EGO :  libère moi de Maxime Girardeau

Le livre : EGO :  libère moi de Maxime Girardeau –  Paru le 09 février 2022 chez Fayard dans la collection Fayard noir, policier –  19.50 €. (431 pages) ; 24 x 16 cm

 4ème de couverture :

Dans les décombres d’un violent carambolage en plein Paris, la police découvre des morceaux de corps affreusement mutilés. Contrairement à ses collègues, la capitaine Laurence Milhau, chargée de leur identification, doute que ces morts soient liées à un règlement de comptes.
Soupçons que confirment l’appel de son ancien patron. Après des mois de silence, le commissaire Franck Somerset refait surface pour lui demander un service : identifier officieusement un jeune inconnu mêlé à la disparition suspecte du fondateur d’une startup nommée EGO. Pourquoi tant de mystère ? Pourrait-il s’agir des cadavres retrouvés dans l’accident ?
Pour la capitaine Milhau et le commissaire Somerset, c’est une étrange affaire qui s’annonce, faite de manipulation et de mensonges, de propagande et de vérités alternatives, qui les mettront sur la piste d’une invention tout aussi extraordinaire que dangereuse si elle tombe entre de mauvaises mains …

L’auteur : Né en 1980, Maxime Girardeau est un écrivain français.
Il a travaillé pendant douze ans dans le domaine du marketing digital, notamment au sein d’une des fameuses multinationales rassemblées sous l’acronyme GAFAM.
Maintenant, il partage son temps entre la direction d’un incubateur de startup et l’écriture de romans.
Il utilise comme toile de fond ce qu’il a vécu et appris au sein de ses géants de la « Tech » mondiale.
Persona (2020) est son premier roman.
Extraits :

« Tous les esprits brillants des écoles de police de France voulaient travailler sous ses ordres.« Elle parcourut une nouvelle enfilade d’open spaces, salles de réunion, lieux de détente. Elle tournait la tête de droite à gauche, balayait chaque recoin. Elle survolait des champs de têtes, toutes plus ou moins similaires, toutes tournées vers un écran, toutes savamment analogues, issues des mêmes chaînes d’assemblages sociaux, des pantins de chair et d’os, homogènes et conformes au patron, prêts à s’enclencher à l’unisson d’un besoin supérieur. »
« Un jour, il reçut même une candidature d’Allemagne, une certaine Éléonore. Il hésita, elle avait toutes les compétences requises et même bien plus, mais la jeune femme sursautait au moindre son plus fort qu’un claquement de porte. Franck jugea que cette sensibilité au bruit risquait de poser problème dans le vif de l’action. »
« Ce que Somerset évitait soigneusement, c’était les briscards qui pensent avoir tout vu, les dépressifs qui attendent de se prendre une balle ou les ambitieux qui ont faim de leurs collègues. Lui s’irriguait d’idées neuves, d’instincts différents et des enthousiasmes propres à la jeunesse.»

 

La chronique jubilatoire de Dany

EGO :  libère moi de Maxime Girardeau

L’auteur annonce qu’il va aborder son sujet en caractérisant les typologies de personnages. Il met en avant le concept d’archétype embrayant de suite sur les algorithmes susceptibles de déterminer nos différents comportements.
J’ai eu peur avec ce type d’introduction, peur de me perdre dans un langage de geek et puis non… Sa démonstration est claire : comment peut-on influencer la masse des humains de nous sommes ? Comment être sûr que l’éthique l’emporte quand les enjeux électoraux peuvent non pas forcer les votants dans leur choix, mais faire en sorte que les abstentionnistes soient plus nombreux laissant le champ libre à « l’autre camp ». Jeu de dupe par démission à coup de rumeurs, ragots et complotisme. Impressionnant de se rendre compte que la manipulation peut être à ce point sophistiquée !

Nous pénétrons le monde des algorithmes, ces « choses » étranges qui nous gouvernent de plus en plus. Les garants de la morale s’en trouvent éliminés brutalement. Alors que l’intelligence artificielle devrait élargir l’horizon de l’humain, quand la finance s’en empare, elle l’emprisonne.

C’est tout l’enjeu de cette démonstration édifiante que nous propose Maxime Girardeau avec ce roman d’un réalisme flippant !

Elga recherche son compagnon disparu, auteur d’un programme révolutionnaire : EGO. Elle fait appel à son amie Ariane qui disparait à son tour. Elle va devoir se rapprocher d’une vielle connaissance, Franck Somerset, flic en retrait depuis la fin de Persona, premier roman de cet auteur. Franck est un fin observateur, comportementaliste, adepte de la PNL (programmation neurolinguistique). Une traque sans merci va naître de sa complicité avec Ariane.

Un très bon suspense auquel nous assistons, endossant tour à tour les habits de chacun des personnages majeurs de cette traque sanglante. Ce choix narratif entraine des retours-arrières nécessaires mais qui néanmoins ralentissent parfois le dynamique des événements. Occasion pour l’auteur de brosser le portrait sans concession d’une immigration victime du système mafieux.

Lu en version numérique 13.99 €

Je remercie les éditions Fayard et NetGalley #Ego #NetGalleyFrance

 

Autres extraits
« La gare du Nord est singulière. Elle a quelque chose que les six autres gares parisiennes abritant de grandes lignes ne possèdent pas. C’est un lieu à l’atmosphère mélancolique, triste par endroits, pessimiste à d’autres. Et puis il y a un foisonnement, une effervescence incontrôlée, une surtension qui se propage de corps en corps. Elle constitue un temple bipolaire. Est-ce parce qu’elle possède le plus important trafic d’Europe ? Qu’il y a six fois la population totale de la France qui traverse ses coursives, longe ses murs, se serre, se colle, se croise chaque année ? Ou peut-être est-ce parce qu’elle est la plus internationale ? Ou qu’elle dessert les zones les plus pauvres du territoire national ? Il y a un peu de tout cela, mélangé à une histoire de plus d’un siècle et demi, des risques terroristes, des retrouvailles, des séparations, des bousculades, des pauvres, des travailleurs, des touristes ; des gens, partout.
« C’est le psychiatre Carl Gustav Jung qui a défini le concept des archétypes en psychologie analytique. Jung croyait à un inconscient collectif, une structure commune qui nous lie les uns aux autres. Un peu comme si nous faisions partie d’une fourmilière, que nous avions tous un rôle assigné, un archétype. Untel est un « ange gardien », un autre un « sage », un « héros », une « dominante ». Toi, par exemple, tu es probablement un « créatif », Franck. Chacun s’articule autour de ce processus fondateur qui modèle notre personnalité. EGO a été conçu pour les identifier. Tu pourrais comparer ça à une clé pour cartographier comment une personne fonctionne, son manuel interne d’utilisation. Avec cette technologie, tu passes au conditionnement. Tu transformes le rapport au réel d’une personne. »

2 réflexions sur “EGO :  libère moi de Maxime Girardeau

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