Apéritif du 7 septembre 2020, premier épisode

Retour sur notre Apéritif littéraire du 7 septembre 2020

par Cat le chat

 

Apéritif Littéraire du Cap-Ferret

Le rendez-vous de ceux qui aiment les livres

Apéritif du 7 septembre 2020

 

Merci à tous !

Cette 7ème rentrée littéraire a été un véritable succès.

De belles présentations de livres,

 

un accueil plus que parfait de l’équipe de L’Escale !

Gentillesse et bonne humeur au rendez-vous.

 

 

Tous les livres avec avis, résumés et début du roman seront mis au fur et à mesure sur notre site www.aperitif-litteraire-cap-ferret.fr

Retrouvez aussi ci-dessous la présentation de ses premiers ouvrages

Bonne journée à tous


 Les premiers livres présentés

Yoga

Le livre présenté par Sylvie, Yoga d’Emmanuel Carrere aux éditions P.O.L.

Son avis :
Emmanuel Carrere souhaitait « écrire un petit livre souriant et subtil sur le yoga » or Yoga est bien plus que cela !

Le texte commence bien par le récit d’une semaine de méditation loin de tout avec d’autres adeptes ; dès le deuxième jour, le réel, avec les attentats de Charlie Hebdo, va venir se rappeler violemment.

Dés lors c’est l’itinéraire d’une chute : hospitalisé quatre mois à Saint Anne, parce qu’il a « envie de mourir », Emmanuel Carrere reprend peu à peu le gout de la vie.
C’est son séjour dans l’ile grecque de Lesbos, auprès de migrants qui marque la son retour à l’envie et au gout de vivre. Il nous livre deux pages sublimes sur la magie de l’amour physique et l’alliance du yin et du yang.

Pour lui, la méditation permet de « susciter en soi une espéce de témoin qui observe le tourbillon de nos pensées sans se laisser emporter par elles ». il nous dit aussi : « Je me sauve de la tristesse par l’ironie »
Yoga, ce « roman de ceux qui se trouvent égarés », quel livre ! Simple, tortueux, fluide… Si important !

Sa note : 4,5/5

Résumé : 
C’est l’histoire d’un livre sur le yoga et la dépression. la méditation et le terrorisme.

L’aspiration à l’unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n’ont pas l’air d’aller ensemble, et pourtant.

C’est l’histoire d’un écrivain qui voit avec satisfaction qu’il a peut-être enfin réussi sa vie, trouvé un équilibre, et qui voudrait bien écrire un livre  » souriant et subtil sur le yoga  » qu’il pratique depuis 25 ans.

Il dirait ceci :  » Ce que j’appelle yoga n’est pas seulement la bienfaisante gymnastique que nous sommes si nombreux à pratiquer, mais un ensemble de disciplines visant l’élargissement et l’unification de la conscience. Le yoga dit que nous sommes autre chose que notre petit moi confus, apeuré, et qu’à cet autre chose nous pouvons accéder. « 

Mais à peine lancé dans cette histoire, le beau tableau craque, les failles ressurgissent, les mensonges et les trahisons réapparaissent, l’abîme s’ouvre.

La vie dérape. La vie intime et amoureuse, et la vie du monde également : terrorisme (attentats de Charlie Hebdo en 2015), crise migratoire… Et si tout n’était qu’illusions ? L’écrivain est hospitalisé à Sainte-Anne, et traité aux ECT : électro-convulso-thérapie, autrefois appelés électrochocs. Il raconte son séjour halluciné, son désir suicidaire, l’impossibilité de se rassembler, de se réunifier.

Son mariage, dont il était si fier, se brise. Il doit aussi rompre avec sa maîtresse avec qui il entretenait une relation érotique extrême et solaire. Il faut partir, tenter de divertir l’horreur. Un reportage infructueux en Irak à la recherche d’un mystérieux  » Coran de sang « , un séjour sur une île grecque parmi de jeunes migrants qui racontent leur périple, le souvenir obsédant de cette maîtresse sensuelle, et tous les fantômes d’une vie fracassée.

C’est finalement le roman du mal terrifiant dont souffre Emmanuel Carrère raconté par Emmanuel Carrère lui-même :  » Ce mal dont je suis atteint à défaut d’en guérir, je peux le décrire « . Dépression, bipolarité. Emmanuel Carrère affronte dans ce roman le jeu dangereux entre fiction et réel. Comment la fiction peut venir au secours des déchirements et des impasses du réel ? Mais au-delà, c’est le roman de l’énigme de toute vie, de tout homme.

Le roman d’une exploration psychique de soi sans concessions, de ses terreurs, de ses mensonges, et des efforts pour devenir meilleur, quelqu’un de bien. Une expérience littéraire limite pour toucher l’âme humaine, interroger notre désir de salut, d’équilibre, et les techniques pour y parvenir. Mais pourquoi le yoga alors ? Parce que  » quand on parle de deux choses en disant qu’elles n’ont rien à voir, il y a de fortes chances pour qu’elles aient tout à voir, au contraire « .

Ce qu’enseigne aussi le yoga. Non seulement Emmanuel Carrère propose un récit personnel de ce qu’est le yoga pour lui mais il en fait un formidable miroir romanesque pour raconter l’horreur de soi autant que la patience avec laquelle nous voulons aimer les autres, nous sauver, réussir notre vie. Un livre aimant, drôle et terrifiant, infiniment sincère sur la difficulté bouleversante d’être soi. Jamais Emmanuel Carrère n’était allé aussi loin sur cette voie.

Le début du livre

 

La vie en rose

Le livre présenté par Nathalie, La Vie en rose de Marin Ledun aux éditions Gallimard Série noire

Résumé :
Ses parents partis parcourir la Polynésie, Rose – qui s’est installée avec le lieutenant Personne – se retrouve seule pour s’occuper de ses frères et sœurs.

Coup sur coup, elle est confrontée au cambriolage de Popul’Hair – le salon de coiffure où elle fait la lecture -, à la découverte inopinée de sa grossesse et au meurtre de l’ex-petit ami de sa sœur.

Bientôt, c’est le meilleur ami de Camille que Rose découvre poignardé. Entre deux nausées, deux crises existentielles et en marge de l’enquête parallèle qu’elle mène, Rose doit encore s’occuper du suivi scolaire de sa sœur, des peines de cœur de son frère aîné, des plaintes du directeur de l’hôpital où travaille Antoine qui organise des strip-pokers au service gériatrie, de lire Sacher-Masoch aux clientes de Vanessa…

Pendant ce temps, l’assassin continue de s’en prendre aux jeunes gens du lycée où Camille est scolarisée.

Un matin, alors qu’elle est censée préparer chez une amie une marche de soutien à la dernière victime, Camille disparaît.

Son avis :
Un polar qui met en scène une famille frappadingue, mais tellement attachante ! Une petite fantaisie réjouissante et divertissante, mais non exempte de profondeur car la critique sociale est toujours sous-jacente.

Sa note :  3,5/5

Début du roman 

Présentation des 2 livres de la série par Marin Ledun

 

Quand reviennent les âmes errantes

Le livre présenté par Elisabeth « Quand reviennent les âmes errantes » de François Cheng

Résumé :
Dans une forme éminemment originale, François Cheng signe là un drame épique où le destin humain, avec toute la complexité des désirs qui l’habitent, se dévoile comme dans les tragédies antiques.

Quand reviennent les âmes errantes, un singulier échange se noue, et toute la vie vécue, extrêmes douleurs et extrêmes joies mêlées, se trouve éclairée d’une lumière autre, revécue dans une résonnance infinie. Plus rien ne subsiste à part le désir Pur désir inaccompli Mûr désir inassouvi…

« Ce livre est un joyau, une pierre précieuse et étrange posée sur nos chemins d’humanité » (Bruno Frappat, La Croix).

Sa chronique :
Ce drame a lieu 3 siècles avant notre ère en Chine, a l’époque où elle était divisée en 7 royaumes et où fut construite la Grande Muraille.

C’est une forme originale et très différente de ses précédents ouvrages que Cheng nous livre; comme un chant continu, nous découvrons cette tragédie en cinq actes courts à travers le monologue de trois personnages et choeur : Chun-niang, Gao-Jian-li et Jing Ko.
* Chun-Niang, petite fille vendue à des aubergistes « pas trop méchants », exploitée, abusée et finalement choisie en raison de sa beauté discrète pour devenir la concubine du vieux roi du royaume Yan.
* Gao-Jian-li, jeune musicien qui excelle dans l’art du Zhou
* Jing Ko le guerrier.

Ces trois personnages se retrouvent dans l’univers clos d’une auberge et nouent une amitié/amour indéfectible.

Séparés, Ils se retrouvent à l’acte 2 à la cour du royaume de Yan pour leurs qualités respectives et chacun à leur manière est soutien du prince Dan (Royaume Yan) dans l’affrontement à celui surnommé le « tigre », le prince Zheng du royaume des qins, redoutable conquérant.

S’affirme et s’exprime alors jusqu’à la fin de l’ouvrage toute une gamme de sentiments : amour, amitié, sens de l’honneur, empathie, peur, solitude, souffrance.

L’intérêt de l’ouvrage est bien sûr lié au style poétique et délicat auquel nous a accoutumés Francois Cheng mais également à l’expression de la transcendance des liens les plus purs entre ces trois personnages qui permettront leur union au delà de la mort.

Le point commun avec ses essais sur la beauté, la mort, l’âme est la quête de la lumière exprimée via le musicien :
« … par le chant, par ce seul moyen dont nous disposons, nous pouvons les toucher (les dieux), de sortent qu’ils acceptent de transmuer nos corps en âmes et de réunir les âmes errantes, celles qui demeurent fidèles à la vie. »

C’est ce chant ininterrompu à trois voix que nous livre ce bel ouvrage qui, en évoquant la rencontre de ces âmes pures pour l’éternité, nous donne un sentiment d’élévation.

D’un cheval à l’autre

Le livre présenté par Michel, D’un cheval à l’autre de Bartabas aux éditions Gallimard coll blanche.

Résumé :
« C’est ce soir-là, après avoir copieusement arrosé l’arrivée du nouveau venu, que nous avons décidé dans l’euphorie et à l’unanimité de le baptiser Zingaro. Il endosserait le nom de notre Théâtre équestre et musical, premier nommé il donnerait à la troupe sa descendance.

Plus tard, tandis que la fête se répandait joyeusement dans la nuit et que s’épanchaient les coeurs imbibés, je me suis surpris, comme souvent, étrangement silencieux, distant, à ne plus trouver ma place.

J’éprouve dans ces moments le besoin de me retirer ; de m’évaporer sans au revoir ni salut. Je suis allé le rejoindre dans son box, je n’ai pas allumé, je me suis glissé dans son antre comme on se glisse sous les draps de l’amante endormie. Il était couché sur le flanc gauche, je me suis assis près de lui, il a tourné la tête vers moi sans se relever, un peu étonné de me voir là, comme sorti d’un songe.

Cette nuit-là, nous avons fait un pacte, un pacte pour la vie : j’allais contaminer son animalité et il allait me permettre d’exister parmi les hommes. Aux humains de mon espèce, nous allions nous révéler. Pour la vie. »

L’un fut sauvé in extremis de l’abattoir, un autre légué par un torero en déroute, un autre encore, racheté pour une poignée de pesetas à un maquignon véreux : tous, il les a accueillis dans sa tribu, pour se faire leur disciple autant que leur maître. A certains, il a offert un rôle de choix dans ses spectacles sans jamais les monter ; avec plusieurs, il a accompli des prouesses qu’aucun écuyer n’avait réussies avant lui.

Ils s’appellent Zingaro, Quixote, Dolaci, Felix, Horizonte, Le Caravage…

Pour la première fois, Bartabas raconte les chevaux qui ont marqué sa vie. Dans ce livre poétique et charnel, qui offre en creux le portrait d’un artiste total, il nous entraîne dans les coulisses de son théâtre, et offre à ses compagnons de route leur plus beau tour de piste.

Sa note : 4/5

La Vie en Ose

Le livre présenté par Sandrine , La Vie en Ose de Lisa Azuelos Aux éditions Belfond.

Résumé :
Alice, 53 ans, fraîchement divorcée, vient de voir sa fille, la petite dernière, quitter la maison.

Elle décide d’entamer un nouveau chapitre de sa vie. Elle doit se faire engager comme styliste d’intérieur, son rêve depuis toujours.

Mais rien ne se déroule comme prévu, et elle se retrouve vendeuse dans une boutique de déco.

Après un week-end de déprime passé à binger sur son canapé, le cheveu gras, elle décide qu’elle alignera sa nouvelle vie sur le mantra de Walter White, le héros de Breaking Bad : « L’ennemi, c’est la peur. » À partir de maintenant, elle sera celle qu’elle n’a jamais osé être : elle-même.

Avec tout l’humour et toute la modernité de son univers, Lisa Azuelos s’empare joliment d’un fait de société… Et si le « nid vide » était le meilleur endroit pour prendre son envol ?

Sa note : 4/5

 

Une Étoile en enfer

Le livre présenté par Philippe, Une Étoile en enfer de Guy Rechenmann aux éditions Cairn mars 2020 collection Du noir au Sud

Résumé :
Fait rarissime, une montagne s’écroule en 1248. Dès lors les crimes commis sur le versant du mont Apremont, dans la vallée de la Chartreuse, ne seront jamais élucidés.

C’est sans compter sur la pugnacité d’Anselme Viloc, le flic de papier, qui, confronté à la fois au mystère du naufrage d’un chalutier d’Arcachon et à la disparition d’une jeune fille du pays partie en apprentissage à Paris chez un cuisinier en devenir, va, non sans mal, arriver à remonter le temps.

Anselme Viloc, le savoyard adopté par le Bassin et ses humeurs, est devenu une référence dans le domaine des « crimes à haute probabilité de non-résolution », c’est son patron le commissaire Plaziat qui l’affirme et il va, encore une fois, nous en faire une brillante démonstration

Son avis :
Une enquête sur des meurtres en série, dans le présent permet de solutionner un cold case de près de 800 ans.

Guy Rechenmann remet en scène Anselme Viloc, son enquêteur fétiche et ses méthodes d’investigation originales, avec en toile de fond des événements survenus au moyen âge.

Belle recherche historique, la quête de vérité sur des meurtres sordides nous entraîne irrémédiablement vers l’épilogue qu’à la fois on devine et on redoute. Le titre du roman est parfaitement choisi !

Le roman est ponctué de délicieuses petites phrases à découvrir et à déguster comme des gourmandises.

Sa note : 4/5

Les roses fauves

Le livre présenté par Catherine R, Les roses fauves de Carole Martinez à l’apéritif du 7 septembre 2020

Date de parution : 20/08/2020
Editeur : Gallimard

Résumé :
Lola vit en Bretagne au-dessus du bureau de poste où elle travaille.

Elle est jolie, sage et boiteuse. Elle ne désire rien et se dit comblée par son jardin.

Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de son potager et, dans sa chambre, face au grand lit où elle s’interdit de rêver, trône une armoire de noces pleine des coeurs de ses ancêtres.

Dans la région d’Espagne où sont nées ses aïeules, quand une femme sent la mort venir, elle brode un coussin en forme de coeur qu’elle bourre de bouts de papier sur lesquels sont écrits ses secrets…

À sa mort, sa fille ainée en hérite avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. Des coeurs de femmes battent dans la vieille armoire de Lola. Ils racontent une histoire qui a commencé en Andalousie, il y a plus d’un siècle. Lola se demande si elle est faite de cette histoire familiale qu’elle ignore, si le sang des fables coule de génération en génération, s’il l’irrigue de terreurs et de peines qui ne lui appartiennent pas, mais agitent ses profondeurs. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés ?

Il faudrait ouvrir ces cœurs pour le savoir… Un jour, l’un des cœurs éclate, libérant les secrets de son aïeule Inès Dolorès, ainsi qu’un plus petit coeur rempli de graines, d’où naîtront des roses au parfum envoûtant qui envahiront le jardin.

Saura-t-elle se laisser porter par son désir, s’affranchir de la voix de son père qui lui a prédit un destin de solitude ?

Carole Martinez, formidable conteuse, habite ses récits comme personne. Elle libère ses personnages, morts et vivants, et nous embarque à leur suite dans un monde épineux et baroque où le merveilleux côtoie le réel et où poussent des roses fauves.

Son avis :
Un voyage bien particulier que nous propose Carole Martinez avec ses roses fauves où L’adjectif n’est pas là par hasard… mi fable mi réalité mais la réalité ne se cache-t-elle pas dans les fables ?

Nous y retrouvons la belle tradition des cœurs cousus recevant tous les secrets des aïeules… même si le chemin est sinueux on se laisse embarquer avec plaisir car l’écriture est toujours belle et la poésie au rendez-vous!

Sa note : 4,5/5

 Je reviendrai bientôt vous parler des autres livres présentés lors de notre

Apéritif du 7 septembre

Belle soirée à vous

8 réflexions sur “Apéritif du 7 septembre 2020, premier épisode

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