Souviens-toi de Sarah de Page Comann

Le livre : Souviens-toi de Sarah de Page Comann. Paru le 02 juin 2022 chez M+ éditions – 19 €  (477 p.) ; 22 x 15 cm

4ème de couverture :

Diane, éditrice chez Sandwood Publishing à Londres, reçoit un manuscrit anonyme. Une jeune adolescente, Sarah, y confie sa vie de misère dans les années sombres de l’Angleterre des années 60. Elle y avoue aussi les crimes qu’elle a dû commettre pour échapper à son destin. Vraie confession ou habile fiction d’un auteur contemporain ?
Bouleversée par ce manuscrit, Diane cherche à en retrouver l’auteur et part sur les lieux où Sarah dit avoir vécu et souffert, quête qui lui fait traverser les paysages époustouflants d’Irlande et d’Écosse.

L’auteur : Page Comann est le pseudonyme collectif de deux auteurs de polars chevronnés réunis pour la première fois avec « Souviens-toi de Sarah » (2022).
Amoureux de l’Irlande et de l’Écosse, ils défendent un style de roman « à l’anglaise » mariant le naturalisme sombre des paysages, la cruauté historique et sociale d’une Grande-Bretagne en trompe-l’œil, ainsi qu’un humour acide et lucide très british.
Un des deux auteurs, dissimulé derrière ce pseudo-mystère, est un auteur qui écrit déjà sous alias ; il est membre de La Ligue de l’Imaginaire.
Décryptage : Pa(trick et) Ge(rard) CO(quet)Man(ook) = Page Comann
Gérard Coquet est romancier.
Il devient expert-comptable stagiaire dans un cabinet de la région lyonnaise. L’envie de créer le pousse à reprendre l’entreprise familiale de location de linge, de la développer et de la vendre au bout de vingt ans.
Parallèlement, il exerce pendant onze ans les fonctions de juge auprès du tribunal de commerce de Lyon. Il termine son mandat par une garde à vue, une mise en examen et un non-lieu en correctionnelle.
Pendant toute cette période, il participe à la vie d’un groupe musical style folk, musique californienne, ballades irlandaise, country.
De cette aventure, un recueil est paru en 2005, regroupant une petite partie du répertoire.
Gérard Coquet a été couronné lauréat du Prix Plume de Glace 2012 de Serre-Chevalier pour son roman Malfront, les fantômes de la combe et, au mois de septembre 2012, il a reçu le 1er Prix Centaure Noir de Noisy-le-Roi.
En dehors de l’écriture, il se passionne pour la sculpture (moulage) et la peinture.

NDLR – Pour avoir déjeuné avec lui lors du festival du Bugue 2021, je peux vous dire que l’humour et la dérision sont des qualités que ne peut pas renier ce parolier de 200 chansons, qui déclare l’Irlande comme son deuxième pays et sa passion pour la pêche à la mouche presque aussi forte que celle pour l’écriture noire.

Né à Meudon en 1949 Patrick Manoukian est un journaliste, éditeur et écrivain.
Il a écrit sous les pseudonymes de Manook, Paul Eyghar, Ian Manook et Roy Braverman.
Grand voyageur, dès l’âge de 16 ans, il parcourt les États-Unis et le Canada, pendant 2 ans, sur 40 000 km en autostop. Après des études en droit européen et en sciences politiques à la Sorbonne, puis de journalisme à l’Institut Français de Presse, il entreprend un grand voyage en Islande et au Belize, pendant quatorze mois, puis au Brésil où il séjournera treize mois de plus.
De retour en France au milieu des années 1970, il devient journaliste indépendant et collabore à Vacances Magazine et Partir, ainsi qu’à la rubrique tourisme du Figaro. Journaliste à Télémagazine et Top Télé, il anime également des rubriques « voyage » auprès de Patrice Laffont sur Antenne 2 et de Gérard Klein sur Europe 1. Il devient ensuite rédacteur en chef des éditions Télé Guide pour lesquelles il édite, en plus de leur hebdomadaire, tous les titres jeunesse dérivés des programmes télévisés : Goldorak, Candy, Ulysse 31. Patrick Manoukian écrit en 1978 pour les éditions Beauval deux récits de voyage : « ’Islande en Belize et Pantanal.
En 1987, il crée deux sociétés : Manook, agence d’édition spécialisée dans la communication autour du voyage, et les Éditions de Tournon qui prolongent son activité d’éditeur pour la jeunesse (Denver, Tortues Ninja, Beverly Hill, X-Files…).
De 2003 à 2011, sous le pseudonyme de Manook, il signe les scenarios de plusieurs bandes dessinées humoristiques aux éditions Semic et Hugo & Cie. Son roman pour la jeunesse Les Bertignac : L’homme à l’œil de diamant (2011), signé sous le nom de Paul Eyghar, obtient le Prix Gulli 2012.
En 2013, il signe du pseudonyme de Ian Manook un roman policier intitulé Yeruldelgger. Les aventures du commissaire mongol éponyme lui ont valu pas moins de seize prix dont le Prix SNCF du polar 2014. Lesdites aventures se poursuivent dans Les Temps sauvages, paru en 2015 et récompensé par un nouveau prix et La Mort nomade (2016).
Son roman Hunter, écrit cette fois sous le pseudonyme de Roy Braverman, est publié en 2018 aux éditions Hugo Thriller. Crow (2019) est le deuxième titre de la trilogie et Freeman en 2020 le troisième. Puis Manhattan Sunset et Pasakukoo en 2021 et enfin le cas Chakkamuk en 2022.
Extraits :
« Quand elles montent à bord du taxi, le chauffeur indien enturbanné imagine deux amies en goguette qui partent fêter un anniversaire ou une quelconque célébration sans présence masculine. Une jolie soixantaine pour la plus âgée, blonde aux yeux clairs, pommettes saillantes, se dit-il ? Une belle quarantaine pour la plus jeune aux cheveux bouclés, presque roux, et au regard pointu. Il ne se trompe pas de beaucoup. »
« Ne t’offusque pas Mumiah, mais je caresse le rêve qu’il existe des fins heureuses, même aux mauvaises vies. Si un jour j’écris autre chose qu’un journal intime, j’inventerai une héroïne trainée dans la boue des hommes et qui se vengerait d’eux en les exterminant les uns après les autres. Jusqu’au dernier. Des représailles froides, inexorables, calculées. Pour avoir enfin droit de me rassasier de sérénité. »
« Dans ce quartier suffisant, les gens évoluent avec morgue, persuadés d’appartenir à la classe supérieure. Glasgow est à eux. Saluts restreints, la main portée à la visière du chapeau. Visages masqués de responsabilités. Démarches de banquiers bedonnants ou d’industriels satisfaits de profiter du week-end. Lévriers en laisse. Epouses au bras qui espèrent être encore désirées. Que cherchent-elles ? Nettoyer un ultime fantasme ? Devenir les nouvelles « Ladies Chatterley » du West End pour enfin goûter au plaisir d’un étreinte brutale ? »

 

La chronique jubilatoire de Dany

Souviens-toi de Sarah de Page Comann

Une folle aventure, très peu « polar » mais extrêmement noire malgré les décors somptueux, s’offre à Diane lorsqu’elle décide, en bonne éditrice qu’elle est, d’aller vérifier sur place les éléments d’un manuscrit sur lequel dirons-nous, elle a flashé ! Dès lors sa quête pour retrouver Sarah, dont Mumiah le journal intime est tout sauf une bluette, va devenir SA cause, car la jeune femme dont il est question est avant tout une victime de la société des années 60. L’action se passe en Ecosse et en Irlande mais aurait aussi pu se passer dans l’Espagne franquiste de la même façon.

De l’émotion : nous sommes tantôt dans la peau de Sarah qui souffre de toutes formes de tortures, tantôt dans la peau de la « traqueuse » de nos jours qui rêve de lui rendre justice, du moins de faire éclater le scandale au grand jour. De l’empathie aussi en accompagnant ces femmes humiliées dans des paysages de rêve qui offrent à ces pages leur dose d’exotisme.

Du suspense sur les deux époques : comme Diane nous voulons la vérité et ce roman de 478 pages nous ménage un final de haut vol. Des personnages attachants, hauts en couleur, pour certains éduqués aux légendes celtes, finissent de nous ancrer aux lieux chers à nos auteurs.

Notons un exercice à quatre mains particulièrement réussi et qui augure peut-être de nouvelles collaborations entre ces deux noms du polar. Un très bon moment de lecture incontestablement !

Je remercie les éditions M+

et Nelly qui m’a permis, outre cette découverte,

de révéler d’identité de nos auteurs.

4 réflexions sur “Souviens-toi de Sarah de Page Comann

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