Papote d’auteur, Fanny H était avec André Marois

Papote d’auteur, Fanny H était avec André Marois

Ce mois-ci, j’ai choisi de poser quelques questions à André Marois que j’ai eu le plaisir de découvrir le mois dernier, ainsi que son personnage, le sergent-détective Mazenc, en lisant Bienvenue à Meurtreville.

André Marois est un écrivain français né à Créteil le 21 mars 1959. Après des études en Arts Plastiques, le cinéma et la pubilicité, il travaille comme concepteur-rédacteur publicitaire. Il vit avec sa famille au Québec depuis 1992.
A partir de 1999, il publie de nombreux polars, science-fiction, albums jeunesse et des nouvelles. Avec Patrick Doyon, il remporte le prix du Gouverneur Général pour leur livre de jeunesse illustré Le voleur de sandwichs. Il a écrit dernièrement Mystère à l’école (recueil de nouvelles en 2018), Irrécupérable (roman en 2021) et Trois minutes de plus (album jeunesse en 2021). Il a obtenu beaucoup de prix, notamment le Prix des libraires du Québec dans la catégorie jeunesse Québec 6-11 ans pour L’alerte au feu.

Je vois que Mandeville existe bien au Québec, je me demande donc pourquoi ce choix, quel lien avez-vous avec Mandeville ?

Bienvenue à Meurtreville a d’abord été publié en 2016 au Québec dans la collection Héliotrope Noir. «Collection entièrement consacrée au polar, Héliotrope noir propose de tracer, livre après livre, une carte inédite du territoire québécois, dans laquelle le crime se fait arpenteur-géomètre.» Les romans qui y sont publiés doivent donc se dérouler dans un lieu précis et nommé.
Ma blonde et moi avons un chalet à Mandeville depuis neuf ans. J’avais déjà l’idée de l’histoire et je l’ai donc implantée dans notre environnement.

Comment vous-est venu le thème de l’histoire ? 

En mai 2010, j’étais chroniqueur à Infopresse, un magazine québécois sur la communication. J’avais publié un texte intitulé Touristes à tout prix, illustré par Alain Pilon. « Quand l’auteur de polars en moi s’acoquine avec son double publicitaire, ça donne une chronique sanglante où un petit village inconnu décide de faire parler de lui d’une manière assez terrible. »
L’idée me semblait suffisamment prometteuse pour que je décide de la reprendre et la développer. J’ai donc écrit une nouvelle sur ce thème, puis j’ai voulu en faire un film, intitulé Meurtres au village. J’ai proposé un synopsis à mon agent de l’époque, qui a trouvé un réalisateur intéressé. J’ai retravaillé pendant plusieurs mois avec lui, jusqu’à obtenir un synopsis long. Mais le projet n’a pas abouti et surtout, la proposition s’était beaucoup trop éloignée de l’intention initiale. Bref, j’ai décidé d’abandonner là.
Peu après, j’ai reçu un courriel de Geneviève Thibault qui développait la collection Héliotrope noir. Je lui ai présenté mon idée et elle a aimé ça.

Avez-vous incorporé quelqu’un de vos connaissances dans les personnages ou quelqu’un vous a-t-il inspiré en particulier ? 

Comme il est précisé en exergue : «Mandeville, son histoire et sa géographie servent de cadre à mon récit. Les personnages, les adresses et l’intrigue de ce roman sont totalement imaginaires.»

Vous pouvez nous citer des noms, cela restera strictement entre nous…lol. 
André Marois, comment travaillez-vous lorsque vous écrivez ? 

J’ai passé l’été 2014 à sillonner le coin, à me documenter sur l’historique du village, à discuter avec les gens. J’ai ensuite mis au point un synopsis détaillé que j’ai maintes fois échangé avec Geneviève Thibault. Puis, je suis passé à l’écriture proprement dite : 1000 mots chaque matin, dans le calme et le silence.

Dîtes-nous tout ! Envisagez-vous une suite à Bienvenue à Meurtreville ? 

Oui : elle vient même d’être publiée à Montréal. On retrouve dans Irrécupérables le sergent-détective Mazenc qui tient cette fois-ci le rôle principal, ainsi que le conseiller municipal Chevalet. L’action se déploie à Mandeville, mais aussi sur la Côte-Nord du Saint-Laurent.

«Depuis des jours, à la même heure et au même endroit sur son terrain, le sergent-détective Mazenc trouve une canette de boisson énergisante : un désagrément d’abord mineur, puis de plus en plus irritant, surtout à l’aube d’une semaine de vacances bien méritée. En bon protecteur de la bucolique région mandevilloise, Mazenc se met en tête de pincer le pollueur, s’attendant à trouver un vulgaire vandale à sermonner, sans plus.
Mais la forêt abrite des criminels bien plus dangereux… À croire que tous les malfrats de la province en ont fait leur repaire. En menant sa petite enquête, le sergent-détective ira ainsi fouiner dans des affaires de plus en plus louches, mettant en péril non seulement ses plans de vacances, mais sa vie ! Heureusement, pour un policier comme lui, le danger reste toujours plus attirant que le repos.
Dans ce truculent polar où la région de Lanaudière tient un rôle de choix, on avance sur ses gardes, certain de mettre le pied dans un piège au détour d’un sentier de quatre-roues.»
https://www.editionsheliotrope.com/librairie/156/irrecuperables

J’ai ressenti que vous avez dû vous amuser par moment dans l’écriture de ce roman, est-ce le cas ? 

Tout à fait. Le plan de Chevalet est un brin tiré par les cheveux, mais logique et plausible. J’ai pris garde de ne pas mettre d’humour dans l’écriture, car la proposition me semblait suffisamment tordue en elle-même. Beaucoup de critiques ont aimé cette humour noir cynique et amoral à souhait. Certains ont trouvé que j’aurais pu en mettre plus, mais j’aurais eu peur de perdre de l’efficacité. J’ai davantage travaillé le comique de situation.

Quel impact a eu la covid sur l’auteur que vous êtes ? 

J’ai passé l’essentiel de mon temps à Mandeville, avec ma blonde et notre chien, dans un chalet isolé au bord de la Mastigouche. Assez privilégié, donc. J’y ai fini l’écriture de Irrécupérables, ainsi qu’un roman de SF pour jeunes adultes : Trois minutes de plus.

Retrouvez le lien vers le site de l’éditeur et du roman ICI

L’impact fut donc surtout psychologique, loin de nos enfants et amis, mais mon quotidien d’écrivain n’a pas été vraiment chamboulé. Je donne des ateliers dans les écoles et cette partie de mon travail a souffert de la pandémie, mais c’est reparti depuis.

C’est le premier livre que je lis de vous, j’ai hâte d’en découvrir un autre, lequel me conseillez-vous et pourquoi ? 

Irrécupérables dont je parlais plus tôt est une suite logique.
Sinon, vous pouvez lire Sa propre mort, où l’on retrouve aussi le sergent-détective Mazenc.


https://www.groupecourteechelle.com/a-l-etage/en/books/sa-propre-mort/

Il y a quatre ans, Clara a tout quitté pour s’exiler à Paris. Depuis, entre ses études à la Sorbonne et son travail comme serveuse dans un café, elle tente de s’étourdir et d’oublier l’événement qui a provoqué sa fuite. Mais lorsque son frère lui rend visite dans son appartement du premier arrondissement, le barrage cède et la douleur se réveille en elle. Elle doit à tout prix trouver un moyen d’apaiser ce mal qui la ronge. Ceux qui l’ont humiliée doivent payer. Elledécide alors de revenir à Montréal.

Je pense que vous êtes déjà sur un autre projet, peut-on en savoir un peu plus ? 

Je suis aussi un auteur de romans jeunesse. Je travaille en ce moment sur la suite du Voleur de sandwichs et de L’Alerte au feu, deux romans graphiques avec des enquêtes.
https://www.lapasteque.com/le-voleur-de-sandwichs

Un ptit secret ? Promis, je ne le dirai à personne !

La mairesse de Mandeville a vraiment apprécié sa lecture de Bienvenue à Meurtreville.

Merci beaucoup à vous André Marois d’avoir accepté de répondre à mes questions, cela me permet et nous permettra de mieux connaître et de mieux comprendre votre univers.

André Marois : Merci

4 réflexions sur “Papote d’auteur, Fanny H était avec André Marois

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