Papote d’Auteur : Dany était avec Niko Tackian

Papote d’Auteur : Dany était avec Niko Tackian

A l’occasion de la sortie de son dernier polar « Solitudes« , Mamie Danièle est allée chercher quelques réponses auprès de Nico Tackian

Voici donc les petits indiscrétions de Dany pour Collectif Polar

Dany : Bonjour Niko, contente de te retrouver et merci de répondre à mes questions …

Alors que Celle qui pleurait sous l’eau entame sa deuxième vie, en poche, tu sors en ce début d’année un nouveau roman Solitudes, un one shot : tu as ressenti le besoin de mettre Tomar au repos ?

Niko Tackian : Oui. Après trois romans dans sa tête, j’avais envie de passer à autre chose, de prendre un bol de liberté neuronal, de m’échapper loin du bitume parisien et des procédures policières. 

Dany : Le froid est souvent présent dans l’univers de tes romans. Tu es rarement au chaud, sauf de mémoire pour La nuit n’est jamais complète ou en 2020 pour Celle qui pleurait sous l’eau. Pourquoi le froid ?

Niko : Le froid car c’est ce que je crains le plus ! Je suis beaucoup moins sensible à la chaleur, sans doute mes origines orientales. Du coup, pour me mettre en situation, j’aime sentir les doigts glacés de l’hiver me transpercer l’âme. Et puis « le froid » a une sémantique littéraire que j’adore. Ne dit-on pas que la mort est froide ? 

Dany : On a pu suivre sur les réseaux sociaux l’expédition de repérages dans le Vercors : quand tu as commencé ce repérage, tu connaissais déjà l’histoire de Elie ?

Niko : Non… juste une petite partie de l’histoire. Celle qu’il avait bien voulu me révéler pendant mon travail de documentation et construction narrative… les clés de son histoire sont arrivées plus tard.

Dany : On retrouve tes thèmes de prédilection : la mémoire, la mort imminente mais aussi un autre sens : la vue. Peux-tu nous dire pourquoi ?
Jacques me semble jouer un rôle bien particulier en transmettant ses émotions par la lumière plutôt que par l’image. C’est plutôt rare pour un auteur comme toi qui passe beaucoup par l’évocation, la sollicitation « visuelle », qui a recours à l’image pour créer l’ambiance. D’où t’est venu ce personnage ?

Niko : Absolument. Jacques apporte beaucoup de force et de poésie au récit. Je m’étais fixé, dès le début de l’écriture, le challenge de livrer plusieurs chapitres uniquement « par les yeux » d’un aveugle. Car la vue est inutile lorsqu’on est aussi sensible à la nature et aux êtres que Jacques. On voit différemment, d’une manière plus « pure ». Ce personnage est inspiré de Jacques Lusseyran, un fantastique auteur aveugle qui a traversé la guerre en percevant bien plus que nous autres « voyants ». 

Niko : L’idée était pour moi de placer le roman dans un monde « sauvage ». Or, en France, il existe peu d’endroit aussi sauvage que les hauts-plateaux du Vercors. Là-haut, il n’y a pas d’eau donc pas de moyen de s’y installer. On ne peut que « traverser » ce monde. Et c’est ce qui le préserve. On y est rapidement face à nous-même, sans échappatoire.
Quant au loup …Le loup est comme une allégorie de la nature qui peut prendre ou donner. Il aide Jacques car il est un peu le personnage « lien » avec le monde naturel. Tout comme Reda.

Dany : Elie et Joshua … sont-ils cousins ?

Niko : Non. Ils ont un problème commun : la perte d’une partie de leur mémoire, mais sans rien dévoiler de l’intrigue, ils sont tout sauf cousins…

Dany : Y a-t-il une filiation entre Red Yellow Bear de Richard Hugo et Chef Reda ?

NDLR : le roman de Richard Hugo La mort et la belle vie a inspiré la série Alex Hugo – voir https://collectifpolar.com/?s=la+mort+et+la+belle+vie

Niko : Pas bête ! Oui, d’une certaine manière j’avais envie de retrouver ce type de personnage. Certains lecteurs commencent d’ailleurs un peu à le comparer à Angelo dans la série Alex Hugo. Parce qu’il est rassurant, bonhomme et volontaire… mais il est aussi lié à la thématique du roman. Lui aussi porte sa part de solitude…

Dany : Tu as rédigé ce thriller pendant la période de confinement, est-ce que son histoire aurait été la même si 2020 avait été une année normale ?

Niko : Sans doute pas. Avec ce roman, j’ai réussi à produire et à consommer l’oxygène qui me manquait dans mon petit appartement de la région parisienne. J’y ai donc mis beaucoup de cœur et de temps, plus que sur les autres romans. Ça devenait en quelque sorte une question de survie. L’écriture est parfois un refuge et ce roman m’a procuré beaucoup de chaleur dans un monde glacial.

Dany : Quel est le message que tu souhaitais passer en entamant l’élaboration de ce nouveau roman ?

Niko : Je voulais montrer à quel point la nature peut transformer les hommes. Elle est à la fois implacable et d’une générosité sans limite. Pour peu qu’on l’aime et qu’on la respecte, elle vous ouvrira l’âme et donnera un sens à votre vie. Mais si on la détruit, si on la pervertit, elle vous effacera aussi simplement qu’un flocon de neige au soleil. La pandémie actuelle en est la preuve…

Dany : L’an dernier à la même époque tu évoquais tes projets TV et cinéma … où en es-tu ?
Combien aurons-nous d’épisodes d’Alex Hugo en 2021 ? Quand ?

Niko : Alex Hugo marche très fort, en 2020 c’est encore une fois la meilleure audience de France 2. La série continue donc et les épisodes 2021 sont déjà tournés (4), et seront diffusés en septembre avec « peut-être » un inédit au printemps. J’ai également écrit l’adaptation de La nuit n’est jamais complète en film actuellement en cours de financement. Et puis quelques surprises, comme un bon vieux slasher qui sera tourné en février, ainsi qu’un projet « top secret » de co-écriture avec le copain Franck Thilliez…

NDLR : slasher source Wikipédia « Le slasher (de l’anglais slasher movie) est un sous-genre cinématographique du film d’horreur. Il est aussi appelé parfois slasher-movie. Un slasher met systématiquement en scène les meurtres d’un tueur psychopathe, parfois défiguré ou masqué, qui élimine méthodiquement les membres d’un groupe de jeunes ou d’autres personnes, souvent à l’arme blanche. »

Dany : 2022 c’est une année Tomar ! Tu fais quoi d’ici-là ?

 

Dany : Donne-moi 3 bonnes raisons de lire Solitudes ?

Dany : En conclusion y a-t-il une question que je ne t’ai pas posée et à laquelle tu aurais aimé répondre ?

Niko : Tu ne m’as pas demandé quel était mon vœu du nouvel an :

Que vous fonciez chez votre libraire dès aujourd’hui pour vous procurer Solitudes car on ne sait pas de quoi demain sera fait !

Dany : Enfin : un coup de gueule et/ou un coup de cœur ?

Niko : Fuck le Covid !

Dany : Des remerciements particuliers ?

Niko : A ma petite chatte Capucine qui est morte cet été mais qui m’avait accompagnée pendant l’écriture de tous mes romans.

Dany : Merci Niko pour le temps passé à répondre à mes questions …

19 réflexions sur “Papote d’Auteur : Dany était avec Niko Tackian

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