Mon ombre assassine d’Estelle Tharreau

Aujourd’hui c’est double chronique avec 3 avis pour le prix d’un !

Ce matin c’est Daniele qui nous offre sa chronique jubilatoire.

Ce soir ce sera le tour d’Aline et de Fanny de nous nous présenter leur

« Chronique Duo »


 

Le livre : Mon ombre assassine d’Estelle Tharreau – Paru le 17/01/2019 aux éditions Taurnada  dans la collection Le tourbillon des mots –  9.99 € ; (260 pages) ; format 18 x 11 cm

 4ème de couverture :

En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d’une enfant ignorée, seule avec ses peurs.
Celle d’une femme manipulatrice et cynique.
Celle d’une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre assassine.

 

 

 

L’auteur Estelle Tharreau, passionnée de littérature depuis l’adolescence, parcourt les genres, les époques et les pays au fil des auteurs qu’elle rencontre. De cet amour de la littérature est née l’envie d’écrire. Ayant travaillé dans le secteur public et privé, elle vit actuellement en Franche-Comté où elle partage son temps entre sa famille et l’écriture.

 

Extraits :
« Le sort m’avait destinée à infliger la mort. Je ne savais pas quand. Je ne savais pas qui. Mais je savais que je tuerais encore, que je tuerais beaucoup et que je n’offrirais aucune occasion de m’arrêter. Je m’apprêtais à entamer une prédation méthodique. Le destin se chargerait de me désigner les proies.
« Des heures durant, dans le noir de certains conteneurs ou wagons mal fermés, j’épiais l’abjection des actes qui s’opéraient parfois à quelques centimètres de ma rage et de mon couteau broyé entre mes doigts impatients.
Des actes brefs, automatiques, réalisés dans la saleté et la crasse. Des hommes réduits à leur pénis et à leurs pensées dantesques. Des filles à la passivité froide et aux gestes mécaniques. Prise dans le rythme bestial de ces mouvements de chairs corrompues, parfois mes yeux remontaient jusqu’à la gorge offerte de ces femelles rêvant de la leur trancher net pour punir leur capitulation et les effacer de ce monde.
Mais je devais me maîtriser. Une autre proie m’attendait. »

 

La chronique jubilatoire de Dany

Les constats : le nombre de femmes criminelles augmente, celui des tueuses en série aussi … phénomène récent. Le plus sur moyen d’échapper à la justice est de faire reconnaître comme victime, ainsi on peut considérer que le crime parfait existe….

Forte de cette constatation, Estelle Tharreau va confier la narration à Nadège, son héroïne qui sera le fil rouge de cette saga familiale, sur plusieurs décennies. Son récit chronologique est ponctué d’extraits d’auditions de l’instruction d’une enquête contemporaine, pour le meurtre d’un policier Fabien Bianchi …

Méticuleusement, l’auteure nous distille le parcours de celle qu’elle annonce d’emblée comme une tueuse réfléchie et calculatrice, manipulatrice et excellente comédienne s’il en est. Elle se présente comme la nouvelle Némésis, l’expression de la juste colère.

Excellent moment de lecture … le lecteur est pris à partie par le personnage

Crimes parfaits en cascade et art de la dissimulation au sommet de l’art.

Laurent Scalese fait dire à Samuel Moss dans Je l’ai fait pour toi :

« Première loi : le crime parfait existe.
Deuxième loi : le criminel parfait n’existe pas.
Troisième loi : l’enquêteur doit donc concentrer ses efforts non pas sur le crime, mais sur le criminel. »

Démonstration réussie !

J’avais lu Impasse en 2017, 2018 est assurément un très bon cru pour Estelle Tharreau qui tient toutes ses promesses.

Lu en version numérique. epub 5.99 €

 Extraits :
« En effet, de quoi se repaissent les crimes, selon vous ? Le crime prend irrémédiablement racine dans vos faiblesses, vos défauts, vos mauvaises habitudes petites ou grandes. Il s’en inspire, s’en nourrit jusqu’à les phagocyter et vous engloutir avec elles. »
« J’étais entrée dans le quotidien de la famille de ma victime. J’espérais qu’elle en criait d’effroi si le mystère de l’au-delà le permettait. J’espérais qu’elle frémissait chaque minute quand ma main criminelle se posait sur eux. Qu’elle endurait les mêmes tourments que ceux qu’elle m’avait infligés en voulant m’imposer cette gamine handicapée, ce monstre tout droit surgi de mon passé.»
« …les criminels ne naissent pas ex nihilo. Que la société et chaque élément qui la compose ont leur part de responsabilité, grande ou petite. Que notre indifférence, nos négligences, qu’à chaque fois que nous détournons les yeux d’un enfant ou d’une personne en détresse, nous participons peut-être à la création d’une bombe en devenir.»

6 réflexions sur “Mon ombre assassine d’Estelle Tharreau

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