Les rues de Santiago de Boris Quercia

Le livre : Les rues de Santiago de Boris Quercia.  Traduit de l’espagnol (Chili) par Baptiste Chardon.  Paru le 21 février 2014 chez Asphaltes éditions dans la collection Fictions. 15€. (152 p.) ; 18 x 13 cm. Réédité en poche le le 3 juin 2015 chez Le Livre de Poche Policier. 6€10. (164 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Il fait froid, il est six heures du matin et Santiago n’a pas envie de tuer qui que ce soit. Le problème, c’est qu’il est flic. Qu’il est sur le point d’arrêter une bande de délinquants, dangereux mais peu expérimentés, et que les délinquants inexpérimentés font toujours n’importe quoi…

Après avoir abattu un jeune homme de quinze ans lors d’une arrestation musclée, Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili, erre dans les rues de sa ville en traînant son dégoût. C’est ainsi qu’il croise le chemin de la belle Ema Marin, une courtière en assurances qui semble savoir beaucoup de choses sur son passé…

L’auteur : Boris Quercia est né en 1967 au Chili. Il est connu dans son pays en tant que cinéaste aux multiples facettes : acteur, réalisateur, scénariste… Son roman Tant de chiens a reçu le Grand Prix de littérature policière en 2016, ainsi que le Grand Prix du roman noir étranger au festival de Beaune. La Légende de Santiago met en scène le même personnage principal, le flic Santiago Quiñones, dans une nouvelle intrigue indépendante.
Extrait :
IL fait froid, il est six heures vingt-trois du matin, on est tout juste mardi et je n’ai pas envie de tuer qui que ce soit. Quelle connerie. Je suis à plat ventre sur le trottoir, sous une Fiat Fiorino, j’observe mais je ne vois que leurs pieds. Derrière moi, il y a un étroit passage qui traverse tout le pâté de maison et donne dans une autre rue. Le plan, c’est qu’aucun des Guateros ne s’échappe par là. Ils s’appellent comme ça. Les Guateros. On les suit depuis cinq mois, on connaît leurs visages par cœur, leurs voix, les blagues qu’ils répètent et répètent au téléphone. Ils se sont séparés d’une bande plus grande, les Melacomo, mais les Guateros ne savent pas faire attention, ils foirent tout ce qu’ils font et aujourd’hui, c’est leur jour. Le leur et le nôtre. Quand on travaille avec ces gangs inexpérimentés, c’est toujours plus dangereux. Ceux qui connaissent la chanson, ils se rendent tout de suite. Ils ont des avocats compétents, de l’argent pour acheter des procureurs, des gens à eux infiltrés parmi les gardiens de prison. Dans le pire des cas, ils vont passer un moment pas si désagréable en prison. En revanche, ceux qui tentent leur premier coup ne sont qu’adrénaline et ne pensent qu’à faire un carton. Et moi, aujourd’hui, je ne veux tuer personne.

Le post-it de Ge

Les rues de Santiago de Boris Quercia

 

Les rues de Santiago c’est l’histoire d’un flic qui tente d’échapper à la vengeance d’un gang et aux soupçons de sa direction.

Ce flic c’est Santiago Quinones,  un héros Santiago  qui porte le nom de sa ville où il déambule de bon matin. Car Santiago Quiñones est un peu perdu ce matin, il vient de tuer un jeune garçon alors qu’avec sa brigade de la Police d’Investigation du Chili, ils avaient tendu une embuscade au gang des Guateros

Un gang de jeunes trafiquants en tout genre, des fous furieux que rien n’arrête, des jeunes gens qui ne connaissent que le loi de la violence. Bref notre flic, savait que ça allait canarder de tout part. Mais lui il n’avait vraiment pas envie de de prendre une vie. Et pourtant le jeune Baltasar était là et même si Baltasar est de la graine de gangster, ça reste un gamin, un adolescent en perdition.

Aussi après ce mauvais coup du soir, notre flic va errer dans les rue de sa ville et c’est cette errance que nous allons suivre.

Il va rencontrer Ema, une femme aux dents de travers comme il aime, une femme moulée à la perfection dans son petit tailleur gris. Son habit de travail, Ema est courtière en assurance. Aussi le temps d’une rencontre, Santiago va vite oublier Marina, la jolie infirmière qui parfois partage ses nuits. Mais Ema, n’est pas la douce Marina et Santiago va vite retomber dans ces démons avec elle. Et il se trouve pris dans une histoire d’escroquerie à l’assurance

A travers cette lecture on sent très bien tout l’amour que notre auteur porte à sa Ville Santiago du Chili. Il nous parle de cette ville où l’on déambule avec son héros, il nous la décrit belle mais aussi monstrueuse. Le tumulte de la villes, le bitume surchauffé, la trépidante folie de vivre des chiliens….il y a tout cela dans Les rues de Santiago

Boris Quercia nous montre aussi l’envers du décor. Il nous dit la corruption institutionnalisée. Les flics sont ripoux mais la magistrature aussi et que dire des avocats. La jeunesse elle aussi veut sa part du gâteau.

Et notre flic, lui aussi se démène entre débrouille et petite magouille pour survivre sans trop déroger à ses valeurs dans cet univers noir où règne violence et folles passions et trahisons. Il nous entraîne avec lui dans cette société chilienne déliquescente.

Mais Les rues de Santiago c’est aussi de l’espoir, de la tendresse et une belle histoire d’amour et peut-être aussi un peu de rédemption.

Et tout cela et servit par une écriture sèche, vive incisive , et un style percutant, des chapitres courts au rythme soutenu.

Un court premier roman envoûtant qui vous emportera à n’en pas douter.

 

23 réflexions sur “Les rues de Santiago de Boris Quercia

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