MotherCloud, Rob Hart

Le livre : MotherCloud de Rob Hart. Traduit de l’américain par Michael Belano. Paru le 5 mars 2020 chez Belfond dans la collection Belfont Noir. 21€90. (413 p.) ; 23 x 14 cm

4e de couv :

MotherCloud

Effrayant hommage à Ray Bradbury, Margaret Atwood ou George Orwell, MotherCloud nous entraîne dans un monde où le Big Business aurait supplanté Big Brother, un monde d’une perversion totale, pas si éloigné du nôtre.

Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n’aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l’e-commerce qui a dévoré la moitié de l’économie mondiale. Pourtant, dans une société n’ayant plus rien à offrir, comment refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ?

La jeune Zinnia non plus n’aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Devenir salariée n’est qu’un premier pas pour infiltrer le système, en percer les secrets. Le détruire.

Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l’humain disparaît au profit de la rentabilité, où l’individu n’est qu’un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu’il est impossible de dévier. À moins d’être prêt à se sacrifier ?

Car derrière sa façade d’entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l’égard de ceux qui oseraient se rebeller.

L’auteur : Rob Hart est nouvelliste et romancier.
Il auteur d’une série policière, « Ash McKenna » (5 romans, 2014-2018), de nouvelles publiées dans de nombreuses revues de littérature à suspense, ainsi que dans les Best American Mystery Stories 2018, et co-auteur d’un roman avec James Patterson, « Scott Free » (2017). Il écrit également la non-fiction.
Rob Hart a travaillé comme éditeur de romans noirs, directeur de communication politique et conseiller municipal à la ville de New York.
Acheté dans plus de vingt pays et bientôt adapté au cinéma par Ron Howard, « MotherCloud » (« The Warehouse », 2019) est son premier roman à paraître en France.
Rob Hart vit avec sa femme et sa fille à Staten Island.
Extrait : 
Eh bien oui, je vais mourir.
La plupart des gens vont jusqu’au bout de leur vie, sans savoir quand ils en atteindront la limite. Simplement, un jour, les lumières s’éteignent. Moi, j’ai une échéance.
Je n’ai pas le temps de rédiger mes Mémoires, même si tout le monde me dit que je devrais écrire un livre sur ma vie. Un blog colle mieux à ce que je veux faire, non ? Je ne dors pas beaucoup ces derniers temps, alors ça m’occupera pendant mes nuits blanches.
De toute façon, dormir, c’est bon pour ceux qui n’ont pas d’ambition.
Au moins, comme ça, je laisserai une trace écrite. Je tiens à vous donner ma version de l’histoire, plutôt que celle de types qui essaieront de se faire de l’argent sur mon dos, ou élaboreront des suppositions fumeuses. Mon travail m’a appris une chose : les suppositions sont rarement pertinentes.
J’espère que ce sera une belle histoire, parce que j’ai l’impression d’avoir eu une belle vie.
Vous êtes sûrement en train de penser : « Monsieur Wells, vous pesez 304,9 milliards de dollars, ce qui fait de vous le plus riche des Américains et la quatrième fortune de la planète, donc évidemment que vous avez eu une belle vie. »
Mes amis, là n’est pas la question.
Ou plutôt, pour être plus précis, les deux choses ne sont pas liées.

 

L’avis de Jean Luc

MotherCloud, Rob Hart

MotherCloud est une très belle découverte. Dès le début l’auteur affiche clairement la couleur avec un incipit de Benjamin Harrison :
« J’ai pitié de l’homme qui souhaite avoir un manteau pour un prix si bas que celui ou celle qui fabriquera le tissu ou confectionnera le vêtement mourra de faim pour le satisfaire »

Ce roman est une dystopie construite avec une alternance de chapitres donnant la parole à trois personnages, une histoire passionnante, crédible et inquiétante.
En fait, il y a quatre personnages dans cette histoire : le géant omniprésent MotherCloud, un jeune chef d’entreprise ruiné, une espionne industrielle et le créateur du concept MotherCloud avec une vision totalitaire du monde.

MotherCloud est une entreprise dont le but est de simplifier la vie de tous les humains y compris ses employés. Une société américaine tentaculaire qui emploie plus de trente millions de salariés.
Rob Hart nous dépeint alors un monde où tous les secteurs de l’économie sont phagocytés par une seule entreprise.
Seule alternative pour trouver du boulot ou plutôt survivre : se faire embaucher chez CloudMother, un monstre économique constitué de villes de travailleurs où chacun vit exclusivement pour son entreprise.
Un monde où seule prévaut le travail au dépens de la liberté, un monde où chacun est tracé grâce à une Cloudwatch connectée …

J’ai été scotché par cette histoire, Rob Hart plante parfaitement son décor et fait évoluer tous ces personnages dans une ville de travailleurs autosuffisante.
Cette histoire m’a fasciné et terrifié tout à la fois et cerise sur le gâteau, la fin est diaboliquement conçue.

Je n’ai pu m’empêcher de faire une analogie avec notre société et le groupe Amazon.
Notre monde est encore éloigné du monde décrit par Rob Hart mais il y a une question sous jacente dans cette histoire :
Comment sauver un monde et une humanité en sur-population ?

Pour terminer, j’ai aussi retenu une phrase dans ce roman :
« N’oublie pas que ta liberté t’appartient jusqu’à ce que tu y renonces »

En conclusion, j’ai adoré ce roman qui pour moi est à l’égal des grands classiques ( le meilleur des mondes, 1984, etc…).
Amateurs de romans dystopiques, vous ne serez pas déçus !

A noter que les droits de ce roman ont été rachetés par Ron Howard qui nous prépare un film sans doute passionnant.

25 réflexions sur “MotherCloud, Rob Hart

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