La GAV : @Elsa Roch sous le feu des flingueuses, 1ère audition. 1/4
Début de la Garde à vue de Madame
Elsa Roch
1e interrogatoire par Geneviève notre porte flingue
La GAV, Garde à vue d’un auteur par Collectif polar c’est : 4 interviews d’un même auteur par 4 flingueuses différentes.
La GAV c’est des interviews en direct, du vrai live, en conditions réelles.
Durant 2 jours nous kidnappons en quelques sorte un auteur de polar.
Nous lui demandons de nous consacrer au minimum 6h de son temps sur les deux jours que dure la Garde à Vue.
Et durant ce temps nous lui posons une série de questions en batterie auxquelles il ou elle doit répondre instantanément. Nous ne lui laissons pas le temps de réfléchir à ses réponses. C’est un échange en live. Comme sur un plateau, sur un salon. C’est pas préparé, ce que l’on recherche c’est la spontanéité. Et croyez moi au réveil ou en fin de journée, nos auteurs sont comme nous, soit pas bien réveillés soit crevés de leur journée. Et là nous les cueillons !
Nous recueillons leurs confidences.
Et c’est celles-ci que nous vous proposons en direct live. ( enfin presque juste en léger différé).
Nous allons vous proposer la retranscription de ces 4 interrogatoires sur 2 jours, 1 en matinée et un le soir entre ce matin et demain après-midi
Allez place à la GAV d’Elsa Roch
Miss Aline : Bonjour Elsa, Geneviève et Danièle
Dany : Bonjour toutes, bonjour Elsa
Miss Aline :
Miss Aline : C’est ici que ce passera les différents interrogatoires de notre prévenue : Elsa.
Elsa Roch : Bonjour les flingueuses
Miss Aline :
Geneviève : Quelqu’une pour faire entrer notre prévenue ?
Dany : Je ne sais pas si on l’a déjà embarquée !
Geneviève : Ben j’espère que la dénommée Elsa Roch est bien dans nos murs !
Elsa : Bonjour à toutes ça y est j’ai trouvé
Miss Aline : ah super… bonjour Elsa
Dany : Bonjour Elsa
Elsa : Bonjour !
Ge : Et bien je vois que notre auteure est arrivée. Bonjour Elsa. D’ailleurs préfères-tu que l’on dise auteure ou autrice ?
Elsa : Bonjour à toutes ! Auteure me convient mais vous pouvez faire votre propre choix
Ge : Très bien madame l’Auteure, alors je vous signifie votre Garde à vue aujourd’hui et demain car nous savons déjà qu’elle sera reportée.
Alors pour démarrer, nous allons faire les choses en douceur.
Elsa : Geneviève Van Landuyt, Aline Gorczak, Danièle Ortega-Chevalier, je suis prête
Ge : Peut-être pourrais-tu décliner ton pédigree .
Qui es-tu d’où viens-tu ? Que fais-tu à part l’écriture ?
Elsa : Elsa Roch auteure, psychologue clinicienne
Je vis depuis 20 ans dans un petit village de montagne, au calme.
Ge :
Ge : Quelles ont été tes études pour arriver à psychologue clinicienne ?
Elsa : Un Master 2 de psychologie clinique et pathologique
Ge : Oui mais avant cela ?
Elsa : Avant la fac ?
Ge : oui
Elsa : J’étais étudiante à Grenoble !
Ge : Dis-moi ce matin on va chercher à savoir quelle lectrice tu es et quel est ton rapport à la lecture.
Elsa :
Elsa : Parfait ️
Ge : On va remonter au tout début, quand tu savais à peine lire
Tu te rappelles ?
Elsa : Je pense !
Ge : Les livres à l’époque ils évoquaient quoi pour toi ?
Elsa : J’en avais déjà dans mon bain, bébé, tu sais, les jolis, plastifiés ! C’était ludique
Ge : Non je ne sais pas, j’en avais pas !
Elsa : Moi si ! Ma mère me le rappelait hier
Ge : Tu veux dire que très jeune, on t’a éduquée à l’objet livre ?
Elsa : Éduquée je ne sais pas, mais j’en ai eu très jeune, et ça a toujours continué.
Comme pour la musique d’ailleurs
Ge :
Ge : Chez toi, dans ta famille qu’elle place avait le livre ?
Elsa : Mes parents lisaient beaucoup, j’étais fille unique… peut-être était-ce de l’imitation ?
Ge : Toi seule peut nous le dire
Elsa : Alors peut-être, oui, maintenant que tu me poses la question
Ge :
Ge : Mais le livre était-il un simple objet du quotidien ou avait-il une autre fonction au sein de ta famille ?
Elsa : Je suppose qu’il n’était pas seulement un objet du quotidien mais aussi une grande source de plaisir, d’échanges, d’évasion.
Ge : Pas un simple objet de consommation en somme ?
Elsa : Ah non !
Ge : ça c’est un cri du cœur !
Elsa :
Elsa : Mais oui ! Je me souviens avoir languis l’achat d’un nouveau Tintin, d’un nouveau Zola ! Je languissais terriblement !!
Ge : Et tu avais quel âge quand tu te languissais tant ?
Elsa : Tintin j’ai commencé à 6 ans. Lorsque mon père partait en déplacement, il revenait avec un nouvel opus… j’avais hâte !
Zola, j’ai adoré dans les années collège, je les ai enchaînés
Ge : Tu as lu très tôt dis moi, très tôt seule je veux dire ?
Elsa : Oui. Le soir jusqu’au retour de mes parents, j’étais seule, tôt
Mais c’était mon choix !
Ge : Jamais on ne t’a forcée à lire ?
Elsa : C’était plutôt l’inverse ! Je lisais après le couvre-feu, sous mes draps ! Ou à table…
Ge :
Ge : Te souviens-tu de ta première lecture solo ?
Elsa : Non. J’aimerais mais ce serait mentir…
Ge : Il y a bien une lecture qui t’a marquée, petite même si ce n’est pas la première ?
Elsa : Alors disons Tintin ! En souvenir de ces heures où je languissais
Ge : Tintin ?
Elsa : D’ailleurs ils sont dans la chambre
Ge : Tintin et Milou ?
Elsa : Oui Tintin et Milou. J’adorais vraiment
Ge : Qu’est ce qui te plaisait tant dans cette BD
Elsa : Je découvrais le monde je pense.
Ge :
Ge : C’est succinct mais c’est déjà ça !
Elsa : Mais c’est spontané ! Je n’y avais jamais vraiment réfléchi auparavant
Ge :
Ge : Dis-moi à part Tintin, quelles ont été tes lectures fondatrices ?
Elsa : Zola donc, puis… Freud très jeune…
Ge : hou la, tu m’as perdue là !
Elsa :
Elsa : Désolée ! Je t’explique pourquoi ?
Ge : Zola, oui j’entends bien, je crois que pour moi aussi avec Maupassant , ils ont forgé mon caractère mais Freud, oui pourquoi ?
Elsa : Ado, j’étais là baby-sitter d’une petite fille autiste… Je l’ai adorée. j’ai voulu comprendre, jusqu’à devenir psy
Le baiser de l’Ogre est d’ailleurs pour elle
Ge :
Ge : Freud pour comprendre l’autisme, pourquoi pas ! Ado tu avais d’autres centres d’intérêts ?
Elsa : À l’époque Freud était là référence !…
Ge : Et on parlera du baiser de l’Ogre et de tes autres livres avec les flingueuses, sois-en sûre.
Elsa : Merci beaucoup
Ge : Donc dès l’adolescence tu savais ce que tu voulais faire. Et il n’y avait plus que Freud qui existait ?
Elsa : Et surtout cette petite, qui s’appelait Elsa. Elle prenait tout mon temps libre et j’adorais ça !
Ge :
Ge : Tu lui faisais la lecture ?
Elsa : Bien sûr !
Et je lui écrivais des poèmes
Ge :
Elsa : Que je lui lisais ️
Ge : L’écriture a donc commencé là ?
Elsa : Il y en a un, dans le baiser de l’ogre écrit à l’époque, pour Elsa.
Oui, tout à commencé par des poèmes pour cette enfant
Ge : Très émouvante histoire.
Elsa :
Elsa : Merci…
Ge : Mais revenons à nos moutons
Elsa :
Ge : C’est joli un mouton, non ?
Elsa :
Ge : Il y avait bien une bibliothèque familiale chez toi ?
Elsa : Oui, immense et noire
Ge : N’étais-tu pas tentée par elle ?
Elsa : Si bien sûr
Ge : Y as-tu volé des livres ?
Elsa :
Elsa : Ils n’étaient pas sous clé !
Ge : Alors lesquels t’ont attirée, quels auteurs as-tu voulu découvrir, quel monde voulais-tu explorer ?
Elsa : Je me souviens de Marie Cardinal de Queffelec
Ge : Ah ben voilà
Elsa : Les mots pour le dire… les noces barbares
Ge : Des lectures plaisirs pour le coup ?
Elsa : Des romans durs !
Excuse-moi je ne comprends pas ta question …
Ge : Des romans qui parle de la vie
Elsa :
Elsa : Voilà. Il faut bien apprendre.
Ge : De la littérature qui te fait te poser des questions sur le monde qui t’entoure.
Elsa : Oui, avec de jolis mots autour, comme des rubans sur des paquets cadeaux.
J’adore les mots
Ge : Ado tu n’as pas été attirée par les livres qui font peur ?
Elsa : Le Club des Cinq ça compte ?
Pour être sérieuse, non !
Ge : Oui et non, ça fait pas peur, si ?
Elsa : Non je disais ça comme ça !
Ge : Non je pensais plus à des choses comme des Stephen King que l’on a tous ou presque dévorés.
Elsa : Moi j’y suis venue tard, à King, comme aux polars d’ailleurs
Ge : Tard c’est quand ?
Elsa : Lorsque je me suis mise à la lecture de polars thrillers… Vers 30 ans.
Chez mes parents il n’y en avait pas
Ge : Tu est fille unique, tu avais donc sans doute beaucoup de camarades, vous n’échangiez pas vos bouquins ?
Elsa : Je n’ai pas ce souvenir en tout cas
Ge : Dans la grande bibliothèque familiale il n’y avait que des livres intellos, sérieux, prise de tête…ou bien ?
Elsa :
Elsa : Non, il y avait des bouquins de voyage aussi ! Quand même
Ge :
Elsa : Mais à y réfléchir c’était plutôt sérieux tu as raison
Ge :
Ge : N’allais-tu pas à la bibliothèque ?
Elsa : Non ! Il me fallait acheter mes livres. Et les garder
Ge : Pourquoi ça ?
Elsa : Mais je les aime, près de moi. J’ai un lien très fort avec eux, charnel.
La bibliothèque je l’ai connu avec mes études !
Ge :
Ge : Ah pardon j’avais pas compris cela comme ça.
Elsa : Compliqué parfois par message
Ge : Je pensais que c’était tes parents qui voulaient que tu es tes propres bouquins
Elsa : Non c’était moi
Ge : Explique moi ce lien charnel ?
Elsa : Vraiment ? Tu vas sourire…
Ge : vas-y ?
Elsa : Par exemple si l’un de mes préférés manque, n’est plus à sa place, je suis mal…️
Comme de précieux amis tu vois ?
Ge : C’est physique ?
Elsa : Je crois oui
Ge : Ils ont remplacé la fratrie manquante ?
Elsa :
Elsa : Mais c’est moi la psy ️…
Quelle belle question !
Ge : Oui mais ici en GAV c’est moi qui pose les questions; lol
Elsa : Et elles me font réfléchir !!
Je trouve l’exercice très fort finalement
Ge : Les liens que l’on a avec les livres et la lecture parlent d’abord de nous.
Elsa : C’est vrai, mais à écrire et à lire, je l’avais oublié
Heureusement
Ge : Pardon, je ne voudrais pas être trop indiscrète.
Elsa : Pas de problème Geneviève
Ge : Alors pourquoi ce lien charnel et physique avec tes bouquins ?
Elsa : Je connais quelqu’un qui dirait qu’ils remplacent peut-être une fratrie, et ce quelqu’un n’aurait peut-être pas tout à fait tort…
Ge : Et c’est qui ce quelqu’un ?
Elsa : Toi, non ?
Ge : Je ne sais pas, moi les livres j’en garde mais j’en donne encore plus que j’en garde
Elsa : J’en offre aussi, beaucoup
Ge : Moi j’offre les miens, mes bouquins, ceux que j’ai achetés pour les lire et que si je les ai aimés, je fais circuler.
Tu vois, je partage ma fratrie, hihi
Elsa :
Elsa : Tu as bien raison ! Tu sais j’en prête aussi, et j’en offre
Ge : Finalement le livre et la lecture nous rapprochent ?
Elsa : Qui ? Toi et moi ?
Ge : Toi, moi, les êtres humains.
C’est à toi que je pose la question.
Elsa : C’est ça, c’est juste ça
Ils créent des liens, des rencontres
Ce sont des passeurs formidables !
Ge : Tu parlais de bibliothèque tout à l’heure, que tu fréquentais étudiante. Elles t’ont apporté quoi ?
Elsa : La culture sans compter, la proximité avec celles et ceux qui partageaient les mêmes centres d’intérêts
Ge :
Elsa : La possibilité de travailler ensemble
Ge : Quel est pour toi le rôle d’une bibliothèque ?
Elsa : Celui-ci : offrir la possibilité à TOUS d’avoir accès à la culture
Ge : Un rôle social en fait ?
Elsa : Oui. Tisser du lien reste essentiel
Ge : Je crois aussi, rapprocher les gens aussi.
Elsa :
Elsa : C’est ça, tisser du lien
Ge : C’est peut-être aussi pour cela que l’on se met à écrire, non ?
Elsa : Au départ non, je pense que la démarche initiale est d’abord égoïste !
Ge :
Ge : ok
Elsa : Mais ensuite oui !
Ge : Tu peux préciser ?
Elsa : La démarche devient altruiste lorsque l’on a appris à écrire pour les autres, et plus pour soi.
Ge : Parce qu’on écrit d’abord pour soi ? Pas pour être lu ?
Elsa : Au tout début oui, je pense. C’est le sens des journaux intimes de l’adolescence par exemple
Ge :
Ge : Tu vas parler écriture avec mes acolytes dans les 3 autres auditions. mais avant de te libérer, on me souffle une question dans l’oreillette ….
on « apprend » à écrire ou « on se livre en écrivant » ?
Elsa : On apprend ! J’y crois fort
Ge : Alors il faudra nous expliquer tout cela plus tard !
Elsa : Avec plaisir !
Ge : Une dernière question
Elsa : Je t’en prie
Ge : Où achète-tu tes livres ?
Elsa : En librairie !!!!
Ge : Tu as une ou plusieurs librairie attitrées ?
Elsa : Je vais dans celles où j’ai tissé des liens avec les libraires
Ge :
Ge : Quelles sont-elles ?
Elsa : Ah ben non ! Les autres risquent de m’en vouloir !
Elles se reconnaîtront
Ge : Mince je pensais leur faire de la pub.
Elsa : Mais les autres ??
Ge : Les autres mais tu peux en citer autant que tu en as !
Et même des occasionnelles ! si, si
Bon sinon comment choisi tu tes lectures?
Elsa : Ok. Alors Décitre Grenoble pour Mathieu (le libraire), la Fnac de Grand Place pour Sandrine (libraire), la librairie Jean-Jacques Rousseau Chambéry (pour Isabelle)…
Ge :
Elsa : J’ai fait un effort tu vois !
Ge : oui merci
Elsa : Justement j’écoute les libraires qui me connaissent
Ge :
Ge : Et ?
Elsa : Ou bien les chroniqueurs que j’apprécie
Ou les recommandations de mes amis…
Ou mes coups de cœur
Ge :
Ge : Finalement une auteure est une lectrice comme les autres.
Elsa :
Elsa : Tout pareil !
Ge : Justement tes dernières lectures et derniers coups de cœur
Et on finira là dessus ça sera pas mal pour ce matin !
Elsa : Croire aux fauves de Nastassja Martin
Ge : ho oh
Elsa : J’ai adoré et vais beaucoup l’offrir à Noël
Ge :
Elsa : Tu l’as lu ?
Ge : J’ai peur des ours maintenant !
Elsa :
Ge : J’aime beaucoup cet éditeur
Elsa : Verticales ?
Ge :
Ge : Plus de suggestions de lecture ?
Elsa : Tesson ??
Ge : On reste presque dans le même univers là. Notre rapport à la nature
Elsa :
Elsa : C’est celui sans doute dont j’ai besoin en ce moment !
Ge : Oui quand on disait que nos lectures parlent de nous, on était dans le vrai, hein ?
Elsa : Mais oui, tout à fait !
Ge : Bon Elsa, comment te sens-tu après cette première audition ?
Elsa : Est-ce terminé ?
Ge, non, ça ne fait que commencer !
Elsa : Ramenez-moi les menottes
Ge : Ok je vois ! mdr
Elsa : Merci ! C’était très intéressant, vraiment top
Ge : Super ! Bon ben maintenant on va te laisser te reposer et on te retrouve cet après midi.
Elsa : Entendu. 14h c’est ça ?
Ge : Dany ? 14h ?
Dany : Tout à fait
Elsa : Parfait !
Dany : Bon appétit à vous deux !
Ge : Alors on déjeune et on se retrouve.
11h03 fin de la première audition
Elsa : Merci à vous 2 aussi !
Je pars écrire et vous embrasse !
Dany :
Ge : Moi je me prépare pour mon rdv avec la nutritionniste.
Zola donc, puis… Freud très jeune
non mais quoi , sur quelle planète vit-on ?
j’ai essayé nietzsche, ado, mais j’ai rien compris.
Et arretons de donner la parole aux auteurs de talent.
Félcitations à vous toutes . Belle GAV les filles
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Merci Yannick
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