Le livre : Provenance de Ann Leckie. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Patrick Marcel. Paru en 2018 aux Nouveaux Millénaires. Réédité le 30 septembre 2020 chez J’ai Lu. Science-Fiction n° 12932. 8€20. (445 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv
Provenance
Ingray Aughskold a tout prévu : 1) libérer Pahlad Budrakim de la planète prison où iael a été envoyéae passer le reste de ses jours, 2) lae forcer à révéler où iael a caché les vestiges garseddaïs dont le vol lui a valu sa condamnation, 3) confier les précieux vestiges à sa mère, Nétano Aughskold, pour assurer à cette dernière un avantage politique décisif, et 4) prouver à sa famille qu’elle est digne d’accéder, le jour venu, à la tête du clan. Mais ce faisant, Ingray va sans le savoir tirer le fil d’une conspiration interplanétaire qui dépasse de loin ses pathétiques ambitions…
Une nouvelle aventure dans l’univers du Radch
L’Auteur : Né en 1966 dans l’Ohio, Ann Leckie a exercé des métiers aussi divers que serveuse, réceptionniste ou ingénieur du son. Elle vit aujourd’hui à Saint-Louis avec sa famille. Elle a reçu les prix Hugo, Nebula et Locus pour sa trilogie de l’Ancillaire, sur les aventures d’une IA de vaisseau transférée dans un corps humain.
Extrait :
(Provenance, p 102)
« Un domestique entra dans le vestibule. Jeta un regard extérieurement impassible à la flaque où se tenaient Ingray et Garal [trempés après avoir couru sous la pluie], au mech qui avançait vers elle [pour nettoyer le sol]. « Mademoiselle Ingray, votre mère vous attend dans le petit salon de façade. »
Merde. Ce n’était pas une information innocente. C’était très probablement un ordre direct de Nétano elle-même. Ingray réprima un soupir. « Merci. » Elle se tourna pour regarder Garal, silencieusæ, voutéæ, les yeux fixés sur le sol. Elle n’avait pas prévu de devoir læ présenter à Nétano, pas tout de suite. Mais si elle l’envoyait dans sa chambre ou læ faisait attendre dans le vestibule, cela attirerait encore plus l’attention et la curiosité. « Nous devons aller parler à Maman. J’espère que ça ne prendra pas longtemps. » Elle aurait aimé pouvoir ajouter à haute voix : Soyez prudentæ, soyez discrètæ. Parce que si Netano remarquait Garal et commençait à poser des questions, eh bien, ce serait la fin de tout. »
La Chronique Fantôme de Marianne
Provenance, Ann Leckie
Le pitch : Une jeune femme, Ingray Aughskold s’apprête à réaliser quelque chose d’un peu fou pour assurer son avenir : extraire un authentique criminel Pahlad Budrakim, de Tyr Siilas, une planète-prison ultra-sécurisée et læ ramener sur sa planète d’origine. Mais les choses ne se déroulent pas vraiment comme prévu et bientôt c’est à un complot interstellaire qu’elle doit faire face …
Cette histoire se déroule dans le même univers que les Chroniques du Radch – mais elle peut se lire indépendamment. On retrouve son art de présenter l’imbroglio des relations internationales interplanétaires, le poids des protocoles et des enjeux économiques, les contrastes entre les planètes au centre ou en périphérie du système, tout comme les rivalités familiales et locales. Elle questionne le genre mais aussi la définition du vivant et des êtres intelligents ou «intels ». Les individus ne sont pas seulement il ou elle mais parfois iæl, le traducteur ayant choisi de rendre ainsi l’indétermination des genres pour les androïdes ou pour les populations refusant la différenciation sexuée – ce qui est moins déroutant que le choix de traduction de la série sur l’ancillaire. Dans le roman, est aussi imaginée la coexistence et cohabitation entre des formes de vies très éloignées les unes des autres, par exemple une espèce intel qui ne s’exprime pas avec des mots, entre poisson et bouillie originelle qui a donc besoin d’une interface robotique (les « mechs ») pour interagir avec les autres espèces…
La particularité du monde d’Ingray est de donner une grande importance aux objets-souvenirs, aux vestiges associés à des épisodes de l’histoire de la planète ou de leur vie, un fétichisme historique moqué par le reste de la galaxie que les initiatives de l’héroïne vont bousculer méchamment, ainsi que la pesante hiérarchie sociale et politique locale.
Le roman s’avère beaucoup plus léger que la trilogie de l’Ancillaire. Centré sur l’héroïne et quelques personnages qui gravitent autour d’elle, c’est avant tout un roman d’initiation et d’aventure, avec une héroïne qui multiplie les bévues, tout en réussissant à s’en sortir de façon souvent inattendue, une reine des plans farfelus. Evasion rocambolesques, rivalités fraternelles peut-être fratricides, enquête criminelle, attentat à déjouer les rebondissements s’enchaînent… et l’intérêt de toutes ces aventures improbables est surtout d’apprendre à l’héroïne à mieux se connaître, et à assumer ses propres choix.
Un livre divertissant, avec des airs de littérature Young adult .
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Tiens, tiens, je dois avoir cette autrice dans ma biblio, il me semble que « les chroniques de l’ancillaire », ça me dit quelque chose !
PS : j’ai le 1er tome « la justice » ! Rhôôô, sans doute plein de poussières ! 😆
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Il faut le dépoussiérer alors ma Belette !
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J’en ai 1.000 à dépoussiérer ! 😆
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oh punaise il va te falloir prévoir une tonne de chiffon à dépoussiérer là !
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Oh que oui et des masques pour ne pas respirer la poussière !
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Une vraie entreprise de nettoyage et des heures de lectures aussi ! lol
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Oui !
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hihi 😉
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La SF, j’en lis de temps en temps,une histoire originale avec la vie sur d’autres planètes et des automates ! Sûrement à découvrir.
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Ah mais c’est cool ça Marie-Christine, je ne te savais pas amatrice de SF.
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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