Le livre : Shim Chong, fille vendue de HWANG Sok-yong. Paru en 7 janvier 2010 aux éditions Zulma. Prix : 23,90 € ; (560 pages); 13×19 cm. Roman traduit du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet – Grand Prix de la traduction du KLTI. Poche paru le 3 mai 2018 aux éditions Zulma. 10,50 € ; (480 pages); 12×18 cm.
4ème de couverture :
Nous sommes à la fin du XIXe siècle. En ces temps de disette et de corruption, la traite des enfants est un commerce qui alimente un immense trafic mafieux dans toute l’Asie du Sud-Est. Vendue adolescente, Shim Chong va connaître tous les aléas d’un négoce sexuel florissant, des rives du fleuve Jaune aux ports de Shanghai, Taïwan ou Singapour, de la prostitution la plus sordide à la haute courtisanerie des geishas. Son parcours initiatique s’inscrit de façon magistrale dans une impressionnante saga de la prostitution et des métiers de la séduction, à une période charnière où l’Asie, sur fond de guerre de l’opium et de trafic d’armes, s’ouvre aux impérialismes occidentaux. En romancier au souffle épique, fort d’un engagement qui l’apparente aux Zola, Dos Passos ou Soljenitsyne, avec sa vision aiguë du mouvement de l’Histoire, Hwang Sok-yong nous livre une somptueuse fresque romanesque.
« Elle est une fille vendue, une concubine, une prostituée, une femme de pouvoir. Une musicienne et une mère, aussi. Elle a autant de visages que le dernier roman de Hwang Sok-yong a d’interprétations. Shim Chong, fille vendue est un grand livre. » Nils C. Ahl, Le Monde des Livres
L’auteur : « Né en 1943 en Mandchourie, où sa famille s’était réfugiée pour fuir les Japonais, Hwang Sok-yong se retrouve quelques années plus tard à Pyongyang, la cité rouge repeinte aux couleurs soviétiques, puis à Séoul, où il est surpris par la guerre de Corée. Avant de partir combattre au Vietnam, de rentrer au pays, et de se lancer dans d’autres luttes, au nom de la démocratie. De 1993 à 1998, il est expédié en prison pour avoir osé se rendre à Pyongyang, afin de soutenir les artistes du Nord. Lorsque j’étais en détention, raconte-t-il, on n’avait pas le droit d’avoir un stylo bille. On m’a mis au cachot pendant deux mois pour avoir gardé secrètement un stylo. Je me suis battu énergiquement. J’ai fait dix-huit fois la grève de la faim. Certaines ont duré jusqu’à vingt jours. Hwang Sok-yong est un écrivain du défi. Un idéaliste dans un monde privé d’idéal. » André Clavel
Extrait :
« Chong, étendue nue, regardait les taches que dessinait au plafond, dans l’obscurité, la lumière de la lampe accrochée dehors, sous l’avancée du toit. À côté d’elle, un étranger dormait, ronflant tout son soûl.
« Maintenant, je n(appartiens à personne. Me voici devenue la hwajia du Pavillon, la « fleur de la maison ».
Ainsi soliloquait-elle. Ce moment, elle mesurait toute la distance qui la séparait de la première nuit passée avec Maître Chen. Désormais, elle avait le sentiment que son corps lui était devenu étranger. La voix qu’elle entendait n’était plus celle de la jeune fille d’alors. La première nuit, il lui avait semblé que son âme était prisonnière de ce monde obscur, de cette eau profonde où on l’avait précipitée ; la vie qu’on lui faisait mener était pour elle un mystère effrayant. Mais maintenant, elle avait l’impression que quelqu’un qui se souvenait d’elle flottait au-dessus du lit pour regarder son corps nu. Elle glissa sa main sous l’oreiller et y retrouva la pièce d’argent en forme de sabot de cheval que Liangjung lui avait donnée avec cette superbe habituelle des hommes avant l’amour. Elle referma sa main sur la pièce tiédie.
« Je me suis vendue ! »
Elle repoussa la couverture, se leva, descendit du lit sans faire de bruit. Elle versa l’eau d’une grande jarre dans un bassinet, puis s’accroupit pour se lave le bas-ventre. »
Les émotions de lecture de Cécile
Shim Chong, fille vendue de HWANG Sok-yong
Une histoire terrible mais qui a l’air intéressante surtout à travers un regard masculin.
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Merci 😊
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Encore une Cécile conquise 😊
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Hwang Sok-yong, une grande plume coréenne a l’art et la manière 😁
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Je te promets que je vais tester un auteur de ces contrées, faut juste que je choisisse qui et quand !
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Si c’est toute la difficulté, tu peux compter sur moi.
Dis-moi quel genre et je t’en donne un ? 😅😁
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Bah un truc dynamique mais un peu recherché quand même…
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J’avoue que je m’y attendais pas à cette réponse 🤪
Une valeur sûre et surprenante et aussi un thriller : Ma mémoire assassine de Kim Young-ha 😁
L’avantage il est court. Parfait apéritif coréen 😁
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Allez, ça roule ! Je vais chercher ça !
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