Hello mes polardeux,

Et si on criait notre amour du noir

Il y a quelques jours je demandais à mes flingueuses et autres indics de répondre à 4 simples questions.

 

Sylvie Kowalski alias Sylvie la Polardeuse

 

Fanny Haquette alias Super Fanny

1 Pourquoi j’aime les littératures policières et de l’imaginaire  ?

Parce que ce sont des histoires qui interpellent mon imagination, mon goût du suspense, ma réflexion et qui me touchent dans tout un panel d’émotions.

2 Mon auteur chouchou est …. Pourquoi j’aime ses bouquins ?

Je ne vais pas être très originale… Je vais dire Franck Thilliez car il est très doué pour nous torturer l’esprit et nous empêcher de dormir.

 3 Mon personnage de fiction préféré est …. parce que  ? (Le personnage n’est pas obligatoirement un de votre auteur préféré)

Ce sera sans hésitation Arsène Lupin parce qu’il a été mon refuge à l’adolescence, mon idole, mon amoureux, mon meilleur ami, mon héros.

4 Ma librairie de cœur que je vous conseille.

Il y en a deux, impossible de les départager car elles sont tellement différentes, toutes les deux vraiment chouettes et situées dans le Nord de la France. Il y a La Bailleuloise, à Bailleul, spacieuse et lumineuse puis Au marais du livre, à Hazebrouck, cosy et intimiste. Deux endroits plein de bonheur.

 

Chantal  Criscuolo alias super recrue)

Devoir de la St Valentin !

Et voilà, qui eût dit que je ferais une déclaration d’amour au polar …Qui plus est pour la St Valentin … car c’est tous les jours, en fait, que je déclare ma flamme à ce genre longtemps sous-estimé et lu sous le manteau …! Je dis cela car, oui, je n’ai pas osé dire, pendant longtemps, que j’aimais lire des polars … Quand on est prof de français, ça fait …mauvais genre ! Mais voilà qd même belle lurette que je clame haut et fort à mon entourage mes découvertes et emballements pour tel ou tel auteur … je ne convaincs pas toujours, mais bon, les profs, ça rabâche !

1 D’abord, pourquoi aimé-je le genre ?

Cela vient de loin, de l’enfance . Mes premiers vrais émois de lectrice me sont venus du fameux club des Cinq, dont je dévorais les aventures inlassablement. J’aimais m’identifier à ces personnages qui étaient entraînés, et moi avec, dans des situations périlleuses, résolvaient des mystères, semblaient avoir une vie bien excitante à côté de la mienne, sage petite fille unique, dont les évasions étaient purement romanesques. Puis, la série des Alice, le personnage d’Arsène Lupin, Fantomas, Rouletabille… Tous m’ont fascinée. Les énigmes, les morts ou disparitions mystérieuses, les vols sensationnels, c’était bien plus troublants que les textes scolaires, même si je les ai aimés et dévorés aussi ! Il y avait un petit côté interdit dans ces lectures, non recommandées mais pas interdites non plus … Vint aussi le temps des auteurs de la Série noire, que mon père lisait et abandonnait chez ma grand-mère…

Le polar, comme on dit de nos jours, m’a fait connaître l’envers du décor, des réalités sociales soigneusement cachées, les trafics en tous genres, l’exploitation humaine, les passions …Je me plonge dans un polar, au sens large, à la fois pour être ailleurs, m’évader, mais aussi pour rencontrer des personnages forts, des situations qui font battre le cœur, quasi pleurer parfois …Le style de certains romans noirs est éblouissant (cf « My little darling, de Gabriel Tallent …), et a acquis de belles lettres de noblesse.

2 Quel est mon auteur préféré ?

Difficile de répondre … Je lis régulièrement certains auteurs, dont j’aime retrouver les héros récurrents. Citons Michael Connelly, dont j’ai lu quasi toute la série des « Harry Bosch », et les regrettés Henning Menkell et Jean-François Parot.

Connelly parce que ses récits se passent à Los Angeles et peignent la société en parallèle avec une enquête de son héros, qui vieillit au fil du temps  (on a l’impression de l’accompagner dans son évolution physique et mentale), parce que les histoires sont vraiment ancrées dans le siècle. Menkell parce que c’était un auteur engagé dans des combats pour une société plus juste et plus tolérante. On suit également, comme pour Bosch, le vieillissement de son héros, souvent douloureux, se questionnant souvent … Quant à Parot, j’avoue un faible pour le roman historique, (la faute à Alexandre Dumas !). Alors, quand l’Histoire se conjugue au polar, quel régal ! Le XVIIIè S., une époque mouvementée de notre histoire, un héros magnifique, dont ne peut que tomber amoureux !!!  Voilà trois auteurs à qui je suis fidèle depuis des lustres … Je pourrais ajouter Donna Leon, à cause de Venise, Nele Neuhaus à cause de l’Allemagne, DOA pour son écriture et ses textes coups de poing, Philip Kerr pour sa série Bernie Gunther, ancrée dans l’Allemagne nazie …

Décidément, c’est trop difficile d’avoir un « chouchou » !

3 Mon personnage de fiction préféré …?

Je crois que c’est Harry Bosch ! Voilà quelqu’un que j’aimerais avoir pour ami. Je le trouve plein d’humanité, faillible et résistant en même temps, père touchant, solitaire mais pas définitivement, aimant la musique … Bref, une « belle personne » à mes yeux.

4 Enfin, ma librairie de cœur.

Je n’habite pas en ville : la première vraie librairie que je peux fréquenter est à une cinquantaine de kms, elle se nomme « Les Volcans » à Clermont-Ferrand, et c’est une scop, issue de la fermeture d’une précédente librairie, créée par une douzaine de salariés depuis 2015 je crois. Ils sont bien plus nombreux à présent, et c’est un lieu très vivant, où l’on est accueilli formidablement, où l’on trouve des conseils, où l’on assiste à des rencontres avec des auteurs … Elle est assez grande, lumineuse, on s’y promène, on peut s’y poser (il y a un coin « show case ») ..; Il est rare d’en ressortir sans quelque livre sous le bras. Elle est partenaire de festival comme celui du Court-métrage, par ex., qui vient de se terminer le WE dernier (6/02).
Mais j’ai aussi dans la tête une librairie parisienne où je rêve de me rendre : « L’amour du noir » dont le meneur de jeu, Olivier Ancel est formidable ! Mais vous le connaissez sans doute  !

On a tous dans le cœur et l’esprit de ces lieux qui nous aident souvent, qd on a une petite baisse de forme … Alors j’en ajoute encore un : une médiathèque de Clermont-Ferrand, celle de Jaude, dont je suis une fidèle au sens presque religieux du terme ! D’ailleurs, je l’appelle tendrement « Sainte-Médiathèque ». Que ferais-je sans elle …!

Que conclure, sinon Vive le polar !

Ge  ou notre Porte Flingue

Parce qu’elle est le reflet de notre monde. Parfois très sombre parfois un peu pâle par rapport à la sauvagerie de la réalité les littératures noires, policières et de l’imaginaire nous font réfléchir tout en nous divertissant. Il n’y a pas meilleur façon d’apprendre et de se forger ses opinions et laisser fonctionner son libre arbitre.  Dire que celle-ci nous rendent meilleurs, pas certaine, mais plus lucide, surement !