Dans les brumes de Capelans , Olivier Norek

Le livre : Dans les brumes de Capelans d’Olivier Norek. Paru le 7 avril 2022 chez Michel Lafon. 20€95. (400 p.) ; 23 x 14 cm

Présentation de l’éditeur : 

Le grand retour du capitaine Coste, tant attendu par les lecteurs d’Olivier Norek.
Une île de l’Atlantique, battue par les vents, le brouillard et la neige…
Un flic qui a disparu depuis six ans et dont les nouvelles missions sont classées secret défense…
Sa résidence surveillée, forteresse imprenable protégée par des vitres pare-balles…
La jeune femme qu’il y garde enfermée…
Et le monstre qui les traque.

Dans les brumes de Capelans, la nouvelle aventure du capitaine Coste se fera à l’aveugle.

 

L’auteur : Capitaine la police judiciaire pendant dix huit ans, Olivier Norek est l’auteur de quatre polars – Code 93, Territoires, Surtensions et Surface -, qui ont reçu plusieurs prix littéraires prestigieux et ont été traduits dans de nombreux pays.
Mais ce n’est pas pour rien que cet écrivain s’est lancé dans l’humanitaire avant de devenir policier. Régulièrement lui prend l’envie de s’attaquer à des problèmes sociaux, comme ce fut le cas dans Entre deux mondes, bouleversant roman salué par la critique. Avec Impact, il est allé plus loin : ses investigations s’étendent au monde entier et concernent notre survie.
Cette édition collector rassemble les trois enquêtes du capitaine Coste dans le 93.

 

Extrait : 
«Saint-Pierre.
Résidence surveillée.
Localisation classée secret défense.
En rideaux opaques, la neige tombait à l’horizontale, portée par le vent violent qui soufflait contre les fenêtres blindées de la maison, posée sur les rochers d’une falaise recouverte d’une forêt dense dont les derniers pins surplombaient l’océan. À l’intérieur, le flic regardait dehors sans voir autre chose que du blanc parasite, comme si la baraque était enserrée d’un fil d’araignée épais et hermétique.
C’était apaisant, de ne rien discerner. Il aimait cet endroit où le mot « disparaître » s’entendait au sens propre comme au figuré. Et voilà bien longtemps qu’il avait disparu.
Il avait eu une équipe, elle avait été sa famille, mais il n’avait pas su la protéger. Il avait voulu démissionner, il l’avait même écrit et signé, mais en dernier recours, on lui avait proposé ce job. L’idée était venue directement de Fleur Saint-Croix, une magistrate qu’il avait connue il y a des années, en qui il avait confiance, et qui avait été propulsée à la tête d’un tout récent service. Un job parfait pour lui, elle le lui avait assuré, où il ne fréquenterait que des ordures, elle le lui avait promis. Un job où il ne risquait de croiser personne de son ancienne vie, là-bas, au bout du monde, et il avait dit qu’il y penserait.
Ne plus être responsable de quiconque, ne plus s’inquiéter pour les autres, déjà fait, déjà subi. Alors il avait accepté et collectionné lesdites ordures.  Depuis six années déjà.  Six années au cours desquelles il avait préféré ne donner aucune nouvelle, pas vraiment sûr qu’on en attende, ni qu’il manque à qui que ce soit.
Il avait rempli chacune de ses missions avec professionnalisme et était devenu le préféré du programme pour lequel il travaillait, libéré de tout sentimentalisme, dénué d’états d’âme, ce que requérait exactement la fiche emploi de son nouveau boulot.
Il n’avait donc pas eu la moindre empathie pour ses treize derniers clients et il n’en avait pas plus pour Isaac, le quatorzième, ce type maigrelet, perdu dans la chemise qu’on lui avait achetée et qui ouvrait de grands yeux ronds, pas vraiment certain d’avoir entendu ce qu’il avait entendu.
–   T’es un sale chien, Coste. T’oserais pas !
–    Ne sous-estime pas le désintérêt que je te porte, lui assura le flic. »

La  Kronik d’Eppy Fanny

1ère Partie :

Résumé : Coste interroge sous secret défense un témoin dans une affaire où six jeunes filles ont disparu sur une île entre le Groenland et le Canada. Mais quelqu’un tente de faire taire cette personne.

Je remercie Olivier pour sa fidélité amicale, ainsi que les Editions Michel Lafon, pour le SP reçu (épreuves non corrigées). Ayant de facto reçu une édition « neutre » (pas la couverture prévue définitive),

J’en ai imaginé une, avec la complicité d’un ami auteur, qui, contrairement à moi, a su insérer le visage d’Olivier sur mon montage. Merci Nicolas !

Et il est vrai que pour chercher le Capitaine Coste, que les lecteurs fidèles dont je suis, attendaient impatiemment de retrouver, Olivier est allé, non seulement sur une île lointaine, mais aussi au bout de lui-même, les images en attestent clairement !

Je n’ai qu’un mot : Bravo !!!

Ayant salué le travail de l’auteur, qui le mérite grandement, je vais maintenant vous parler de mon ressenti sur ce roman que j’ai savouré, avec délectation, aussi sûrement qu’une bière originaire de St pierre et Miquelon !

La  Kronik d’Eppy Fanny

Deuxième Partie :

L’histoire : 

Le capitaine Russo est appelé sur les lieux de la disparition d’une jeune fille : Anna, 14 ans.

Enlèvement ? Fugue ?

Le journal intime de l’adolescente met à jour un inceste familial couvert par la mère. La fugue semble évidente. Russo trouve malgré tout qu’il y a quelque chose qui ne colle pas… Cette affaire l’obsède. Ce n’est pas bon pour son cœur.

Dix ans plus tard, le capitaine est devenu commandant. Il poursuit un prédateur qui enlève des jeunes filles. Elles ne réapparaissent jamais ou alors sans vie. La légiste de l’IML a constaté, sur le corps de la victime retrouvée (la N° 8), que cette dernière « a tout subi ». Le mode opératoire : étranglement avec au préalable la trachée écrasée. Mais le monstre a enfin commis une erreur. Il a utilisé deux fois le même véhicule. Les policiers vont enfin le loger et espèrent retrouver la victime N° 9 vivante.

Extrait partiel P.22-23 :« Un sol terreux, des couettes sales, un fin matelas, un pot de chambre, des magazines datés… Au milieu de tout cela, un corps immobile, allongé, les bras écartés, le visage écrasé contre le sol, entouré d’une couronne de cheveux bruns…
Du bout des gants, les cheveux emmêlés furent écartés pour révéler les traits fins de celle qui avait été Garance Perthuis, quinze ans, « victime 9 », enlevée deux jours plus tôt. …
Puis un raclement au fond de la pièce, quelque chose dans l’ombre…
Voilà dix ans qu’ils avaient conclu à une fugue, voilà dix ans qu’elle était là.
 – Anna ? dit-il tout haut, comme pour l’entendre vraiment, s’en persuader. »

 

Le corps d’Anna porte les traces de nombreuses fractures. Le type l’a cassée et réparée tout seul. Mais le pire est son état psychologique.

Quant à Russo, sont cœur qui lui joue des tours depuis dix ans, a décidé de le lâcher. Il estime avoir fait suffisamment de rab. Anna est retrouvée. Rideau !

Bien loin de là, sur une île connue pour ses températures rafraîchissantes, Saint-Pierre, un flic qui a quitté sa vie d’avant, un flic écorché et à fleur de peau, a trouvé sa place. Une île de 25 km², une maison discrète qui se fond dans le paysage, mais équipée pour être imprenable et avec alarmes et détecteurs à tout-va à l’extérieur. Une résidence surveillée secrète. Voilà l’endroit où ce flic solitaire, Coste, qui veut oublier ce passé qui le hante, exerce désormais. Tel un loup solitaire ayant le caractère d’un ours mal léché, il est devenu « peseur d’âmes ». Coste vérifie si le repenti qui lui est confié est prêt à se mettre à table, donner des noms, des N° de comptes, des connexions sur le darknet…, pour coincer une organisation criminelle. Si le « repenti », volontaire comme contraint, joue le jeu, une nouvelle identité loin de la France lui est offerte. Sa couverture à lui sur l’île : chef des Frontières. Ce qui lui permet de contrôler toutes les arrivées et départs.

A Paris, une décision est prise par Fleur Saint-Croix, la directrice du programme, la patronne de Victor. Une femme de caractère s’il en est. Elle a décidé de confier Anna à Coste, pour qu’il arrive à faire remonter ses souvenirs et qu’enfin le prédateur soit arrêté. C’est que ce malade est un fantôme. Aucune trace de lui… Jamais d’erreur.

Coste reçoit le dossier complet des 9 victimes officielles. Anna, la 1ère, n’apparaît nulle part. Elle est l’atout secret des forces de l’ordre. Le peseur d’âmes est loin d’être enchanté. Les individus qui lui sont confiés habituellement sont des malfrats qu’il doit à tout prix faire parler. Peu importe la méthode. Mais comment gérer une victime brisée et mutique ? Victime qu’il va devoir faire passer pour sa nièce et qu’il va devoir interroger sur ses 10 années douloureuses qu’elle souhaite oublier. Coste maudit Saint-Croix ! Même si depuis six ans elle lui fichait la paix. Il n’est pas ni nounou ni psy !

 

Ce qu’il a lu dans les dossiers des victimes, dans celui d’Anna, l’a révulsé. Le flic a perdu sa carapace. Comment un père peut-il… Et comment un prédateur, un monstre, peut-il faire subir de telles horreurs à des jeunes filles ? Pourquoi a-t-il gardé Anna si longtemps à ses côtés ?

Anna est indéfinissable. Ni laide, ni belle. Mais fascinante « des yeux immenses et éloignés, comme ceux des félins, d’une couleur vert jade. Des lèvres sans fin, une peau très fine et diaphane sous laquelle coulent des veines qui semblent palpiter. » Et elle est très intelligente. Ses particularités ont certainement séduit son ravisseur.

Coste va trouver du travail pour « sa nièce » à la SPM3A (Sté d’aide aux animaux de ST Pierre et Miquelon).

Anna arrive à apprivoiser le pire molosse prévu pour l’euthanasie, à la grande surprise de la responsable du refuge, qui, en revanche ne peut toujours pas approcher la bête.

Extrait P.230 : « – Dompté par moi ne veut pas dire dompté pour toi, fit remarquer la nouvelle recrue. Ça reste une sale bête, et les sales bêtes, on s’en débarrasse. »

 

Coste ne sera pas insensible à cet oiseau blessé, et pour qu’elle se confie, lui-même se confiera sur ce passé qui le hante. Mais sa violence intacte couve, et lorsqu’un fils de richard s’en prend à Mercredi, la petite-fille de son voisin et ami, elle va exploser. Ce qui lui vaudra, enfin, le respect des hommes de son équipe.

Au fil des jours, Anna va se confier, en pointillé.

Extrait P.182 :« Il passe d’une identité à une autre. Il n’existe pas. Vous ne le retrouverez jamais. »

Quelques prénoms utilisés par le prédateur et donnés par Anna, vont permettre à la police de retrouver une partie des corps des victimes. Les familles pourront enfin faire leur deuil.

Alors que les brumes de Capelans s’apprêtent à plonger l’île de Saint Pierre dans un brouillard tellement dense que tout disparaît, le corps d’une habitante est retrouvé. C’est un meurtre. Coste ne retiendra qu’une chose : la victime a eu la trachée écrasée. Et tout bon flic sait que les coïncidences sont rares.

La brume va tout recouvrir, pour un affrontement final étouffant et surprenant.

Conclusion :

J’ai adoré ce roman qui nous fait voyager, et nous offre des personnages attachants.

Et quel bonheur de retrouver Victor. Olivier j’espère que tu nous le rendras pour une nouvelle aventure.

Ce roman c’est du très grand Olivier Norek, et un immense coup de cœur me concernant.

Amis lecteurs : foncez !

6 réflexions sur “Dans les brumes de Capelans , Olivier Norek

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