Paris se lève, Armand Delpierre

Le livre : Paris se lève,  de Armand Delpierre. Paru le 22 septembre 2022 chez Plon dans la collection Suspense thriller. 19€90. (336 p.) ; 23 x 14 cm

4e de couv : 

Janvier 2015. Pierre-Louis Madec, alias PLM, débarque au commissariat de la Défense après avoir quitté sa Bretagne natale. Il y découvre une équipe surmenée, proche de l’implosion.

À peine arrivé, on lui confie l’affaire Françoise Laborde : une femme âgée retrouvée morte dans son salon, le corps en lambeaux, signe d’un acharnement viscéral, presque animal. S’ajoute à cette enquête le mystérieux viol d’une jeune fille, trouvée inconsciente devant un bloc d’immeubles…

La menace est partout et le SRPJ 92 n’a pas fini d’être ébranlé. Tapis dans l’ombre, des hommes se préparent à frapper fort, à commettre une atrocité au nom de leur Dieu. De quoi bouleverser le monde et mettre à mal les forces de police. Mais il faut rester vigilant, car le chaos ambiant pourrait bien être le décor parfait d’un nouveau drame…

L’auteur : Né en 1970 à Versailles, Armand Delpierre est passionné de littérature anglo-saxonne. Il aime mêler dans ses écrits fiction policière et réalité sociale et politique. Paris se lève est son premier roman.

 

 

 

Extraits :
« C’était tellement facile de faire tomber des gens pour trafic ou revente de stupéfiants. On pouvait bâtonner à fond avec cette indicateur, Mais ça ne changeait rien dans la rue, et tout le monde le savait. Comme tout le monde savait que la poursuite des indicateurs avait son revers: les flics visaient le résultat facile, déconnecter de l’utilité réelle pour le citoyen »
« La caméra est en mode « plan fixe » sur le désert, et les deux hommes attendent, tranquilles. Quand une file de prisonniers masqués en tenue orange apparaît, le plus jeune lâche un soupir. Les prisonniers, cinq au total, sont alignés devant la caméra par les moudjahidines. L’un d’entre eux, kalachnikov à l’épaule, s’avance face caméra et se met à lire un texte en arabe, un écrit bien connu repris par Ibn Mahmud dans lequel il est question de péché, de mécréants, de licite et d’illicite, et de récompense au paradis. Il se retire ensuite et on ne voit plus que les cinq prisonniers, toujours en ligne et masqués, sur fond de désert rocheux. L’un d’eux se dandine sur ses jambes, on a l’impression qu’il pourrait tomber d’un moment à l’autre. Un autre homme, le visage masqué par un keffieh, entre dans le champ de la caméra et marche vers lui, un couteau à la main. L’homme au keffieh, presque dos à la caméra, parle au prisonnier. Le micro ne permet pas de capter ce qu’il dit. Puis il se retourne pour se présenter de face et prend de nouveau la parole en pointant son index vers le prisonnier, qui s’agite de plus belle. Le prisonnier commence une phrase en anglais, mais il est interrompu par son bourreau qui lui saisit les cheveux de la main gauche, présentant son profil à la caméra, et lui crie dessus pour le faire taire. Mais le prisonnier parle plus fort, la voix éraillée. La caméra fait un gros plan sur ses chevilles, entravées à la différence de celles des autres prisonniers, et revient en plan large. L’homme au keffieh se place derrière le prisonnier, agrippe ses cheveux, et lui tranche la gorge. Le captif s’écroule à ses pieds, et des tirs retentissent en même temps que les cris de joie des moudjahidines. La caméra se met à bouger de manière désordonnée. »

Le post-it de Ge

Paris se lève, Armand Delpierre

On se souvient tous de ce que l’on faisait le 07 janvier 2015 à l’heure de l’horreur. Moi j’étais au travail ce samedi là. Autour de 11h35 il me fallait prendre ma pose déjeuner. Avec quelques collègues nous sommes sortie de la bibliothèque pour aller manger un bout. Et sur l’avenue nous avons vu foncer tout un tas de voitures, camions de police, voitures banalisées avec leur gyrophare sur le toit et tous, toutes sirènes hurlantes. Ah oui, je vous ai pas dit, ma bibliothèque se trouve dans le 11 arrondissement, a un saut de puce des locaux de Charlie Hebdo. En voyant passer toutes ses véhicules de police (je n’en n’avais jamais vu autant l’un derrière l’autre), je me suis permis une petite plaisanterie. « Ils défilent… c’est carnaval ou quoi ? Ou alors.. il manifeste… » Et puis le temps de dire ouf, ce sont des ambulances et voitures de pompier qui sont arrivées par une rue parallèle et descendant de la caserne du 20e. Alors là, on a compris que c’était grave, sans savoir ce qui se passer réellement. Puis très vite on a eu l’info et là ça a été l’effondrement.

Mais revenant à notre livre, et ce que nous raconte Paris se lève.

Pierre-Louis Madec, alias PLM, quitte sa Bretagne natale pour se rendre au commissariat de la Défense. Là,  il va devoir faire ces preuves aussi il enquête sur l’affaire Françoise Laborde, une femme de 70 ans, retrouvée morte chez elle, le corps en lambeaux. A cela s’ajoute le viol d’Elsa, découverte mutique et sans aucun souvenir de ce qui lui est arrivé.

Et surtout dans l’ombre tapi un homme est prêt à tout pour faire trembler les démocraties occidentales. Et il s’apprête à commettre le pire.

Dans un Paris mis à mal par les attentats de Charlie Hebdo, on va suivre les forces de l’ordre qui tente de ramener un peu de sérénité dans tout ce chaos.

On va suivre PLM, qui comme beaucoup de ses collègues vont devoir accomplir leur mission dans l’urgence. Bien sûr il y a les attentats, la sécurité de chacun d’entre nous à assurer, mais si nos flics sont sur le pied de guerre, il leur faut aussi assumer les dossiers en cours, les choses courantes. Être là pour trouver les coupables mais aussi rassurer les victimes. Bref être sur tous les fronts.

Notre auteur nous campe des flics ordinaires, des personnes comme vous et moi avec les problèmes quotidiens, leur joie, leur peine, mais qui savent mettre tout cela de coté quand il s’agit d’être des professionnels dévoués à leur job. C’est très réaliste, pas du tout manichéen, ça colle parfaitement à la réalité du terrain.

Armand Delpierre a su nous mettre en empathie avec ses protagonistes. Il a aussi très bien géré ses différentes intrigues. On ressent aussi très bien l’atmosphère anxiogène de la période post Charlie Hebdo.  On est en immersion totale avec ses flics qui donnent tout pour mener à bien les différentes missions qui leurs sont confiés.

C’est le premier roman d’Armand Delpierre, et j’adore quand un premier roman me surprend ou me touche. Et c’est le cas ici.

Une belle découverte que ce Paris se lève.

Autres extraits :
« Dans 90% des cas, un crime est commis par une personne qui a un historique. Pour trouver un coupable, rien de mieux que de chercher parmi ceux qui ont été condamnés. Les partisans des droits de l’homme avaient bien le droit de contester ce raisonnement simpliste et discriminatoire. N’empêche que dans la réalité, ça donnait des résultats. »
 » Elsa se réveilla en entendant les chiens. Ils n’aboyaient pas, mais semblaient se plaindre : ils gémissaient, là, tout près d’elle. Comme si quelqu’un, ou quelque chose, les faisait souffrir. Elle se dit qu’il faisait sans doute encore nuit mais ne voulut pas ouvrir les yeux pour le vérifier. Elle avait déjà mal les paupières fermées, et sa tentative pour entrouvrir l’œil droit, celui qui paraissait le moins gonflé, lui arracha des larmes. Elle sentait le froid et l’humidité sur ses jambes, ses bras, ainsi que sur le côté gauche de son corps. La position n’était pas inconfortable. Il lui semblait être allongée sur une sorte de tapis posé là pour qu’elle puisse se reposer. Elle était fatiguée, endolorie et nauséeuse. Regagner le sommeil était tentant, mais la sensation de froid la gênait. Elle bougea la jambe droite et remonta légèrement son genou vers le ciel pour se retourner. Une douleur aiguë lui déchira le bassin. Elle poussa un cri et retomba sur le flanc. Pendant qu’elle serrait les dents et contractait le ventre, elle entendit une voix d’homme.
« Mais il y a quelqu’un là-dedans ! Madame ? »
Elsa lança le bras droit vers le sol pour s’y appuyer, se souleva légèrement, redressa la tête, ouvrit les yeux et s’évanouit.
« 

Lu dans le cadre de 3 défis littéraires :

 – Le Pumpkin Autumn Challenge 2022 chez Guimause

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (France).

29 réflexions sur “Paris se lève, Armand Delpierre

  1. Ca fait du bien d’avoir une autre vision, plus réaliste, du travail de flic, surtout ça nous change de cette vision médiatique tendance anti-flic mélangeant matraquages des gilets jaunes, tabassages de noirs par les flics républicains d’Amérique etc.
    Je lirai ce livre en te remercie de me le faire découvrir

    Aimé par 2 personnes

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