Le top 10, 2019 des flingueuses, #3 par Miss Aline

Le top 10, 2019 des flingueuses, #3 par Miss Aline

Comme l’an dernier, en cette fin d’année j’ai demandé aux Flingueuses de me faire un petit classement des lectures qui les avaient marquées en 2019.

Et voici leur résultat.

 

Le top 10, 2019 des flingueuses,

#3 par Miss Aline

 

 

Top 10 de Miss Aline (2019).

 

 

Les refuges, Jérôme Loubry

 

4ème de couverture :

Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.

Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.

Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux  ne quitte-t-il jamais l’île ?

Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?

Qui est vraiment sa grand-mère ?

Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…

Mon avis :

 

1949 : Valérie se promène sur la plage avec son labrador Gus. Ils vont faire une découverte macabre.

1986 : Sandrine, journaliste, doit se rendre sur une petite île de Normandie afin de vider la maison de sa grand-mère qu’elle connait si peu.

On va osciller entre ces deux périodes et faire connaissance avec le reste des protagonistes. D’un côté, les collègues de Suzanne (la grand-mère de Sandrine) et les enfants. De l’autre, Sandrine fille solitaire et les amis de Suzie qui vivent encore sur l’île.

Inutile de vous en dire plus, la 4ème de couverture  est très bavarde !

Ce que je peux vous dire, c’est que l’auteur m’a embarqué sur cette île remplie de secrets plus ou moins sombres. Que je n’ai pas pu lâcher ce livre avant d’en connaitre la fin.

Que j’ai subis le gris dans ces lieux d’où toutes couleurs semblent absentes, comme absorbées par quelque chose de funeste. Que j’ai été éblouie par les couleurs misent sur les murs pour apporter de la joie, de la vie, pour un sourire sur le visage des enfants.

Ce thriller est déroutant de complexité. Tout à son importance : le prologue, la période, les faits… L’auteur, d’une plume fluide, maitrise son intrigue avec brio. Il manipule les mots, les faits pour mieux balader la lectrice que je suis. Il a planté un décor, il y a mis des personnages en les rendant les plus vivants possible. Je suis sur l’île, j’entends les enfants, je cherche d’où vient le mal. Jérôme Loubry est généreux dans son écriture, il me donne tous les indices et pourtant je n’ai pas la fin. Je n’ai rien vu venir, j’ai même relus pour être certaine d’avoir bien saisi ce final. Ah oui quand même ! Chapeau bas Monsieur l’auteur.

Les refuges se dévore de jour comme de nuit ! J’ai été capturée, captivée, chamboulée, bouleversée. C’est exactement ce que j’attends d’un bon, d’un très bon thriller. Je veux les émotions, je veux la complexité et je veux surtout ne rien envisager du final.

Ce livre va plus loin (en tout cas pour moi) qu’une histoire racontée,  il a une dimension philosophique. Il amène à l’introspection et l’interrogation : ai-je des refuges et quels sont-ils ?

 

  

Le baiser de l’ogre – Elsa Roch

4ème de couverture :

Paris, en pleine nuit, Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, découvre dans le hall d’un immeuble sa plus jeune équipière, Lise Brugguer, gisant entre la vie et la mort. Près d’elle, un cadavre d’homme à la tête explosée, mais pas d’arme.

Avant de sombrer dans l’inconscience, Brugguer lui révèle qu’elle a une fille de trois ans, qui est peut-être en danger, et que lui, Marsac, soit veiller sur elle.

Marsac est stupéfait d’apprendre l’existence de cette enfant. Et quand il la rencontre, petite fille muette aussi mystérieuse qu’attachante, la protéger devient son obsession.

Mais pourquoi Brugguer était-elle dans ce hall ?

Quelles étaient ses relations avec la victime, vermine criblée de dettes ? Et qui pourrait en vouloir à cette petite fille ?

Marsac va devoir démêler les faux-semblants et déterrer les secrets du passé que son équipière pour percer la vérité.

Et vaincre l’Ogre…

Le baiser de l’ogre… un ogre… un monstre. Qui est le monstre ? Quel mal porte-t-il en lui ?

Mon avis :

Je voulais juste lire les premières lignes mais je n’ai pas pu refermer le livre d’Elsa Roch. Elle m’a chopé direct par les émotions. Deux pages et je pleure. Une femme à terre, une balle dans le dos qui arrache une promesse. Celle de veiller sur sa fille de trois ans.

Amaury également va se laisser prendre et promettre. Situation délicate par rapport au reste de l’équipe. Il va fondre devant Miss Butterfly qui ne va pas lui décrocher un mot.

Il va émettre le code d’urgence. Son bras droit va rappliquer et le soutenir. L’enquête est laborieuse, les indices peinent à révéler leurs secrets. Bon sang qu’est-ce qui peut bien menacer cette gamine ?

Lise joue les dures à cuire. Elle a du mal à lâcher des infos. Amaury va devoir la bousculer un peu. Et l’ogre se déplie et révèle toute sa noirceur tentaculaire.

C’est mon premier roman d’Elsa Roch et surement pas le dernier. Plume affutée et efficace. Chapitres courts pour un rythme page turner. Une intrigue bien menée. La noirceur de l’homme, une fois n’est pas coutume, sur le devant de la scène.

Des personnages avec des failles que l’on a envie de soutenir. La lumière de ce roman : Miss Butterfly. Elle est l’espoir. La raison qui fait que tu te lèves et que tu pars au combat chaque jour. Pas question que l’ogre ne pose  le bout d’un doigt, l’ombre d’un regard sur elle.

Elle est l’amour d’une mère, son combat, sa raison de vivre. Elle est la petite lumière au fond du tunnel d’un homme blessé par la vie. Par sa particularité elle touche le cœur, elle invite à sourire.

Elsa Roch a (volontairement ou non) apporté un soin particulier à contre balancer la noirceur humaine avec la caresse d’un Butterfly.

 

HS 7244 – Lorraine Letournel Laloue.

4ème de couverture :

Lorsque Marius se réveille dans cette cellule froide et puante, ses derniers souvenirs sont ceux d’une soirée arrosée et joyeuse avec Camille, l’amour de sa vie. Après Saint-Pétersbourg et Moscou, leur voyage à travers la Russie les avait conduits dans un petit bar de Grozny. Des vacances en amoureux, cela avait commencé comme ça…

Aujourd’hui, Marius est enfermé, il a tout perdu, à commencer par ses droits. Il entend des hurlements, des hommes torturés. On les accuse d’être malades, contagieux. Dans cette prison non officielle, ils font l’objet d’expériences médicales, menées par ceux qui veulent trouver l’origine de leur mal et surtout un remède à ce fléau.

Avec l’histoire de Marius, inspirée d’un drame qui a choqué le monde entier, Lorraine Letournel Laloue embarque le lecteur pour un aller simple en enfer.

Mon Avis :

HS 7244  c’est brutal, violent. C’est presque destructeur. Chaque page représente la quintessence du mal. Chaque mot est une blessure, un coup porté au cœur. Avec Marius, Lorraine Letournel Laloue nous relate un fait réel des plus horribles.  J’ai mal pour ces hommes et ces femmes qui ont vécus dans leurs chairs cette violence physique poussée à l’extrême, ainsi que  la violence psychologique.  Je n’ose imaginer l’auteure écrivant ce roman. Que de souffrance à chaque ligne. Quelle  force, quelle volonté lui a-t-il fallu pour porter cet ouvrage jusqu’au mot fin.

Au début de ma lecture, je me demande ce qui « justifie » l’enfermement de Marius et ses compagnons d’infortune. Je l’apprends de la bouche de Sylvain lorsqu’il le révèle à Marius. Comme ce dernier je n’y crois pas… et pourtant. A partir de là tout prend une autre dimension. C’est la consternation, l’incompréhension. Pourquoi, comment, au nom de quoi ou de qui ?

Au fond de ce puits  de noirceur, il ya malgré tout la solidarité, l’amitié, l’espoir.

Dans les dernières pages, tu finis le cœur ouvert, brisé. La vue brouillée par les larmes tu te dis que : non, non pas ça, pas comme ça, pas lui. Toutes ces révélations, ces inattendus me laissent sur le carreau.

J’en veux à l’auteur de me faire mal et pourtant je la remercie pour ce roman hors normes. Son écriture est précise, simple et d’une efficacité redoutable. Son récit, dans son déroulement, est maîtrisé de  mains de Maître (oui avec un M majuscule). La fin est une apothéose aussi bien  dans ses révélations que dans la charge émotionnelle quelle génère. Je n’ai pas pris une simple claque mais bien un uppercut.

HS 7244 sera incontestablement dans mes coups de cœur de l’année. Pour un premier roman c’est magistral. J’attends les suivants…

Un très grand merci à Lorraine Letournel Laloue pour ce moment de lecture incroyable.

Je ne t’oublie pas – Sébastien Didier

4ème de couverture :

Bellevue Park. Ses villas d’architecte, ses espaces verts, ses prestations luxueuses… Pour Marc Vasseur, c’était un rêve. Mais lorsque sa femme disparaît en ne laissant qu’un simple SMS pour toute explication, le rêve tourne au cauchemar.

Les autorités ne tardent pas à classer l’affaire. Un abandon de domicile conjugal comme il s’en produit des milliers chaque année. Mais Marc en est sûr, Sandra ne les aurait jamais quittés ainsi, lui et leur fille Lisa.

Trois mois plus tard, alors que tout espoir semble s’être évanoui, il reçoit une photo qui va bouleverser toutes ses certitudes.

Celle d’une jeune fille, une inconnue, qui arbore un médaillon.

Ce bijou, Marc en est persuadé, c’est celui de Sandra. Celui qu’elle ne quittait jamais.

Mon Avis :

La veille, dans ta boîte aux lettres, une enveloppe bulle : un livre. Petit format, grands frissons, est-il annoncé. Qu’est-ce que cela présage ?

Journée 1 :

9 h 30

La lecture commence et je fais connaissance avec Marc Vasseur. Sandra, son épouse, a disparue depuis trois mois. Un SMS de rupture. Impossible. Ils avaient tout pour être heureux comme l’on dit : belle maison dans une résidence fermée et surveillée, un bon job, une fille de 16 ans bien dans ses baskets. Marc est au bord du gouffre, il a le sentiment d’être seul. Ce n’est pas qu’une impression les autorités ont classée l’affaire : disparition volontaire.

Un SMS contenant une photo et Marc reçoit un électrochoc, un sursaut qui va le mener sur une piste qu’il n’avait pas imaginé. Et pour cause, il ignore un pan du passé de Sandra.

Téléphone, courriel, tâches du quotidien… impossible de lire en continu. Il faut pourtant trouver le temps de poursuivre. Tu peines pour Marc et Lisa. Ils sont fragiles, à fleur de peau.

 11h15

« Il » a des chapitres rien que pour lui. On apprend qu’il aime le thé, qu’il est un tantinet maniaque. Que sa dernière victime est un peu jeune. Tant pis il s’en accommodera.

13h45

Des impasses. Des coups d’épée dans l’eau. Des solutions tirées par les cheveux. L’auteur t’embarque dans la course folle de Marc pour retrouver sa femme. Oui, il y croit. Encore. Malgré tout. Malgré tous. Les révélations qu’il découvre le déconcertent mais il poursuit. Moi aussi je poursuis ma lecture. Je veux y croire même si certains éléments me laissent présager le pire.

Heureusement que c’est une journée Off concernant le travail. Je vais pouvoir poursuivre ma lecture. Ne pas lâcher Marc d’une semelle ou plutôt d’une page !

 23h

Dans les ultimes chapitres. Les révélations se succèdent. Les masques tombent. La noirceur de l’être humain a déployée ses ailes. C’est un spectre de très grande envergure. Comment a-t-il pu se cacher aux yeux des autres ? Marc va-t-il s’en sortir ? Quel part de lui va-t-il laisser dans cette bataille ?

Je pourrais vous en dire tellement plus sur ce spectre mais je préfère vous laissez le découvrir. Il en va de même pour les suspenses comme pour les surprises : il ne faut pas les gâcher.

Les dernières pages sont tournées. Premier roman pour Sébastien Didier mais certainement pas le dernier. Je l’espère et lui souhaite.  J’ai tout aimé dans ce roman. Le rythme et la fluidité de l’écriture qui t’obligent à lire encore et encore. Les personnages attachants, je parle des gentils évidements. L’auteur nous parle des liens familiaux forts. Le soutien moral, être là pour l’autre même (et surtout) dans l’épreuve. Il nous parle d’espoir malgré tout. J’ai fortement apprécié l’intrigue qui de simple passe à un véritable sac de nœuds. Par quel bout délier tout ceci ? Tu connais les nœuds simples, les nœuds marins mais les autres….ceux que l’auteur a inventé pour toi, pour te perdre, pour susciter ta curiosité. Tu passes de rebondissements en révélations qui parfois te laissent sans voix.

Roman finaliste et best-seller via la plateforme Fyctia. Succès mérité. Auteur à suivre incontestablement.

 

L’inconnue de l’équation – Xavier Massé

4ème de couverture :

Quatre heures. La police n’a que quatre heures pour démêler ce qui ne semblait être au départ qu’un simple drame familial : un couple, Juliette et François, retrouvé carbonisé, leur fils, Julien, gisant au sol. Deux salles d’interrogatoires, deux témoins de la tragédie : la mère de François et une flic présente sur les lieux. Deux versions, deux visions différentes. Accident, meurtre, ou vengeance ? Une toile d’araignée va se tisser peu à peu et d’une simple énigme va surgir une équation… aux multiples inconnues.

Mon Avis :

Quatre personnes dont trois armées. Un drame. Deux témoins. Deux salles d’interrogatoire. Quatre heures d’audition en tant que simple témoin ensuite il faudra les relâcher ou signifier une garde à vue.

Salle 1 : l’inspectrice Amandine Binger.

Salle 2 : Mireille la mère de François (l’une des victimes).

Deux versions pour expliquer la mort d’un couple, un adolescent entre la vie et la mort, ainsi qu’un incendie à l’origine douteuse.

Les inspecteurs Migue et Dida vont avoir fort à faire pour démêler les tenants et les aboutissants de cette affaire.

Pourquoi Binger est-elle sur place ? Qui l’a appelé ?

Pourquoi Mireille, avec sa vue défaillante, a-t-elle emmené son petit-fils dans la résidence secondaire de ses parents ? Pourquoi a-t-il voulu rentrer précipitamment en pleine nuit ?

Chacune va apporter des explications sur son rôle, sur la vie de François et Juliette. Plus l’audition avance et plus les nœuds s’emmêlent. Où est la vérité ?

Huis clos que ce roman qui garde en alerte. Dés le départ on est intrigué. Qui parle dans le prologue ? De quelle décision est-il question ?

On est dans la maison, on assiste au drame mais a-t-on tout vu, tout compris ?

On passe d’une salle à une autre et écoutons les témoignages. Entre les deux le récit de la vie de François et Juliette.

Une troisième salle, dans ma tête de lectrice, avec ma propre interprétation, mes interrogations, mes doutes.

L’auteur sait garder le suspens entier, pratiquement jusqu’à la dernière ligne. Il distille des révélations, de nouvelles interrogations avec parcimonie. Toujours au bon moment pour relancer l’enquête et l’attention du lecteur. Il nous entraine vers une fin que l’on n’imaginait pas.

Avec ce roman, se pose la question de l’interprétation d’un fait.  On s’interroge aussi sur ce que les autres nous révèlent d’eux. Est-ce le reflet intégral de la réalité ou juste une partie. Celle qu’ils veulent bien nous montrer, nous faire partager. Combien de masque je porte en fonction de mon « public » ? Quand suis-je moi, entière, complète ? Est-ce que face à moi-même, je porte aussi un masque ? Qui suis-je ?

Le singe d’Harlow – Ludovic Lancien

4ème de couverture :

Démis de ses fonctions de commandant à la PJ parisienne, le lieutenant Lucas Dorinel vit son exil brestois comme une petite mort. Jusqu’à ce qu’un message obscur – les Bêtes seront sacrifiées- lui rappelle ce que la mort, la vraie, a de plus terrifiant. Car le message le conduit à un cadavre. Sauvagement mutilé. Un homme mort depuis plusieurs semaines, et déterré avant d’être déchiqueté. En s’adressant directement à lui, l’assassin réveille en Lucas à la fois son instinct de flic et sa violence. Le meurtrier et lui sont faits de la même étoffe et partagent le même credo : les Bêtes ne doivent pas rester impunies. Quel que soit le prix à payer. Même s’il lui faut réveiller des douleurs que le temps n’a pas cicatrisées. Même si la folie et la haine qu’il devra affronter rouvrent ses propres cicatrices et menacent de le terrasser.

Même s’il faut combattre le mal par le mal.

Et même si les Bêtes, parfois, ne se terrent pas là où on l’imagine.

La rencontre d’une jeune femme et d’un homme. Identités inconnues !

Un trio dans une cave : un bourreau, deux victimes. Identités inconnues !

Douze ans séparent ces deux événements.

Mon avis :

Ancien commandant au célèbre 36 Lucas, démis de ses fonctions, est sur Brest depuis à peine un an. Il est « guidé » vers une scène de crime d’une extrême violence. Pourquoi le veut-on sur cette affaire ?

Lucas Dorinel s’impose malgré la présence d’Eric Clément chef de la PJ. Ces deux là se tolèrent avec grand mal. Quelle est la source de leur désaccord ?

Gaël reçoit un mystérieux colis le ramenant à sa vie d’avant, avant de devenir prêtre. Chamboulé par ce que cela induit, il part en quête d’une vérité qui lui a longtemps été refusée.

Suspense (n, m) :

  • Moment d’un film, d’une œuvre littéraire où l’action tient le spectateur, l’auditeur ou le lecteur dans l’attente angoissée de ce qui va se produire.

  • Situation ou événement dont on attend la suite avec une inquiétude très vive.

Incontestablement Ludovic Lancien a très bien rempli le contrat : suspense garanti tout au long de la lecture.

Dès le départ les questions foisonnent : qui sont ses personnages dont on ignore l’identité ? Pourquoi Lucas a-t-il été rétrogradé ? Gaël est-il l’homme du prologue ? Le singe d’Harlow qu’est ce que c’est ? Etc..

Les personnages, comme les actions/rebondissements, sont bien travaillés. Ils ont du caractère, une présence forte pour certains, ils sont ambigües, torturés. L’intrigue prend des envolées au moment où on s’y attend le moins. Les révélations vous laissent sur les fesses. L’auteur nous livre un beau sac de nœuds. Il faut creuser, avoir l’esprit en éveil.

Que vient faire le singe d’Harlow dans cette affaire ? Je connaissais l’existence de ce « singe » j’en ignorais juste le nom. Il a tout avoir dans cette affaire. Il est le cœur, le nœud de l’intrigue. Sans lui l’histoire aurait été différente.

Exercice complexe que de parler d’un livre sans trop en révéler pour vous garder intact les émotions lors de votre lecture. Soyez certain(e) de ne pouvoir lâcher ce livre : addiction garantie. Maitrise absolue de l’intrigue. Auteur à surveiller !

Le livre des choses cachées – Francesco Dimitri.

4ème de couverture :

Ils sont quatre. Fabio, Tony, Mauro et Art. Quatre amis d’enfance qui, fidèles au Pacte qui les unit, se retrouvent une fois par an dans leur village natal du sud de l’Italie pour célébrer l’amitié, le temps qui passe et les rêves que l’on poursuit mieux à plusieurs.

Mais cette année, Art, le plus flamboyant d’entre eux, n’est pas au rendez-vous. Art a disparu. De nouveau. Comme il y a vingt-deux ans, cette nuit d’été qui l’avait vu s’enfoncer, seul, dans une forêt d’oliviers. Il y avait eu un cri, puis le silence, puis le néant.

Personne n’a jamais su ce qui s’était passé à l’époque. Art était réapparu et la vie avait repris son cours. Ses amis le pressentent : cette nouvelle disparition est liée à la première. Mais elle est aussi beaucoup plus inquiétante.

Car les années ont fait de Art un homme à la fois solaire et mystérieux, aux relations troublent et aux passions déroutantes, arpentant en funambule le précipice qui sépare la raison de la folie, comme le révèle ce manuscrit retrouvé chez lui : Le livre des choses cachées.

Sous le soleil brûlant des Pouilles, où la mafia contrôle le moindre geste, où les traditions séculaires rythment encore le quotidien et où le surnaturel n’est jamais très loin, la disparition de Art va confronter chacun à ses secrets, à ses trahisons et à ses fantômes.

Mon Avis :

Quatre potes, une amitié enracinée dans l’enfance.  Chacun a suivi son chemin, réalisé ses rêves, semble-t-il. Une chose est immuable entre eux : le Pacte.  Quoique la vie te réserve tu viens à ce rendez-vous annuel. Cette année Art manque à l’appel. Une impression de déjà vécut. En effet, deux décennies en arrière, il avait déjà disparut pour réapparaître une semaine plus tard. La fugue semble une explication bien légère.

Fabio, Tony et Mauro en voulant comprendre la disparition d’aujourd’hui  vont faire des découvertes dérangeantes sur leur ami mais pas que. Pourquoi Art est-il revenu vivre à Casalfranco ? Pourquoi la Sacra Corona Unita s’intéresse à Art ?

Francesco Dimitri a une écriture hypnotique. Les chapitres sont menés par chaque protagoniste à tour de rôle. Au fil des pages on en découvre un peu plus sur celui qui parle mais aussi sur les autres. On a la sensation de rester sur sa faim après chaque révélation. Comme ci on nous disait tout et rien. Envie de creuser encore. Page turner.

Le livre des choses cachées mélange de suspense saupoudré d’un peu de fantastique. Un premier roman qui envoute, qui mène à l’introspection, qui ouvre ton regard sur les autres. Connait-on réellement ses proches ? Que savons-nous de leur vie, de leur tracas, de leurs défaites, de leurs victoires. Et moi, que suis-je capable de comprendre, d’admettre sur ma propre vie ? Qui a-t-il derrière le masque/le miroir de chacun ?

Le livre des choses cachées bien plus qu’un roman, quelque chose d’existentielle, de philosophique. Regarde derrière le masque et vois qui tu es.

Où es-tu Kamille ? Gilles Debouverie

4ème de couverture :

Parce qu’une disparition d’enfant est toujours une course contre la montre, les forces de police de la ville d’Arleux se mobilisent. Les lieutenants Maroun et Carpentier devront collaborer pour pouvoir espérer retrouver la petite Kamille. Il leur faudra plonger en eaux troubles et faire resurgir de vieilles affaires non résolues et de lourds secrets de famille.

Confrontés aux aspects les plus sombres de l’âme humaine, ils lutteront pour que le désespoir d’une mère ne se transforme as en folie, pour que la folie des hommes ne se transforme pas en acte.

Parce que le temps s’égrène, implacable, même si aujourd’hui les montres ne font plus tic-tac…

Avis :

Le 5 novembre, près de Douai, à 18h30 le père de Kamille  signale sa disparition. Elle a six ans. Sa baby sitter s’est absentée cinq minutes et plus d’enfant. La porte donnant sur la rue est entre ouverte.

Le lieutenant Maroun  est chargé de l’affaire. Johan se joint à lui et persuade son collègue qu’il s’agit d’un enlèvement. Les alentours de la maison sont fouillés, l’enquête de voisinage ne donne rien.

…/…

C’est mon premier livre de Gilles Debouverie et je dois dire que je l’ai dévoré. Une écrite fluide, simple pour aborder le thème difficile de la disparition d’enfant et tout ce que cela peut induire de piste.

C’est délibérément que je vais  vous en dire le moins possible sur cette intrigue, sur les personnages, leurs interactions. Je veux que comme moi vous tombiez des nues et que vous vous disiez : non mais non, ce n’est pas possible.

A aucun moment on ne perd de vue qu’une enfant a disparue. Au contraire, Kamille est très présente dans son absence. Tel un Saint-Hubert on renifle les pistes que l’auteur nous met sous le nez, tous les rebondissements nous tiennent en alerte.

L’auteur joue avec nos nerfs, il te balade aux grés de son écriture. Jusqu’à la dernière page Gilles Debouverie nous distillera les indices avec parcimonie. Son intrigue est parfaitement maîtrisée. Tout est à sa place. Le suspense te tient jusqu’au bout. Le final est simplement insoupçonné.

J’ai trouvé dans « Où es tu Kamille ? » ce que je recherche dans mes lectures c’est-à-dire me prendre une claque. D’être surprise, de  ne rien voir venir. Quand le final est une apothéose que tu n’as pas repéré, je dis : bravo Monsieur l’auteur.

Notre petit secret – Roz Nay

4ème de couverture :

Angela est interrogée par la police : la femme de son ex petit ami a disparu, et l’inspecteur Novak est persuadé qu’elle en sait davantage qu’elle ne veut bien le dire. Alors, encouragée par Novak, Angela va raconter son histoire. Une histoire qui commence dix ans plus tôt, au lycée de Cove, dans le Vermont, par sa rencontre avec HP, en qui elle reconnaît son âme sœur. Mais le récit d’Angela va révéler un sombre écheveau de trahisons et de pulsions destructrices, au cœur d’un troublant triangle amoureux.

Dans ce jeu du chat et de la souris qui s’installe dans la salle d’interrogatoire, où est le mensonge, où est la vérité ? Angela a-t-elle tué Saskia par vengeance et dépit amoureux ? A-telle été manipulée ? Protège-t-elle quelqu’un ? Qui sont les véritables psychopathes ?

Et vous, si vous laissiez libre cours à vos pires intentions, qu’arriverait-il ? Ne sommes-nous pas, tous, capables de tout ?

Un suspense intense, subtil et fascinant sur les mensonges que nous racontons aux autres, et ceux que nous nous racontons à nous-mêmes.

Mon avis :

Qu’est-il arrivé à Saskia ? Est-elle seulement vivante ? L’inspecteur Novak est persuadé qu’Angela sait quelque chose. Que peut-elle savoir sur la femme de son ex petit ami ? Angela veut bien parler et dire la vérité mais surtout elle veut parler d’elle. De sa rencontre avec HP en arrivant au lycée, de leur amitié qui évoluera vers quelque chose de plus fort. Novak n’a pas l’intention de la lâcher. Le jeu du chat et de la souris peut commencer. Reste à savoir qui est le chat et qui est la souris !

Roman psychologique, huis-clos que ce premier roman. Roz Nay nous installe avec Angéla et Novak en salle d’interrogatoire. Respiration lente, les sens en alertes. On est attentif aux dires d’Angela. On essaie de la décrypter. Novak semble prendre cet interrogatoire de façon tranquille. Se méfier de l’eau qui dort… L’inspecteur marque des points. C’est un combat de fond. Ecouter, noter, renvoyer, secouer.

On est coupé du monde dans cette salle qui a son propre espace temps qui s’étire, qui alourdi, qui engourdi, qui hypnotise. Heureusement que Novak est là pour apporter une secousse de temps en temps.

La narration est faite par Angéla, qui se raconte. Beaucoup de dialogue et une écriture fluide. L’intrigue est bien canalisée. L’auteur nous balade dans la vie d’Angela et nous balade tout court. Il faudra attendre la toute fin du roman pour connaitre la vérité. Pas certaine que vous l’ayez deviné avant la conclusion. En tout cas, pas moi.

On a tous une bonne raison de tuer – Pétronille Rostagnat

4ème de couverture :

Gabrielle est découverte dans son bain les poignets tranchés. Tout laisse croire à la tentative de suicide d’une mère au foyer désœuvrée, mais Gabrielle  n’a aucun souvenir de son acte. Poursuivie par la désagréable impression d’être en permanence observée, elle est presque sûre d’avoir été, en réalité, victime d’une tentative de meurtre.

Après avoir installé des caméras chez elle, elle surprend la visite d’une jeune inconnue puis découvre, lors d’un cocktail organisé dans le cabinet d’avocats de son mari, qu’il s’agit d’une proche collaboratrice de celui-ci. Trois jours plus tard, cette dernière est retrouvée assassinée.

Commandant au 36 quai des Orfèvres, Alexane Laroche se retrouve impliquée de plein fouet dans cette affaire. Son mari Charles est l’un des associés du cabinet et personne ne peut être exclu de la liste des suspects…

Mon Avis :

Deux couples amis depuis tellement longtemps qu’ils se connaissent sur le bout des doigts. Les époux se sont associés, il y a des années, pour ouvrir leur cabinet d’avocats. Les épouses, l’une commandant au 36 quai des Orfèvres, l’autre mère au foyer. Pourquoi cette dernière a-t-elle tenté de mettre fin à sa vie ?

Comment gérer l’après tentative quand ton mari est entendu par la police ? Qu’a-t–il avoir avec le meurtre de sa jeune collaboratrice ?

Comment gérer une enquête dont tu es écartée parce que ton mari est entendu par tes collègues ?

Débute le jeu du chat et de la souris : qui sait quoi, qui a vu quoi, qui a fait quoi ? Les révélations se font et se défont. La confiance est mise à rude épreuve.

L’histoire semble simple : une tentative de meurtre qui échoue, cherchons à qui profite le crime. Voilà que l’auteure te fait suivre une rencontre qui remet tout en question. L’intrigue prend alors une toute autre tournure. Et que dire de cette phrase qui te reste dans le creux de l’oreille. Les choses s’étoffent, se corsent et tu ne vois plus l’intrigue de la même manière.

S’il est un thème  à retenir dans ce roman c’est celui de la confiance. Confiance en ses proches d’abord. Des êtres que tu connais depuis tellement longtemps que tu peux prévoir leurs réactions. Confiance professionnelle ensuite. Des collaborateurs qui sont ta deuxième famille, à qui tu confirais ta vie les yeux fermés. Mais connait-on jamais vraiment, totalement la personne qui nous fait face ? Il suffit d’un grain de sable pour révéler les êtres et en faire des étrangers (à son cœur).

On a tous une bonne raison de tuer, quel titre  approprié. L’auteur va distiller lentement mais surement le doute sur chacun des personnages. On va suivre des scènes avec dialogues dont on ignore l’identité de celui qui parle. D’autres où on ne comprend pas (ou ne voulons pas comprendre) de qui l’on parle. Un peu comme ci on avait des morceaux de puzzle qui nous laisse perplexe parce qu’ils ne semblent ne pas avoir de place dans le tableau. Chaque révélation, rebondissement te fais dire « non, impossible ! ».

Jusqu’à la dernière page, dans un style fluide, l’auteur va nous surprendre.

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