Romans noirEs
par Isabelle Bourdial
La journée internationale des droits de la femme sur Collectif Polar
Aujourd’hui va être une journée spéciale, un peu comme chaque année à cette date du 8 mars. Et normalement, nous devrions vous offrir plusieurs articles quelques peu différents de ce que vous avez l’habitude de trouver sur nos pages.
Et pour continuer cette journée spéciale femme et féminisme, c’est Isabelle Bourdial qui vous présente deux de ces coups de cœur
Romans noirEs
par Isabelle Bourdial
Quelle est la différence entre chroniquer un livre et en faire la critique ? Je dirais que la première est écrite par un amateur passionné, la seconde par quelqu’un dont c’est le métier. Dans les deux cas, la complaisance n’a pas son mot à dire et pourtant… Pourtant, elle s’invite régulièrement dans les retours de lecture, que son signataire soit ou non professionnel. Comment l‘éviter ? Pour le critique, et je l’ai été, pas d’état d’âme à avoir. On fait son job et on s’y tient. Pour le chroniqueur, en théorie le problème peut être évité en choisissant des livres dont on ne connait pas les auteurs. Cette règle étant posée, je m’empresse d’y déroger en vous parlant aujourd’hui des nouveaux romans de deux copines. Preuve qu’on n’a pas besoin de se censurer pour être objective dans ses lectures. Vous me direz, c’est plus facile quand on les a aimés, et c’est le cas ! Ça ne m’empêchera pas de rester impartiale tout en partageant avec vous deux belles découvertes.
Avec À pas de loup, Isabelle Villain change de registre en signant un thriller. Je me glisse dans cette histoire avec la même facilité que dans ses enquêtes policières. Elle nous entraîne dans les Alpes de Haute Provence, au hameau de La Barberie. Le village écoresponsable abrite une petite communauté d’ex-citadins ayant fui la société de consommation pour vivre au plus près de la nature. A première vue, l’expérience semble réussie et l’harmonie règne à La Barberie. Bien sûr, il y a le problème des attaques de loups qui déciment le troupeau de moutons et mettent à mal les finances du village. Mais des solutions existent et l’avenir reste serein. Jusqu’au jour où Martin, dix ans, disparaît sans laisser de traces. Le groupe se lance à sa recherche sans se douter que cette disparition va l’entraîner dans une véritable guerre. Jusqu’où ses membres seront-ils prêts à aller pour défendre leurs idéaux et leur mode de vie ?
La plume d’Isabelle est très convaincante. Le décor, les personnages se mettent en place naturellement, chaque détail renforce la crédibilité du récit. Il y a du jus d’abricot frais au petit déjeuner. Les réunions se terminent autour d’un pastis à l’ombre du grand tilleul, près du séchoir à foin. Cette belle toile que l’on peut toucher du doigt est un leurre. Et lorsqu’elle se craquèle, apparaît la sombre réalité et avec elle le vrai sujet de ce livre : non pas le retour à la nature, mais comment la conviction sans discernement et sans concessions peut conduire à la domination et à la manipulation. J’ai été happée par ce roman original, imagé et soigneusement documenté. Quelques raccourcis dans la narration et des boucles temporelles m’ont un peu décontenancée, pas assez toutefois pour entraver ma lecture. J’ai particulièrement apprécié le choix du loup en fil rouge, parfait symbole d’un système qui se dégrade et d’une pensée qui déraille.
Changement de décor mais plaisir de lecture tout aussi intense avec Eugène Terredefeu, de Sacha Erbel. J’ai adoré Eugène, ce type est aussi génial qu’improbable ! Imaginez un motard pompiste français vêtu en costume à carreaux vert pomme qui s’installe à Plymouth. Et le voilà parti à collaborer avec une agent du FBI sur une affaire monstrueuse, particulièrement sordide et je pèse mes mots. Tout commence avec le meurtre d’une femme enceinte, suivi d’un enlèvement. L’enquête s’avère complexe mais Eugène peut compter sur l’aide du fantôme d’une mystérieuse ado. Ça peut paraître délirant, et ça l’est par moment jusqu’à un magnifique plot twist qui remet les pendules à l’heure. Je ne suis pas fan de descriptions macabres et de faits sanglants. Il n’y aurait pas eu Eugène, j’aurais sûrement tourné la page. Heureusement Sacha ne s’appesantit pas. Et malgré les apparences, l’histoire forme un tout cohérent. J’ai particulièrement apprécié l’éclairage de la criminologie, moins présente dans ses deux livres précédents. C’est incontestablement un des points forts de ce roman. Je suis plus partagée sur le monologue intérieur des personnages principaux. Si j’ai aimé la légèreté qu’il introduisait dans une histoire aussi dramatique, à la longue il m’a un peu agacée. Mais cela reste secondaire et j’espère vivement qu’il y aura une suite aux aventures d’Eugène.
A pas de loup, d’Isabelle Villain – Paru le 14/01/2021 chez Taurnada – collection Le tourbillon des mots – 9.49 € (241 pages) ; format 11 x 18cm
4ème de couverture :
Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s’installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein cœur des Alpes-de-Haute-Provence, c’est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons.
Mais l’équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s’infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.
Et ce très beau rêve va se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
L’auteure : Née en 1966, Isabelle Massare Villain est auteure de romans policiers.
Après une école de commerce et un troisième cycle de publicité, elle a travaillé pendant une quinzaine d’années dans la publicité, la presse, l’événementiel et l’organisation de salons professionnels.
En 2000, elle se lance dans l’écriture de romans policiers. Des romans « régionalistes » à diffusion locale dans un premier temps, puis en diffusion nationale.
Son quatrième roman Peine Capitale« (2014), publié aux Éditions Auteurs d’Aujourd’hui, a reçu le prix Maurice Bouvier 2015.
Ames battues (2016), le second volet des enquêtes du commandant de Lost, découvert dans Peine capitale a reçu le prix polar du festival Jeter l’Encre.
Mauvais genre est le troisième volet des enquêtes du groupe de Lost. Il est publié aux éditions Taurnada en novembre 2018.
Eugène Terredefeu, Les larmes du Wendigo, de Sacha Erbel. Paru le 28 août 2020 aux Éditions Eaux Troubles. 19,00 € ; (343 pages) ; 14,6 x 21 cm.
4ème de couverture :
La petite ville de Plymouth, sur la côte Est des États-Unis, voit sa quiétude bouleversée depuis que moi, Eugène Terredefeu, je suis arrivé en ville. Non pas que je sois mêlé à cet horrible meurtre commis dans le parc, mais des événements troublants se succèdent, et pas seulement en matière d’homicide.
En passionné de romans noirs, je colle aux basques de Lilly Anak, agent du FBI tourmentée, pour tenter d’en apprendre plus.
Je vois bien qu’elle cache des éléments importants et bien plus terrifiants encore, liés à l’assassinat de cette future maman. Pire encore, c’est au péril de ma propre vie que je vais être confronté au Mal absolu. Celui que l’on ne voudrait croiser sous aucun prétexte ! Pas même dans ses pires cauchemars !
Et ce n’est pas Poison qui vous dira le contraire ! Hein ? … quelle petite peste, celle-là ! …
L’auteure : Sacha Erbel est fonctionnaire de police depuis 25 ans, et elle exerce depuis 16 ans au SDLP (Service de la Protection) au sein duquel elle assure la protection rapprochée de personnalités politiques et civiles.
Passionnée par l’étude du comportement des criminels en série depuis de nombreuses années, elle a repris des études en parallèle de son travail et a obtenu un diplôme en Criminologie appliquée à l’Expertise mentale de la faculté de médecine René Descartes à Paris, en janvier 2016. L’ombre de Nola et L’Emprise des sens, ses deux précédents thrillers centrés sur La Nouvelle-Orléans et le Vaudou, sont disponibles également aux Éditions Eaux Troubles.
J’ai plus envie de lire « à pas de loup » que « Eugène Terredefeu » car je déteste la couverture avec ces oeil qui saigne ! Beurk ! 😆
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Il faut lire les deux, faire fi de la couv ! si, si !!!
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Alors faudra qu’on la recouvre pour que je l’achète ! 😆
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Il aurait du sang qui sortirait de sa bouche que je m’en ficherait pas mal, mais pas des yeux !! Ça fait déjà pleurer le mien…
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Rhooooo petite chose, ! hihi 😉
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Oui, je déteste ça !! 😀
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hahaha 😂😂😂
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Une présentation qui donne envie de lire ces livres qui semblent être des histoires originales!
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Oui, Marie-Christine. Deux histoires singulières très bien racontées. 🙂
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🤩
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Alors ne pas hésiter, moi j’ai adoré aussi !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Merci Rocafort 🙂
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🤩
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merci Françoise
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Superbe présentation bravo 🤩🤩🤩🤩 2 livres lus et appréciés !! 2 auteures très très sympathiques !!
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Oui, deux romans réussis !! merci Maud !
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Tout à fait !
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🤩
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🤩
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Tout pareil ! 🤩🤩🤩🤩
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🤩🤩
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Ben oui et 2 chroniques à écrire de plus ! Non pas taper, pas taper ! 🙂
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