Le carré des indigents, Hugues Pagan

Le livre : Le carré des indigents de Hugues Pagan. Paru le 5 janvier 2022 chez Rivages dans la collection Rivages-Noir. 20€50. 443 p.) ; 23 x 16 cm
4e de couv : 

Le carré des indigents

Novembre 1973. L’inspecteur principal Claude Schneider revient dans la ville de sa jeunesse après un passage par l’armée et la guerre d’Algérie dont il ne s’est pas remis. Il aurait pu rester à Paris et y faire carrière, mais il a préféré revenir « chez lui ». Nommé patron du Groupe criminel, il ne tarde pas à être confronté à une douloureuse affaire : Betty, la fille d’un modeste cheminot, n’est pas rentrée alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Son père est convaincu qu’elle est morte. Schneider aussi. Schneider est flic, et pourtant, il n’arrive toujours pas à accepter la mort. Surtout celle d’une adolescente de quinze ans au petit visage de chaton ébouriffé. Faire la lumière sur cette affaire ne l’empêchera pas de demeurer au pays des ombres…

L’auteur : Hugues Pagan est né à Chlef (ex-Orléansville) en Algérie. Après des études de philosophie et une brève carrière d’enseignant, il entre dans la police où il restera vingt-cinq ans. Il est l’auteur de nombreux romans noirs dont Dernière station avant l’autoroute, récompensé par le prix Mystère de la critique. Scénariste pour la télévision, il est le créateur de Police District qui a marqué le renouveau de la série policière française. Après Profil perdu, Pagan signe avec Le Carré des indigents l’un de ses livres les plus bouleversants.

 

Extrait : 
Dans cette ville, tu n’auras que deux types susceptibles de te nuire. Le directeur départemental et le chef de la Sûreté. Non pas que ce soit forcément des sales cons, seulement deux pauvres types intimement convaincus de leur absence à peu près totale de la moindre valeur, malgré leur appartenance au gang des Commissaires. Le sentiment de leur propre et irréfragable nullité. C’est ce qui leur bouffe le foie. Ce sera eux ou toi. À toi de voir si tu veux durer ou non, si tu veux les enculer ou non et comment tu t’arrangeras pour jouer tes cartes. Et à la fin, il n’y aura pas de vainqueur.

Le post-it de Ge

Le carré des indigents, Hugues Pagan

Le carré des indigents est un superbe roman tout en atmosphère et ambiance qui nous dévoile les débuts de l’inspecteur Schneider, le flic fétiche et récurrent de notre auteur depuis près de trente ans.

Si vous ne connaissez pas encore Hugues Pagan c’est le moment de le découvrir.

Mais alors que nous raconte « Le carré des indigents » :

L’inspecteur principal Claude Schneider, fraîchement muté dans une ville moyenne de l’est de la France qu’il connait bien, reçoit comme première affaire celle de la disparition d’une jeune fille sans histoire. Son père a signalé son absence alors qu’elle n’est pas rentrée de la bibliothèque. Finalement, le cadavre de Betty est retrouvé peu après, atrocement mutilé à la gorge.

Ici, Hugues Pagan brosse une nouvelle fois le portrait d’une France étriquée à travers une ville de province brumeuse et pluvieuse.

Ce que j’aime chez Pagan c’est son écriture, elle a quelques choses de lyrique qui me bouleverse. Pagan aime les mots, il les soupèse, il les aligne, les agence et ainsi ses mots donnent vie à des personnages et des situations qui collent parfaitement avec l’ambiance qu’à chercher à créer notre auteur. Car chez Pagan c’est l’atmosphère qui prédomine, il nous plonge dans un univers bien à lui, il plante un décor et nous,  on adhère totalement à son sens du rythme et à la musicalité de chacune de ces phrases.

Vous allez aussi adorer l’inspecteur Claude Schneider, un flic atypique. Un flic qui aime la littérature et le piano, il pratique aussi le karaté. Il a visiblement un petit problème avec l’autorité et plus particulièrement avec sa hiérarchie. Un brin désabusé, Schneider est avant tout un écorché vif. Il nous donne à croire qu’il se fiche de tout alors qu’il est juste d’une grande humanité.

Pagan l’a fait naitre il y a 40 ans dans « La mort dans une voiture solitaire », moi je l’ai découvert dix ans plus tard avec ce même titre. J’ai eu plaisir à le retrouver dans Vaines recherches  à la fin des année 90 et dans  Profil Perdu presque 20 ans après. Et cette fois encore, en faisant revivre les premiers pas de Schneider, Pagan nous offre un magnifique roman policier noir social de tout premier plan. Pas étonnant que Le carré des indigents ait reçu le prix Landerneau polar 2022. Un prix bien mérité car Hugues Pagan a su garder son cap, ne cherchant pas répondre aux sirènes du thriller et en restant droit dans son style qui n’a rien a envier au grands auteurs américains du noir. 

Alors Monsieur Pagan, je vous le dit, vous êtes un des maîtres incontestés du noir français et n’hésitez pas, osez nous offrir plus souvent de telles histoires.

Nous, on ne pourra que les découvrir et les conseiller.

 

4 réflexions sur “Le carré des indigents, Hugues Pagan

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