Propriété privée – Julia Deck

Le livre : propriété privée de Julia Deck. Paru le 5 septembre 2019 au éditions de Minuit.  16€. (173 p.) ; 19 x 14 cm

Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore, bâtie en matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers. Notre choix s’est porté sur une petite commune en plein essor. Nous étions sûrs de réaliser un bon investissement.

Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l’échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous.

Et peut-être aurions-nous réalisé notre rêve si, une semaine après notre installation, les Lecoq n’avaient emménagé de l’autre côté du mur.

 

L’auteur : Julia Deck est née à Paris en 1974. Après des études de lettres à la Sorbonne, elle est secrétaire de rédaction pour de nombreux journaux et magazines, avant d’enseigner les techniques rédactionnelles en école de journalisme.

 

© photo : Hélène Bamberger

 

 

 

 

 

Extrait :
« Dans le noir, je me suis vue verser le poison, le mélanger aux boulettes de bœuf. Déposer la gamelle devant la porte du jardin. Attendre l’heure du gros rouquin. J’ai senti sa fourrure contre mes bras nus lorsque je le soulèverais après qu’il aurait mangé. Je me suis vue le descendre à la cave afin qu’il y agonise discrètement, puis faire ce que tu avais prévu avec son cadavre. Parce qu’il ne s’agissait pas seulement de tuer le chat. Il s’agissait de signer notre triomphe, notre accession à la propriété privée. »

 

Le post-it de Ge

Propriété privée  de Julia Deck 

Une maison au vert avec un jardin et pourquoi pas un potager, quel parisien n’en a pas révé durant le confinement….Ok, je m’emballe ce livre a été écrit bien avant la crise sanitaire. Et pourtant il est fort d’actualité.

Un couple achète un logement dans un écoquartier au milieu d’une petite commune. Tout s’annonce pour le mieux et ils préparent avec impatience les emplacements de leurs meubles, Que rêver de mieux, un peu de verdure au porte de la grande ville. La périphérie chic où on recherche un peu plus d’espace. Les Caradec en sont persuadés, c’est là qu’ils vont se poser. Paris est devenu trop grouillant pour ces parisiens lassés de la vie de bohème. Et puis il accède enfin à la propriété et ce changement  devrait engendrer un renouveau  dans leur vie du couple d’Eva et de Charles. Mais voilà c’est sans compter avec les Lecoq, qui emménagent de l’autre côté du mur mitoyen. Arnaud et Annabelle Lecoq et leur tribu de gosses salles et bruyants qui vont venir troubler la tranquillité toute relative de notre couple cinquantenaire.

Oh il n’y a pas que les Lecoq, il y a aussi les Durand – Dubreuil, les Bohat et les Benani,  mais aussi les Taupin et les Lemoine,  avec qui il faut composer. Bref une vie de petite résidence où le bon voisinage rime avec compromis et faux semblant.

Bref le rêve imaginé va vite se transformer en enfer

Tout commence très bien et peu à peu tout ce délite.

Les petites mesquineries du quotidien. Tout les appartements qui se ressemblent….Tout finit aussi par ressemblait à une petite vie étriqué.

Les voisins qui deviennent gênants, inquisiteurs même. La paranoïa s’installe, le mal distile son venin.

S’en prendre au chat des voisins pourrait, peut-être, être un exutoire assez puissant pour exorciser  toutes les frustrations refoulés.

Jusqu’au jour où , le gros chat roux des Lecoq était retrouvé éviscéré.

Et là le processus est en marche, plus rien ne peut l’arrêter,  la mécanique déroule son lot d’horreur.

Qui aurait pu prévoir qu’en ouvrant un roman des édition de minuit, je tombe sur un thriller domestique. Pas moi, si ce n’est que je connaissais déjà la plume caustique de l’auteur.

Et ici elle nous sert une satire sociale bien senti. Un fable contemporaine sur notre monde moderne perverti.

Il y a du Chabrol chez Julia Deck 

Elle nous sert une comédie cruelle mâtiné d’un polar subtil.

C’est vif, réaliste et parfois même vitriolé.

C’est je l’avoue assez jubilatoire.

Alors attention vous risquer de vous plaire dans cette Propriété privée

 

Extrait 2 : 
« Il était temps de devenir propriétaires. Soucieux de notre empreinte environnementale, nous voulions une construction peu énergivore, bâtie en matériaux durables. Aux confins de la ville se tramaient des écoquartiers. Notre choix s’est porté sur une petite commune en plein essor. Nous étions sûrs de réaliser un bon investissement.
Plusieurs mois avant de déménager, nous avons mesuré nos meubles, découpé des bouts de papier pour les représenter à l’échelle. Sur la table de la cuisine, nous déroulions les plans des architectes, et nous jouions à déplacer la bibliothèque, le canapé, à la recherche des emplacements les plus astucieux. Nous étions impatients de vivre enfin chez nous. »

 

7 réflexions sur “Propriété privée – Julia Deck

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