Et si, pour une fois, on leur donnait la parole ?
Saison 2 Episode 15
« Des interviews.
Mais pas les habituelles rengaines égocentrées des auteurs.
Parce que, finalement, dans un roman, qui va au charbon ? Le personnage ! »
Et si on leur donnait la parole ? S02E15
par Nick Gardel
Bonjour, je n’ai pas l’honneur de vous connaître, mais c’est un plaisir de combler cette lacune. Remarquez, même si je commence à être rompu à l’exercice, ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de discuter avec un personnage de roman…
C’est normal, j’chuis un personnage secondaire, mais j’fais tout pour avoir la vedette. J’m’appelle René… René comment ? On ne sait pas. Ma mère est bretonne, de Quimper, et mon père morvandiau, de Clamecy. Je suis responsable en chef du parc de caddies de l’Interpascher de Vitry-sur-Seine. Autant dire l’grouillot de l’affaire. On va dire que j’ai dans la cinquantaine. Célibataire et heureux, surtout pour la fille qui aurait hérité de moi, de l’être. J’ai une sœur jumelle, Régine, qui est née ni le même jour, ni le même mois et ni la même année que moi. Y a qu’à moi qu’ça arrive. Il y en a un qu’est né un 31 décembre à 23h 52 et l’autre, le premier janvier, de l’année suivante donc, à 00h08. Pas banal, mais rien de ce qui me touche est banal. Quand j’picole pas, j’aide Cicéron, un détective qu’en fiche pas une rame.
Effectivement c’est pas banal ! C’est la seule de vos particularités ? Ça influe sur votre personnalité ?
J’aime pas me regarder dans la glace. Faudrait d’mander ça aux autres. On va dire, le brave type raz du plancher qui bénéficie d’un bon sens inné. On peut compter sur moi. Faut, bien sûr, me canaliser, me nourrir et ne désaltérer en permanence. Moyennant quoi, rien ne m’arrête. Bourru, approximatif, avec un sens des convenances laissant aller mais très fiable.
Vous m’avez l’air bien défini en définitive. Vous êtes restés longtemps dans la tête de votre créateur ?
Faudra lui demander, mais, à ce qu’il raconte à droite à gauche, déjà dans son premier bouquin en 1994 (les cinq doigts de Dieu) qui n’avait rien à voir avec ceux où je suis, il y avait un mec, qu’il avait appelé Lucien, qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau. Y a aussi pas mal du Béru de San Antonio chez moi. Faut dire que Dard a été la principale formation littéraire de mon créateur, comme vous dites.
« Bourru, approximatif, avec un sens des convenances laissant aller mais très fiable. »
Un personnage original, il a du bagout, une série de livres que je ne connaissais pas !
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Rhoooo mais alors il faut les découvrir, ça a un certain charme que j’apprécie vraiment beaucoup Marie Christine 😀
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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