Le cantique des innocents, Donna Léon

Le livre : Le cantique des innocents de Donna Léon ; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond. rééditer en poche dans une nouvelle édition le 10 novembre 2022 chez Points Policiers n° 2525. 8€50. (360 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Le cantique des innocents

Un pédiatre et sa femme agressés en pleine nuit, leur bébé de dix-huit mois enlevé sous leurs yeux… Pourquoi diable des carabiniers – les gendarmes italiens – ont-ils fait irruption chez ce couple et se sont-ils emparés de ce petit garçon ? Le coup porté par son assaillant a-t-il vraiment rendu le médecin muet, comme il le prétend ? Quel lien cette arrestation a-t-elle avec celles effectuées simultanément par les carabiniers dans d’autres villes ? Et enfin, qui a bien pu ordonner la mise en oeuvre d’une opération aussi effroyable ? Telles sont les questions qui taraudent le commissaire Guido Brunetti et son adjoint l’inspecteur Vianello lorsqu’on leur confie cette affaire.

 

L’auteur : Née à Montclair, New Jersey , le 28/09/1942, Donna Leon a vécu pendant plus de trente ans à Venise. Elle a exercé plusieurs métiers comme guide de voyage à Rome, rédactrice publicitaire à Londres et enseignante de littérature, notamment en Suisse, en Iran et en Arabie saoudite et, de 1981 à 1999, sur une des plus grosses bases européennes de l’armée américaine, située près de la Cité des Doges.
Lors de sa première visite en Italie, elle tombe amoureuse du pays. C’est à Venise qu’elle commence à écrire des romans policiers, qui prennent la même Sérénissime pour toile de fond.
Traduites en 35 langues, les enquêtes du commissaire Brunetti ( ont séduit des millions de lecteurs.
 Extrait : 
« La nuit explosa. La porte d’entrée s’ouvrit avec fracas et alla heurter le mur, la poignée entamant le revêtement de plâtre. Un homme s’engouffra dans l’appartement. Il portait un passe-montagne, une tenue qui ressemblait à un uniforme camouflé et de lourdes bottes ; il tenait une mitraillette à la main. Un autre homme, masqué et dans le même accoutrement, était sur ses talons. Ils furent suivis d’un troisième homme en uniforme sombre mais non masqué. Deux autres personnages, également en uniforme sombre, restèrent à l’extérieur.
Les deux hommes masqués traversèrent le séjour en courant et s’engagèrent dans le couloir desservant les chambres. L’homme au visage découvert les suivit, mais plus précautionneusement. L’un des hommes masqués ouvrit la première porte qu’il vit, constata que c’était la salle de bains, ne referma pas et se dirigea vers une autre porte laissée entrouverte. Il vit le berceau, les mobiles qui tournaient lentement dans un léger courant d’air.
« Il est là », lança l’homme, sans chercher à parler à voix basse.
Le deuxième homme masqué s’approcha de la porte en face. Tenant toujours sa mitraillette, il se précipita à l’intérieur, son acolyte sur les talons. Les deux personnes couchées là se redressèrent brusquement, réveillées par le bruit et la lumière du couloir, car le personnage au visage découvert venait d’allumer avant d’entrer dans la chambre où dormait le bébé.
La femme hurla et tira les draps devant sa poitrine. Le dottor Pedrolli bondit si vivement du lit que le premier intrus fut pris par surprise. Avant qu’il ait le temps de réagir, l’homme nu fut sur lui ; un poing s’écrasa sur sa tête, un deuxième sur son nez. L’intrus hurla de douleur et s’effondra, tandis que Pedrolli criait à sa femme : « Appelle la police ! Appelle la police ! »
Le deuxième intrus masqué brandit son arme et la braqua sur Pedrolli. Il prononça quelques paroles, mais le passe-montagne étouffa ses mots et personne n’aurait pu comprendre ce qu’il avait dit. De toute façon, Pedrolli était au-delà de tout appel à la raison et se précipita, mains en avant, pour attaquer. L’intrus masqué réagit instinctivement, tourna son arme et porta un coup de crosse au-dessus de l’oreille gauche à la tête de son assaillant.
La femme hurla et, de la chambre voisine, lui répondirent les pleurs du bébé – ces pleurs pleins de panique que poussent les tout jeunes enfants. Elle repoussa les couvertures et, poussée par l’instinct, n’ayant plus conscience de sa nudité, elle courut vers la porte.
Elle s’arrêta brusquement : l’homme au visage découvert venait de s’encadrer dans le chambranle, lui barrant le passage. Elle cacha ses seins de ses bras en un geste qu’elle n’eut même pas conscience de faire. Voyant la scène, le nouveau venu s’approcha vivement de l’homme armé qui tenait en joue le médecin immobile gisant à ses pieds. « Espèce d’imbécile ! » lui dit-il en l’agrippant par l’épais tissu de sa veste. Lui faisant décrire un brusque demi-cercle, il le repoussa sèchement. Puis il se tourna vers la femme et leva les mains, paumes ouvertes vers elle. « Le bébé va bien, signora. Il ne lui arrivera rien. »
Pétrifiée sur place, elle était incapable de crier.
La tension fut rompue par l’homme masqué allongé sur le sol qui gémit et se remit laborieusement debout, comme s’il était ivre. Il porta une main gantée à son nez et, lorsqu’il l’examina, parut choqué à la vue de son sang. « Il m’a cassé le nez », marmonna-t-il d’une voix étouffée. Sur quoi il retira son passe-montagne et le laissa tomber au sol. Le sang continuait à couler de son nez et gouttait sur le devant de son gilet. Lorsqu’il se tourna vers celui qui paraissait être leur chef, la femme vit alors le mot cousu en lettres fluo dans le dos de son gilet pare-balles.
« Les carabiniers ? demanda-t-elle, sa voix à peine audible à cause des cris incessants du bébé.
– Oui, signora. Les carabiniers », répondit l’homme qui lui avait déjà adressé la parole. « Ne saviez-vous pas que nous allions venir ? » ajouta-t-il avec quelque chose de proche de la sympathie dans sa voix. »

 

Le post-it de Ge

Le cantique des innocents

Seizième volet des aventures du commissaire Brunetti.
Un pédiatre et sa femme sont agressés en pleine nuit chez eux et leur bébé de 18 mois enlevé. Le médecin refuse de parler à la police et le commissaire G. Brunetti, secondé par l’inspecteur Vianello, est chargé de l’enquête.
Il découvre que ce sont des carabiniers qui ont agressé le pédiatre en pleine nuit pour lui enlever son fils de dix-huit mois. Venise est sous le choc. Puis les langues se délient : certains crient au scandale, d’autres soupçonnent la découverte d’un réseau de trafic d’enfants. Un vent de délation envahit la lagune… Le commissaire Brunetti a bien du mal à distinguer les coupables des innocents.
Avec cette nouvelle enquête, Donna Léon nous entraîne dans les méandres de Venise la magnifique et dans ceux, sordides, d’un réseau de trafic d’enfants. Et comme à son habitude notre autrice nous offre une intrigue parfaitement ficelée, des personnages criants de vérité et une peinture tellement vivante de la cité des Doges. Venise toujours aussi présente au cœur des enquêtes de Brunetti où cette fois l’inspecteur Vianello lui vole un peu la vedette. Bref encore Donna Leon à savourer à sa juste valeur.

 

Livre lu dans le cadre de 3 défis littéraires

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (États-Unis).

 – Challenge Les Dames en Noir 2022 chez Zofia

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