Cerro Rico, Thierry Berlanda

La fausse double chronique sur Collectif Polar

Deux flingueuses nous parle d’un livre différent mais d’un même auteur !


Le livre : Cerro Rico de Thierry Berlanda – Rééditer en poche le 5 mai 2022 chez M+ éditions – collection Mini +.  7.90 € . (556 pages) ; 18 x 11 cm

4ème de couverture :

Justine Barcella, agent du commando de liquidateurs Titan, vit retirée en Toscane, après le coup sévère qu’elle a porté aux Cercles (cf. Jurong Island), consortium supranational visant une domination planétaire.

Pourtant les Cercles ne cessent d’étendre leur emprise. Les informations que le journaliste Antoine Dupin publie dans les quelques médias qui échappent encore à leur contrôle gênent à peine leur expansion… jusqu’au jour où il révèle un plan illicite d’acquisition de la plus importante réserve de lithium en Bolivie. Jane Kirpatrick, l’âme du cartel, déclenche alors son agent le plus redoutable, Le Python, afin d’anéantir le journaliste et son réseau d’informateurs.

Seule Justine, pourrait le contrer.

Qui pourra la décider à quitter son havre de paix et à reprendre ce combat à mort ?

La réponse semble celée dans les entrailles du Cerro Rico, théâtre ultime de la lutte implacable que mènent les Cercles pour accomplir leur ambition totalitaire.

L’auteur : Thierry Berlanda, auteur d’une trentaine de romans. « Un écrivain est d’abord son style, et le style est d’abord un rythme : chez moi, c’est la rencontre de la littérature classique et du Rock. » Ce qu’il dit de lui : « Je vis à Paris et j’y écris nuit et jour (la nuit surtout). Trenet disait qu’il faisait des chansons comme un pommier fait des pommes. C’est ainsi que je fais des livres. Dans quel but ? Toucher et faire toucher ce qu’est l’humanité quand on l’a débarrassée de ces masques.
J’écris un roman (entre autres) à peu près tous les dix-huit mois. Depuis une dizaine d’années, je me suis dit qu’il était temps de les partager. Parce que finalement un livre n’existe pas tant qu’il n’est pas lu. »

Extraits :
« Pour eux, fréquenter le collège revenait surtout à éviter le bagne à ciel ouvert de Potosi : cirer les chaussures, porter des colis plus lourds qu’eux, laver les voitures à s’en geler les doigts, déambuler dans fin dans les rues et sur les marchés pour vendre des broquilles à de rares touristes. Ceux dont les familles respectaient l’obligation légale de scolarisation bénéficiaient d’un crédit supplémentaire de quelques années de bonne santé. Les autres n’atteignaient presque jamais cinquante ans. Quant à ceux, parois les mêmes, qui étaient enrôlés pour l’extraction des minerais de tungstène, d’antimoine ou d’étain dans les boyaux de Cerro Rico, ils mourraient vers trente ans, avec la bénédiction de Tio Jorge, grotesque divinité bariolée qui servait de guichet à la porte de cet enfer. »
« Mais alors qu’il ajuste sa visée, une balle du Luger fracasse la base de son nez et son maxillaire supérieur pour entrer dans la boîte crânienne par une faible oblique. Le corps décapsulé du jeune homme se dresse un instant sur toute sa hauteur. »
« La plupart des quartiers de la ville ne sont pas encore déserts à cette heure : un vieux y prend l’air, assis sur la marche d’une bicoque ; une musique serpente à travers les ruelles, crachotée depuis le fond les âges par un transistor antédiluvien ; debout derrière les arabesques d’un moucharabieh, une jeune femme mélancolique regarde des chiens se disputer le cadavre d’un enfant ; des bordels souterrains résonnent des cris étouffés de filles vendues aux huiles des râqi d’Héliopolis. Dans la nuit bleue et l’indifférence triomphante de la pleine lune, Le Caire n’en finit jamais de se digérer lui-même. »

 

 

La chronique jubilatoire de Dany

Cerro Rico, Thierry Berlanda

Un titre exotique pour une intrigue planétaire. Des enjeux économiques et financiers bien au-delà du périmètre de Cerro Rico, dans un futur de haute technologie que l’on souhaite le plus éloigné de nous que possible.

Alors que quelques sociétés se partagent les monopoles planétaires dans les domaines de la santé, de l’alimentation, les transports, l’internet et toutes leurs ramifications et organisent leur défense en « cercles », la résistance et ses guetteurs leur font face, déployant la contre-information par des médias alternatifs. Deux clans rivaux, d’une part le Python aux mains du cartel et de Jane, sa meneuse sans scrupules et d’autre part Antonin le lanceur d’alerte.

Commencer par le tome 3 d’une trilogie c’est un exercice difficile mais l’auteur donne ici des références pour guider le lecteur néophyte … les autres auront le plaisir de retrouver les protagonistes de Naija et Jurong Island, les deux premiers tomes de la saga.

Il y a les méchants, sans scrupules et qui veulent consolider leur position dominante acquise par le trafic d’organes ou le hacking meurtrier. Leur objectif : s’approprier les richesses des pays détenteurs de sous-sols stratégiques. Il y a face à eux, les gentils, malmenés par la vie. Le tout se situe dans un monde où les émotions sont contrôlées au moyen d’apports chimiques diffusés dans l’atmosphère ; ainsi le matin tout le monde se renifle sa dose d’excitant pour aller travailler et le soir le sommeil est canalisé par autant d’apports de calmants, etc. Ils peuvent aussi inhaler à leur insu des virus, s’ils représentent une menace pour l’équilibre du cartel. Des bains rajeunissent les dirigeants vieillissants dans ce meilleur des mondes …

L’enjeu pour assoir définitivement la suprématie du cartel, est de détruire les guetteurs en les faisant sortir de leurs cachettes… avec détermination, même au prix d’enlèvements et de meurtres.

STOP ! J’arrête là … lecteurs, vous allez dérouler les aventures d’Antonin et de Justine, de leurs alliés et de leurs ennemis pour rejoindre le terme de cette saga car la trilogie se termine après ses 1547pages. Tantôt western, tantôt espionnage, tantôt SF, tantôt Indiana Jones ou John McClane, le suspense est bien présent et captivant.

Une lecture sur plusieurs plans s’impose néanmoins car l’auteur attire l’attention du lecteur sur la volonté des grands groupes (industriels ou financiers) de prendre (ou garder) le pouvoir sur le destin des populations, de spolier les plus pauvres au détriment des nantis ! Triste avenir en vérité alors : pessimisme ou clairvoyance ? Bonne question Monsieur Berlanda !

La dystopie n’est pas ma tasse de thé comme on dit mais ici j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce tome 3, j’ai attendu le dénouement avec impatience et ma foi, la surprise était au rendez-vous ! Un peu flippant néanmoins mais tellement riche en enseignements ou en …confirmation.

Je remercie les éditions M+ éditions pour leur confiance et pour avoir permis cette réédition car Thierry Berlanda le vaut bien !

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