et José Lázaro.

A la mort de son père, alors âgé de 16ans Emmy part l’aventure pour devenir comédienne. Nous sommes au tout début de ce XXe siècle bouillonnant. Et durant son périple la jeune Emmy va faire nombres de rencontres ambiguës voire malveillante qui vont très vite donner une force incroyable à cette jeune allemande révoltés et survoltée.

Ainsi Emmy Hennings deviendra une femme incontournable du mouvement Dada.

Et cet album revient sur la vie rocambolesque de cette figure oubliée du dadaïsme.

 

J’ai été très attiré par le style graphique des auteurs,

C’est très expressif, épuré et le trait en noir et blanc donne de la profondeur à cette histoire.

 J’ai aimé le propos aussi ainsi que le coté éloquent des dialogues et des encarts. C’est ce qui m’a attiré aussi. La recontextualisation de l’histoire dans la grande Histoire .

Cette biographie d’Emmy Hennings à la fois écrivaine, poétesse et actrice retrace son parcours .Elle qui a joué un rôle fondamental, quoiqu’oublié, dans l’histoire des avant-gardes européennes.

Elle est en effet la fondatrice du Cabaret Voltaire, à Zurich, en 1916, lieu qui est devenu rapidement le centre névralgique du mouvement artistique contestataire Dada pendant la Première Guerre mondiale. Mais le cabaret à la fois lieu de réunion et de création des dadaïstes ne resta ouvert que pendant 6 mois. Il ferma ses portes pour « tapage nocturne et tapage moral ».

Emmy Hennings est une femme artiste émancipée, elle vit sa vie à cent à l’heure dans l’Europe cosmopolite de ce début du XXème siècle

Elle est à la fois muse et créatrice, elle a rencontré de nombreux hommes, a eu de nombreux amants.

Mais la liberté ça se paie et pour une femme ça se paie cash !

Emmy va connaitre la prostitution, la prison aussi. Elle va tomber dans la drogue. Elle sera rattrapée par la maladie. Bref va vie sera une longue succession d’errances et de fausses promesses. Après tout elle n’est qu’une femme. Et on connait tous et toutes la place qui est réservée aux femmes dans cette société patriarcale qui sévit aussi dans les milieux artistique.

Mais toute sa vie, Emmy Hennings restera un esprit libre, frondeur

Malheureusement  elle est également responsable de sa propre perte. Ayant eu très tôt de mauvaises fréquentations et peut-être aussi étant attirée irrémédiablement par le coté sombre des choses et de l’homme.

Emmy est une femme aux multiples visages, elle peut parfois même être effrayante. Et elle porte en elle une part d’ombre qui la suivra toute sa vie durant.

Mais grâce à Emmy le mouvement artistique Dada sera comme elle , irrespectueux et extravagants. 

Je voudrais saluer aussi ici la très belle traduction de Christilla Vasserot qui a su rendre le texte très vivant.

Bref j’ai fait une bien belle rencontre, celle d’une femme incroyable, authentique, belle et rebelle.

J’ai aimé suivre la vie accidentée d’Emmy Hennings. Une femme, qui grâce à cette BD, sort enfin de l’ombre  et de l’histoire, où malheureusement, les femmes ont été bien trop souvent reléguées. 

Un livre qui entre dans les catégories défis

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (Espagne).

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

4 réflexions sur “L’ange Dada : heurs et malheurs d’Emmy Hennings, créatrice du cabaret Voltaire , José Lazaro

  1. Les illustrations sont vraiment belles, l’aspect crayon papier c’est très beau et elles ont l’air plein de détails. Je ne connaissais pas Emmy Hennings mais sa vie semble bien difficile, une BD qui a l’air mouvementée vu son parcours, d’après ce que tu nous en dit. Merci pour cette chronique Ge, et pour tous ces extraits aussi ! 😊

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