La GAV : Ludovic Miserole sous le feu des flingueuses, troisième audition. 3/4

La GAV : Ludovic Miserole sous le feu des flingueuses, troisième audition. 3/4

 

 

 

Suite de la Garde à vue de Monsieur

Ludovic Miserole

3e interrogatoire par Fanny Haquette

La GAV, Garde à vue d’un auteur par Collectif polar c’est : 4 interviews d’un même auteur par 4 flingueuses différentes.

La GAV c’est des interviews en direct, du vrai live, en conditions réelles.

Durant 2 jours nous kidnappons en quelques sorte un auteur de polar.

Nous lui demandons de nous consacrer au minimum 4h de son temps sur les deux jours que dure la Garde à Vue.

Et durant ce temps nous lui posons une série de questions en batterie auxquelles il ou elle doit répondre instantanément. Nous ne lui laissons pas le temps de réfléchir à ses réponses. C’est un échange en live. Comme sur un plateau, sur un salon. C’est pas préparé,  ce que l’on recherche c’est la spontanéité. Et croyez moi au réveil ou en fin de journée, nos auteurs sont comme nous, soit pas bien réveillés soit crevés de leur journée. Et là nous les cueillons !

Nous recueillons leurs confidences.

Et c’est celles-ci que nous vous proposons en direct live. ( enfin presque juste en léger différé).

Nous allons vous proposer la retranscription de ces 4 interrogatoires sur 2 jours, 1 en matinée et un le soir entre hier matin et cet après-midi

Allez, place à la GAV de Ludovic Miserole


Fanny : Hello

Ludovic : Hello Fanny

Fanny : le prévenu est-il réveillé ?

Ludovic : Oui. La tête dans le … mais ça va ! Le matelas n’est pas très confortable

Fanny : Quelle souplesse ! Ce n’est pas non plus un 5 étoiles ! Bon, commençons cet avant-dernier interrogatoire afin de voir si nous pouvons peut-être envisager une libération ce soir !

Geneviève : Hello les flingueuses, bonjour Mister Ludovic. Reprise des auditions ce matin donc…après une nuit agitée sans doute !

Ludovic : Oui, mais au moins, ici, je suis au frais 

Fanny : Hello Cheffe !

Geneviève : C’est le cas de le dire, on a mis notre prévenu au frais. Je vous surveille tous les deux derrière la vitre teintée.

Fanny : Revenons donc à ta complice, Rosalie. Si tu pouvais la rencontrer, que souhaiterais-tu lui dire ? Quel message lui délivrerais-tu ?

Ludovic : J’aimerais lui dire que sa vie ne fut pas vaine. Que la compassion dont elle a fait preuve envers les prisonniers et les condamnés à mort fut pour beaucoup d’entre eux une lueur d’humanité dans ces couloirs obscurs. J’aimerais lui dire que pour moi, sa vie ne se résume pas à ces 76 jours passés aux côtés de Marie-Antoinette. Et lui demander surtout si j’ai été à la hauteur de son incroyable destin. Elle était une femme très discrète. J’espère ne pas l’avoir gênée en partageant son histoire.
J’aimerais lui poser des tonnes de questions. Sur elle, sur sa fille et l’identité du père de celle-ci. C’est une femme qui manqua cruellement de tendresse et de compassion alors qu’elle en a offert à beaucoup. Voir à quoi elle ressemblait

Fanny : Tu aurais aimé pouvoir passer du temps auprès d’elle donc, quelques jours.

Ludovic : Oh oui !!!

Fanny : Tu n’as pas retrouvé de portrait ?

Ludovic : Non. Je sais qu’il en existât au moins un. La fille du peintre Boze, qui rendait visite à son père en prison, a peint son portrait en 1793. Rosalie le montra à une historienne venue l’interroger en 1836. Je ne sais ce qu’est devenu son portrait à sa mort.

Fanny : Une enquête pour toi peut-être un jour ?

Ludovic : Tout comme il doit exister des photographies de sa fille, mais je ne suis pas encore parvenu à mettre la main dessus. Un jour peut-être. Je ne désespère pas

Fanny : Oui si on te libère bien sûr…

Ludovic : Je suis parvenu quand même à trouver un document qui porte sa signature. Elle qui ne savait ni lire ni écrire s’est efforcée à signer un document officiel. Emouvant.

Fanny : Tu l’as trouvé où ?

Ludovic : Aux archives nationales. Un moment d’une incroyable intensité

Fanny : La découverte d’un trésor pour toi donc

Ludovic : Qui vaut tout l’or du monde. Quand je disais hier que parfois je me sentais guidé !

Fanny : On ressent que tu adores cette partie de ton travail, les recherches

Ludovic : J’adore ça oui. Chercher, trouver des documents inédits. Remonter le fil du temps. On m’a surnommé le Columbo des archives.

Fanny : J’allais dire l’Indiana Jones des archives.

Ludovic : Je prends aussi  J’adore ces films

Fanny : C’est donc indispensable que tu puisses mettre un jour un visage sur Rosalie.

Ludovic : Pas tant que ça. Pour moi, c’est surtout sa vie et ses actions qui comptent, mais ce serait incroyable si je trouvais ce portrait.

Fanny : As-tu pensé à faire ton arbre généalogique ? Et si vous aviez un ancêtre commun ?

Ludovic : J’adore l’idée. A vrai dire, je n’ai pas eu le temps de faire mon arbre. C’est incroyable vu le temps que je passe sur celui de mes héros. Mais je ne pense pas que nous ayons des ancêtres communs elle et moi. Elle était picarde, moi du Nord de la France. Les familles étaient plutôt sédentaires à l’époque.

Par contre, j’ai rencontré une dame qui pense être de la même famille. Deux dames même. Elles ont pris contact avec moi

Fanny : Racontes nous !

Ludovic : La première est venue me voir au salon du livre d’Aumale. Elle m’a dit que sa mère portait le même nom que Rosalie. Elle était picarde elle aussi. J’ai cherché, mais c’est une branche éloignée.

Fanny : Et la deuxième ?

Ludovic : La deuxième m’a donné rendez-vous dans un restaurant à Paris. Elle m’a donné la copie du fruit de ses recherches. J’ai creusé un peu plus, là aussi, une branche éloignée, plus éloignée encore que la première. Maïs oui, elles ont des ancêtres communs

C’est ça qui est dingue avec les livres.

Fanny : C’est un aspect vraiment intéressant de ton travail

Ludovic : Ils nous font vivre des choses incroyables à nous, auteurs. Des choses que l’on n’imaginait même pas

Fanny : Oui car même si elle appartient au passé, tu as tissé un lien avec le présent.

Ludovic : Je me suis aperçu que le destin de Rosalie a touché des tas de lecteurs. Je ne m’y attendais pas. C’est probablement le livre dont on me parle le plus. Peut-être aussi parce que les lecteurs ont ressenti l’amour que j’avais pour cette femme

Fanny : Comme quoi, cet historien avait tout faux.

Ludovic : Oh que oui !!!

Fanny : Tu m’as donné envie de le lire en tout cas !!

Ludovic : Il faudra attendre octobre. Merci beaucoup

Fanny : Même si à la base ce n’est pas ma came.

Ludovic : Tu sais, le plus beau compliment que l’on m’ait fait un jour sur un salon, fut quand un lecteur est venu me trouver, m’a dit que sa femme avait acheté Rosalie et que, par curiosité il l’avait lu. Il m’a dit que, grâce à ce bouquin, il avait appris à aimer l’histoire. Depuis, il lit tout ce que je sors.

Fanny : En effet, c’est un très beau compliment !

Ludovic : C’est probablement l’un des plus beaux moments de salon

Fanny : De quoi te conforter dans ton écriture et tes projets

Ludovic : Absolument ! Car je doute toujours. Je me remets toujours en question, ne prends jamais rien pour acquis

Fanny : Par rapport à ton travail ? d’auteur je veux dire ?

Ludovic : Oui, mais pas seulement. Ça me bouffe peut-être un peu trop la vie ! Je suis quelqu’un qui n’est pas sûr de lui. Pas du tout.
Quand j’ai écrit La Belle de Caux, je ne voulais même pas le publier. C’est l’un de mes éditeurs qui m’a supplié presque de le lui envoyer

Fanny : Justement comment fonctionnes-tu lorsque tu écris ? As-tu un rituel ? un lieu en particulier ?

Ludovic : Non, pas de rituel. Ça se passe presque toujours assis à mon bureau. Avec de la musique … Parfois oui, parfois non, ça dépend. En tout cas, si musique il y a, ce n’est jamais en français, car les mots que j’entends viennent perturber mon écriture

Fanny : Quelles styles de musique ?

Ludovic : de tout : rock, pop, classique. Je suis assez éclectique : du blues, jazz. Vraiment de tout, ça dépend de mon humeur

Fanny : Des noms en particulier ?

Ludovic : George Michael, Aretha Franklin, Imagine dragons, ACDC, Madonna, Marvin Gaye, Sinatra. Vraiment de tout. La BOF de Game of Thrones ou de The Crown.

Fanny : Oui en effet.

Ludovic : En ce moment, j’écoute du Moby en vous répondant. 

Fanny : J’adore Moby !
Pendant l’écriture, as-tu besoin de l’avis de tes proches ?

Ludovic : Oui, comme je doute, il me faut au moins un avis. Comme la personne qui partage ma vie lit très peu, elle me dit déjà si elle accroche ou non. Puis, ensuite, chapitre par chapitre, elle fait la chasse aux répétitions. Si j’arrive à susciter de l’intérêt chez elle qui n’aime pas trop lire et aime encore moins l’histoire, je sais que je suis sur la bonne voie.
On se connaît suffisamment pour ne pas prendre de pincettes.

Fanny : C’est chouette comme collaboration.

Ludovic : Et puis, j’ai noué une véritable amitié avec la correctrice de ma maison d’éditions. Son avis compte beaucoup aussi

Fanny : Donc elles te rassurent…

Ludovic : Ou pas… Parfois je reprends ce que j’avais écrit après avoir entendu leur avis. Mais oui, elles me rassurent sur le chemin à prendre

Fanny : C’est certain, donc tu avoues avoir pas mal de complices !! On note !!!!

Ludovic : Mince ! J’aurais dû me taire.

Fanny : Trop tard !!!

Fanny : Revenons à La Belle de Caux, pourquoi n’envisageais-tu pas une publication ?

Ludovic : J’ai commencé à écrire ce livre peu avant le confinement. Je venais de vivre un coup dur avec ma précédente maison d’édition. Cette bataille m’avait profondément affecté. Je n’avais plus envie d’écrire pour ne plus jamais avoir à revivre tout ça. Je ne savais même pas, si je pourrais réécrire un jour.
Je me suis dit que j’allais essayer avec cette histoire. Puis le confinement est arrivé. Je ne pouvais pas me rendre aux archives, mais j’avais déjà recueilli des témoignages et avais un peu de documentation.
Alors, je me suis mis au boulot. Je l’ai écrit en 6 mois

Fanny : Ah oui quand même !

Ludovic : Mais ce bouquin était très différent de ce que j’avais fait jusqu’à présent. Le doute était puissance 1000. Et je ne savais pas si la plume était intacte ou non. Le manuscrit a dormi dans mon ordinateur. Puis Salvatore de chez IFS m’a demandé après avoir édité le dernier tome de ma trilogie sur Sade si j’avais autre chose.

Fanny : Nous allons donc procéder à sa saisie pour y vérifier tout cela !

Ludovic : Je lui ai dit que oui, mais que ça ne rentrait pas dans leur ligne éditoriale. Il m’a demandé de le lui envoyer quand même et voilà !
Ce livre est un OLNI … un objet littéraire non identifié

Fanny : Donc une belle aventure de plus !

Ludovic : Oui ! et une belle aventure si j’en crois tout ce qui se passe autour de cette Belle de Caux. On verra

Fanny : Et que se passe-t-il ?

Ludovic : Mais il semble qu’elle me réserve de belles surprises. Les retours sont incroyables. Mes éditeurs m’ont annoncé la proposer pour un prix prestigieux, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment et puis, il faut voir si la Belle sera retenue

Fanny : Mais c’est super ça ! Je te le souhaite en tout cas !

Ludovic : Merci beaucoup. 

Fanny : Et donc côté retour des lecteurs ?

Ludovic : Certains m’ont dit avoir pris une véritable claque, d’autres avoir terminé le livre en pleurs. Et les compliments sur ma plume me font chaud au cœur. Je crois que, de tous, c’est celui pour lequel on parle ainsi de ma plume. Comme quoi, écrire sans pression peut être salvateur, même si on doute.

Fanny : Pour toi en tout cas oui.

Ludovic : Non, mais je me suis rendu compte que je pouvais écrire rapidement si je suis dégagé des contraintes professionnelles.

Fanny : Ne vas quand même pas provoquer un autre confinement !

Ludovic : Non. La plupart sont des lecteurs qui me découvrent avec La Belle de Caux. Peut-être qu’ils étaient un peu tièdes pour lire mes autres livres plus « historiques ». En tout cas, ils ont envie de lire d’autres de mes livres du coup.
Oui, cette Belle de Caux est née dans un contexte particulier et me fait vivre des choses particulières

Fanny : Ce sont de belles histoires en tout cas.

Ludovic : Oui. La vie d’auteur est pleine de surprises

Fanny : Tu nous dis donc que La Belle de Caux est différent par rapport aux autres livres. As-tu envie ou envisages-tu un jour quelque chose d’encore plus différent ?

Ludovic : Oui. Cela plusieurs années que des amis auteurs me demandent d’écrire un polar, pur et dur. J’ai des envies aussi de ce côté-là. J’ai des idées, dont une qui est presque aboutie. Je pense l’écrire en parallèle d’un autre bouquin. Peut-être dans un ou deux ans.
Et puis, j’ai un projet purement historique cette fois. Quelque chose comme un essai.
J’accumule des documents en ce sens depuis 20 ans. Je pense m’y atteler en 2023, mais ce sera un travail de longue haleine

Fanny : 20 ans de trafic ???? C’est clair que je ne te libérerai pas !!!!

Ludovic : Quand on aime…

Fanny : Qui sont ces amis auteurs ? Avoue !!!!!

Ludovic : Mais les fournisseurs sont aussi en cause.
La première à m’avoir encouragé en ce sens fut Gaelle Perrin. Puis d’autres se sont greffés au fil des ans. Gaelle avait lu une nouvelle que j’avais écrite. Un truc noir. Elle m’avait dit que je devais en faire quelque chose. Maïs, il me faut du temps. Je ne suis pas un homme facile 

Fanny : Pourquoi du temps ? Tu nous dis que l’idée est presque aboutie. Pour te lancer ?

Ludovic : Oui, pour faire le grand saut. Quand je disais que j’étais plein de doutes, je ne mentais pas

Fanny : De toute façon si tu veux sortir, il vaut mieux dire la vérité !

Ludovic : Je suis long à prendre une décision, mais quand elle est prise, rien ni personne ne peut me faire faire machine arrière.

Fanny : Peux-tu nous en dire plus sur ce projet historique ?

Ludovic : Disons que c’est assez noir. Cela tournera autour d’une célébrité connue de tous. Elle sera là en arrière-plan. J’y mêlerai des éléments de réflexion sur notre société actuelle, sur la téléréalité, le paraître, le besoin viscéral pour certains à accéder à une notoriété coûte que coûte. Il y aura du sang, des meurtres

Fanny : On adore ça !

Ludovic : Mais des références au passé. Je ne peux pas m’en empêcher 

Fanny : Oui donc je comprends pourquoi cela te prendra beaucoup de travail.

Si c’est Geneviève que tu as choisie comme célébrité, tu peux nous le dire, on le gardera pour nous.

Ludovic : Si je le dis, elle ne me laissera plus sortir d’ici. Elle nous a à l’œil

Fanny : Surtout toi !

Ge : oui je vous surveille tous les deux !

Fanny  : En tout cas Ludovic c’est bien que tu aies réécrit après ce qui est arrivé, cela aurait été dommage de tout arrêter.

Ludovic : Oui, mais j’étais vraiment au bout du rouleau. Mais quand je vois ce que je vis maintenant, oui, cela aurait été dommage

Fanny : Par rapport aux éléments que tu collectes, documents ou photos, comment les stockes-tu ? En version papier ? Numérique ?

Ludovic : D’abord numériquement sur un disque dur. Mais je suis accroc au papier. Je trouve que c’est plus simple à travailler. En tout cas pour moi. Alors j’imprime certains trucs, pas tout, mais une partie oui. Je ne peux pas me passer du papier, de tourner les pages, d’annoter

Fanny : Tu as une pièce dédiée à cela ?

Ludovic : Mon bureau. C’est mon antre. Je suis avec mon ordi, entouré de mes livres avec une vue sur mon jardin. Je ne peux rêver mieux comme endroit pour travailler

Fanny : Le top quoi

Ludovic : La campagne normande est très belle et reposante. Je vois les oiseaux, les animaux sauvages qui traversent parfois le champ d’en face

Fanny : Avec un chat qui vient se coucher sur les livres ?

Ludovic : Oui, ou sur mon imprimante …Je vois que vous avez enquêté.

Fanny : Bien sûr !!! Nous avons des espions partout !

Ludovic : Le chat noir c’était Mystic. Elle nous a quitté il y a 2 ans. Elle avait 18 ans.

Depuis, on a le petit Winston. Un clown à 4 pattes. Il a tendance à me réveiller tous les matins vers 4h, mais bon, je l’aime

Fanny : D’autres animaux peut-être ?

Ludovic : Non, juste un chat.
Le conjoint, ça compte ?

Fanny : Si tu veux !

Ge : Hahaha ! Moi aussi j’ai un animal de compagnie à 2 pattes maintenant !

Fanny : Revenons à cet essai où tu nous parles de la société actuelle et de télé-réalité. Quel regard as-tu sur tout ça ?

Ludovic : houlà ! J’ai regard très critique. J’avoue ne pas me reconnaître dans ce monde dans lequel nous vivons. En tout cas, pas dans cette époque. J’avoue aimer tout ce que ce 21ème siècle nous apporte, les progrès en médecine, les technologies, mais j’ai l’impression qu’en même temps tout fout le camp. Que les gens sont de plus en plus égoïstes, violents et intransigeants.
Pardon d’être aussi pessimiste, mais je crois qu’on ne privilégie pas assez l’éducation dans nos sociétés modernes. On allège les programmes scolaires, on ne fait plus attention aux fautes, à la politesse. Je crois que nous perdons nos valeurs. Celles qui faisaient que le vivre ensemble était possible.
Il y a un laissez aller qui m’exaspère un peu

Fanny : Donc à travers cet essai, tu as envie d’en faire prendre conscience encore plus ?

Ludovic : Je comprends du coup la violence de certains jeunes qui se sentent laissés pour compte. Je ne la cautionne pas, mais je la comprends.
Ce polar ne sera pas quelque chose de politique, mais sera le miroir de certains pans de notre société moderne, oui

Fanny : On ressent bien que tu as un intérêt pour les autres.

Ludovic : Cela va peut-être avec ce côté sensible dont je parlais hier.

Fanny : Penses-tu que le passé soit un refuge pour toi par rapport à notre société actuelle ?

Ludovic : bonne question… un refuge, je ne sais pas, même si en l’étudiant j’ai l’impression d’avoir une certaine emprise sur lui alors que le présent m’échappe. En tout cas, le passé possède peut-être les clés pour comprendre le monde actuel

Fanny : Et peut-être ouvriront-elles les bonnes portes dans le futur.

Ludovic : Je l’espère. Mais si on regarde le passé avec notre regard du 21èùme siècle cela ne pourra pas marcher. Arrêtons de vouloir réviser le passé, de déboulonner des statues.

Fanny : Donc à choisir, aurais-tu aimé vivre à une autre époque ?

Ludovic : Non, j’aime cette période. Mais j’ai un faible pour le 18ème. Une époque pas facile selon de quel côté de la barrière où vous étiez.

Ou j’ai écrit petit nègre là… La fatigue de la nuit en GAV sans doute

Dany : petit quoi ? 

Ludovic : voilà ! On y vient

Fanny : Surtout que nous n’avons plus le droit de dire ce mot-là mdr

Ludovic : oui. Comme femme de ménage ou nain. Pfff

Fanny : donc il sera changé par « dix » lol

Ludovic : MDR

Fanny : Et quelle personne aurais-tu aimé être au 18ème ?

Ludovic : … quitte à choisir, quelqu’un qui n’avait pas à compter pour manger…
Voltaire peut-être. Ou Saint-Simon, le mémorialiste qui a raconté la vie à Versailles avec certaines anecdotes croustillantes. En tout cas, pas Sade

Fanny : Donc la philosophie t’intéresse également ?

Ludovic : Oui, j’ai fait un bac A1 au siècle dernier. Ce bac n’existe plus, mais on avait 8H de Philo par semaine. Je crois que ça laisse des traces

Fanny : En effet ! Et qu’aimais-tu dans la philo ?

Geneviève : A1, maths, philo, la classe

Ludovic : Oui, même si je détestais les maths.
La philo oblige à la réflexion. Justement, elle pousse à ne pas rester campé sur ses positions

Fanny : Les maths aussi obligent à la réflexion

Geneviève : Mais tout de même, il fallait un certain niveau ?

Ludovic : Oui, mais je me suis contenté du strict nécessaire

Ludovic : Fanny, oui, mais je n’ai pas l’esprit scientifique. Les chiffres, c’est pas mon truc. Puis la philo t’ouvre aussi à d’autres cultures, à d’autres manières de penser. Alors que les maths, c’est comme ça et pas autrement, ça ne laisse aucune place à l’imaginaire : Il faut suivre des règles, des formules

Fanny : Et pourquoi ne pas t’être dirigé vers l’éducation nationale ? Prof de philo ou histoire ?

Ludovic : Au lycée, la question s’est posée. J’hésitais à aller en fac d’Histoire ou d’anglais (pas philo). J’aimais aussi beaucoup l’anglais. Je suis donc allé voir un conseiller d’orientation. Celui-ci m’a dit : Eh bien, il faut aller là où tu auras eu la meilleure note au bac. Sympa le conseil !

Fanny : No comment…

Ludovic : Comme j’avais eu 17 en anglais et 12 en Histoire…
Voilà voilà…

Fanny : L’anglais te sert encore beaucoup dans ta vie quotidienne ?

Ludovic : Oui, même si j’en ai perdu à défaut de l’utiliser quotidiennement. J’ai fait deux premières années de DEUG d’anglais, puis après avoir échoué à 2 points à cause de l’allemand, j’ai quitté la fac, faute d’argent pour continuer et j’ai commencé à bosser.

Fanny : Ah zut ! Comme beaucoup

Ludovic : Mais je regarde beaucoup de films en Vo, et puis, comme j’aime la musique, ça me permet de comprendre un peu de quoi ils parlent dans leurs chansons .
Je ne supporte plus les VF. On perd beaucoup au niveau du jeu des acteurs. Le Discours d’un roi, en VO est un bijou

Fanny : Sûrement

Ludovic : En VF une horreur sans nom par exemple

Fanny : Tu regardes aussi des films historiques ?

Ludovic : Oui, selon les sorties. Mais pour moi, même un film sur Elvis est un film historique 

Fanny : Des séries ?

Ludovic : Oui, The Crown par exemple est très bien faite. Ludovic

Mais je ne m’enferme pas dans ce genre-là. Au contraire. Je vais regarder ce soir le dernier épisode de Stranger Things .
Puis j’adore les films d’horreur aussi  J’aime ressentir des trucs, en lisant ou en regardant un film.

Fanny : Lesquels ?

Ludovic : Pour les films d’horreur j’ai adoré Mama, le premier Conjuring aussi. Les Freddy, mais parce que liés à mon adolescence. Amityville. Amityville me fait flipper grave. Je peux regarder un film 10 fois, et 10 fois je sursauterai au même endroit

Fanny : Cela ne nous rajeunit pas ! Il était super bien fait pour l’époque !

Ludovic : surtout quand tu sais que c’est basé sur une vraie série de meurtres. L’exorciste aussi.

Fanny : Carrément ! Et quel est ton film préféré tout genre confondu ?

Ludovic : Enfin, le choix est vaste … dur !!!! Faire un choix est très difficile. Je dois vraiment le faire ?

Fanny : Oui si tu veux avoir ton repas

Ludovic : Bon…Je dirais Les Liaisons dangereuses avec Glenn Close. J’adore cette actrice et je trouve que dans ce film elle est excellente et montre toute la palette des émotions

Fanny : Oui, un sacré film !

Ludovic : Si vous ne l’avez pas vue, je vous conseille aussi la série Damages où elle tient le rôle principal. Pour moi, c’est une super actrice qui est trop dans l’ombre de Meryl Streep. Même si j’adore aussi Meryl Streep.

Fanny : Je ne l’ai pas vu mais je prends note.
Sur ce, même si tu as tout avoué, il reste des zones d’ombre. Tu vas donc retourner en cellule jusque ce soir

Ludovic : à défaut d’être libre, au moins il y fera frais

Dany : Dernière chance !

Geneviève : Pardon j’étais sur un autre gros dossier avec une future nouvelle indic. Mais je vois que l’on a remis notre suspect numéro 1 au frais, parfait.  On aura tout le loisir de le cuisiner après le dèj. Et on verra à ce moment-là si on le libère ou si on le défère… En attendant repos pour tous.

Fin de la 3e audition de monsieur Ludovic Miserole !

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