Le livre : Les yeux fumés Nathalie Sauvagnac. Paru le 4 septembre 2019 aux Ed. du Masque. 19€. (205 p.) ; 21 x 14 cm. Réédité chez Le Livre de Poche policier n° 35890 le 26 août 2020. 7€40. (214 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv :
Au centre, il y a Philippe. Philippe qui vit dans une cité et passe ses journées à traîner, fumer et piquer des bières au supermarché. Philippe, entouré d’une mère qui le déteste ouvertement, d’un père effacé et d’un frère aussi beau que bête.
À côté, il y a Bruno, son pote baroudeur et destroy. Bruno qui raconte qu’il a fait le tour du monde et connu les plus belles femmes.
Autour, il y a les grues et les murs qui tiennent avec les dealers, les gamins qui crient trop fort aux pieds des barres d’immeubles, les canards du parc qui s’étouffent avec des bouts de plastique.
Les petites violences du quotidien n’atteignent pas Philippe, tant qu’il y a de la bière et les histoires de Bruno pour inventer un autre horizon que celui des tours de béton. Jusqu’à ce qu’un drame vienne pulvériser son équilibre de papier et déclenche la bombe à retardement…
Avec Les Yeux fumés, Nathalie Sauvagnac signe un roman noir urbain puissant, qui donne voix aux oubliés de la France périphérique et raconte l’errance jusqu’à la perdition.
L’auteur : Nathalie Sauvagnac écrit depuis… depuis qu’elle sait écrire. Des romans, des nouvelles mais aussi des pièces de théâtre qui ont été jouées de nombreuses fois. Nathalie est professeur de théâtre, blogueuse, metteur en scène, comédienne et directrice d’une compagnie.
Extrait :
On a passé l’après-midi à traîner du côté du Casino, au cas où la fille aurait oublié quelque chose. On a piqué des plaques de chocolat qu’on a mâchonnées en échafaudant des plans improbables sur la prochaine soirée de Bruno.
La nuit tombait quand on s’est couchés sur le capot d’une voiture, au pied d’une tour, les yeux dans les nuages violets. La codéine commençait à nous faire du chaud à l’intérieur du ventre. Bruno m’a demandé :
— Tu sais ce qu’il y a, ici, qui tue à petit feu ?
— Non.
— C’est le vertical. Tout est vertical quand tu regardes autour de toi. Y a plus d’horizontal. Ils ont bouffé l’horizon, ici. C’est ça qui tue sans qu’on s’en rende compte. T’as déjà été à la mer, Baboo ?
— Non.
— Alors tu peux pas comprendre. Je te raconte. À la mer, t’as rien qui casse le regard. Tu vois loin et large. T’as juste le soleil, quand il se lève ou qu’il se couche, qui te tranche la ligne en deux. Mais c’est pas grave, c’est rond. Ici, tu sais pas ce que c’est que l’horizon, y’a toujours quelque chose de plus grand que toi qui te bouche la vue. À la mer, t’as les yeux qui se reposent.
— Ah ouais ?
— T’as déjà vu du rien, Baboo ?
— Du rien ?
— Oui… du rien. T’as pas remarqué, mais on voit toujours quelque chose. Regarde, moi en ce moment, je vois… des nuages, des bleus et des gris, et dans le coin là, je vois le haut de la tour des Fauvettes et un peu la fumée 25du McDo et aussi l’ombre de mon nez. Tu saisis ? On ne voit jamais du rien…
Je ne connais pas du tout !!! Merci
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Ben voilà maintenant tu connais un peu ;-P
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Tout à fait !! Merci !
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mais de rien ! le plaisir est pour moi !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Oh merci Françoise 🙂
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