Épée : tue ce démon de Yann Baroco

Épée : tue ce démon de Yann Baroco. Paru le 3 février 2022 chez Librinova ; 17€90 ; (275 pages) ; 14cm x 22cm.

4ème de couverture

Rennes, 28 février 1994, 8 heures : l’horloge de la Mort vient de sonner pour l’antiquaire Louis XV et son épouse Céleste. Seul témoin : un chat curieux mais peu bavard. L’enquête est menée par le commissaire Truffier, dit La Truffe. Le nez sur la piste comme un limier dans la lande de Kerbraz, il nous emmène du château de Brouméheuc où le vicomte de Lanouée, nostalgique de la vieille France, maître d’équipage d’un vautrait renommé, vieillit entre ses conquêtes féminines et son piqueux Ragot jusqu’aux quais de la Vilaine chez des pénichards flaminds. Qui peut relier des milieux si opposés, sinon Gus le Broque ou Madenn, cette croqueuse d’hommes, prête à tout pour assouvir sa soif de pouvoir. Quant à la jeune Annaïg, cette voyante mythomane nourrie de légendes et de ferveur religieuse, elle laissera les psychiatres dubitatifs. Truffier, policier aux méthodes controversées, est convaincu que l’aveu est la reine des preuves.  Persuadé de détenir une vérité qu’il ne fonde que sur sa seule intuition, il ne se laissera impressionner ni par un prétendu innocent, ni par un procureur aux ordres, ni par les prédictions d’une sorcière espagnole qui a vu los jinetes de la Muerte. Poursuivant un démon tout droit sorti de l’Enfer, connaîtra-t-il jamais une vérité que seuls les morts détiennent désormais ; comme dirait Léonie, femme de ménage psychotique : Doué da bardon an Anaon (« Dieu pardonne aux défunts »).

 

 

L’auteur :   Yann Baroco un passionné d’histoire contemporaine et de poésie classique. Depuis son retrait d’activité il se consacre à l’écriture. Il aime composer à froid, « en donnant du temps au temps » dans un style fait d’humour, de tendresse ou de réalisme glaçant. En prose ou en vers (Recueils « Chants d’écume », « Fleurs fanées », « Autour de l’Océan Indien ») la plume pérégrine de ce voyageur, amoureux de la Bretagne et de ses légendes, s’arrête sur les bords de la Vilaine. Après « Le dernier Cochon » roman politico-policier, avec « Epée : Tue ce Démon » son héros enquête sur une étrange affaire survenue à Rennes fin février 1994.

Extraits : 

« Lorsque la femme de ménage était venue l’informer, elle l’avait suivie en tâchant de maîtriser son trouble en voyant le corps de Louis sous la table de la cuisine. Elle savait bien qu’il n’y avait plus rien à faire, alors elle avait grimpé l’escalier presqu’en courant, ouvrant la porte de la chambre, étonnée en voyant que sa sœur ne répondait pas à ses cris.
C’est là, au contact du corps de Céleste étendue sur son lit qu’elle avait eu un véritable choc. Ce n’était pas encore de la douleur, non, mais une muette sidération, d’abord un refus, le déni de cette évidence : Céleste était morte. Elle avait éprouvé une sensation très particulière quand elle avait posé sa joue sur la peau, comme si elle avait embrassé une pierre, une chose inanimée froide et dure.
Pendant quelques minutes elle était restée là, immobile, presque prostrée. Puis Léonie s’était approchée d’elle, l’avait prise par l’épaule, tâchant de la réconforter ; les deux femmes étaient restées un long moment ensemble avant que les secours n’arrivent enfin.
Tout s’était alors accéléré brusquement, comme si le temps ayant repris son cours voulait rattraper son retard. Pompiers, médecin, inspecteurs de police, pompes funèbres, procureur, la matinée s’était passée dans une agitation continuelle ne laissant à Madenn aucun répit pour raisonner. »

« Une femme descend doucement en se tenant à la rampe comme si elle allait défaillir à chaque pas. L’air absent, yeux baissés elle semble perdue dans ses pensées. Elle s’arrête au pied de l’escalier, lève la tête et reste surprise en s’apercevant tout à coup de notre présence :
– Commissaire Truffier, vous êtes Madame Gouzien ?
Nous sommes debout tous les trois dans le couloir près de la cuisine. Madenn Gouzien est une jolie rousse dans sa trentaine flamboyante. Elle est très pâle et ses yeux d’un vert d’eau profond sont embués de larmes.
– Oui…
– C’est vous qui avez découvert le corps de votre soeur ?
Elle m’observe un instant et me répond enfin : (…) »

Les missives de Fanny H

Épée : tue ce démon de Yann Baroco

 

A Rennes, l’antiquaire Louis Bienaimé, surnommé Louis XV, est retrouvé assassiné, gisant sur le sol de sa cuisine, par Léonie Louarn l’aide-ménagère. Elle se précipite aussitôt chez leur voisine, la sulfureuse belle-sœur de monsieur Bienaimé, Madenn Gouzien, sœur de Céleste Bienaimé qui sera retrouvée elle aussi dans son lit, décédée.
Curieuse coïncidence, Léonie travaille également quelques heures chez le commissaire Raoul Truffier chargé de l’enquête, avec l’aide de l’inspecteur principal Yannis Grumunder et l’inspecteur André Larouille.
Louis XV est connu des services de police, il était placé sous surveillance pour suspicion de trafic. Un seul mot d’ordre de la part du procureur de Tanville : ne pas mêler le vicomte de Lanouée cette sordide affaire.

Une jeune fille fragile, des meurtres, des témoignages qui ne se rejoignent pas, un archange, bienvenue dans l’enquête de la Truffe.

Epée : tue ce démon commence de façon rythmée et enjouée. Le titre m’évoquait une pointe de fantastique mais pas du tout, bien au contraire, il s’agit d’une enquête tout à fait classique que j’ai accrochée de suite.

L’auteur évoque les médicaments autorisés dans certains pays et interdits dans d’autres limitrophes, comme pour la Belgique et la France. Ainsi que les passe-droits et la protection que peuvent encore bénéficier de nos jours l’aristocratie au cours d’une affaire judicaire. L’influence due au rang de certaines personnes est partout, notamment comme citée ici, dans le milieu de la chasse et plus particulièrement la vénerie.

Même si cette histoire se situe dans les années 1990, la description des lieux, des personnages, de leurs réactions me ramenait plutôt vers une époque entre deux guerres. Il me semblait rencontrer des anachronismes. Sans doute est-ce dû au vocabulaire employé comme « gourgandine » ? Impossible pour moi de ne pas imaginer les policiers en costume trois pièces comme pour les Brigades du Tigre. Plusieurs expressions du patois ch’ti et en langue bretonne sont employées, ce qui renforce la notion de territoire.

Epée : tue ce démon est une enquête tranquille, peut-être un peu trop par moment pour moi mais qui se lit vite et agréablement.

 

Mes remerciements à l’auteur Yann Baroco

et à Librinova et Summer Charbonnier pour l’envoie de cet ebook.

Autres extraits :
« Le couloir restait sombre, sourdement hostile, à peine éclairé par la lueur du jour qui filtrait à travers les vitraux colorés de l’oculus de l’escalier jetant sur le dallage des ombres singulières comme celles qu’on voit sur le sol des églises. Le silence était pesant, juste troublé par le battement du cœur de l’horloge et le mouvement de son balancier hypnotique qui semblait animé d’une vie propre chuchotant d’une voix presqu’humaine : « Souviens-toi … »
Elle n’osait même pas toucher cette horloge tellement lui faisait peur l’étrange sculpture gravée sur le bas de caisse : un squelette armé d’une faux avec ce suprême avertissement :
« An amzer a dro, An Ankou a sko … » (Le temps passe, l’Ankou frappe ..) »
« — Bonjour monsieur le Commissaire, vous êtes déjà au courant ?
 C’est la femme de ménage qui nous a alerté, je crois qu’elle est encore là … Il coupe court tout à coup en voyant que des journalistes à l’affût s’approchent de nous :
— Le principal Grumuder est là-haut, il vous attend.
 Il s’efface pour me laisser entrer et referme immédiatement derrière moi. Je fais quelques pas dans le couloir et je croise une femme qui se préparait à sortir ; je reconnais Léonie.
— Mais que faites-vous ici ?
— Mon métier, vous ne saviez pas que je travaillais aussi chez monsieur Bienaimé »

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