La mort en confession, Charles Todd

En voyage avec Collectif Polar

Et si on voyageait dans le temps et dans l’histoire.

Si on se retrouvait après la grande guerre en Angleterre.


Le livre : La mort en confession de Charles Todd. Paru le 22 août 2012 et réédité en poche le 5 novembre 2014 chez City dans la collection Poche Thriller. 9€71. (428 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv : 

« Il y a dix ans, pendant la Grande Guerre, j’ai assassiné mon cousin… » C’est la déclaration d’un homme qui se présente à Scotland Yard. Une dernière confession pour soulager la conscience d’un homme malade ?

Quelques jours plus tard, son corps est retrouvé flottant dans la Tamise. A la recherche de réponses, l’inspecteur Ian Rutledge découvre que le mort n’est pas celui qu’il prétendait être. Quel était son véritable nom ? Ses prétendus « aveux » et son assassinat sont-ils liés ?

Seul indice : un médaillon autour du cou du cadavre qui conduit Rutledge jusqu’à un village de la campagne anglaise. Un village dont les habitants protègent jalousement les secrets de leur passé.

 

L’auteur : Charles Todd est le pseudonyme d’une mère et de son fils écrivant à quatre mains. Résidant sur la côte est des États-Unis. Ils collectionnent les succès dans de nombreux pays.

 

 

 

 

 

Extraits
 » — Mon nom est Wyatt Russell, dit-il d’une voix affaiblie par la maladie. Je suis en train de mourir d’un cancer et je veux soulager ma conscience avant de mourir. J’ai tué un homme en 1915 et je n’ai jamais été pris. Mais je voudrais confesser ce meurtre à présent. Il est trop tard pour me traduire en justice et me pendre, mais du moins pourrez-vous classer l’affaire, et moi, dormir en paix.
Rutledge considéra l’homme en silence. Il savait que les gens se confessaient pour toutes sortes de raisons – bien souvent pour laver leur conscience avant d’affronter la justice divine –, mais aussi pour protéger quelqu’un.
— J’étais en France en 1915, dit-il au bout d’un moment. Si ce meurtre a été commis là-bas, c’est à l’armée qu’il faut en référer, pas à Scotland Yard.
— Cette affaire ne concerne pas l’armée, dit Russell.
— Peut-être devrions-nous commencer par le commencement, si je dois recueillir vos aveux. Où vivez-vous, monsieur Russell ?
— Je possède une maison dans l’Essex. J’y ai vécu toute ma vie, jusqu’à la guerre. Je dispose d’une fortune personnelle et n’ai jamais eu à travailler.
— Est-ce que Scotland Yard s’est rendu sur place pour élucider le meurtre, ou est-ce la police locale qui s’en est occupée ?
L’homme sourit.
— Je n’en sais rien. Je n’étais pas là pour voir.
— Dans ce cas, comment pouvez-vous être certain d’avoir tué cet homme ? Il se peut qu’il n’ait été que blessé et qu’il se soit remis de ses blessures.
— J’en suis absolument certain. Voyez-vous, il s’agissait de mon cousin. Je l’aurais su s’il s’en était sorti. « 

 

« Les estuaires de l’Essex, été 1915
Le corps se balançait doucement dans le courant comme s’il était encore vivant. Il flottait sur le ventre. Seuls son dos et ses hanches étaient visibles. Il devait être là depuis un moment déjà. Les hommes à bord du vieux skiff l’observaient depuis un quart d’heure, comme s’ils s’attendaient à le voir se lever et marcher sous leurs yeux.
— Pour être mort, il est mort, dit l’un d’eux. L’un des nôtres ?
— Aussi loin de l’estuaire ? C’est un espion allemand, asséna le second en hochant la tête, comme si cela expliquait tout. Forcément.
— Moi, je suis d’avis qu’on le laisse aux poissons.
— On saura pas qui c’est tant qu’on ne l’aura pas sorti de l’eau, dit le troisième homme en se penchant en avant pour harponner le corps avec la gaffe.
— Hep ! s’écria le premier, comme si c’était un sacrilège.
Le corps ballotta légèrement sous le poids de la gaffe.
— Lui, y s’en fiche, dit le troisième homme. Alors, pourquoi tu t’en fais ?
— N’empêche…
Passant le croc de la gaffe sous le col du noyé, il tira. Le corps émergea docilement d’entre les roseaux, comme s’il répondait à un appel, et se mit à flotter en direction du skiff jusqu’à ce que l’épaule de son uniforme détrempé vienne heurter doucement la coque.
— C’est un officier !
— Il a été abattu par balle, dit le troisième homme lorsque le corps pivota de côté. Regardez. »

 

Le post-it de Ge

La mort en confession, Charles Todd

Une cinquième aventure de l’inspecteur Rutledge et semble-t-il la dernière publiée en France.
Mais que nous raconte « La mort en confession »
Après avoir avoué un meurtre, un homme gravement malade est retrouvé mort, une balle dans la tête, flottant dans la Tamise. L’inspecteur Rutledge a pour seul indice le médaillon que portait le cadavre, qui va le conduire en pleine campagne anglaise.
On retrouve ici l’inspecteur Rutledge. Il va replonger dans un meurtre qui a eu lieu pendant la Grande Guerre lui qui est déjà hanté par le souvenir des soldats morts sous ses ordres.
Une nouvelle fois Ian Rutledge reçoit l’aide d’une ombre plus familière : celle du caporal Hamish McLeod qu’il a passé par les armes pour insoumission, et dont la voix continue de l’éclairer d’outre-tombe. Même s’il est vrai dans cette cinquième enquête que les traumatismes de guerre et le fantôme de Hamish sont moins présent, ils font maintenant partie intégrante de la personnalité de notre enquêteur.
Dans cette affaire notre vétéran de la Première Guerre mondiale se rend vite compte que rien n’est routinier.
le village de l’Essex semble refermé sur lui-même, impénétrable pour un étranger. Comme si on arrivait dans un endroit sombre et abandonné.
Et comme à son habitude la Grande-Bretagne d’après-guerre est une nouvelle fois magnifiquement reconstituée. Les secrets les plus sombres d’un endroit sauvage, magnifique, dangereux et sinistre à la fois sont là pour nous servir de décor
Un petit bémol toutefois, la pléiade de personnages secondaires qui parfois on fait que je m’y perdais un peu dans l’histoire de ce village hostile et le nombre d’intrigues complexes, certaines vieilles de plusieurs siècles et à peine pertinentes qui viennent compliquer l’enquête initiale.
Bref j’ai été parfois déroutée pour autant si quelqu’un peut transformer un simple mystère de village en une tragédie grecque sombre, c’est bien Charles Todd. . . . Et on aime la grande compassion que déploie l’auteur pour ses protagonistes.
Alors…
Si vous aimez  P. D. JamesElizabeth GeorgeRuth Rendell vous devriez aimer Charles Todd et les aventures de son enquêteur de Scotland Yard, l’irrésistible Ian Rutledge. Mais un conseil me commencer pas la série par ce titre.
Car sachez qu’en matière d’investigation criminelle, rien ne vaut les conseils d’un mort…Foi de Porte Flingue

 

Autre extrait :

« — Pourquoi avez-vous décidé de venir en personne à Scotland Yard plutôt que d’écrire une lettre qui n’aurait été ouverte qu’après votre mort ?
Une fois, il avait connu un meurtrier qui l’avait fait.
— Le policier est de retour ? Nous aurions pu être amis, vous et moi, s’il n’avait pas été là. Très bien, je pense que vous méritez au moins une réponse. Il eût été lâche de ne pas faire d’aveux de mon vivant. Je suppose que mon éducation vaguement religieuse y est pour quelque chose. Il me semble important de reconnaître qu’on a mal agi et faire acte de contrition pendant qu’on est encore en vie.
— Et vous sentez-vous mieux après avoir soulagé votre conscience ?
Russell fronça les sourcils.
— C’est ce que j’espérais. J’ai gardé mon secret pendant si longtemps, c’est du moins ce qu’il me semble, que me présenter à Scotland Yard alors que j’en avais encore la force était pour moi une façon de tester mon courage. Ma force de caractère. Mais ça n’a pas eu l’effet escompté.
— Vous auriez préféré que je vous passe les menottes et vous fasse traduire en justice ? La pendaison aurait-elle fait une différence ?
— Je préférerais ne pas être pendu, même si cela devait abréger mes souffrances. Mais peut-être qu’au fond mon crime n’est pas aussi terrible qu’il m’est apparu à l’époque. »

2 réflexions sur “La mort en confession, Charles Todd

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