Et si, pour une fois, on leur donnait la parole ?
Saison 2 Episode 18
« Des interviews.
Mais pas les habituelles rengaines égocentrées des auteurs.
Parce que, finalement, dans un roman, qui va au charbon ? Le personnage ! »
Et si on leur donnait la parole ? S02E18
par Nick Gardel
Bonjour, j’ai pris l’habitude de recevoir beaucoup de policiers ou d’enquêteurs en tout genre. C’est rare d’avoir un homme qui navigue dans le monde de l’art.
Je suis ravi d’avoir la parole et de pouvoir m’exprimer sans l’intermédiaire de mon créateur. Même s’il peut me régler mon compte sur un chapitre, je ne vais pas me priver de certaines mises au point en public. Après tout, les lecteurs qui découvrent et suivent mes péripéties ont bien le droit à un direct sans filtre. Je m’appelle Yvan Sauvage, effectivement je suis expert en art et commissaire-priseur. J’ai 40 ans, le même âge que mon créateur. Je soupçonne ce dernier de certaines libertés qui l’arrange et qui me pose aussi vraiment des soucis. En plus de mes nombreuses névroses, je traine quelques fardeaux ; drames personnels, problèmes toujours insolubles depuis mon enfance, et pour couronner le tout une réelle difficulté à prendre des décisions concernant ma vie privée. Par ailleurs, je suis un acharné de travail et passionné par mon activité, j’y trouve un refuge, une sorte de repère. Au fil des ans je prends de plus en plus de risque, je sais qu’à force de tourner autour de l’abime je finirai par y plonger… peut-être que les réels changements me concernant se trouvent au fond, dans ces ténèbres. On a tous des tournants dans notre vie, des risques à prendre, l’heure approche pour moi, je le sais… et mon créateur me tiens en joue au bout d’un pic, chaque pas me précipite davantage vers ce qui me hante. Je suis en équilibre au-dessus du vide dans « Arcanes Médicis », nouvel épisode de mon existence bientôt en librairie.
Je vois que vous avez la parole facile, c’est là votre trait de caractère prépondérant ?
Je m’accroche aux détails, c’est souvent un point commun avec les policiers qui sollicitent mon expertise, même si l’orientation de nos analyses et investigations diverge parfois. Ma curiosité presque obsessionnelle qui est régulièrement un atout dans mon activité me met en danger quand je franchis certaines lignes interdites. Suite à un drame où j’ai perdu ma femme et ma fille, j’ai développé une sorte de fétichisme pour 4 statuettes Moaï dont je ne me sépare jamais. J’entretiens une sorte d’échange avec ces petits vestiges de l’île de Pâques. Bien que j’éprouve le besoin de garder le contrôle dans tout ce que j’entreprends, une faille de taille est venue télescoper mon existence depuis « Code Salamandre » (Editions Belfond). Depuis cet événement, c’est la chute libre, cette faille s’appelle Marion Evans. Une femme borderline au tempérament impétueux. Ma sensibilité est mise à l’épreuve, je ne réagis pas toujours comme je le devrais. Je ne sais pas si c’est à cause de l’insouciance ou de l’inconscience de Marion Evans que je me décontenance le plus, ou si c’est avec son sourire et son esprit que je suis le plus en danger. Cette grenade dégoupillée dans ma vie a flingué tous mes instruments de navigation. Mon créateur est machiavélique.
Il peut couper la corde alors que je suis suspendu au-dessus du vide.
Belle interview, j’adore l’idée que ce soit le personnage qui se livre à nous ! Ça donne vraiment envie d’en découvrir plus, je ne connaissais pas du tout, merci pour cette découverte 🙂
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Mais c’est toujours avec plaisir Ludivine que on aime te faire découvrir toutes ces choses ! hihi 😉 😛
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Merci pour ce bel échange ;-).
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Sympa cet idée original de faire parler ton commissaire-priseur enquêteur. J’aurai aimé l’avoir mais Nick a dégainé bien avant moi.
Bises mister Samuel
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Le roman du point de vue de son personnage, un exercice habile pour donner envie de découvrir le livre, je crois que je ne connaissais pas cet auteur.
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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