Voyage en terre de Polar : presque en direct du QDP !

Presque en direct du QDP !

Par Chantal Criscuolo notre nouvelle indic

Voyage en terre de Polar

Le Quai du Polar, c’est échappée belle mais pas voyage en terre inconnue ! D’abord, Lyon, ce n’est pas le bout du monde, du moins par rapport à chez moi, et puis voilà déjà quelques années que je me rends à ce festival, dans la joie et la bonne humeur.
Échappée belle parce qu’on est sûr, là-bas, de sortir des sentiers battus, de notre zone de confort, dès lors qu’on ouvre grands ses yeux et ses oreilles lors des conférences (hélas, on ne peut assister à toutes …), et surtout dès que l’on choisit un roman.

Alors, d’une gare routière à l’autre, me voici, fringante, débarquant vendredi à 10h du matin en cette bonne ville de Lyon, plutôt ensoleillée. Cela ne durera pas, mais on a une belle journée devant soi. Une fois les bagages laissés à l’hôtel, me voici partie à la découverte. En effet, conséquence de la pandémie, les lieux ont été un peu redistribués. D’ordinaire, aller au Palais de la Bourse où sont installés les libraires et les auteurs est mon premier mouvement. J’aime y être tôt, même si tous les auteurs ne sont pas encore là. On en rencontre parfois qui marquent ! (j’ai été la première dédicace de DOA, le 28/03/2015, à 10H01 ! Quel bon souvenir).

Quais Du polar 2021.07.02 Lyon.
Franck Tilliez

La grande salle du Palais de la Bourse se remplit vite généralement, et l’on sent ce plaisir, cette excitation, ce frémissement des lecteurs devant leurs auteurs préférés ou leur curiosité face à des écrivains encore inconnus. D’aucuns se plaignent de la presse, des (petites) bousculades, mais y reviennent ! Et bien, cette année, point de tout cela. Nos auteurs et libraires étaient sagement alignés sous de jolies tentes blanches à chapeau pointu, le long du Rhône, Quai Sarrail. La grande Librairie du Polar ressemblait un peu à un marché, où nourrir l’esprit ne tenait qu’à la curiosité de chacun (et aussi à son porte-monnaie …!). J’avoue que je préfère l’organisation au Palais de la Bourse, la déambulation en ligne droite A/R est moins amusante que les tours, détours et contournements de stands dans la grande salle de la Bourse.
J’avais en main la liste des auteurs qui devaient être présents, leurs horaires et en avant !

Il faut dire que j’aime bien préparer à l’avance ce genre d’événement,. Si l’on veut assister à plusieurs conférences, rencontrer tel(le) ou tel(le) auteur(e), il faut jongler avec les horaires. Ça tombe bien, j’aime ça !
Le soleil étant de la partie, c’était quand même agréable, et j’ai arpenté une ou deux fois l’espace dédié avant mon premier arrêt sérieux : Jurica Pavicic, pour L’eau rouge, Prix du Polar européen (j’assisterai plus tard, par hasard, à la remise du prix).

L’échange est difficile, l’auteur ne parle pas français, et semble peut-être surpris de cette soudaine effervescence, il est sérieux. Autre stand, Coline Gatel, dont j’avais lu un roman, Les suppliciées du Rhône qui m’avait plu. Elle est souriante, sympa et je lui dis que participerai le soir même à une balade littéraire qu’elle co-accompagne.

Et voilà que j’aperçois Caryl Ferey ! Ah ! lui, je l’aime beaucoup. J’aime ce qu’il écrit, sa personnalité, la vitalité qui émane de lui … Bref ! je lui tends, subrepticement, un livre de poche, car il faut préciser que cette année, interdiction d’apporter ses propres livres, il fallait tout acheter sur place. D’habitude, j’ai avec moi 2-3 romans déjà lus,.
Cette fois, j’avais, lecture ds le bus, le petit opuscule Norilsk, prélude au Lëd de l’auteur. C. Ferey n’a pas rechigné et signé avec un grand sourire. Je le reverrai plusieurs fois, au hasard des conférences .

Je fonce ensuite sur Nan Aurousseau, personnage haut en couleur avec son passé de taulard, mais charmant.
Je verrai ainsi, au fil de ces trois jours, Marin Ledun, auteur que j’apprécie bien, Dominique Maisons, Niklas Att och Dag. Ce dernier tranche sur l’ensemble ! très chic, très smart, costume cravate et parapluie digne d’un lord anglais … J’ai cru comprendre qu’il descendait d’une famille noble ? Beaucoup d’allure. Et ce doit être le seul à accompagner sa signature d’un sceau véritable, sa chevalière à blason trempée dans la cire chaude. Un collector !


Et puis deux dames éminemment sympathiques : Simone Buchholz, à laquelle j’ai dit tout le bien que je pensais de sa Nuit bleue. Du coup, j’ai pris son Quartier rouge. Et, présence somme toute atypique, Florence Aubenas, si chaleureuse, empathique, pétillante, intelligente , pleine d’humour…, pour son Inconnu de la Poste. Je participerai à une « croisière » d’une heure sur le Rhône en sa compagnie et celle d’autres aficionados, heure délicieuse, trop rapide, au cours de laquelle F. Aubenas a évoqué son enquête sur Gérald Thomassin, tantôt acteur talentueux dans l’expression et la vérité qu’il pouvait mettre dans ses rôles, tantôt SDF aux mains percées et à la
vie agitée. Personnage que F. Aubenas a raconté sans le juger, et qui a disparu à la manière d’un héros de polar. Cette heure a été pour moi l’un des moments les plus forts du festival.


Parlons des conférences. J’avais choisi (car il fallait s’inscrire à l’avance, avoir un code-barre/Sésame pour pouvoir accéder aux salles…) selon mes intérêts et les lieux.
C’est ainsi que j’ai pu apprécier les « villes noires », décor de notre genre préféré ‘Ah, Ferey parlant avec chaleur et, oui, émotion de Norilsk…. J’ai remonté le temps avec le « RembobiNoir »où l’on a parlé des polars historiques ( j’ai bien apprécié FrançoisHenri Soulié évoquant le XIIè S. de son Angélus).

Dernière conférence : la notion de « héros récurrent : Servaz, Sharko et Éloïse Bouquet ont été bien évoqués par leurs créateurs Minier, Thilliez et Céline Denjean (une découverte).

Ah ! j’allais oublier la rencontre, certes en visio, mais très prenante, avec Don Winslow, dans le grand salon de l’Hôtel de Ville. Il fallait bien ces ors pour recevoir, même virtuellement, ce maître. J’avoue avoir été déçue du peu de monde assistant à cet événement. L’heure a été passionnante, fort bien animée par Julie Malaure.
Évocation de l’œuvre de Winslow, sa « Trilogie » surtout, de son projet en cours d’écriture (une nouvelle trilogie, sorte de réécriture des grands mythes grecs tels l’Iliade, l’Odyssée ..), considérations sur le monde. Un moment à la hauteur de mes attentes.

Le plaisir d’une balade littéraire dans le centre de Lyon vendredi soir, un petit concert de rock plein d’énergie et de décibels agrémenté de la présence de Caryl Ferey, m’ont offert des respirations bienvenues, quoique j’aie trouvé la ville bien bruyante lors de la balade. Bon, il faut dire que le contraste avec ma campagne est grand !

Quelques pérégrinations en solo dans la ville entre Saône et Rhône ont comblé les rares moments où « rien n’était prévu » ! Le temps passe vite, parfois on attend, parfois on a un petit coup de fatigue, parfois on a besoin d’un petit café, parfois on se met à discuter avec son voisin de « file » …Certes, la pluie s’est invitée, timidement le samedi, plus agressive dimanche matin, mais n’a pas gâché le plaisir dans l’ensemble.
Ceci dit, je n’ai pas vu autant de monde que d’habitude. Sans doute la date choisie pour redémarrer le festival convenait-elle moins. En tout cas, les présents étaient convaincus : le Quai du Polar ne se manque pas !

Vivement l’année prochaine !

15 réflexions sur “Voyage en terre de Polar : presque en direct du QDP !

  1. Oh la vache, fallait acheter sur place ?? Put***, et quand tu possèdes les livres chez toi, ça te fais iech de les acheter une seconde fois pour une dédicace… C’est trop injuste ! 🙂

    Mais c’est chouette que les QDP aient pu avoir lieu…

    Aimé par 1 personne

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