De l’or et des larmes d’Isabelle Villain

Le livre : De l’or et des larmes d’Isabelle Villain – Paru le 13/01/2022 chez Taurnada – collection Le tourbillon des mots –  9.90 € (256 pages) ;  11 x 18 cm

4ème de couverture :

Jean-Luc Provost, le très médiatique entraîneur de gymnastique français, meurt dans un accident de voiture. La thèse du suicide, à seulement six mois des prochains jeux Olympiques de 2024, est très vite écartée.
L’affaire, considérée comme sensible et politique, est confiée au groupe de Lost. Pourquoi vouloir assassiner un homme qui s’apprêtait à devenir un héros national ?
Rebecca et son équipe se retrouvent immergées dans un monde où athlètes et familles vivent à la limite de la rupture avec pour unique objectif l’or olympique. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l’obtenir.
Jusqu’au jour où le sacrifice demandé devient insurmontable…

L’auteur : Née à Casablanca en 1966, Isabelle Massare-Villain est auteure de romans policiers.
Après une école de commerce et un troisième cycle de publicité, elle a travaillé pendant une quinzaine d’années dans la publicité, la presse, l’événementiel et l’organisation de salons professionnels.
En 2000, elle se lance dans l’écriture de romans policiers. Des romans « régionalistes » à diffusion locale dans un premier temps, puis en diffusion nationale.
Son quatrième roman Peine Capitale (2014), publié aux Éditions Auteurs d’Aujourd’hui, a reçu le prix Maurice Bouvier 2015, prix destiné chaque année à récompenser un auteur de polar.
Âmes battues (2016), le second volet des enquêtes du commandant de Lost, découvert dans Peine capitale a reçu le prix polar du festival Jeter l’Encre.
Mauvais genre est le troisième volet des enquêtes du groupe de Lost que nous retrouvons dans De l’or et des larmes.
Extraits :
« Six ans que les bureaux de la brigade criminelle ont déménagé rue du Bastion dans le quartier de la porte de Clichy à Paris. Six ans que la vue plongeante sur la Seine et sur l’île de la Cité a été remplacée par celle des voies ferrées et du boulevard périphérique. En souvenir du quai des Orfèvres, ils sont parvenus à conserver le numéro « 36 », spécialement créé pour le clin d’œil. Pour le reste, le changement est radical : exit l’escalier en colimaçon avec ses fameuses 148 marches recouvertes de lino usé, exit les bureaux étroits et défraîchis, la promiscuité entre policiers, témoins et gardés à vue. Les maîtres mots sont désormais modernité, sécurité, praticité. Tous les services, à l’exception de la BRI, demeurée quai des Orfèvres, sont réunis au sein de trente-deux mille cinq cents mètres carrés de bureaux répartis sur dix étages. Vitres blindées. Salles de garde à vue. Stands de tir. Salle de crise et salles de contrôle avec vidéo surveillance. 1 700 personnes fourmillent désormais dans ce « bastion » ultramoderne. »
« Les contraintes mécaniques sur le squelette sont telles que la croissance osseuse ne peut pas se faire. Les chocs sont répétitifs. La gymnastique artistique est le sport où les volumes d’entraînement sont les plus importants, environ cinq heures par jour et sept jours sur sept pendant les mois qui précèdent une compétition. Sans compter les phases de récupération, les séances vidéo où chaque image est décortiquée, chaque erreur analysée, et enfin les cours par correspondance.
Ces gamins sont soumis à une pression de dingue. Le monde de la gym est donc extrêmement dur, favorisé par l’autarcie, l’omerta et la recherche de la performance. « 

  

La chronique jubilatoire de Dany

De l’or et des larmes d’Isabelle Villain

L’or aux Jeux Olympiques, c’est l’objectif de tout sportif de haut niveau, les larmes, le lot de chacun d’entre eux pour y parvenir. Ils sont jeunes quand ils entament leur carrière, des enfants dont on va retarder la croissance et qui vont entrer dans une famille de substitution, avec l’entraineur en figure paternelle et sa femme, kiné et réparatrice des âmes. Dès lors le jeu de la domination se met en place et les dérapages dont on ne parle jamais, sont monnaie courante. L’actualité nous a rappelé à l’ordre récemment, l’or se paye plus qu’il ne se mérite. Ces enfants souffrent pour la performance aussi à un point que l’on peut difficilement imaginer, ils peuvent parfois compenser par un rapprochement fraternel. L’auteure nous convie à une immersion dans un monde au-delà de l’humain, du supportable.

A chacun de ses romans Isabelle Villain aborde un sujet de société grave, ses fictions provoquent l’empathie du lecteur. Elle sait nous mener, doucement mais avec poigne et efficacité, vers nos questionnements : ce qui brille n’est pas facile d’accès, le succès se mérite péniblement et faut-il succomber au brillant au risque d’y perdre sa candeur, son innocence. Certes les jeunes veulent briller à tout prix, même à celui de l’extrême souffrance. Cette immersion dans la gymnastique a tout pour nous alerter sur les douleurs de ces jeunes, contraignant leur corps et leur mental pour la perfection.

Lu en version numérique 5.99 €

Je remercie les éditions Taurnada pour leur confiance et l’auteure pour ta complicité.

Autres extraits :
« Je m’entraîne pour aller aux Jeux depuis que j’ai 10 ans. Cela fait onze ans que je travaille dur, tous les jours de la semaine. Je ne prends presque jamais de vacances. Je n’ai pas fait d’études. Je ne rêve que d’une seule chose, l’or olympique. J’y pense le matin en me levant et le soir en me couchant. Je veux monter sur la première marche du podium, en août, à Paris. Je veux voir mes parents, ma famille, mes amis pleurer de positions aux anneaux, pas un seul muscle ne doit bouger. Il a appris à dompter son corps, à neutraliser tout mouvement parasite lors de l’exécution d’une croix de fer, d’un avion ou bien d’une planche renversée. Et là, face à ce policier, il tremble de tous ses membres. »
« Vous réalisez que 30 % des athlètes de haut niveau ont été victimes de violences sexuelles ? Et ici, je ne parle même pas de maltraitance ni d’intimidation. La relation entraîneur-entraîné repose sur une admiration totale et une obéissance aveugle du sportif pour son entraîneur. C’est comme ça que ça marche. Quand vous bossez trente heures par semaine pendant dix ans, le corps accumule des traumatismes irréversibles. Les médecins et les kinés ont aussi un pouvoir immense. Celui de guérir. Sans eux, pas de championnat, car les blessures sont fréquentes. »

Vous devriez retrouver aussi dans les jours à venir le post-it de Ge sur ce dernier roman d’Isabelle.

5 réflexions sur “De l’or et des larmes d’Isabelle Villain

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