Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d’une pipe ! de Nadine Monfils

Le livre : Les folles enquêtes de Magritte et Georgette – tome 1 – Nom d’une pipe de Nadine Monfils – Paru le 06 mai 2021 chez Robert Laffont – collection La Bête Noire – Le prix broché 14.90 € (312 pages) ; format 13 x 20 cm

4ème de couverture :

La nouvelle pépite du cosy mystery dénichée par La Bête noire : Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette. Une série d’enquêtes inédites menées par le peintre René Magritte et sa femme, Georgette.
C’était au temps où Bruxelles bruxellait…

À l’arrêt du tram, le célèbre peintre René Magritte, chapeau boule, costume sombre et pipe au bec, a une vision étrange : une jeune femme en robe fleurie, debout à côté de son corps ! Il en parle à Georgette, son épouse, et immortalise la scène dans un tableau. Quelques jours plus tard, cette femme est retrouvée assassinée, avec une lettre d’amour parfumée dans son sac et un bouquet de lilas sous sa robe.

 

 

 

L’auteur : née à Etterbeek , le 12/02/1953, Nadine Monfils est écrivaine et

photo de Mélania Avanzato

réalisatrice belge, vivant à Montmartre.
Nadine Monfils a été successivement enseignante, attachée de presse d’une maison d’édition, comédienne de théâtre et critique littéraire pour le Père Ubu, l’équivalent belge du Canard enchaîné.
Mais c’est avant tout comme auteur que Nadine Monfils s’est fait connaître avec la publication d’un recueil de contes, de poésie, de romans, de nouvelles et de plusieurs pièces de théâtre.
Son premier long métrage en tant que réalisatrice, Madame Edouard, est l’adaptation d’une de ses nouvelles, publiées en 1999, dans lequel elle met en scène le commissaire Léon, héros de sa série policière, incarné par Michel Blanc.
Elle a entre autres créé le personnage du commissaire Léon, le flic qui tricote et Mémé Cornemuse, la mamie déjantée. Et fut aussi l’un des auteurs de Richard Blade Voyageur de l’Infini sous le pseudonyme masculin de Jeffrey Lord (no 174 la malédiction des ombres).
Elle a publié chez Belfond Babylone dream, qui a reçu le prix polar 2007 au salon Polar et Co de Cognac, Nickel blues, prix des lycéens de Bourgogne 2008, Téquila frappée (2009), Coco givrée, prix de la ville de Limoges 2010, Les vacances d’un sérial killer, grand succès de librairie en 2011, La petite fêlée aux allumettes, La vieille qui voulait tuer le bon Dieu, Mémé goes to hollywood, Maboul Kitchen et Le rêve d’un fou.
Elle a reçu en 2012, pour l’ensemble de son oeuvre, le prix spécial du Salon international du livre de poche de Saint-Maur, décerné par Gérard Collard.
 Extraits :
« Le mensonge ne dérangeait pas Magritte, car sans lui le monde serait sans intrigues. Pourtant, contrairement à ce que pouvaient penser certaines personnes en voyant sa peinture, notamment Ceci n’est pas une pipe, Magritte, lui, n’était pas un menteur. « La fameuse pipe, disait-il, me l’a-t-on assez reprochée ! Et pourtant pouvez-vous bourrer ma pipe ? Non, n’est-ce pas, elle n’est qu’une représentation. Donc, si j’avais écrit sous mon tableau Ceci est une pipe, j’aurais menti ! » »
« Magritte contourna le monumental palais de justice, dans lequel certains clochards avaient élu domicile sans que personne s’en aperçoive tellement il était plein de méandres et de coins sombres. La justice projetait son ombre imposante sur les pavés surplombant le quartier des Marolles, en contrebas. Derrière cette chape de pierre gris foncé surmontée d’une espèce de couronne qui ressemblait à celle d’un roi, la rue des Prêtres. Et, au coin, le kaberdoech Bij den Bich, une institution tenue par Netje, soixante-neuf ans, qui n’hésitait pas à dire : « J’ai été mariée deux fois. Une fois avec mon mari, une deuxième fois avec mon bistrot. »
Le troquet valait le déplacement ! La déco était d’époque. Selon sa patronne, « pas besoin de la changer, les clients viennent pour moi et s’en fichent de ce qu’il y a sur les murs. Puis ça leur rappelle la salle à manger de leur grand-mère, c’est rassurant. » »

 

La chronique jubilatoire de Dany

Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d’une pipe ! de Nadine Monfils

Si Magritte disait « Ceci n’est pas une pipe » Nadine Monfils pourrait dire « Ceci n’est pas un polar ». Elle ose tout Nadine Monfils, elle revisite la vie du célèbre peintre dans cette ode à Bruxelles, aux Marolles et à Brel qu’elle aime tant.
René, oui tout de même Magritte, le peintre et son épouse Georgette, sa muse, tous deux auxiliaires bénévoles de la police bruxelloise, se lancent à la poursuite un tueur en série, dans une enquête déjantée au langage exotique, toutes en références aux illustres personnages et lieux qui peuplent le panthéon de l’auteure. Nadine Monfils avait déjà utilisé le facteur Cheval dans Le rêve d’un fou en imaginant une fiction autour du bâtisseur de l’impossible dans le pur respect de la folie du personnage. Ici c’est la peinture qui l’inspire, en s’appuyant néanmoins sur des références biographiques incontestables et une iconographie riche. Elle ne quitte pas le registre loufoque pour autant, pour notre plus grand plaisir.
Vous l’aurez compris, j’aime le ton décalé de la plus normande des auteures belges, sa gouaille et ses amitiés inspirantes, son imagination débordante. Une série annoncée avec ce duo d’enquêteurs attachants accompagné de son chien, nous nous la souhaitons longue ! Le tome 2 est déjà dans ma PAL … Nom d’une pipe !

Lu en version numérique 9.99 €

Autres extraits :
« Georgette avait plaisir à se rappeler les moments passés avec son amoureux au cinéma bleu, aménagé par un marchand d’instruments de musique. La façade, les murs, les portes, les volets et les châssis des fenêtres, tout était peint en bleu ! Un incendie détruisit ce petit paradis, qui heureusement fut reconstruit pour devenir Le Palais du film. Ah ça, elle en avait vu des films populaires, avec René ! D’ailleurs Magritte avait peint pour elle une toile intitulée Le Cinéma bleu. »
« Saint Nicolas tenait un garage qui ressemblait à ceux avec lesquels il jouait aux « p’tites zautos » avec ses frères quand ils étaient gamins. Le saint homme devait manger tous les bonbons des petits enfants sages car il avait un gros bide. Pratiquement chauve, le front en sueur, constellé de taches de cambouis, il accueillit son visiteur d’un grognement. On sentait tout de suite le poète, le Baudelaire de la carrosserie, le Dalí du boulon. »
« Georgette avait fait des tomates-crevettes, rapportées d’Ostende par leur ami Scutenaire. Une recette que René aimait bien, avec les crevettes grises mélangées aux petits oignons et au persil dans de la mayonnaise. Et bien sûr accompagnées de frites et d’une salade du jardin. C’était sa madeleine de Proust. Il aimait tellement la mer du Nord – et Georgette aussi – que quand il mangeait des tomates-crevettes, il disait qu’il entendait déferler les vagues jusque dans son assiette ! »
« — Vous me prenez pour un charlatan, c’est ça ! s’écria Carmen, montant sur ses ergots.
— Pas du tout, tempéra Georgette, c’est un sceptique. Il tient ça de son mécréant de père. Faut pas oublier qu’il a obligé ses fils à cracher sur la croix ! Vous imaginez un peu, quelle horreur ?
— Hé bé, je comprends mieux maint’nant.
— Vous comprenez quoi ? mordit Magritte.
— Pourquoi vous êtes djoum djoum. Y a qu’à regarder vos gribouillis, on voit tout de suite que vous n’avez pas toutes vos frites dans le même sachet. Enfin que soit, comme disait ma tata Bitume, c’est pas sa faute s’il a été bercé trop près du mur.
— Drôle de nom, votre tante, s’amusa Georgette
— Oué, on l’appelait comme ça parce qu’elle avait fait le trottoir dans sa jeunesse. Bon là-dessus, annonça Carmen en rangeant ses cartes dans son sac imitation croco, je vais bosser.
Traduire : je vais me vautrer dans le canap’ et regarder des imbécillités à la télé.
Il était temps pour Magritte de lever l’ancre. »
 

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