L’aigle noir, Jacques Saussey

Le livre : L’aigle noir de Jacques Saussey – Paru le 06 octobre 2022 chez Fleuve éditions – collection Fleuve noir. 22.90 €. (528 p.) ; 21 x 14 cm

4ème de couverture :

Un sorcier vaudou qui décide de fonder une obscure église loin de son Togo natal. Un homme qui meurt dans une terrible attaque de requin. Une petite fille qui se replie sur sa détresse de jour en jour. L’île de la Réunion, malgré ses paysages entre lagons turquoise et montagnes luxuriantes, n’a rien du paradis auquel Paul Kessler s’attendait. Pourtant, cet ex-commandant de police n’aspirait qu’à un peu de tranquillité jusqu’à sa rencontre, à Toulon, avec Hubert Bourdonnais.

Deux ans plus tôt, ce riche industriel a quitté son île en confiant la direction de la vanilleraie familiale à Pierre, son fils unique. Mais celui-ci est décédé dans un crash d’hélicoptère il y a peu. Et si la gendarmerie a conclu à un accident, Hubert Bourdonnais, lui, ne croit pas à cette thèse. Face à ses doutes, Kessler a alors accepté de mener l’enquête, sans imaginer qu’il serait confronté à une réalité bien sombre…

L’auteur : Né en 1961, Jacques Saussey est un écrivain et un auteur de romans policiers français.
Il a commencé à écrire ses premières nouvelles à 27 ans, en 1988. Deux nouvelles ont été primées dans des concours (Quelques petites taches de sang en 2002 aux Noires de Pau, et Alfred Jarry est mort en 2007) et une éditée en BD (Le joyau du Pacifique, en 2007).
La Mante Sauvage est son premier polar. Son deuxième thriller De Sinistre Mémoire est paru en 2010 aux Éditions des Nouveaux Auteurs.
Suivront Quatre Racines Blanches dont l’intrigue se passe au Québec avec les mêmes personnages, quatre romans « one shot » Principes mortelssens interdit(s)Le loup peint, puis en 2018 le remarquable Enfermé.e et de nouvelles enquêtes avec ses personnages favoris Récemment retraité, il se consacre à l’écriture et à la moto.
Il a pratiqué le tir à l’arc de compétition pendant dix ans, de 1985 à 1995, avec à la clef un titre national individuel en 1995 et un par équipe en 1992.
Il vit dans l’Yonne.
 Extraits :
« Il avait désormais une petite idée de ce qui l’attendait. Du moins en théorie. Canne à sucre, rhum, vanille, zones de vents violents et d’humidité majeure à l’est, aires arides et plages protégées à l’ouest, un volcan en activité, quelques sommets de plus de 2 000 mètres d’altitude et un de 3 069, pauvreté récurrente et vieilles demeures coloniales. Le profil de l’île était multiple et complexe. Nantie d’un intense brassage culturel et d’une forte mixité religieuse, elle paraissait en paix avec le monde et avec elle-même.
« « Éviscérer une prise, c’est le véritable premier contact avec la mort. » C’était ce que son père lui avait appris, autrefois, répétant alors les mots de son propre père. À son gosse aujourd’hui de s’y confronter. L’odeur, la couleur, la viscosité des entrailles, tout cela faisait partie de la pêche. De leur famille. De leur ADN. De leur avenir. »
« Le cadavre avait les poignets et les chevilles liés aux quatre pieds de la table. Deux couteaux de cuisine plantés dans les orbites jusqu’à la garde lui clouaient le crâne sur le bois. On lui avait découpé les lèvres, cassé toutes les dents et sa langue avait été arrachée avec des tenailles. Le tueur avait même pris le temps de lui enfoncer un long tournevis d’une oreille à l’autre. Une autre version des trois singes de la sagesse. Le message était clair.
Ne rien voir.
Ne rien entendre.
Et surtout, ne rien dire. »

La chronique jubilatoire de Dany

 L’aigle noir, Jacques Saussey

Pour quelqu’un qui avoue n’avoir jamais mis les pieds sur l’Ile de la Réunion, il s’en sort très bien l’ami Jacques et nous offre un suspense puissant et riche.

Une intrigue qui mêle sorcellerie, arnaque et émotions, qui confronte la coutume à la modernité. Pourtant, l’auteur nous le confirme, le crime et la malveillance n’ont ni âge ni domiciliation : ils sont malheureusement universels.

Fidèle aux mécanismes qui ont fait leurs preuves dans ses précédents romans, Jacques Saussey alterne des récits sur deux chronologies. L’une débute en Afrique en 2016, l’autre sur l’île de la Réunion en 2020.

Kessler, un ancien flic approché par un nanti, est mandaté par ce dernier pour faire la lumière sur la mort de son fils … et la lumière fut, certes moins claire et moins brillante qu’attendue et pour le coup dérangeante et ambiguë. Le fils : ange ou démon ?  L’ancien flic qui a connu le même type de situation avec son fils disparu accidentellement pensait profiter de son séjour en outre-mer pour faire le point. C’est sans compter sur les sectes et bandes rivales qu’il va rencontrer et qui ajouteront à sa confusion et son impossibilité à tourner la page. La gendarmerie locale lui fera reprendre du service …Une traque haletante car l’arrière-pays n’est pas de tout repos, où Jacques Saussey joue avec nos émotions et notre empathie, nous poussant souvent à la révolte. Nul doute qu’il ait abordé ici un sujet qui lui tient à cœur comme il le fait à l’occasion de tous ses romans. Documenté et exotique, ce roman je l’ai aimé et cette rencontre avec un nouveau personnage est réussie puisqu’il nous a dit qu’il abandonnait Magne et Heslin … pour le moment.

Bel hommage à Barbara dont l’aigle noir était tout autant maltraitant !

Lu en version numérique

Je remercie les éditions Fleuve noir pour leur confiance #LAiglenoir #NetGalleyFrance

 

Autre extrait :
« Contrairement à ce que la plupart des gens imaginait, le crime d’inceste s’insinuait dans toutes les couches sociales, des plus pauvres aux plus fortunées. La différence, c’était que dans les secteurs les plus défavorisés de l’île, la mère sans emploi gardait ses rejetons en priant le destin que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Voire en fermant les yeux sur ce qui se déroulait sous son toit, parce que si le mari était condamné et emprisonné, elle se retrouverait à la rue sans aucun revenu. Au bout du chemin, il ne lui resterait plus que l’alcool ou le suicide. Les mineurs seraient alors confiés à l’Aide sociale à l’enfance. Il n’y avait pas d’autre issue que cet insupportable éclatement de la famille. »

7 réflexions sur “ L’aigle noir, Jacques Saussey

Vous avez la parole, laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s