Tuer Pétain, Pascal Chabaud

Le livre :  Tuer Pétain de Pascal Chabaud – Paru le 13/05/2022 chez les éditions du Signe – 20.00 € (254 pages) ;  15 x 23.5 cm

4ème de couverture :

Qui a tué Gaston Tournayre, pharmacien à Clermont-Ferrand ? Violeur, escroc et avorteur, il comptait d’innombrables ennemis. Au cours de l’automne 1941, alors que le régime de Vichy fait face aux premiers attentats contre l’occupant allemand et que la Police aux Questions Juives se met en place, Joseph Dumont mène l’enquête, et déjoue in extremis un attentat contre le Maréchal Pétain dont disparition entrainerait la mise sous tutelle du pays par l’Allemagne ! Parviendra-t-il à neutraliser le tueur ? Cette tentative d’attentat est-elle liée au meurtre du pharmacien et au réseau de Justes qui émerge ? A lui de le découvrir !

 

L’auteur : Pascal Chabaud est né le 23 avril 1959. Professeur d’histoire-géographie, j’ai souvent regretté d’être limité à l’histoire « événementielle, » où les individualités sont absentes. Ce sont ces histoires individuelles aux prises avec l’histoire officielle que j’ai voulu raconter.
Ce roman (Tuer Pétain) est l’aboutissement d’une démarche personnelle et de longues recherches.
La démarche, pour commencer : bien avant d’enseigner l’histoire, j’ai aimé en écrire. Des nouvelles « à la manière de… » René Barjavel, Edgar Poe. Lointaine période adolescente où je passais plus de temps au cinéma qu’à essayer de comprendre les cours d’algèbre. Puis vint le temps des études d’histoire, où, à travers le plaisir de la recherche je découvrais des histoires individuelles aux prises avec l’histoire officielle tel Pierre Tillonbois de Valeuil, garde-marteau des forêts du comté d’Évreux, chargé d’appliquer le code forestier de Colbert. Puis ce fut le temps de l’enseignement, où « la marche de l’histoire » laissait de côté les hommes et les femmes pour ne s’intéresser qu’aux événements.

 

Extraits :
« Joseph leva la tête. Richard Madeline, instituteur de son état, s’avançait vers lui, les bras grands ouverts. Il avait « fait l’école » à des générations d’enfants de La Garde. En poste depuis plus de trente an, il avait réussi à imposer la République dans un village où le curé tenait une place importante dans la hiérarchie sociale. Bonhomme d’apparence, mais ferme dans ses convictions, il était de ces « hussards noirs » qui avaient consacré sa vie à éveiller l’esprit d’enfants dont l’univers s’arrêtait au finage de la paroisse. » 
« Tous les immeubles situés sur le passage du cortège avaient été inspectés, et des hommes étaient placés au milieu de la foule en liesse que Joseph surveillait, obligé parfois de repousser quelques admirateurs trop entreprenants. Des mains s’étendaient pour attirer l’attention de Pétain et recevoir le privilège de le toucher. Joseph de demandait si ceux-là se laveraient encore les mains de peur de perdre le bénéfice de cette onction presque divine. »
« La place de la gare était remplie d’escadrons de soldats, placés au carré, au garde-à-vous, immobiles, impressionnants.
Pétain gravissait les quelques marches de l’escalier menant à la gare, accompagné de Goering, en uniforme d’apparat. Vêtu d’un uniforme beige, sanglé dans un ceinturon qui contenait un ventre proéminant, le deuxième personnage de l’Allemagne hitlérienne portait sou le coude un « bâton de maréchal » qu’il utilisait pour indiquer la direction à Pétain et sa suite » 

La chronique jubilatoire de Dany

Tuer Pétain, Pascal Chabaud

Je suis entrée dans ce roman forte de l’expérience de Mort d’un Sénateur (2018) je savais que j’avais dans les mains un polar historique, très documenté, mêlant la petite à la grande histoire. Nul n’est besoin de haïr ou d’admirer Pétain pour comprendre le dilemme qui s’offre à Joseph. Faut-il laisser agir un tueur au risque de provoquer des troubles encore plus dommageables, une répression plus intense, si on laisse ainsi faire la justice « populaire » ?

Joseph Dumont est flic, loyal, au service de l’Etat, même si parallèlement il mène des activités clandestines de renseignement. Il a en charge l’élucidation du crime d’un violeur, ce qui va lui permettre d’’approcher les ramifications d’un réseau « familial ». De plus il est l’amant d’Albertine, agent secret de Londres, infiltrée auprès d’un proche de Pétain. En suivant les aventures des deux amoureux, les lecteurs approchent le pouvoir, la collaboration, les trahisons, la torture, bref la vie Vichyssoise des années 40. Ils sont confrontés aux difficultés d’approvisionnement, à la misère, la délation, les règlements de comptes.

L’auteur nous parle de « la police aux questions juives », les amateurs de Romain Slocombe apprécieront.

J’aime le genre de la fiction historique, j’aime la reconstitution des ambiances et des environnements, les doutes de ceux qui ont fait l’histoire. J’ai apprécié ce bon moment de lecture où l’on sent la passion de l’auteur pour cette époque.

Le livre est présenté comme un objet « en réalité augmentée » … il s’agit, par la magie de QR Codes, d’avoir accès à une présentation de l’ouvrage par l’auteur, des images d’archives et des photos de manuscrits en relation avec le texte. Cependant rassurez-vous lecteurs, nul besoin d’être en permanence sur votre téléphone pour comprendre l’intrigue de ce thriller, vous consultez quand vous le voulez, cela ne nuit en rien à la compréhension.

Je remercie l’auteur pour sa confiance et son enthousiasme.

22 réflexions sur “Tuer Pétain, Pascal Chabaud

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