L’affaire de l’île Barbe de Stanislas Petrosky

Le livre : Les carnets secrets d’Alexandre Lacassagne : Surin d’apache Volume 1, L’affaire de l’île Barbe. Paru le 8 septembre 2022 chez AFITT Editions dans la série Les carnets secrets d’Alexandre Lacassagne : Surin d’apache. 19€. (225 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 20 x 14 cm

4e de couv :

Janvier 1881, on découvre sur les bords de la Saône, le cadavre d’une femme mutilée. Les restes sont transportés sur la morgue flottante de Lyon, où ils seront autopsiés.

C’est pour Ange-Clément Huin le début d’une grande aventure aux côtés de son maître, le professeur Alexandre Lacassagne.

Comment cette mauvaise graine, cet Apache, est devenu le fidèle auxiliaire d’un des plus grands pontes de la médecine légale, c’est ce que vous découvrirez dans ce premier carnet secret…

L’auteur : Stanislas Petrosky, de son vrai nom Sébastien Mousse, est né en 1970. Il est écrivain et vit en Normandie.
C’est après une première vie de thanatopracteur qu’il rentre en écriture.
Après quelles nouvelles, il se lance dans l’écriture d’un roman noir historique « Ravensbrück mon amour » (2015) et reçoit le Grand prix des Blogueurs 2016 qui sera suivi par une romance noire sur la dépression « L’amante d’Etretat » (2016). Admirateur de la série du Poulpe imaginée par Jean-Bernard Pouy, il a l’idée en 2012 de créer un personnage récurrent sur le même principe. Le personnage de Luc Mandoline, ancien légionnaire devenu thanatopracteur itinérant et son ami Sullivan, donnent alors vie à la série L’Embaumeur, inspirée de son passé de thanatopracteur; 18 tomes sont prévus, écrits par un auteur différent et Sébastien Mousse devient éditeur un peu par la force des choses, créant les Éditions L’Atelier Mosésu qui publient cette série.
En 2016, il publie « Je m’appelle Requiem et je t’… », puis la suite, « Dieu pardonne, lui pas ! », aux éditions LaJouanie, en 2017.
Aujourd’hui avec son personnage de Requiem, prêtre exorciste déjanté, il égale les grands auteurs du noir burlesque avec un style mêlant humour et polar.

 

Extraits :
« Il avait gelé dans la nuit du 10 au 11 janvier 1881. Le petit vent qui vous engourdissait la pointe des oreilles n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable. Déjà, une longue file commençait à naître sur la rive. Le public s’impatientait devant la morgue flottante amarrée par de grosses chaînes sur le quai de l’Hôtel-Dieu, en face du grand Dôme de Soufflot.
Jamais je n’avais pu comprendre tous ces badauds qui venaient aux aurores faire la queue pour pouvoir voir du macchabée ! »
« Chaque jour, depuis que j’œuvrais en ce lieu, c’était le même rituel : le père Delaigue nous servait deux tasses fumantes que nous buvions dans sa loge. Ensuite, je l’aidais à préparer les corps pour les cours de médecine légale, pendant lesquels une centaine d’étudiants venaient assister aux dissections. Et enfin, nous observions les cadavres qui avaient échu en ce lieu pendant la nuit. Non pas par voyeurisme, juste pour essayer de trouver avant lui la cause de leur décès. »

 

Le post-it de Ge

L’affaire de l’île Barbe de Stanislas Petrosky

Quand en juin dernier, Stanislas Petrosky me propose de m’envoyer son dernier roman, il m’en parle avec tant d’enthousiasme que je suis tout de suite conquise par le sujet.

En effet l’histoire qu’il me raconte, inspiré de faits réels est très intéressante. Ici, Stanislas Petrosky va nous faire rencontrer en chair et en os le professeur Alexandre Lacassagne et il nous raconte une des plus grandes affaires qu’il est eu à traiter.

Nous sommes en janvier 1881, à Lyon. Le cadavre mutilé d’une femme est retrouvé sur les bords de la Saône. Sa dépouille est transportée sur la morgue flottante de Lyon pour y être autopsiée. L’exercice est confié à Alexandre Lacassagne, un médecin avant-gardiste en matière de médecine légale. Il est secondé par son élève Ange-Clément Huin.

Il ne faut pas oublier que professeur Alexandre Lacassagne est l’un des fondateurs de la médecine légale moderne, précurseur de la police scientifique.

Lacassagne (1843-1924) est professeur de médecine légale à Lyon, Il est aussi expert auprès des tribunaux. Dès 1881, il travaille sur la morgue flottante, située sur un bateau-lavoir amarré sur la rive droite du Rhône où il procède aux autopsies. Pendant 33 ans, il développe va son intérêt pour les criminels, les fous ou les marginaux. A sa manière Lacassagne participe à l’élaboration de l’anthropologie criminelle et l’évolution de la médecine judiciaire

Et c’est tout cela que Stanislas Petrosky a mis dans son roman.

J’ai aimé la façon dans il nous décrit l’époque, j’ai aimé la façon dont il la retranscrit.

Alors non ce livre n’est pas une hagiographie du grand Alexandre Lacassagne, non, c’est bel et bien un roman policier historique que nous avons entre les mains.

En plus de la grande histoire, notre auteur nous transporte dans une intrigue imaginée par ses soins. Et s’il nous fait rencontrer des personnages ayant existés, le docteur Henri Coutagne ou encore le père Delaigue , gardien et croquemort de morgue flottante,

 Il faut préciser que la morgue dont C. Delaigue a la responsabilité date de 1853. Elle a été installée sur une « plate » (un bateau-lavoir grossièrement aménagé) amarrée sur le Rhône, quai de l’Hôpital en face du n° 40, devant l’Hôtel-Dieu.  C’est là que l’on va faire la connaissance d’Ange Clément Huin, le vrai héros de ce polar dont notre auteur a inventé la vie de toute pièce. Ange-Clément justement n’est pas un ange. Stanislas ne nous dit pas grand-chose de son passé mais on sait que Huin a été un Apache, un voyou, un anarchiste, un jeune un peu trop énervé par sa condition sociale et qu’à ce titre, il a du trempé dans des affaires pas très claires.

Et puis il y a aussi les deux policiers qui suivent l’affaire, Jacob et Morin. On ne peut pas dire que ces deux là soit la probité même ! Bien au contraire.

Des protagonistes bien campés qui nous entrainent dans les bas fond de la capitale des Gaules où l’on tente de trouver l’assassin de cette femme découpée. Et Stanislas Pétrosky se fait un malin plaisir à nous mener en bateau, nous transbahutant d’une fausse piste à une autre pendant que Lacassagne lui tente de trouver l’identité de notre victime et de faire parler les reste de son corps !

A noter aussi que se roman est illustré par Michel Montheillet et qu’il est préfacé par le docteur Bernard Marc.

Il est aussi suivi de Face au crime une postface du docteur Amos Frappa spécialiste du grand professeur. Il reprend les grands points de l’affaire, explique comment Lacassagne s’est retrouvé face au crime et il nous éclaire d’un nouveau regard les détails de cette affaire criminelle d’un autre temps. Au temps des balbutiements de la police technique et scientifique et de la médecine légale.

Bref tout ceci est passionnant. Stanislas Petrosky a une imagination débordante et son écriture est précise et immersive. Il nous propose ici un extraordinaire et fabuleux voyage.

J’ai hâte qu’il vienne me parler de tout cela et peut-être un peu plus… lors d’un prochain apéro polar

 

Autre extrait :
« Les docteurs Coutagne et Lacassagne se tenaient à la porte et nous observaient. Le premier d’un air sévère, le second, un peu plus amusé.
— Vous me semblez bien curieux, messieurs…
— Détrompez-vous, professeur, nous venions préparer afin que vous puissiez autopsier en toute sérénité.
Le père Delaigue était un homme épatant. Selon qu’il s’adressait à moi ou aux médecins, il changeait de langage. Lorsque nous étions juste tous les deux, il me rappelait la rue, quand je traînais avec mes anciens amis Apaches2. Alors que si mon maître Lacassagne était là, il usait d’un français bien plus correct.
— Allons, allons, père Delaigue… pas à moi s’il vous plaît ! Je vous connais suffisamment pour savoir que vous tentiez d’exciter la curiosité de mon jeune ami. Eh bien non, Ange-Clément, ce n’est pas, fort heureusement, un enfant qui gît dans ce sac. Encore quelques minutes de patience et vous saurez.
— Alexandre… je ne comprends pas ce que fait ce jeune homme ici. Vous savez ce que j’en pense !
— Je le sais, mon bon Henry, je le sais. Seulement, voyez-vous, je suis redevable envers Ange-Clément. Puis, il m’est fort utile, c’est un très bon assistant. J’aime son esprit de déduction et son sens de la repartie.
Ah ça, on ne pouvait pas dire que moi, Ange-Clément Huin, j’étais dans les petits papiers du docteur Coutagne. Il ne m’appréciait guère, moi, le bandit, l’anarchiste. Il ne pouvait comprendre que le grand Alexandre Lacassagne se soit acoquiné avec un Apache… Il me le faisait comprendre dès qu’il le pouvait, et je faisais avec. Je n’avais pas d’autre possibilité, et surtout, le professeur Lacassagne prenait souvent ma défense.« 

Livre lu dans le cadre de 3 défis Littéraires

Le Pumpkin Autumn Challenge 2022 chez Guimause

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (France).

13 réflexions sur “L’affaire de l’île Barbe de Stanislas Petrosky

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