Le livre : L’exécution de Noa P. Singleton de Elizabeth L. Silver; traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier Paru le 12 février 2015 chez Gallimard à la Série Noire. (363 p.) ; 23 x 16 cm
Noa P. Singleton, trente-cinq ans, attend depuis dix ans dans le couloir de la mort du pénitencier pour femmes de Pennsylvanie. Elle doit être exécutée dans six mois, condamnée pour un double homicide. Lors de son procès, elle n’a pas expliqué son geste. Elle estime qu’elle mérite sa punition. Elle attend la paix. C’est alors qu’un jeune avocat vient la solliciter pour qu’elle dépose un recours en grâce. Il pense pouvoir mettre au jour de nouveaux éléments. Noa s’aperçoit bientôt qu’il est employé par la redoutable Marlène Dixon, la mère de celle qui fut sa victime. Pourquoi Marlène, dix ans après, voudrait-elle l’épargner? Et pourquoi, en ce jour de l’an 2003, la flamboyante Noa a-t-elle tué une jeune femme enceinte, qui aurait pu être son amie, ou sa soeur? Noa ne veut pas de grâce ; elle désire juste en finir. Mais qui résisterait aux manoeuvres de Marlène? Tissé de flash-back, tendu vers le «Jour J», L’exécution de Noa P. Singleton est un imparable thriller psychologique, ainsi qu’une réflexion saisissante sur l’identité et la culpabilité.
L’auteur : Après des études de droit et d’écriture créative aux USA et en Angleterre, Elizabeth Silver a été professeur puis avocate avant de se consacrer à l »écriture. Elle vit actuellement à Los Angeles.
Extraits :
« En ce bas monde, on est soit bon, soit mauvais. Et si on n’est ni vraiment l’un, ni vraiment l’autre, c’est à un tribunal, à un professeur ou à un parent qu’il incombe de nous coller une étiquette, avant qu’on puisse le faire nous-mêmes. Cette grisaille intermédiaire, ce terrain spongieux, sur lequel se déroule la plus grande partie de notre existence, n’est qu’un état temporaire, comme la grossesse ou le purgatoire. Il nous menace tous de son ombre et traverse le ciel vêtu de sa cape insipide et stupide ; il change nos peurs en signaux de fumée. On est toujours conscients de sa présence, mais on ne sait pas vraiment comment s’en débarrasser. Il nous attend patiemment, jusqu’au jour où son cyclone nous emporte, et où l’on ne peut plus hésiter entre le blanc et le noir, l’art et la science, le professeur et l’élève. C’est à ce moment-là qu’il nous faut choisir l’une des deux voies. Vainqueur ou victime. Et, une fois ce choix effectué, la peur s’évanouit sans laisser plus de traces qu’un fleuve dans l’océan. Pour moi, ce moment est arrivé le 1er janvier 2003. »
« Je m’appelle Noa P. Singleton. J’ai trente-cinq ans et je vis au pénitencier pour femmes de Pennsylvanie. Mon matricule est le 10271978. Je suis la fille unique de Miss Californie Junior 1970 et d’un donneur de sperme éphémère, dont ma mère prétendait avoir oublié le nom. Sortie deuxième de ma promotion au lycée, je faisais partie de l’équipe d’athlétisme et de la rédaction du journal de l’établissement. J’enquêtais sur le trafic et l’usage illicite (et fréquent) de drogues sur le campus. J’ai étudié le génie mécanique et la biochimie à l’université de Pennsylvanie, travaillé comme hôtesse d’accueil dans un restaurant, comme serveuse en patins à roulettes, comme professeur remplaçant, comme professeur de mathématiques à domicile et comme assistante de recherche en laboratoire. Je me souviens – et j’exagère à peine – de mes premiers pas. Je n’ai eu qu’un seul petit ami sérieux. Le procès qui m’a conduite jusqu’à vous n’a duré que cinq jours, mais le jury en a passé quatre autres à délibérer. Il a suffi de tirer au sort quelques jurés pour trouver ces douze individus qui devaient me condamner à mourir cinq petits mois plus tard. Leurs noms sont maintenant gravés dans ma mémoire, tout comme le parfum de ma grand-mère (une odeur de naphtaline et de nettoyant pour bijoux), la traditionnelle cigarette postcoïtale de mon premier amoureux, et la sensation de mon pouce sur les lettres en relief de mon diplôme de lycée.
Mais ici, malheureusement, mes souvenirs commencent à s’effacer. «« Les procès d’assises ne sont rien de plus que des pièces de théâtre mal écrites. Deux auteurs écrivent deux scénarios opposés, et un metteur en scène est payé pour n’avoir rien à faire des deux dénouements. On a engagé des acteurs pour s’asseoir de chaque côté de la scène, tandis qu’un public présent contre son gré peine à rester silencieux : nul applaudissement, nul cri de joie n’est autorisé. Les témoins en colère sont assis, la bouche grande ouverte, butant sur leurs répliques pourtant bien répétées. Si seulement ils s’étaient entraînés ne serait-ce qu’une fois de plus. Si seulement il avaient eu plus de temps pour une répétition en costume, alors ils auraient récité leurs phrases toutes préparées avec une telle éloquence que les critiques, sur le banc des jurés, n’auraient cru qu’eux. »
Déjà noté, mhouhahahahaaha !!!
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Mais qui à pris ma place de tentatrice que je me fâche, maintenant.
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La Série Noire et son catalogue… la salope, j’ai tout coché…
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Je me m’incline si c’est la série noire. La dame à 70 ans, je ne voudrais pas la brusquer. 😉
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Non, faut pas ! Déjà qu’elle tranchait dans le lard des écrits américains… 😛
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Tu te rends compte, si, il nous faut relire tous nos classiques. 😛
Toi, tu t’en fout tu tranches aussi, normal cannibale 😉
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Moi aussi je tranche, et je mange… je dévore !
Non, je n’aurai pas le temps de relire tous mes classiques 😀
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merci pour la découverte, tout à fait le genre de roman qui pourrait me plaire
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J’aime vraiment partager mes découverte avec toi.
Il se peut bien que celle-ci rentre dans tes critères.
Si c’est le cas,c’est avec curiosité que je lirai ton avis .
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