Le dernier chant, Sonja Delzongle

Aujourd’hui sur Collectif Polar c’est Double Chronique

Le livre : Le dernier chant de Sonja Delzongle. Paru le 31 mars 2021 chez Denoël dans la collection Roman français. 19€90. (471 p.) ; 23 x 16cm
4e de couv
Et si les animaux n’étaient que de malheureuses sentinelles ?
« C’est le bruit, qui tue. Le dernier chant. Il apporte la mort ». Telle est la prédiction de la vieille Innu devant l’immense cimetière qu’est devenu le fleuve Saint-Laurent en ce matin d’août 2021. A perte de vue, des marsouins, des bélugas, quelques orques, flottent le ventre en l’air. Une hécatombe sans précédent. Deux mois après, dans une réserve du Congo, les gorilles succombent eux aussi à un mal inexpliqué. Et, chose stupéfiante, les survivants, prostrés semblent pleurer… Quel lien entre ces phénomènes qui se multiplient dans le monde ? A qui profite la disparition de ces êtres vivants ? C’est ce que se demande Shan, chercheuse à l’Institut de virologie de Grenoble, en découvrant le dossier déposé sur son bureau par un stagiaire. La voilà décidée à mener l’enquête, seule. Mais déjà, des yeux la surveillent, quoi qu’elle fasse, où qu’elle s’envole… Et à l’approche de la vérité, Shan mettra en jeu non seulement ses convictions, mais aussi sa propre vie. Entre peurs ancestrales et angoisses de fin du monde, une plongée vertigineuse aux confins de l’humanité. Un thriller intense et bouleversant.
L’auteur : Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi riche de deux cultures. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Dijon, elle expose pendant une quinzaine d’années puis devient journaliste en presse écrite à Lyon, où elle vit toujours. Elle se consacre aujourd’hui exclusivement à l’écriture de ses thrillers dont le succès a fait d’elle « l’étoile noire du polar français ».

 

 

Extraits :
« La notion de tristesse animale était encore abstraite pour pas mal d’humains.
Voire inimaginable.
Seuls les hommes pouvaient être capables d’émotions.
Comment un simple animal, si prompt à abandonner ou à dévorer ses propres petits, oubliant tout instinct maternel ou paternel, dans la plupart des espèces une fois ceux-ci sevrés, capable d’avoir une centaine de partenaires sans le moindre attachement ni la moindre constance – sauf chez quelques espèces comme le loup, le cygne, la chouette, le castor ou encore le gibbon et même le termite -, ne sachant ce qu’est rire ou pleurer, serait-il doué de sensibilité ? (…)
(…) Que tous ces animaux meurent de chagrin n’aurait rien de vraiment étonnant, vu ce que devient la planète, leur planète.
Parce qu’ils étaient là avant nous.
Parce que s’il y a un virus, et de loin le plus meurtrier, c’est l’être humain. »
« Il était encore tout petit et cependant marqué à tout jamais du chant de la baleine.
Un chant parfois aux limites du supportable pour une oreille humaine et dont l’intensité dépassait en décibels celle d’un avion supersonique.
Comme celui que cette baleine bleue inconnue émit en chutant lentement vers les abysses…« 

Le post-it de Ge

Le dernier chant, Sonja Delzongle

Je sors à peine du dernier roman de Sonja Delzongle, « le dernier chant » et je peux déjà dire que cela a été un véritable coup de coeur. Et que je suis encore trop bouleversé par l’histoire qui vient de mettre contée.
Sonja nous avez déjà parler du « Hum » de la terre dans une précédente nouvelle, ce cri de notre planète que peu de monde peu entendre. Mais ici c’est encore autre chose, c’est encore plus puissant.
Automne 2021, un mal mystérieux provoque la mort inexpliquée d’animaux de diverses espèces qui ont les mêmes symptômes : prostration, larmes de tristesse et chants de détresse. Shan, virologue à Grenoble, enquête sur ce mal qui menace désormais les hommes. Elle découvre que seuls les sourds peuvent y échapper mais subit de fortes pressions qui la poussent à rejoindre un groupe d’activistes.
Sonja Delzongle nous offre là un thriller écolo-scientifique d’une puissance indescriptible. Tout comme les sentiments qui se bousculent en moi après cette lecture.
J’ai encore du mal à en parler, aussi peut-être devrais-je revenir vous dire tout le bien que je pense de cette intrigue menée de main de maitresse.
Juste là tout de suite de peut juste vous dire, foncez et lisez ce formidable thriller.
Et dépêchez-vous avant qu’il ne soit trop tard !

Autre extraits : 
« Des milliers de cadavres, tels des troncs morts ou des bûches, flottaient sur l’eau du fleuve. On aurait dit qu’aucun des habitants du Saint-Laurent n’avait été épargné. Une hécatombe sans précédent.
En proie à ces pensées et à cette vision d’horreur, Liam ne remarqua pas les bulles qui remontaient à la surface, formant une corolle autour du kayak. Apercevant trop tard l’énorme tête plate ornée d’une crête médiane qui courait entre les deux évents, orifices respiratoires de l’animal, Liam eut tout juste le temps de bondir hors de l’embarcation avant que l’immense corps, d’une longueur de vingt-huit mètres, qui remontait à grande vitesse du fond du fleuve ne la pulvérisât. Sous le choc, le kayak se brisa en deux, une moitié retournée flottant de chaque côté du corps sans vie de Shakaikan. Elle aussi avait succombé à ce mal mystérieux.
Par une chance incroyable ou grâce à une bonne étoile particulièrement active, Liam avait pu sauter, sans tomber à l’eau, du kayak sur le cadavre d’un rorqual en parvenant à garder l’équilibre malgré les fortes secousses. Il avait toujours dans sa main gauche la télécommande du drone, qu’il fit doucement atterrir à côté de lui, sur le flanc salvateur du rorqual.
Une demi-heure plus tard, les secours qu’il avait appelés arrivèrent en hélicoptère et procédèrent à son hélitreuillage. Très éprouvé, le jeune Innu, accroché au câble par le harnais et maintenu par l’un des sauveteurs, survola le désastre en serrant les dents. Jamais il n’oublierait le dernier chant de la baleine bleue. »
« – J’ai le regret de vous informer, commença le directeur d’une voix blanche, que les trois gorilles du zoo qui devaient vous être envoyés prochainement pour une réintégration à la vie sauvage ne sont pas en état de voyager. Ils… ils ne s’alimentent plus, ne boivent plus et restent prostrés sans bouger. Mais ils ne sont pas les seuls. Ça touche aussi d’autres espèces. Certains individus sont morts. D’autres sont en urgence vitale. Et il y a une chose que nous ne nous expliquons pas.
– Laquelle ?
La voix d’Annaïk tremblait en posant cette question.
– Les animaux qui sont en état de prostration ne cessent de pleurer. »

2 réflexions sur “Le dernier chant, Sonja Delzongle

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