GAV @Solène Bakowski sous le feu des flingueuses, 4e audition.


La GAV : @Solène Bakowski sous le feu des flingueuses

Episode 4

Mardi 4 septembre

Fin de Garde à vue de Madame

Solène Bakowski

4e interrogatoire par Mamie Danièle

30 Dany Heureuse de cette journée


La GAV, Garde à vue d’un auteur par Collectif polar c’est : 4 interviews d’un même auteur par 4 flingueuses différentes.

La GAV c’est des interviews en direct, du vrai live, en conditions réelles.

Durant 2 jours nous kidnappons en quelques sorte un auteur de polar.

Nous lui demandons de nous consacrer au minimum 4h de son temps sur les deux jours que dure la Garde à Vue.

Et durant ce temps nous lui posons une série de questions en batterie auxquelles il ou elle doit répondre instantanément. Nous ne lui laissons pas le temps de réfléchir à ses réponses. C’est un échange en live. Comme sur un plateau, sur un salon. C’est pas préparé,  ce que l’on recherche c’est la spontanéité. Et croyez moi au réveil ou en fin de journée, nos auteurs sont comme nous, soit pas bien réveillés soit crevés de leur journée. Et là nous les cueillons !

Nous recueillons leurs confidences.

Et c’est celles-ci que nous vous proposons en direct live. ( enfin presque juste en léger différé).

Sauf cette fois, la GAV de Solène ayant eu lieu il y a deux semaine entre le lundi 03 au matin et le mardi 04 en milieu d’après-midi.

Nous vous proposons la retranscription en différé de ces 4 interrogatoires sur 6 jours, 1 tous les deux jours.

Le compte rendu des 3 premières audition ont été publié le 11, le 13 et le 15

Aujourd’hui c’est le derniers PV.

Allez place à la GAV de Solène Bakowski

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Solène : Me voila 🙂

Danièle : Je suis là aussi Geneviève

En attendant Solène … on peut se tutoyer ?

Solène : Avec plaisir 🙂

Danièle : Moi … je suis la doyenne des flingueuses en âge, pas en ancienneté alors … tu es un peu ma fille 😂

Solène : 😆

Danièle : On commence ?

Solène : C’est parti !

Geneviève 👍,  allez-y !

Dany : Alors Solène je souhaiterai que l’on parle de tes modèles … tes guides en écriture tout d’abord : y a-t-il un ou des auteurs qui t’inspirent plus particulièrement ?

SB : J’aime beaucoup Antoine de St Exupéry, Amin Maalouf, Nancy Huston. Récemment, j’ai découvert Yasmina Khadra, magnifique ! Je suis très sensible au style.
Stephen King, bien sûr, pour les atmosphères.

Dany : A la lecture du Sac j’ai tout de suite pensé au garçon de Marcus Malte, lui qui n’est personne et ta rouquine qui n’est pas plus …
Je ne peux pas échapper aussi à l’impression que j’ai eue à la lecture de la bonne intention … nos petits fugueurs m’ont fait penser à John Steinbeck et des souris et des hommes

SB :😍
SB : Je n’ai lu aucun des deux (j’ai un peu honte d’avouer que je n’ai encore jamais lu Steinbeck 😞 )

Dany : Ben c’est une bonne occasion de s’y mettre !
Chez les plus anciens, les classiques qui bercent nos années collèges …
Tu devais être plutôt théâtre à ce que j’ai compris …

SB : C’est très rassurant de savoir qu’il me reste encore tant de livres à découvrir ! Mes années collège et lycée ont été bercées par Zola, Balzac, Camus, Céline…
Le théâtre ? Non, pas spécialement…
À part Molière que je lisais le dimanche après-midi ! 🙂

Dany : Zola, Balzac … des sagas si l’on peut dire, tu as déjà pensé à écrire une série avec un héros récurrent ?

SB : Je crois que je ne serais pas capable de tenir la longueur sans me lasser. Mais qui sait, peut-être plus tard.

Dany : Certes le genre a ses limites … difficile de tuer le héros dans ce cas
Parlons de tes héros … où vas-tu les chercher ? Ton voisinage, ta famille ?

SB : Dans les gens que je côtoie, dans ceux que je croisent. Mes personnages sont toujours un « joyeux » mélange de véritables personnes.

Dany : Un joyeux … un qualificatif que je te laisse développer …

SB : Joyeux n’est sans doute pas l’adjectif le plus adapté concernant mes personnages torturés, je te l’accorde.

Dany : Les femmes ont une grande importance quel que soit leur âge d’ailleurs. Est-ce plus simple pour toi de te mettre dans la peau de ces femmes ?

SB : Jusqu’à présent, ce sont des femmes qui viennent naturellement se poser en personnage principal, sans doute parce qu’il me semble plus simple de me mettre dans la peau d’une femme, de faire parler une femme.

Dany : et elles souffrent ces femmes … toutes

SB : Mais je crois que dans la vraie vie, tout le monde souffre, à un moment ou un autre. Nous sommes tous fait de petits bonheurs et de grandes tristesses. Les femmes que je dépeins, j’essaie de les faire coller à leur réalité.

Dany : Pas beaucoup de répit pour elles … Et les hommes de tes romans n’ont pas vraiment le beau rôle … c’est ta vision de l’humanité ?
Penses-tu que l’on échappe pas à une certaine forme de déterminisme ?

SB : Non, absolument pas. Dans la vraie vie, d’ailleurs, je crois être quelqu’un de plutôt joyeux. Certes, les histoires qui me viennent – et avec elles, les personnages lâches ou mauvais ou mis à mal – sont plutôt très sombres, mais c’est une façon pour moi d’exorciser des démons.

Dany : des souvenirs pénibles …

SB : En revanche, j’avoue ne pas pêcher par excès d’optimisme, c’est vrai…
Des souvenirs pénibles ? Pas plus que le commun des mortels, j’imagine…
Il y a eu du noir, il y a eu du rose, il y a quelques casseroles…
Mais globalement, ça va 😉

Dany : Je confirme … comme tout le monde donc !
Au niveau du style, la narration à la 1ère personne dans Un sac s’est-elle imposée naturellement ou volontairement ?

SB : Tout à fait naturellement. J’ai le défaut de ne pas beaucoup réfléchir à la construction en amont, tout cela est assez instinctif chez moi.
J’aime bien les narrations à la 1ère personne, je pense que c’est plus impliquant pour le lecteur … dans ce cas c’est réussi

SB et Geneviève : 👍

SB : Merci beaucoup 🙂

Dany : Reprenons un peu les personnages … ils s’imposent tu nous dis mais les sujets de fond comment les choisis-tu ?

SB : Je ne les choisis pas vraiment non plus, ils s’imposent eux aussi.

Dany : On en a déjà parlé mais j’aimerai que tu développe !

SB : Je sais que ça ne fait pas très sérieux, mais je ne me dis pas : « tiens, j’aimerais parler de tel sujet ». L’histoire arrive et il s’avère que les thèmes sont à l’intérieur, sans que j’aie besoin de me forcer. C’est après coup que je parviens à trouver pourquoi mon inconscient m’a soufflé tel ou tel thème. Pour Une bonne intention, je pense que c’est venu du fait que je suis fascinée par Michael Jackson (j’espère ne pas trop spoiler en disant ça).

Dany : Dans tes deux romans : des petites filles abandonnées (involontairement ou pas) par leur mère … une mère de substitution …

SB : Il faut croire que les thèmes du deuil et de la maternité virent à l’obsession chez moi 😉
Mais le prochain sera très différent.

Dany : Ah ! Une comédie fantastique dans une communauté essentiellement masculine ?

Geneviève : hahaha ! l’humour de Dany ! 

SB : Bon, peut-être pas à ce point-là 😉

Dany : plus léger ?

Ge : J’aime l’humour de notre mamie flingueuse

Dany : 😍

SB  et Geneviève: 😆

SB : Plus léger, peut-être pas, mais moins noir, c’est sûr.

Dany : Et jamais d’humour ? Parfois ça donne la possibilité de souffler …

SB : Je ne suis pas sûre que le type d’histoires que je raconte s’y prête. Mais pourquoi pas plus tard.

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Dany : Pas de flic par méconnaissance des procédures tu as dit ce matin mais un petit flic de temps en temps, bien frappé, ça détend … Ou un employé des Pompes Funèbres ?

SB : Dans Une bonne intention, il y a un flic pour lequel j’ai dû me rapprocher d’un ami flic, histoire de ne pas écrire trop de bêtises. Quant à un employé des pompes funèbres, ça pourrait bien s’y prêter, en effet. Un jour, peut-être.

Ge : Dis moi Solène, pourquoi le noir s’impose dans tes histoires ?

SB : Honnêtement Geneviève, je n’en sais rien. Je dois être un peu plus angoissée que la moyenne.

Dany : Tu n’a pas répondu à ma question sur ta croyance au déterminisme … Dans un sac tes héros reproduisent

Ge : Ne crois tu pas que c’est une façon cathartique de régler tes obsessions ?

SB : C’est vrai, désolée. Je crois au déterminisme, oui. Je pense qu’on ne part pas tous avec les mêmes chances dans la vie, que certains sont particulièrement mal lotis et que ces derniers auront besoin d’une volonté farouche et bien supérieure à la moyenne s’ils veulent s’en sortir. Dans un autre sujet, j’ai beaucoup d’exemples autour de moi de gens qui reproduisent ce qu’ont fait leurs parents, les mêmes erreurs aux mêmes moments de leur vie. C’est assez fascinant d’ailleurs.

Dany : La force est-ce que ce n’est pas dans le changement dans ce cas …

Geneviève et SB : 👍

SB : Complètement Geneviève, je le dis sur le ton de la blague parce que je ne veux pas donner l’impression de faire de la psychologie de comptoir ou de me regarder le nombril, mais je sais pertinemment que si mes histoires sont si noires, ce n’est pas anodin. Je suis une grande angoissée, et je crois que j’ai pas mal de comptes à régler…

Dany : les relations avec ton lectorat sont donc à ce stade essentielles

SB : 👍

SB : Danièle, si, être fort, c’est pouvoir se détacher de ses chaînes. Mais encore faut-il se rendre compte qu’elles existent, et c’est une distance que tout le monde n’a pas…

Dany : Tu a le pouvoir d’aider tes personnages à se rendre la vie plus belle

SB : Primordiales, en effet. C’est l’avantage d’être l’auteur, on tire toutes les ficelles.

Dany : Je voulais aussi revenir sur ton approche de la différence

SB : Je peux faire mourir ou rendre heureux n’importe lequel de mes personnages en deux temps trois mouvements.

Dany : On a parlé du personnage de Rémi, je le trouve très attachant

SB : 👍

Dany : C’est une espèce de Don Quichotte

SB : 👍

Dany : Tu as des héros (fictifs ou réels) que tu aurais aimé approcher ? Des modèles charismatiques ?

SB : C’est une question difficile. D’une manière générale, je suis plutôt fascinée par des personnages sombres. Par exemple, je trouve que Dorian Gray est un personnage magnifique.

Ge : 👍

Dany : Es-tu prête à te battre pour une cause ?

SB : Pardon, je reviens sur la question précédente. Jean Valjean est un héros formidable.
Me battre pour une cause ? Eh bien, disons que j’espère que je serais prête si besoin. Mais comment savoir si on prêt à mourir pour des idéaux avant d’être confronté à la situation ?
Dany : Je ne parle pas d’en mourir mais d’engagement

Ge : Là je te rejoins Solène.

Dany : …payer de sa personne, de ta très prochaine notoriété …

Aline : Je vous suis mesdames sur cette remarque.

SB : Quand j’étais gamine, j’avais appris par cœur la chanson de JJ Goldman, Né en 17 à Leidenstat. Ce qu’elle raconte me poursuit encore aujourd’hui. « On ne saura jamais ce qu’on a vraiment dans nos ventres, cachés derrière nos apparences. L’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un bourreau. Ou le pire ou le plus beau. Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau ? S’il fallait plus que des mots… »

Aline : 😍

Ge : Voilà qui est tellement bien dit.

SB : Il y a bien sûr des causes qui me tiennent à cœur. La souffrance animale est sans doute celle qui me rend le plus malade. Alors si la question est de savoir si je pourrais m’engager auprès d’associations, oui, ça je pense que je le pourrais.

Ge : 😍

Dany : De même dans tes romans, même si tu le nies, il y a des messages

SB : Moi, je ne les délivre pas. À la limite, je donne à voir, je montre. Le reste, c’est le lecteur qui s’en occupe.

Ge : 👍

Dany : Je reviens rapidement sur la différence, en parleras-tu, l’évoquera-tu encore dans un autre volume ?

SB : Oui, sans aucun doute. Un autre type de différence. Le synopsis est prêt 😉

Ge : Tu peux nous en parler ou c’est trop tôt ?

SB : Pour le coup, c’est beaucoup trop tôt. J’ai deux livres en attente avant de me mettre à celui-là 😀

Mais il attend son tour, il mûrit, les personnages prennent de la consistance, un peu plus chaque jour.

Ge : Tu écris plusieurs histoires à la fois ?

SB : Non, je n’écris qu’un seul roman à la fois. Je m’y engouffre tellement profondément que je ne pourrais pas avoir le même engagement si je courrais deux lièvres en même temps.

Dany : et les personnages risqueraient de déteindre …

SB et Geneviève : 👍

SB : C’est ça, ça les modifierait forcément.

Dany : Est-ce que tu partages avec ton entourage en cours d’élaboration ? ou es-tu secrète et tu protèges ton ordi avec un mot de passe ?

SB : Mon mari sait vaguement de quoi le roman que je suis en train d’écrire parle mais pas plus. Il ne le lit que lorsqu’il est terminé.

Mon ordinateur a un mot de passe mais mon mari le connaît et mes notes traînent sur mon bureau. Mais il a suffisamment de respect pour moi et pour mon travail pour me laisser choisir le moment où je lui ferai lire.

Dany : as-tu un confident de plume ?

SB : Amélie Antoine ! Nous nous racontons à peu près tout.

Dany : Donc on va aller questionner Amélie sur tes projets !!!

SB : J’ai dit « à peu près » 😀 Parce que, pour le coup, personne ne sait ce sur quoi je suis en train d’écrire 😉

Dany : Ben j’ai tenté pour le coup …
Pour ma part Solène, j’en ai terminé mais mes collègues flingueuses ont sans doute des choses à te demander … et la Cheffe aussi
Je te remercie de ta disponibilité

SB : Merci beaucoup pour ce moment Danièle ! 🙂

Ge : Oh oui merci Dany

Dany : Au plaisir de se rencontrer dans la vraie vie alors.

SB : 😍

SB : Ce serait avec grand plaisir !

Dany : 😍

Ge : Y a-t-il les flingueuses pour poser des questions à notre gardée à vue.

Solène, y a-t-il une ou des questions que tu aimerais que l’on te pose et auquel tu aimerais répondre

SB : J’ai l’impression que non…

Ge : Un sujet qui te tient à cœur. Quelque chose que tu aimerais dire à nos lecteurs.

Dany : Cheffe je crois que tu vas pouvoir relâcher la prévenue …
On n’a pas prévu de repas ce soir pour elle …

SB et Ge : 😆

Ge : Toujours l’humour de Dany….Alors si personne n’a rien à rajouter je clôture la 4e audition de cette garde à vue de Solène Bakowski
Pas de regret mesdames ?

Dany : 👍

SB : Je crois qu’on a fait le tour. Si j’avais quelque chose à dire pour conclure, ce serait que vive la lecture ! Et vive tous ceux qui permettent aux livres de rencontrer leurs lecteurs (et là, je parle de vous et de tous ceux qui œuvrent dans l’ombre).

Ge : 😮

SB : Vous faites un travail formidable, merci du fond du cœur !

Dany : 😍

Ge : Un énorme merci à notre auteure qui nous a énormément donné.

SB : 😍

Dany : Merci encore Solène

Ge : Et lisez et découvrez Solène Bakowski . C’est noir mais qu’est ce que c’est bon.

SB : 😮
SB : Merci à vous qui m’avez consacré tout ce temps depuis hier. C’était un vrai plaisir !

Ge : N’inversant pas les rôles veux tu. C’est une sacrée chance pour nous et du coup pour nos lecteurs toutes ces heures de confidences.

SB : En espérant qu’ils ne me trouvent pas trop rébarbative ! 😉

Ge : Alors Solène officiellement je te libère. Et je suis certaine que les procès verbaux de cette GAV les réjouiront.

SB : Belle fin de journées à tous.

GE  : Pareillement. Profite de ta liberté retrouvée.

Voilà officiellement je déclare cette Garde à vue terminée

Nous avons encore nous flingueuses passé des moments exceptionnels.

Aucunes GAV ne se ressemblent mais à chaque fois elles nous réservent leurs lots d’émotions !

J’espère que vous aussi, cher lecteurs et chères lectrices, vous prenez du plaisir à lire les confidences de nos auteur(e)s

Vous avez la parole, laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.

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