Nous étions le sel de la mer, Roxanne Bouchard

Le livre : Nous étions le sel de la mer de Roxanne Bouchard. Paru le 25 août 2022 chez les Ed. de l’Aube dans la collection L’Aube noire. 19€90 . (315 p.) ; illustrations en noir et blanc, cartes ; 22 x 15 cm

4e de couv : 

« C’est Vital. Ça a l’air qu’il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l’a dit dans sa radio. Tu veux qu’on t’en raconte, des histoires de marins ? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p’tite ! »

Catherine Day est venue en Gaspésie chercher des réponses. Au hasard de ses excursions sur la grève, elle rencontre les pêcheurs de la Baie-des-Chaleurs. Eux savent depuis longtemps qu’ici il ne faut rien attendre.

On devine pourtant bientôt que Catherine cherche Marie Garant. Et aussi quelle ne la trouvera pas. Quand un pêcheur revient avec un corps dans ses filets, l’oubli se mue en colère, car tous y voient un signe de nouveaux malheurs. Ou plutôt de malheurs anciens que la mer a enfin relâchés. L’inspecteur Moralès, lui, vient tout juste d’être muté là. Il arrive de Montréal et se trouve subitement impliqué dans cette affaire aussi troublante que ce pays et ceux qui l’habitent…

 

L’auteur : Roxanne Bouchard est né à Saint-Jérôme (Canada) , le 10 juillet 1972 . Roxanne Bouchard est titulaire d’une maîtrise en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et d’un certificat en histoire et histoire de l’art de l’Université de Montréal.
Elle enseigne la littérature au Québec. Auteure de nombreux romans, elle est lauréate de plusieurs prix littéraires prestigieux.
Extraits :
«Y’a quelque chose de pas naturel à nous obliger à dormir en terre tout le reste de notre mort. Marie Garant, l’eau aurait dû la garder, lui gruger la peau et les os, l’avaler pis la sédimenter, en faire du beau corail. Hiii Y veulent toujours qu’on soit le sel de la terre ! Hiii Pourquoi, nous autres, on serait pas le sel de la mer ?»
«C’est Vital. Ça a l’air qu’il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l’a dit dans sa radio. Tu veux qu’on t’en raconte, des histoires de marins ? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p’tite ! »
«La Gaspésie, c’est une terre de pauvres qui a juste la mer pour richesse, pis la mer se meurt. C’est un agrégat de souvenirs, un pays qui ferme sa gueule pis qui écœure personne, une contrée de misère que la beauté du large console. Pis on s’y accroche comme des hommes de rien. Comme des pêcheurs qui ont besoin d’être consolés.»
«Cyrille, il disait que, si on choisissait la mer, elle nous fiançait, pour le meilleur et pour le pire. Il disait qu’elle glissait à notre doigt l’anneau argenté du soleil, qu’elle promettait l’horizon et qu’elle tenait promesse. Il racontait, en chuchotant, qu’il avait connu ses danses gracieuses, ses froissements murmurants, ses tangages houleux – et ses colères excessives, ses tempêtes nocturnes, ses hurlements furieux. Il disait, désarmé, qu’elle était dure, exigeante, mais qu’être agenouillé dans son aube était un privilège.»

Dans le tote bag polar de Sylviane

NOUS ETIONS LE SEL DE LA MER – Roxanne Bouchard

Editions de l’aube – L’Aube noire  – 2022

 

A la fin du roman, Roxanne Bouchard nous invite à lui envoyer des histoires de pêche ou à laisser des commentaires sur notre lecture. Pour plutôt crapahuter dans des sentiers de montagne à vache ou passer du temps dans un café, je ne pourrai pas raconter des histoires de pêches. Alors je me permets de laisser un commentaire sur ce roman que j’ai beaucoup aimé.
Je lis des romans policiers, noirs…pas seulement pour trouver le coupable mais comme prétexte de nous faire découvrir un lieu, un pays, dénoncer des situations politiques, humaines parfois compliquées.

Grâce à cette histoire nous partons en Gaspésie, au Québec.

Voici une présentation que l’on peut trouver sur le site « Bonjour Québec ».

« C’est le bout du monde, ou presque. La péninsule trône dans le golfe du Saint-Laurent, couronnée par le rocher Percé. Ah La Gaspésie, avec ses paysages de mer, de montagnes et de rivières limpides. Ce sont aussi des activités diversifiées et une surprenante offre gourmande aux accents de terre, de mer et de forêt. On y découvre la colonie de fous de Bassan la plus accessible au monde, des orignaux, des baleines et des sommets de plus de 1 000 mètres. Et, en prime, un accueil légendaire ».

L’accueil légendaire par les habitants de Caplan, ville portuaire, est réservé à Catherine Day et Joachim Moralès.

Après avoir quitté Montréal, une lettre dans sa poche, Catherine Day arrive dans cette ville pour rencontrer sa mère Marie Garant et espérer retrouver son père.

Parce que la femme de l’inspecteur Joachim Moralès a besoin d’espace, parce qu’ils ont besoin d’apaiser leur relation, ils ont choisi aussi de s’installer à Caplan. Cela aurait pu être le Mexique mais Moralès ne reconnait plus son pays natal. Arrivé seul, en éclaireur, pourquoi ne pas profiter de ses vacances pour faire connaissance avec ce nouveau lieu de vie.

Il n’a pas aussitôt sorti les boites de sa voiture, que sa supérieure Marlène Forest lui ordonne d’enquêter sur la mort de Marie Garant.

On a retrouvé son corps dans les filets de Vital Bujold au moment où il remontait sa pêche du jour. Quelques heures plus tard, c’est son voilier Pilar, à bord duquel elle était partie seule parcourir le monde, que l’on retrouve, amarré au Banc-des-Fous.

Pour Catherine et Joachim, cette enquête compliquée leur font espérer avoir tout autant des réponses sur leur vie personnelle que sur le meurtre de Marie Galant. Les Gaspésiens gardent pour eux leur histoire tragique du temps où cette femme a bouleversé leurs cœurs et la mer emportée quelques-uns de leurs hommes.

Heureusement, il y a l’humour, la poésie et de belles descriptions de paysages et de la mer. Les personnages sont attachants.

Sans oublier, une scène cruelle, décrite à la limite du supportable. Renaud, serveur et cuisinier du bar-hôtel de la plage de Caplan, trucide violemment avec son couteau, un chou, des tomates, des carottes. Une façon de cuisiner pas si sauvage puisque pour adoucir le homard, il est conseillé de le caresser tendrement sur le front avant le jeter dans l’eau bouillante.

Les pêcheurs, dépités, subissent la dégradation de leurs conditions de travail, Ils prennent le temps en se balançant sur leur chaise berçante. « Ce n’est pas comme ces touristes qui pourraient avoir le temps et sont toujours pressés. Finalement, ils ne font rien. »

Cyrille, le marin philosophe, nous offre ses conseils, « Pour apprendre la mer, s’installer face à elle et regarder la vague. »

Nous pouvons aussi nous installer dans une chaise berçante avec ce livre qui nous raconte une belle et terrible histoire où se croisent les sentiments d’hier et d’aujourd’hui.

 

Pour découvrir un peu plus la Gaspésie, c’est ICI
Joachim Moralès prépare une paella aux fruits de mer et crustacés inspirée par une recette de  sa grand-mère maternelle était espagnole. Paella Mexicaine ? Espagnole ?
Paella Mexicaine .
Recette de paëlla aux fruits de mer (la vrai recette espagnole).
Et pour finir en musique, Le vent du nord,
Un titre de leur dernier album, « 20 printemps », Dans l’eau-de-vie de l’arbre
Le Vent du Nord – Dans l’eau-de-vie de l’arbre (Nouveau vidéoclip) – Bing video

18 réflexions sur “Nous étions le sel de la mer, Roxanne Bouchard

    • Merci beaucoup pour ce lien. Un autre artiste à ajouter à ma liste.
      l’ année 2023 commence bien.
      Le vent du nord en concert dans la campagne à 20 km de Paris le 21 janvier. une chambre d’hôtes réservée dans le village pour profiter au mieux de la fête.
      Et puis bonne année à vous. elle sera belle aussi avec votre nom dans la liste des auteurs de quais du polar 2023, à côte du beau monde. Si vous ne l ‘avez pas déjà rencontrer, Colin Niel est un des auteurs que je préfère. On est plus au sud que le Canada, en Guyane mais aussi parfois en France avec de belles histoires. Du polar mais pas que, de la nature aussi.

      Aimé par 1 personne

  1. Moi qui me croyait être le sel de la terre, ben non, c’est de la mer ! De toute façon, du sel dans les terres, ce n’est pas bon pour les cultures !!

    Si un jour tu me caresses tendrement le front, je saurai que ma dernière heure est arrivée ! PTDR

    Aimé par 1 personne

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