Block 46 de Johana Gustawsson

9782352949091,0-2815183Le livre : Block 46 de Johana Gustawsson. Paru le 21 octobre 2015 chez Bragelonne dans la collection Thriller. 20€00 ;(356 p.) ; 24 x 16 cm

 4e de couv :

Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.

Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.

Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…

En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série. Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.

« Attention, âmes sensibles s’abstenir. » Yvan, Blog Émotions

« Rien n’est vrai mais tout est exact. » Dominique Durand, Association française Buchenwald-Dora

index L’auteur :
Née en 1978 à Marseille et diplômée de Sciences Politiques, Johana Gustawsson a été journaliste pour la télévision et la presse françaises. Elle vit aujourd’hui à Londres, en Angleterre et est marié à un Suédois.
Tiens, tiens, tiens…

Le post-it de Ge

Block 46 de Johana Gustawsson

 Les similitudes observées lors de meurtres en série d’enfants à Londres et de l’assassinat d’une femme en Suède amènent l’enquêtrice anglaise Emily Roy à collaborer avec le commissaire Bergström en Suède.

Les nombreuses questions que soulèvent les deux affaires, donne du fils à retordre à notre profileuse. Et quand elle rencontre une des intimes de la victime suédoise, elle comprend très vite que celle-ci peut l’aider.

En effet Alexis Castelle est une vielle connaissance car la française vivant à Londres écrit sur les tueurs en série et de fait les routes de notre auteure et de notre profileuse se sont déjà forcément télescopées.

La poursuite du ou des tueurs les plongera dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et dans des événements vécus en 1944 à Buchenwald. 

imagesComme pour Alexis et Emilie, il me semblait bien que ma route avait déjà fait croisé celle de Johana Gustawsson. En tout les cas son nom ne m’était pas inconnu. Et en effet, très vite j’ai compris. Johana avait coécrit un premier polar avec Leatitia Milot. Nous étions en 2013, au salon du livre de Paris, le livre s’appelait On se retrouvera, et une file d’attente impressionnante courait autour du images0 stand de Fayard, les futurs lecteurs attendaient patiemment une des auteurs pour une dédicace. Et c’est bien Laetitia Milot que je rencontrais quelques mois plus tard à Saint Maur en poche. Si ce titre c’est bien vendu, si une adaptation TV a réuni plus de 7 millions de spectateur en juin dernier. C’est belle est bien le nom de Laétitia Milot qui a été retenu. Pour autant celui de Johana Gustawsson n’était resté en mémoire.

Alors quand j’ai eu le livre en main, j’ai tout de suite voulu savoir de quoi il retournait.

Ce titre paraissait ambitieux. Une plongée à la fois dans l’histoire de la deuxième guerre mondiale et dans l’âme trouble des serial-killers c’était osé.

Aussi je me suis plongée dedans un peu comme on retient son souffle. Et j’ai été happée par cette histoire, cette double histoire pour être précise. Nous allons suivre en alternance, et l’enquête de police pour retrouver le détraqué qui s’en prend à des jeunes enfants mais nous allons aussi plonger dans l’enfer des camps de concentrations allemands durant le second conflit mondial. Et là aussi nous allons vivre l’horreur.

L’horreur de la déportation, des conditions de celle-ci. L’horreur et l’enfer sur terre. Les conditions de vie des prisonniers, affamés, malmenés, tenus en esclavage, obligés de travailler comme des forçats. Ne parlant même pas des conditions d’hygiène. Même des animaux en cage seraient mieux traités. L’être humaine ramené à sa plus basse condition, retranché dans sa plus absurde animalité par l’avilissement. Des bêtes de somme que l’on maltraite et que l’on use jusqu’à la corde. Jusqu’au point de rupture et ça dans le meilleur des cas. Sinon, il y a les fours crématoires et avant ça les chambres à gaz. Et puis, il y a le block 46.

Le Block 46 où il se passe de drôles de choses, où on croit savoir qu’il s’y déroule des expérimentations dites médicales. Johana Gustawsson s’appuie sur une forte documentation pour étayer tout cela. Tout ce qu’elle raconte sur le camps de Buchenwald est avéré même si tellement surprenant.

Et puis il y a l’enquête de nos jours, une enquête qui avance pas à pas, il faut recouper toutes les pistes, croiser toutes les données, vérifier chaque hypothèse. Là aussi sur les différents aspects de celle-ci notre auteure est pointilleuse, rien n’est laissé au hasard. Il y a le regard du tueur sur ses propres agissements, sur ce qu’il croit être son oeuvre.  Là où il n’y a que monstruosité, obscénité et cruauté.

Ces différents points de vue, ces différents lieux, ces différents décors, ces allers et retour dans l’espace et dans le temps, tout est parfaitement maîtrisé par notre auteur. Son écriture est éminemment soignée et s’adapte prodigieusement au différents protagonistes. Et le rythme assez lent que nous impose celle-ci est singulièrement et intimement propice au devoir de mémoire face à ce génocide qu’a été la Shoa.

Enfin, il y a ces deux très beaux portraits de femmes. Il est assez rare dans le roman policier que nous ayons comme héros, deux héroïnes. Et notre couple d’enquêtrices est vraiment atypique. Autant notre profileuse semble revêche voire taciturne, autant notre écrivain est avenante et expansive. Un point commun les relie la ténacité et cette fascination à vouloir comprendre les tueurs de masse. Autant Emilie notre profileuse nous entraîne dans la noirceur de ses résonnements, autant Alexis apporte un peu de légerté. Elle nous encre dans le quotidien avec des petits riens qui nous rassurent, une recette culinaire, un détour chez le coiffeur….Une légèreté salvatrice au milieu de toutes ses abjections, ses abominations. Et puis, toutes les deux semblent porter un lourd passé. Elles ont semble-t-il encore beaucoup à nous dire.

Et j’avoue, j’ai hâte de les retrouver.

 

Lire le début ICI index0

31 réflexions sur “Block 46 de Johana Gustawsson

  1. Toi aussi, tu t’y mets!!! Décidément, je ne vais pas pouvoir, même si je le voulais, passer à côté de ce titre. Tous les démons tentateurs se liguent pour m’orienter vers cette lecture.
    Vais-je succomber à la tentation? La suite dans quelques jours, ou semaines!!!
    La bise, ma copine… 🙂

    Aimé par 1 personne

    • Oh mon magic Vincent, désolée je suis de te faire vaciler sur tes bases.
      J’ai été touchée par ce titre et du coup je le dis, et si après ça tu succombes, j’en serai ravie…
      Et surtout j’attendrai avec impatience ton retour de lecture. 😉 🙂
      Bisous cher Magic

      Aimé par 1 personne

    • héhé, tu commences à bien me connaître mon ami.
      Je ne souviens en avoir parlé au téléphone avec toi. Et tout ce que tu m’as dit ce soir là c’est révélé juste.
      Oui j’ai été touchée par pleins de petits et de grandes choses das ce livre. 🙂

      J’aime

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