Le livre : Les corps solides, de Joseph Incardona. Paru le 25 août 2022 chez Finitude. 22€. (260 p.) ; 22 x 15 cm
4e de couv :
Anna vend des poulets rôtis sur les marchés pour assurer l’essentiel, pour que son fils Léo ne manque de rien. Ou de pas grand-chose. Anna aspire seulement à un peu de tranquillité dans leur mobile-home au bord de l’Atlantique, et Léo à surfer de belles vagues. À vivre libre, tout simplement.
Mais quand elle perd son camion-rôtissoire dans un accident, le fragile équilibre est menacé, les dettes et les ennuis s’accumulent.
Il faut trouver de l’argent.
Il y aurait bien ce « Jeu » dont on parle partout, à la télé, à la radio, auquel Léo incite sa mère à s’inscrire. Gagner les 50 000 euros signifierait la fin de leurs soucis. Pourtant Anna refuse, elle n’est pas prête à vendre son âme dans ce jeu absurde dont la seule règle consiste à toucher une voiture et à ne plus la lâcher.
Mais rattrapée par un monde régi par la cupidité et le voyeurisme médiatique, a-t-elle vraiment le choix ?
Épopée moderne, histoire d’amour filial et maternel, Les corps solides est surtout un roman sur la dignité d’une femme face au cynisme d’une époque où tout s’achète, même les consciences.
L’auteur : Joseph Incardona, ici avec Kris, est un écrivain suisse d’origine italienne. Il est né en 1969. Il est l’auteur d’une douzaine de romans, dont Derrière les panneaux, il y a des hommes (finitude, 2015), Grand Prix de littérature policière, et La Soustraction des possibles (finitude, 2020), Prix Relay. Plusieurs sont en cours d’adaptation.
Extraits :
« Elle avait une vie.Fragile, sobre, mais une vie avec un travail et un équilibre.
Anna tire le frein à main, se cramponne au volant. Ce qui était valable hier ne l’est plus aujourd’hui. Il ne s’agit même plus d’imaginer un futur, mais de ne pas perdre le peu qu’elle a réussi à avoir. Il lui faut trouver l’énergie et le courage, l’obstination et la constance. »« C’est l’humanité qui finirait dans un alambic duquel il ressortirait l’essence de ce que nous sommes devenus : le jus incolore d’un grand jeu télévisé. »
« Anna mesure de manière aigüe la cruauté de l’épreuve. Elle pourrait y renoncer à l’instant, il le faudrait. Mais il y a :
le cruel besoin d’argent.
Leurs plans sur la comète.
Leurs rêves à taille humaine.
Un camion-rôtisserie .
un » gun » à récupérer.
La Californie.
Qui sait si une promesse peut aider à traverser l’enfer.(…) »
Le petit avis de Kris et de Ge
Les corps solides, Joseph Incardona
Je retrouve Joseph Incardona avec un immense plaisir.
Ses intrigues sont toujours touchantes et tellement lucides sur notre époque.
Pour assurer à son fils Léo une existence décente, Anna vit de la vente de poulets sur les marchés. Installée dans un mobile home au bord de l’Atlantique, elle n’aspire guère qu’à un peu de tranquillité. Lorsque son camion-rôtissoire est endommagé dans un accident, les dettes s’accumulent. Léo l’incite alors à s’inscrire à un jeu dont parle la télévision, une perspective qui ne l’enchante guère.
Ici, une maman déploie toutes ses forces pour sortir la tête de l’eau et de fait pouvoir vivre normalement, juste ça !
Elle et son fils ressortiront complètement différents de toutes ces épreuves subies.
Les corps solides est une photo d’une société à la dérive. Et c’est vraiment bien rendue dans cet opus. La puissance d’évocation de notre auteur est toujours aussi prégnante.
On aime aussi chez notre auteur son sens du rythme et son sens de l’humour. Car malgré la noirceur du sujet, Joseph Incardona arrive à nous faire sourire de la bêtise humaine et des paradoxe de notre société du « toujours plus ». Mais Les corps solides n’est en rien un roman moralisateur non au contraire, tout juste une satire sociale noir de notre époque.
Et surtout on adore la belle humanité qui se dégage de ce grand roman à ne pas manquer !
Collectif polar : chronique de nuit 
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Merci 🤩🙏
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