Carlos de Jérémy Bouquin

Le livre : Carlos de Jérémy Bouquin – Paru le 18 février 2022 chez Caïrn éditions – collection Du noir au Sud –  11 €. (312 p.) ; 18 x 12 cm

4ème de couverture :

Personne mieux que Carlos ne connaît Pau et ses quartiers. Chauffeur de taxi de nuit, le vieux Portugais a son petit moment de détente hebdomadaire quand il balade Clem, la starlette locale, sur les réseaux sociaux. Mais entre plans douteux et clients crapuleux ou vicieux, il fallait bien qu’un malheur arrive. Et les embrouilles ne viennent jamais seules.

 

 

 

 

L’auteur : Né en 1975 Jérémy Bouquin, alias Jrmy, est vidéaste, réalisateur de courts et moyens-métrages et écrivain.
Il a été éducateur à la protection judiciaire de la jeunesse puis cadre de la fonction publique en Touraine rurale ainsi que président de l’Association tourangelle « Les Tontons Filmeurs ».
Il est auteur de plusieurs romans et nouvelles, scénariste sur la BD polar Le Privé et animateur radio.
Son roman, Sois belle et t’es toi ! sorti en juin 2016 aux éditions Lajouanie, est un succès critique et présente un polar inédit dont le personnage principal est enquêteur pour une société privée mais aussi en pleine préparation de son changement de sexe.
En 2020 et 2021, il a publié quatre romans ou novelles, Moktar (Cairn éditions), Maurice (In8), Colère jaune (In8) et Tableau noir du malheur (Caïman) qui tous mettent en scène, à la ville comme à la campagne, une jeunesse désemparée dans cette société fragmentée.

L’auteur vit en Touraine.

son site : http://jrmybouquin.free.fr

Extraits :
« – mais la police, qu’elle continue dans son délire.
Chuuut…
Je suis sûr de mon truc.
Des romans, des faits divers … moi aussi je regarde les séries tété de France 3 le soir avec Maria, rien à voir avec les trucs sur Internet, YouTube et toutes ses conneries !
Les crimes en série, les petits meurtres entre amis, les flics et leurs méthodes : les feuilletons donnent des idées. »
« Quelques filles qui tournent sur certains coins de routes. Des putains ? elles tournent jusqu’à s’en cramer les ailes. Comme Clem…
Cette nuit, elle a failli claquer sur le pare-brise de la rue !
Clem comme un électron libre qui dévore le monde. S’en croit l’épicentre, alors qu’elle n’est qu’un épiphénomène. Un vulgaire outil de consommation volontaire. Une distraction, comme une friandise qu’on aime déguster rapidement, un plaisir coupable, une cochonnerie douce »

 

La chronique jubilatoire de Dany

Carlos de Jérémy Bouquin

Alors lecteurs préparez-vous à une plongée en apnée de 300 pages dans ce roman au très lointain cousinage avec Taxi Driver, le film culte de Scorsese.

Carlos est mal en point, proche de la retraite et rattrapé par un cancer, il est néanmoins toujours amoureux de Maria, la femme de sa vie. Chauffeur de taxi de l’ancienne école, il a une cliente régulière le vendredi soir. Elle est geek, accro aux réseaux sociaux qui la propulsent en tête des classements des influenceuses pornos. Elle alterne ses prestations sexuelles rémunérées et leur relation en images en ligne et en très léger différé, jusqu’au jour où …

Au-delà de l’intrigue principale, l’environnement offre à l’auteur l’opportunité de brosser un tableau réaliste des quartiers sensibles d’une ville de province avec les enjeux de pouvoir et l’économie parallèle, sans jugement ni bienveillance passive, tout comme quelques phrases bien senties sur notre système éducatif. J’avais noté que l’auteur était « un peu » éducateur de formation : ça laisse des traces, surtout, pour légitimer son regard affuté !

Stop la chronique, sinon je spolie et ce n’est pas sympa pour l’auteur qui m’a bien surprise. Isabelle Bourdial m’en avait dit grand bien, j’ai discuté longuement avec lui à Osny l’année dernière et je n’ai pas été déçue par cette lecture. J’ai particulièrement apprécié le ton décalé et désabusé de Carlos qu’un fossé générationnel sépare de Clem et pourtant, ils se comprennent.

Courte chronique me direz-vous ? Certes mais ne vous y fiez pas, le contenu est dans le livre et il pèse son pesant de pépite !

Je remercie les éditions Caïrn pour avoir favoriser cette découverte

 

Autres extraits :
« Elle est vulgaire, cette fille, pas comme Clem !
Elle est puante de fric, de ce côté mal fagotés d’ouvrière passée un peu trop vite petite bourgeoise de province. Elle a loupé les étapes avant de passer dans la haute ! elle a loupé celle de l’élégance, de la démarche, des codes, comme on dit dans le jargon. »
« Les Sugars, le gang, la « famille », c’est un refuge pour ces gosses, celle d’une fratrie de la colère justement, déracinés, des gosses que l’école n’a pas réussi à intégrer. Dont les entreprises, les patrons ont rejeté leur grand-père, leurs parents. Le chômage depuis des années, des gosses qui n’ont pas d’autre opportunité que de jouer au gangster pour ramener trois SMIC par mois ! Facile ! Juste vendre de la came »

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