IRIS NOIR 2022, le charme belge

Le Salon du polar de Bruxelles par Mamie Danièle

Iris noir 2022, une première pour moi, une aventure à Frit land

Samedi 29, en fin de matinée, j’ai eu la chance de sillonner le cœur de Bruxelles avec Clarence Pitz qui a évoqué les lieux emblématiques des meurtres ou autres blagues belges. Au passage elle a réussi à me perdre avec une dizaine de polardeux mais … nous l’avons retrouvée !

A 16 h c’est une table ronde sur le polar belge avec Clarence Pitz, Barbara Abel, Salvatore Minni, Sylvie Godefroid et Dominique Van Cotthem, animée par Aurélie Pelletier : comment sont-ils arrivés au polar ? Leur compatriote Simenon a-t-il été inspirant pour eux ? Eh bien non !

Clarence Pitz a d’abord lu au bord de la piscine Barbara Abel puis Salvatore Minni pour qui c’est la lecture d’Amélie Nothomb qui lui a donné envie d’écrire. Quant à Barbara, elle est arrivée au polar par hasard car elle n’avait pas conscience d’écrire un thriller, juste une histoire qu’elle avait envie d’écrire.
Pour Sylvie Godefroid, il existe une « belgitude » tout simplement. Elle a le vent en poupe à l’étranger notamment. Salvatore insiste cependant, si un Belge ne passe pas par la France, il n’est pas légitimé ici (en Belgique).
Sylvie déplore qu’il n’y ait pas d’économie culturelle en Belgique. Les territoires francophones sont différents sur ce sujet des territoires flamands.
A son tour Barbara regrette l’absence de statut d’artiste en Belgique, l’artiste est un chômeur.

Pourquoi l’Iris ? Cette manifestation est née d’une rencontre à « Interpolar » il y a 4 ans.

Sur leur cursus « noir » … Clarence signe dans la polar ethnologique, Barbara dans le thriller psychologique où des gens ordinaires se trouvent embarqués dans des situations extraordinaires. Sylvie Godefroid est à l’Iris par accident ! elle écrit du sombre et psychologique, loin d’une vie ronronnante. Dominique Van Cotthem fouille les âmes des personnages. Son héroïne, Adèle, est sous emprise, après la seconde guerre mondiale

Des projets ? Clarence situe son prochain thriller géopolitique à Bruxelles et au Congo et parlera des violences faites aux femmes. Salvatore en est au tome 2 de sa production jeunesse et un thriller adulte pour mars prochain où le méchant s’appellera Guillaume. Barbara Abel écrit pour la TV actuellement avec la saison 2 d’une série et pour TF1 Attraction. Dominique sort son prochain en janvier où elle parle d’une jeune dont la vie va basculer à la suite de la mort de son père. Quant à Sylvie, elle est tout excitée par l’adaptation au théâtre de son roman Salsa et un roman-témoignage d’une jeune femme touchée par la maladie.

Pour conclure Salvatore confie que ne pas écrire impacterait d’avantage sa vie personnelle et Dominique révèle qu’elle ne savait pas détenir autant de violence en elle.

A 17 h c’est Stanislas Petrovski qui nous parle de son roman qui traite des débuts de la médecine légale en nous présentant Alexandre Lacassagne, dont il a décrit la première enquête. Ce fondateur de la PST s’est posé le premier la question : Qui a tué ? Avant il n’y avait que des constatations sans analyse. Médecin militaire à Strasbourg puis en Algérie, Lacassagne était un médecin hygiéniste. Il a obtenu une chaire à Lyon et à cette occasion en 1881, il a été confronté au cas du cadavre mutilé d’une femme retrouvée dans le Rhône. Il a eu l’idée de croiser les compétences (photographe, chimiste et mouleur pour prise d’empreinte des plaies) établissant les prémices de cette nouvelle « école ». En 1888 il expérimente les tests balistiques afin d’établir la signature des armes (bout portant, touchant, angle de tir) et une classification des criminels : « bouillon criminel »≠ criminel né (circonstances atténuantes. Puis il initiera les archives d’anthropologie criminelle.

Stanislas nous annonce un tome 2 des « aventures » de Lacassagne.

Au cours de ces 2 jours, j’ai pu recueillir des confidences des auteurs présents.

Rosalie Lowie, rencontrée à Templemars lors notamment de la remise du prix par Olivier Norek. Son tome 3 devrait sortir dans un an, en octobre 2023. Tome 3 donc d’une série qui devrait en compter 5, des polars où les personnages fouillés basculent.

Jean-Christophe Portes en est au tome 7 de sa série historique.

Christos Markogiannakis, grec d’origine, établi à Paris, cet ancien avocat est maintenant écrivain à temps plein. Son héros récurrent est fortement inspiré par Hercule Poirot et sa citation fétiche « Rien n’est plus permanent que le temporaire » … vous avez 3 heures !

A ses côtés, David Lelait-Helo, un amoureux de Nana Mouskouri, toujours sous le charme de L’amour en héritage, il la considère comme sa deuxième maman et est très souvent en contact avec elle. En voyant la photo de Dalida sur la couverture d’un autre de ses livres, je lui demande s’il s’agit de la troisième maman … il s’en défend. Il a écrit une fiction C’était en mai, sous la forme d’une conversation avec la chanteuse, le jour de son suicide. Son actu Je suis la maman du bourreau, tout un programme !

Ludovic Lancien, ses thrillers sont basés sur des faits historiques et scientifiques. Il s’attache dans son actualité à explorer la caste des intouchables en Inde ce qui demande énormément de documentation. Le prochain est un one-shot qui se passera en Bretagne et réunira autour d’une enquête, deux frères, un pompier et un gendarme.

Clarence Pitz annonce son prochain pour septembre 2023.

Christophe Dubourg serait-il schizophrène ? sinon pourquoi s’appeler aussi De Burgh. C’est que jeune spectateur, ce cinéphile a été fortement impressionné par L’assassin habite au 21 et il a décidé d’écrire une série de polars historiques. Le 1er couvre les années 1870 à 1930, le 2ème, les années 50, plus scientifique. Les 3 romans peuvent se lire indépendamment.

Une découverte cette fois, Mathieu Lecerf : ça fait longtemps que Facebook me suggère cet auteur en ami ! il écrit des thrillers, une trilogie avec 2 flics (un gars et une fille) accompagnés d’un journaliste, de nos jours, à Paris. Il fouille la psychologie de ses personnages. Le tome 3 est prévu début 2023 en même temps que la sortie du tome 2 en poche.

Si avec l’aigle noir Jacques Saussey nous a produit un nouveau personnage, nous ne le retrouverons pas en 2023 car en octobre il nous en présentera un nouveau et l’action se passera près de chez lui dans le nord du Morvan.

Vous avez sans doute comme moi été surpris par le nouveau duo de l’écriture Comann. Les deux paires de mains sont bien connues des amateurs de polars et je leur demandais comment ils s’étaient réparti l’écriture … et bien Gérard Coquet, le pêcheur à la mouche a rédigé le journal de Sarah tandis que Ian Manook, le globetrotteur a écrit le déroulé de l’enquête. Est-ce qu’ils vont récidiver ?  Réjouissons-nous, oui ! en avril 2023 ils nous emmènent au Québec et en Irlande.

Quant à Braverman, il annonce en avril un roman sans rapport avec les précédents, Manook, en avril aussi, nous dépaysera au Canada dans les années 20 et en octobre en Mongolie sans rapport avec la célèbre trilogie. Dommage je l’aurais bien vu revenir Yeruldelgger ?

Coucou Ludovic, remis de ta Garde-à-vue ? Oui semble-t-il car il n’en veut pas aux flingueuses qui l’ont séquestré pendant plus de 8 heures ! Zamor est enfin réédité. Il reste dans le champ du roman historique pour … 2024 ! Oui il explore le XVIIIe et XIXe siècle et en ce moment est « noyé » dans la documentation, alors qu’il est au quart de la rédaction.

Alexis Laipsker … rien de neuf depuis Lisle Noir et une sortie annoncée chez Lafon pour le 26 mars avec son héros Venturi. Son roman Le mangeur d’âmes va être porté au cinéma producteur et casting OK –> fin 2023

Frédéric Ernotte rencontré l’année dernière à Osny est toujours aussi passionné par sa chaine Youtube qui fonctionne bien et lui prend allègrement 5 jours par semaine ! Son projet de co-scénario d’un film semble avoir fait flop ! Il écrit actuellement un nouveau roman noir qui pourrait être le début d’une série, doucement … il en est au chapitre 5 et a déjà rédigé la fin ! A part ça il a 2 boulots et une famille …

Danielle Thiery qui a bien failli ne jamais arriver à Bruxelles et a presque dû dégainer sa carte professionnelle pour monter en surnombre dans un train … Obsessions est sorti le 13 octobre. Elle écrit la suite de Cannibale, L’ange obscur et la série TV sur le commissaire Marion devrait être visible sur TF en avril.

René Manzor est un homme heureux, son dernier roman Du fond des âges a bénéficié d’une belle pub de la part de Gérard Collard. Il jubile en parlant d’un projet de série TV qui devrait reformer un duo d’humoristes mythique des années 90 en 6 fois 25 minutes mais chut …. Je ne vous ai rien dit !

Y a-t-il un polar suisse ? Marlène Charine et Nicolas Feuz m’assurent que non. Ils se sentent dans la veine du polar francophone. Nicolas a réduit son activité professionnelle, il souhaite devenir auteur à temps plein. Pour ce faire, il procède à un sevrage progressif de la magistrature … son actu c’est Les larmes du lagon. Côté jeunesse, il poursuite en direction des 10-12 ans. Enfin Heresix intéresse la chaîne 13ème rue, Horrora Netflix et pour la télévision suisse l’adaptation d’une nouvelle sera en tournage en 2023.

Elle a remporté le prix de l’Iris noir Anouk Shutterberg avec Bestial. Rayon projet une action qui se déroule dans un hôpital psychiatrique, dans l’est de la France pour le 2ème semestre 2023.

Petite papote avec Magali Collet au sujet de Comme une image J’ai beaucoup aimé ! Un salut amical à Angélina DelcroixNicolas Nutten, Nicolas Druart et Guillaume Ramezi

Olivier Bal y était aussi à l’Iris !

Dernière table ronde du week-end avec de grosses pointures : Franck Thilliez, Henri Loevenbruck, Matthieu Lecerf et Guillaume Ramezi qui vont parler des héros récurrents.

Si pour Franck Thilliez, la rencontre de Sharko de Henebelle est due au hasard, Mathieu Lecerf semble avoir décidé d’écrire une trilogie avec un personnage féminin très fort et un journaliste qui lui ressemble. Pour lui, les émotions passent par les personnages et il a besoin de s’y attacher. Henri Loevenbruck se dit enfant de la littérature populaire et annonce que Harry Mackenzie va revenir.

Franck Thilliez a aussi un chien récurrent. Dans ses romans il alterne le noir profond et les respirations. Mais il doit veiller à la cohérence des histoires de vie de ses personnages quand ils reviennent après un temps de pause.

Beaucoup de lecteurs questionnent Guillaume Ramezi sur l’avenir du personnage de Grace, la jeune orpheline du Crépuscule des éléphants.

Quand Aurélie leur demande quel personnage ils auraient aimé rencontrer ou faire rencontrer par leurs héros, Franck Thilliez aimerai que Sharko rencontre Servaz (c’est en projet sous forme d’un clin d’œil), Mathieu Lecerf parle de Lisbeth de Millenium, Henri Loevenbruck a tué Minier dans L’assassin de la rue Voltaire, évoque un projet où les actions de ses copains de plumes passeraient sur la même île déserte.

L’iris c’est une grande fête du polar, une belle ambiance, des bénévoles efficaces aux petits soins, un public attentif et passionné, des prix littéraires, une concentration de flingueuses … bref c’est ça l’Iris du moins cette année !

 

La preuve en images :

 

11 réflexions sur “IRIS NOIR 2022, le charme belge

  1. Quelle chronique gente dame ou dames et messieurs. C’est sublissime, génial 👍 !!!
    Je vais enfin en Belgique le 6 décembre prochain et suis fan des écrivains belges trop méconnus. Pour le passage par la case France, je suis d’accord avec Salvatore ? (Nom?)
    N’empêche qu’ils ont tous dû créer l’événement. C’est géant. La présentation, les projets des uns et des autres m’ont bien fait plaisir à lire. Toutes vos « bouilles » souriantes, que du plaisir.
    A lire et relire cet article. Je le rebloguerai 😉🍀 pour le plaisir du partage.
    Merci à tous et Gene. 🥰
    Geneviève – brindille33

    Aimé par 2 personnes

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