Darwyne, Colin Niel

Le livre : Darwyne de Colin Niel. Paru le 24 août 2022 chez Rouergue dans la collection Rouergue Noir. 21€50. (277 p.) ; 21 x 14 cm

4e de couv :

Darwyne Massily, un garçon de dix ans, légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Et le centre de sa vie, c’est sa mère Yolanda, une femme qui ne ressemble à nulle autre, bien plus belle, bien plus forte, bien plus courageuse. Mais c’est compter sans les beaux-pères qui viennent régulièrement s’installer dans le petit carbet en lisière de forêt. Justement un nouvel homme entre dans la vie de sa mère : Jhonson, un vrai géant celui-là. Et au même moment surgit Mathurine, une employée de la protection de l’enfance. On lui a confié un signalement concernant le garçon. Une première évaluation sociale a été conduite quelques mois auparavant par une collègue qui a alors quitté précipitamment la région.

Dans ce roman où se déploie magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l’Amazonie, territoire d’une puissance fantasmagorique qui n’a livré qu’une part infime de ses mystères. Darwyne, l’enfant contrefait prêt à tout pour que sa mère l’aime, s’y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui le voudraient à leur image.

 

L’auteur : Colin Niel  est née en 1976.Ingénieur en environnement, spécialisé dans la préservation de la biodiversité, Colin Niel a travaillé en Guyane durant plusieurs années, au contact des populations du fleuve Maroni. Il a participer à la création du Parc amazonien . Il a publié Les Hamacs de carton (2012, prix Ancres noires 2014) et Ce qui reste en forêt (2013, prix des lecteurs de l’Armitière 2014, prix Sang pour Sang Polar 2014) qui mettent en scène le personnage d’André Anato et une série d’enquêtes menées dans ce territoire français de l’Amazonie.. Colin Niel a reçu de très nombreux prix littéraires et son roman Seules les bêtes (2017) a été adapté avec succès au cinéma par Dominik Moll. Toute son oeuvre est publiée aux Éditions du Rouergue.

 

Extraits :
« Il entend les oiseaux de la nuit, feuler le grand ibijau, crisser adénomètres, il entend brailler les singes hurleurs, tout là-bas. Et ne sachant aucun de ces noms-là, ces noms couchés dans les livres des naturalistes, il les nomme à sa manière, dans sa tête. Et pourtant conscient que la mère n’aimerait pas le voir ainsi, il reste longtemps à écouter ce sous-bois plus étendu que la ville elle-même, déployé à l’infini sous le tapis des cimes. L’Amazonie entière à quelques mètres de sa couchette. »
« En vérité, il y a quelque chose de terrible dans cette coupure entre ces jeunes et l’immensité du monde vivant qui les entoure. Que c’est l’un des grands drames de l’humanité moderne, que plus personne ne soit capable de mettre un nom sur le moindre volatile. Que c’est cette ignorance qui pousse les humains à détruire cette part du monde qu’à présent ils appellent nature, qui au fil des siècles leur est devenue étrangère. »

 

Dans le tote bag polar de Sylviane

 

DARWYNE, Colin Niel   

Rouergue noir, 2022

 

L’appel téléphonique laconique d’un homme annonçant que « ça ne va pas du tout pour le gamin » a remis dans la pile de dossiers de Mathurine, employée du service des évaluations sociales en protection de l’enfance, celui de Yolanda Massily et son fils Darwyne.

Mathurine y trouve un premier signalement auquel une autre assistante sociale a donné un avis favorable pour que la mère et l’enfant restent ensemble. Malgré sa situation précaire, la mère semblait tout faire pour élever au mieux son fils et lui donner une éducation. Mathurine suit la procédure et convoque la mère et son fils. La mère, le beau-père viennent aux rendez-vous mais pas Darwyne. Elle décide d’aller à sa rencontre dans le quartier Bois sec. Une colline déboisée où s’entassent des bicoques. La forêt amazonienne n’est pas très loin. On la sent, on l’entend, on voit le foisonnement des arbres, des plantes…Les habitants doivent sans cesse se battre contre la végétation et une pluie insidieuse qui envahissent sans cesse leur carbet bricolé avec un bout de tôle et trois clous.

Darwyne, bancale quand il marche dans le monde des adultes, se fond dans le décor bruyant de cette forêt. Il se fabrique des appeaux, communique avec les animaux, laisse des traces déroutantes lors de son passage à travers la végétation luxuriante.

Il souhaiterait se faire aimer de sa mère, si belle, si sure d’elle, mais qui le traite sévèrement. Il la voudrait pour elle et non pas la partager avec ces beaux-pères, qui prennent tant de place. Pourtant ils disparaissent « par magie » dit Ladymia, la sœur de Darwyne. Roodney le N°7  est parti si vite pour laisser place à Johnson, le N°8…un géant dingue de Yolanda, mal à l’aise avec Darwyne.

Est-ce son envie d’avoir un enfant qui incite Mathurine à faire trainer le dossier dans son service pour garder une possibilité de se rapprocher de Darwyne ? Elle soupçonne qu’il subit des maltraitances de la part de sa mère.

Elle tente de comprendre cet enfant, taiseux mais qui s’émerveille dès qu’on lui parle de la forêt. Elle aussi aime cette jungle où elle part faire des randonnées.

Et si partager la forêt avec lui pouvait être un moyen de mieux comprendre cet enfant qui a si peur qu’on l’emmène loin de sa mère malgré tout.

On entend parler de la Guyane, pour les lancements de fusée Ariane depuis le centre spatial de Kourou, le désastre pour l’environnement et les hommes de cette partie de la forêt amazonienne causé le trafic illégal d’orpaillage, des histoires de bagnards à Cayenne et sur l’île du diable. J’aurai aimé en savoir plus sur les habitants du bidonville de Bois sec. Mathurine tente de les aider à améliorer leur vie quotidienne où se mêlent précarité et violences familiales.

On devine que Darwyne retourne dans la forêt et devient un des personnages de l’histoire des croyances et superstitions de La Guyane. Peu à peu, la forêt étouffe l’espace pour nous faire prendre des sentiers enchevêtrés de lianes, cernés par une atmosphère fantastique.

Mathurine repart dans la forêt pour retrouver les traces de Darwyne, mais aussi faire face à la noirceur de cette histoire.

 

 

La maman de Darwyne  a cuisiné un blaff.

Cela m’a intrigué.

En voici la recette

Blaff de poisson

 

 

Une promenade dans la forêt amazonienne,

Avec une écoute des bruits et des sons de cette forêt

 

Une réflexion sur “Darwyne, Colin Niel

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