Les salauds devront payer de Emmanuel Grand

Le livre : Les salauds devront payer de Emmanuel Grand.Paru le 7 janvier 2016 chez Liana Levi. 20€. (378 p.) ; 21 x 14 cm. Réédité en poche le 4 janvier 2017 chez Le Livre de Poche collection Thriller n° 34382. 7€90. (469 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Wollaing. Une petite ville du Nord minée par le chômage. Ici, les gamins rêvent de devenir joueurs de foot ou stars de la chanson. Leurs parents ont vu les usines se transformer en friches et, en dehors des petits boulots et du trafic de drogue, l’unique moyen de boucler les fins de mois est de frapper à la porte de prêteurs véreux. À des taux qui tuent… Aussi, quand la jeune Pauline est retrouvée assassinée dans un terrain vague, tout accuse ces usuriers modernes et leurs méthodes musclées. Mais derrière ce meurtre, le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d’autres rancoeurs. D’autres salauds. Et Buch sait d’expérience qu’il faut parfois écouter la petite idée tordue qui vous taraude, la suivre jusque dans les méandres obscurs des non-dits et du passé.

 

L’auteur : Emmanuel Grand, né en 1966, vit en région parisienne. Son premier polar, Terminus Belz, a conquis la presse et les libraires. Sélectionné pour le Prix du meilleur polar des éditions Points et le Prix du polar SNCF 2016, il a remporté les prix PolarLens et Tenebris.

 

 

 

 

Extrait : 
Les cinq hommes dans la forêt, armés jusqu’aux dents, ne sachant trop ce qu’ils allaient chercher ni ce qu’ils feraient quand ils l’auraient trouvé. Bientôt, ils furent avalés par un magma de fougères, de palmes, de cannes, de branchages emmêlés, de feuillages courbés sous leur propre poids, de troncs abattus mangés par des mousses gorgées d’eau et de feuilles mortes craquant sous leurs brodequins. Tout était vert, d’une seule couleur primaire sans nuances, et le ciel un trait bleu au-dessus de leurs têtes. Ils marchèrent plus d’une heure, en silence et aux aguets, puis débouchèrent au sommet d’une colline d’où ils dominaient une étendue grouillante, palpitante, où ondulaient à l’infini les voiles de brume qu’exsudait la terre humide du fond des vallées.
– On y est, dit Dubus.
En contrebas, quelques paillotes étaient disséminées près d’un bras de fleuve. Le caporal fit un signe de la main et ils descendirent en silence, le dos courbé.
Ils jaillirent à toute vitesse des palissades de bambou en faisant claquer leurs fusils. En moins de deux, ils occupèrent le village, rassemblèrent les paysans, les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre. Une masse tremblante. Les femmes gémissaient. Les hommes regardaient leurs pieds sans un mot, cernés par Douve et ses sbires, fusil au poing.
– Qui a placé les mines sur la piste ? hurla Douve en tentant de distinguer chaque syllabe.
Il était rouge de haine. Barjo, qui le connaissait depuis deux ans, ne l’avait jamais vu comme ça. Le caporal s’avança vers les prisonniers et pointa son canon sur une tête au hasard, actionnant bruyamment le mécanisme de chargement pour ne laisser aucune ambiguïté sur ses intentions.
– Qui est le chef ici ?

Le petit avis de Kris

Les salauds devront payer de Emmanuel Grand

Quand Pauline Leroy, une jeune toxicomane, est assassinée et retrouvée sur un terrain vague, les habitants de Wollaing, une petite ville du Nord, décident de se venger des coupables qu’ils désignent d’office. Mais le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d’autres rancoeurs.

Je ferme à regret cet ouvrage qui, bien plus qu’un polar est un constat des ravages que peut faire un plan social, une fermeture d’entreprise et les bouleversements qu’ils amènent dans les familles et la vie de tous les jours.
Ce récit est criant d’authenticité, l’intrigue est magistrale, nous captivant d’un bout à l’autre. Des personnages bien campés, crédibles en diable que l’on suit avec délectation.
En petite musique de fond on croit entendre « Les mains d’or » et « Fortaleza » … ! Ceux qui me connaissent comprendront !

« À chaque fois, tout le monde a voulu y croire. Les gens se sont reconvertis, ils ont fait des formations. Certains changeaient de métier à cinquante ans. C’était très dur. Le nombre d’emplois n’avait rien de comparable avec Berga, mais c’était toujours bon à prendre. Les gens s’accrochaient au nouveau projet, ils étaient prêts à faire des sacrifices. Mais la greffe n’a jamais pris. Le scénario était toujours le même. Les pouvoirs publics attiraient les boîtes avec des avantages fiscaux faramineux. Au bout de trois ans, ils fermaient le robinet. C’était prévu. On ne peut pas exempter d’impôt qui que ce soit ad vitam aeternam, n’est-ce pas ? Mais les conseils d’administration s’en moquaient éperdument. Dès que les facilités cessaient, ils fermaient la boîte et s’en allaient ailleurs. »

4 réflexions sur “Les salauds devront payer de Emmanuel Grand

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