Les samaritains du bayou, Lisa Sandlin

Le livre : Les samaritains du bayou de Lisa Sandlin, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claire-Marie Clévy. Paru le 2 septembre 2021 chez Belfond dans la collection Belfond Noir. 22€. (333 p.) ; 23 x 14 cm

4e de couv :

Les samaritains du Bayou

Puisant dans l’atmosphère envoûtante du Vieux Sud, Usa Sandlin tisse un premier roman noir tendu, poétique, habité de personnages aussi complexes qu’émouvants. Une pépite récompensée par le Dashiell Hammett Prize et le Shamus Award, les plus hautes distinctions de la littérature à suspense américaine.

Après quatorze ans passés derrière les barreaux pour avoir mis en pièces l’un de ses deux violeurs, Delpha Wade retrouve enfin le chemin de la liberté. Mais rien ni personne n’attend une ex-taularde, a fortiori en 1973, dans une petite ville du fin fond du Texas.

Le bureau du privé Tom Phelan, un Cajun débonnaire en reconversion professionnelle, est un point de chute inespéré pour Delpha. Avec sa discrétion et son sérieux, la jeune femme devient vite une secrétaire indispensable au détective néophyte. Ensemble, ils parcourent le bayou pour traquer les fugueurs, les menteurs, les maris infidèles, réparer les âmes cabossées, soigner les laissés-pour-compte. Un duo de choc, détonnant et pourtant complémentaire.

Mais sous la carapace, un feu gronde en Delpha, le besoin dévorant de se venger de son second violeur qui court toujours. Un homme dont elle est convaincue qu’il est là, tout proche. Et qu’il la guette…

L’auteure : Lisa Sandlin est née le le 23 janvier 1951 à Beaumont, Texas  où elle a grandi au cœur des puits de pétrole,  avant de s’installer au Nouveau Mexique, puis dans le Nebraska, où elle a enseigné l’écriture à l’université de Omaha pendant vingt ans.
Auteure de nombreuses nouvelles, plusieurs fois primées, elle découvre le succès avec Les Samaritains du bayou, son premier roman, récompensé des prestigieux Dashiell Hammett Prize 2015 et du Shamus Award 2016, prix majeurs de la littérature suspense américaine.

 

 

 

 

Extraits : 
« Elle avait fait le tour des offres d’emploi.
L’ébéniste d’âge mûr au tablier couvert de sciure qui s’était essuyé les mains pour serrer la sienne et lui avait dit : « Désolé, mademoiselle » en la regardant dans les yeux – il avait été correct, plus qu’acceptable. En fait, son attitude avait même agréablement surpris Delpha.
L’assistante de direction qui avait secoué la tête d’un air pincé, la jeune femme qui avait bafouillé, l’expert-comptable qui avait repoussé son certificat de formation commerciale de Gatesville en décrétant : « Pas pour nous », le gérant de magasin de chaussures qui n’avait pas pu s’empêcher de glousser nerveusement pendant qu’il l’éconduisait – elle s’était attendue à ces refus, mais ça ne voulait pas dire qu’ils ne l’avaient pas affectée. Au contraire.
Pourtant, ce ne fut qu’en rencontrant l’employeur potentiel du jour qu’une profonde lassitude la gagna. Chemise blanche, bourrelet de chair au-dessus d’un col amidonné. L’homme l’accueillit en l’appelant « ma belle ». Une lumière trouble s’alluma dans son regard lorsqu’il eut fini de lire son certificat de Gatesville. Il le lui renvoya d’une chiquenaude.
« Tu ne manques pas d’air, hein ? Assise là dans mon fauteuil, comme une personne respectable. Allonge-toi sur le bureau, je te filerai peut-être un pourboire. » Il se pencha vers elle et ajouta : « Je ne t’embaucherais même pas en rêve, ma belle. » « 
« « Vous aviez écopé de combien ?
— Quatorze ans. »
Phelan retint un sifflement. On pouvait écarter les chèques en bois, l’usage de faux, les détournements de fonds et l’herbe. Il s’apprêtait à poser la question qui fâche quand elle lui offrit la réponse sur un plateau.
« Homicide volontaire.
— Et vous avez purgé la totalité de votre peine ?
— Il était extrêmement mort, monsieur Phelan. »
Son cerveau donna une bourrade : l’image dégringola de la machine. Phelan était ado à l’époque, émoustillé par les affaires sanguinolentes, et celle-là avait ravi les journalistes. Une serveuse mineure dans un tripot du bayou avait attendu que le gérant vienne chercher la recette du jour. Seule. Deux types expulsés du bar un peu plus tôt y étaient retournés. Un père et son fils, comble du comble. Le fils l’avait rouée de coups, violée, tailladée. Mais, surprise ! On ne savait comment, le couteau avait changé de main. Le père s’était fait écharper et le fils embrocher. Quand les phares du gérant s’étaient profilés, le père avait abandonné son fils et sauté dans sa voiture. Delpha Wade n’avait pas laissé la nature s’occuper de la suite. Elle avait achevé Junior sur la piste de danse en pin. »

 

Le post-it de Ge

Les samaritains du bayou, Lisa Sandlin

Voici un premier roman surprenant à plus d’un titre.

Le titre français justement « Les samaritains du bayou », on s’attend à se retrouver en Louisiane et bien non….

Oui mais alors où se passe et que nous raconte ce premier roman :

Nous sommes en 1973, dans une ville du bayou texan. Delpha Wade retrouve sa liberté après quatorze années d’emprisonnement pour avoir battu à mort l’un de ses deux violeurs. Pour retrouver la liberté, il va falloir qu’elle trouve un boulot.  Elle parvient à se faire embaucher comme secrétaire par le détective privé Tom Phelan. Un jeune privé puisqu’au paravent Tom travaillé sur les plateformes pétrolières.

Notre ex-taularde a 32 ans et elle a passé presque la moitié de sa vie enfermée et on ne peut pas dire qu’elle a apprécié la vie carcérale. Les nuits sans pouvoir fermer l’œil de la nuit, les cris et les râles des autres détenus, le manque d’intimité et tout le reste. Aussi s’savoure-t-elle sa liberté retrouvée et les plaisirs simples de son quotidien.

Tom qui lui a 29 ans est plutôt un type solitaire, peu bavard, plutôt réserver, et cela aussi convient parfaitement à Delpha. Aussi ses deux-là vont peu à peu apprendre à se connaître et à s’apprivoiser.

Il faut dire qu’ils portent au plus profond d’eux les mêmes valeurs, le même sens de la justice ou peut-être plutôt des injustices.

Et…Tandis qu’ils s’attellent à venir en aide aux laissés-pour-compte, elle n’oublie pas son désir de vengeance envers son deuxième violeur. Le père du premier qui a su lors du procès, retourner le jury et se faire passer pour la victime.

 Voilà pour l’histoire et je n’en dirai pas plus de peur de divulgâcher celle-ci.

Ce que je peux dire c’est ce que j’ai apprécié dans ce premier polar.

Les protagonistes, ils sont nombreux, beaucoup de personnage secondaire mais c’est Tom et surtout Delpha qui m’ont touchée. La résilience qui se dégage d’elle, son courage tout cela est parfaitement retranscrit par l’auteure.

J’ai aimé aussi que Lisa Sandlin prenne son temps pour installer son histoire. D’abord des enquêtes de routine, sans importance qui petit à petit, fil après fil tisseront une intrigue bien plus complexe.

Oh on n’est pas ici dans un thriller, peu d’actions, peu de rebondissements, non on est là dans un roman noir qui porte un regard aiguisé sur la société américaine du début des années 70. Une société en pleine mutation qui vraisemblablement est annonciatrice de ce que sera le monde de demain.

Et puis il y a l’ambiance du roman. Il y a le sud profond des Etats-Unis, il y a la moiteur du bayou. Même si ce décor n’est pas une pièce maitresse du suspense, il apporte une atmosphère lancinante, opaque.

Et enfin il y a la qualité des dialogues qui donnent le ton et apporte du rythme au roman.

Bref, je crois sincèrement que j’ai beaucoup apprécié « Les samaritains du bayou » et qu’après avoir refermé ce polar, j’ai enfin compris le sens du titre français.

Et ce qui est certain c’est que Delpha Wade peut compter sur Tom Phelan et réciproquement et que les laissés pour compte eux aussi on trouver leur héros.

De plus, il semblerai que nous allons retrouver Delpha et Tom dans un second opus en septembre prochain et ça c’est un très bonne nouvelle.

 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) ;  

Le Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (Etats-Unis).

et le challenge Les dames en noir chez Zofia

5 réflexions sur “Les samaritains du bayou, Lisa Sandlin

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