La vallée des ténèbres, Peter Robinson

Les livres oublié de Ge

Le livre : La vallée des ténèbres, Peter Robinson ; traduit de l’anglais par Henri Yvinec. Paru le 1er décembre 2010 chez Le livre de Poche dans la collection Le Livre de Poche Policier n° 37094. 7€10. (441 p.) ; 18 x 11 cm. Disponible en numérique, 6€99

4e de couv :

La vallée des ténèbres

Une enquête de l’inspecteur Banks

Pour les habitants de Swainshead, un paisible village du Yorkshire, la macabre découverte que fait Neil Fellowes, en se promenant dans la lande – un cadavre défiguré -, évoque étrangement le meurtre, jamais élucidé, qui, cinq ans plus tôt, a plongé la région dans la terreur.

À l’époque, l’inspecteur Banks soupçonnait fortement l’amie d’un notable local, mais celle-ci s’était enfuie et l’affaire avait tourné court, comme si quelqu’un, dans l’ombre, s’ingéniait à brouiller les pistes.

Y a-t-il un lien entre ces crimes ?

Cette fois, l’inspecteur Banks compte bien aller jusqu’au bout…

L’auteur : Peter Robinson est né Castleford, Yorkshire , le 17 mars1950, auteur de la série de l’inspecteur Banks, plusieurs fois lauréat du prix Ellis du meilleur roman policier au Canada. Après des études supérieures à l’Université de Leeds, où il obtient en 1974 une licence en lettres, il émigre au Canada.
Il exerce le métier d’enseignant et poursuit ses études à l’Université de Windsor et décroche en 1975 une maîtrise en création littéraire sous la tutelle de la romancière américaine Joyce Carol Oates. En 1983, il obtient son doctorat de l’Université d’York et continue d’enseigner.
Il amorce sa carrière littéraire dès 1979 par la publication d’un recueil de poésie. À partir de 1987, il se consacre à l’écriture de romans policiers, inspirés par les œuvres de Georges Simenon, P. D. James et Ruth Rendell. L’action de ses intrigues policières se passe le plus souvent à Eastvale, et met en scène l’inspecteur Alan Banks, un policier méthodique, passionné de jazz, de musique classique et de lecture.
Il remporte le prestigieux Anthony Award 2000 et, en France, le Grand Prix de littérature policière 2001 avec « Saison sèche » (In a Dry Season, 1999), le dixième titre de la série des enquêtes de l’inspecteur Banks.
Tout en continuant à publier de nombreux thrillers, Peter Robinson enseigne occasionnellement l’art de l’écriture de romans policiers à la School of Continuing Studies de l’Université de Toronto.
Il vit avec sa femme à Toronto.
En 2020, il est nommé grand maître des écrivains de romans policiers canadien.

 

Extraits : 
« Banks le mit au courant des détails pendant que Gristhorpe s’affairait avec l’équipe de la police scientifique.
Glendenning, à genoux près du cadavre ne cesse de chasser les autres comme des mouches. Enfin, il rangea ses affaires et tant bien que mal traversa le ruisseau, tendant les bras comme un funambule pour garder l’équilibre. D’une main, il serrait son sac marron contre lui et, dans l’autre, il tenait une éprouvette.
– Vachement commode comme endroit pour aller voir un cadavre ! grommela-t-il comme si le commissaire était personnellement responsable de cet état de fait.
– Eh oui ! répondit Gristhorpe, mais on n’a pas le choix dans notre métier. Je suppose que vous ne pouvez nous dire grand-chose tant qu’on aura pas procédé à l’autopsie ?
– Non, répondit Glendenning, plissant le visage comme pour balayer la fumée qui montait de sa cigarette. Ça m’a ‘air d’un coup de couteau qui a probablement atteint le cœur sous la cage thoracique.
– quelqu’un s’est approché vraiment très près de lui alors, dit Gristhorpe. Ce devait être une personne qu’il connaissait et en qui il avait confiance. »
« Les secrets nous viennent du diable, ma petite. Dieu aime les cœurs purs et ouverts. »
« les Beatles, Donovan, Bob Dylan et les Rolling Stones à la radio… Toutes choses aujourd’hui disparues pour la plupart. Il avait cessé de s’intéresserà la musique pop peu de temps après que les Beatles s’étaient séparés et que les Glitter Boys avaient pris la relève, au début des années soixante-dix, mais les vieilles chansons exerçaient toujours sur lui leur pouvoir magique. »

 

Le post-it de Ge

La vallée des ténèbres, Peter Robinson

Qui lit encore Peter Robinson de nos jours ?

Il faut dire que depuis quelques années aucunes de ses bouquins n’a été publié en France. Et pourtant dans les années 2000 on présentait Peter Robinson comme une des références du polar britannique.

Il faut dire qu’il s’est imposé avec sa série des enquêtes de l’inspecteur Banks. Et c’est bien mérité de mon point de vue.

4e roman de la série crée en 1987 par Peter Robinson et originalement publié en grande bretagne en 1989, dans La vallée des ténèbres  on va suivre notre policier dans une sombre enquête. Banks a quitté Londres pour ne plus avoir à être confronter à une criminalité galopante et le voilà affecter à la police du Yorkshire. Mais il s’aperçoit très vite qu’ici aussi les affaires de meurtres, de vengeances, disparition et autres crimes et délits ne manquent pas. Cette fois il se retrouve confronté à une énigme.  La découverte sur la lande d’un cadavre défiguré rappelle à tous un meurtre commis cinq ans plus tôt que la police n’a pas réussi à élucider. L’inspecteur Banks qui lui fonctionne à l’instinct a pourtant déjà quelques soupçons…

Ce que l’on aime chez Robinson c’est la façon qu’il a d’amener tranquillement ces enquêteurs à résoudre leurs enquêtes. On est là dans un vrai polar procédural, on suit pas à pas le déroulement de l’affaire. On prend son temps. On apprécie ici les complicités ou les inimitiés qui se jouent au sein de la brigade. Banks commence ici à se faire apprécier de ses subordonnées et il trouve enfin ses marques dans sa nouvelle équipe.

Dans cette intrigue on retrouve une galerie de personnage à la personnalité bien trempée, bien campé aussi. Une galerie de suspects d’où ressort un personnage central attachant mais aussi torturé.

Le petit plus de ce roman-ci c’est que notre inspecteur principal anglais va devoir pour les besoins de son enquête faire un tour du coté de Toronto au Canada. Ce qui donne à ce titre un petit coté dépaysant supplémentaire.

Car la lande anglaise l’était déjà dépaysante. Et j’avoue avoir un petit faible pour ces décors sauvages qui résonnent parfaitement avec la personnalité des protagonistes

Et justement… Ce que l’on aime aussi chez notre auteur c’est qu’il dépeint avec une vraie justesse psychologique tous ses personnages et à ce titre ça donne à l’inspecteur Alan Banks un petit côté Jules Maigret. De plus comme le commissaire français, Banks aime boire une bonne bière. Il sait que c’est dans les pubs qu’il peut sentir le poult de la ville ou du village et percevoir les choses cachées et autre petits secrets inavouables. Et puis il y a Banks, lui-même, on aime sa personnalité, un flic mélomane aux méthodes d’investigations inimitables et profondément intuitive

Bref j’ai vraiment aimé renouer avec Peter Robinson et son personnage fétiche. J’ai apprécié évoluer dans cette affaire au grès des indices semés et échafauder les différentes hypothèses puis démonter les fausses pistes. J’ai pris mon pied à être moi aussi en quelques sorte protagoniste en entrant dans la peau des différents personnages, je me suis plongé et j’ai littéralement plongé avec délectation dans ce suspense psychologique parfaitement huilé !

 

Autres extraits : 
« Banks ralentit en traversant Helmthorpe, l’un des plus grands villages de la vallée. Au-delà, le paysage lui était peu familier. Bien qu’encore plus large que la majorité des vallées, témoin de la présence ancienne d’un glacier aux proportions particulièrement titanesques, celle-ci semblait se resserrer légèrement à mesure qu’ils se rapprochaient de The Head, et les prairies montaient en pente plus raide sur le flanc des coteaux. On ne voyait plus les longues strates de calcaire qui caractérisaient la partie est de Swainsdale, mais les collines s’élevaient jusqu’à de hauts sommets arrondis, couverts de lande. »
« — Une pute ? Une roulure ? Une salope ? Une catin ? Une femme de mauvaise vie ? Croyez-moi, on m’a traitée de noms bien pires.
Le rire d’autrefois illumina un instant le regard de Julie.
— Connaissez-vous la différence entre une pute et une salope ?
Banks secoua la tête.
— Une pute est une femme qui couche avec n’importe qui. Une salope est une femme qui couche avec tout le monde sauf vous. »
« Nombre de ses collègues – Banks le savait – seraient allés leur demander de se disperses, les auraient accusés de troubler l’ordre public, et les auraient fouillés pour voir s’ils avaient de la drogue. Mais en dépit de son aversion pour certain gangs de jeunes et pour leur musique. Banks se faisait une règle de ne jamais user de son pouvoir de policier pour imposer sa volonté. Après tout, ils étaient jeunes, ils profitaient de la vie, ils ne faisaient de mal à personne, à vrai dire.
Banks passa devant les vieux qui se trouvaient sur le pont et semblaient faire partie du décor ; il se dit qu’à un moment donné il leur parlerait : ils avaient peut-être été témoins de quelque chose.
Il retrouva l’inspecteur-chef Hatchley à la voiture et ils se dirigèrent ensemble vers la maison des Collier.
– Avez-vous remarqué, dit Banks, que Bernard donnait l’impression de tenir des propos différents selon les personnes auxquelles il s’adressait ? Tantôt il était sombre, tantôt il était joyeux. Un jour il rentrait au pays, un autre jour il restait au Canada.
– Ç’est peut-être simplement, dit Hatchley, que tous les gens auxquels il a parlé nous tiennent, à nous, des propos différents.
Banks jeta à l’inspecteur-chef un regard approbateur. La réflexion approfondie n’était pas le point fort de Hatchley, mais en certaines occasions il pouvait se montrer tout à fait surprenant. « 

Livre lu dans le cadre de 3 défis littéraires

 – Le Pumpkin Autumn Challenge 2022 chez Guimause

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (Canada).

 

8 réflexions sur “La vallée des ténèbres, Peter Robinson

  1. Je suis tout à fait d’accord. On apprécie de découvrir de nouveaux auteurs mais revenir à ceux que l’on a lu il y a quelques temps, c’est bien aussi. On retrouve l’ écriture de l ‘auteur, l’atmosphère de ses histoires… Je viens de lire  » Terrain accidenté  » de Val McDermid. Cela a été un plaisir de lire à nouveau cette auteure écossaise. On se perd aussi dans la lande. C’est parfait pour commence l ‘hiver emmitouflé dans un plaid.

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