Franco la muerte , par Patrick Amand , extrait 9

Coucou mes polardeux,

C’est une chroniques un peu spéciale que je vous propose aujourd’hui.

En effet, je vais tenter de vous présenter un recueil de nouvelle à travers les textes des auteurs de celui-ci.

A travers différents extraits et différents auteurs.

Je reviendrai régulièrement vous parler de…

Franco la muert.

Un peu comme un leitmotiv tout au long de ce mois de Noël

Et vous allez comprendre pourquoi en lisant la suite

Aujourd’hui je vous donne à lire l’extrait de la nouvelle de

Alain Bellet

Les prochaines fois, ce sera d’autres extraits et d’autre auteurs.

Le but avoué et de vous faire aimer ces extraits et vous faire lire ce bouquins et pourquoi pas… acheter et offrir ce recueil de nouvelles passé inaperçu lors de sa sortie.

Et non je n’ai aucune action chez cet éditeur, promis, craché.



Le livre : Franco la muerte, Patrick Amand, Alain Bellet, Antoine Blocier et al. Paru le 17 août 2015 chez Arcane 17. 21€. (279 p.) ; 22 x 14 cm

4e de couv :

Franco la muerte

Novembre 1975, le Caudillo meurt de sa belle mort. Dans son lit, en toute impunité !

Janvier 2015, l’idée jaillit de célébrer l’anniversaire de Franco de porc, pour les 40 ans de sa mort.

40 ans… Si le temps a passé, la détestation est intacte, inscrite au plus profond de notre ADN. Et l’envie d’écrire est immédiate. Franco, les garrots, les fachos, les bigots, les toubibs, les courtisans, les cocos, les anars, les Basques : vingt auteur(e)s entament ici la grande parade des règlements de compte. Ces snipers de la plume visent juste, et sur tous les tons : drôle, cocasse, grave, ironique, coléreux. À l’arrivée, on se dit que l’affaire n’est pas soldée. D’autant que l’Ogre a fait des petits, beaucoup de petits…

Immergé dans l’univers livresque des polars par ses parents, Patrick Amand découvre avec passion Jean Amila, Frédéric H. Fajardie et Didier Daeninckx et le néo polar. Il se lance dans l’écriture en 2009 en essayant d’allier polar et événements historiques peu connus, avec une prédilection pour la période de la seconde guerre mondiale. Franco la muerte est l’occasion pour lui d’évoquer l’histoire du Républicain Espagnol César Lample, père de son ami et camarade Roberto Lamplé
Dernières parutions de Patrick Amand: L’affaire du noyé de PoitiersGurs 10.39 , Omaha Blues et autres nouvelles.

 

 

Le post-it de Ge

Franco la muerte

Vingt nouvelles autour de la figure du dictateur espagnol.
Vingt nouvelles contre l’oubli.
Des textes forts, engagés parfois, rageurs souvent.
Car plus de 40 ans après la mort de Franco, le nationalisme a toujours beau jeu. Et pas qu’en Espagne. Partout en Europe et ailleurs il égraine son mépris des autres, de l’étranger. Partout il sème son dégoût des différences, sa haine pur et simple. Partout il me fait honte.
Ces 20 nouvelles sont salutaires, aujourd’hui encore plus qu’hier.
Elles nous rendent vigilants.
Nous redonnent de l’espoir en l’Homme, en l’Humain.
Vingt texte nécessaires.
Un grand merci aux auteurs et à l’éditeurs pour ce choix risqué quand on sait que le format de la nouvelle n’est pas très lu en France.
Un recueil à acheter, à transmettre, à faire circuler et à lire de toute urgence.

Et pour vous le prouver, lisez la prose ci-dessous tirée de ce merveilleux recueil.

(extrait)

MOI ET FRANCO de Patrick Amand

« Patrick, bonsoir comment va ? Suis allé sur ton site, vu tes dernières productions, bravo ; je pilote un recueil de nouvelles noires sur Franco, on fête les quarante ans de sa mort en 2015 ; on serait une douzaine dauteurs ; 25 000 signes, la nouvelle ; texte à remettre début 2015 ; le livre devrait sortir pour la Fête de lHuma 2015 dis-moi oui ! » Ce mail reçu le 10 septembre 2014 de Gérard Streiff, écrivain, journaliste, rencontré quelques années plus tôt lors d’un salon, j’aurais peut-être dû le mettre dans la corbeille directement. Mais j’ai dit oui. « Banco ! », plus exactement. Sans réfléchir. Tout en m’apercevant que je me remettais Franco sur le dos. Dans le même temps, je me demandais si ce n’était pas l’occasion unique de solder définitivement mes comptes avec lui.

Car soyons clairs : j’ai toujours eu un problème avec Franco. Autant qu’il m’en souvienne, Franco a toujours été présent autour de moi. Je n’avais que cinq ans en 1975, l’année de sa mort. Quand et par qui ai-je entendu parler du Caudillo pour la première fois ? Sûrement par mes parents. Était-ce quand, en écoutant ensemble Le bruit des bottes de Jean Ferrat, je leur demandais ce que voulait dire : « En Espagne on vous garrotte » ? Eux de m’expliquer qu’il s’agissait du mode d’exécution de la peine capitale, par strangulation, sous Franco. Ou bien, cette  évocation de Franco remonte peut-être à une excursion au cirque de Gavarnie en entendant mon père franchissant symboliquement la frontière franco-espagnole : « J’avais bien dit que je ne mettrai pas les pieds en Espagne tant que cette ordure de Franco ne serait pas mort ». Franco était une ordure et il exécutait. C’était logique, j’étais prévenu. J’avais dix ans et Franco commençait à me poursuivre. Il n’allait plus me lâcher.

Franco, je le recroisai de façon inattendue et multicolore, lorsque j’appris que le sympathique papy coloré sur les séries de timbres de ma collection « Correos España », 30 céntimos marron, 1 peseta orange, 3 pesetas bleu,… n’était autre que l’ordure sous les traits d’un vieux monsieur en costard-cravate.

Puis, c’est au lycée que Franco réapparut lors d’un cours d’espagnol lorsque mon professeur nous fit les louanges de la politique hydraulique sous son règne : « Sous Franco, un barrage par mois a été construit pendant vingt ans ! Vous vous rendez compte ? Un barrage par mois ! »

Je commençais, mes seize ans révolus, à m’intéresser de plus près à cette période de l’histoire. Ce furent donc pas mal de discussions avec mes parents, lectures, qui me firent découvrir la République espagnole, l’épopée des Brigades internationales, la non-intervention du gouvernement Blum, Guernica, la Retirada, les camps de concentration français d’Argelès, Gurs, Le Vernet… On écoutait quasi religieusement, le dimanche en famille, le 33 tours Chants de la guerre d’Espagne. Là, résonnaient alors ces chansons qui devinrent mythiques pour moi : El paso del Ebro, Coplas de la defensa de Madrid,… Et bien sûr, El himno de Riego, hymne officiel de la République espagnole. Un air ancré à jamais dans ma tête.

Bien plus tard, en 2011, mon deuxième polar, Gurs 10.39, prenait pour toile de fond la guerre d’Espagne. Ce livre allait me faire découvrir pléthore de gens qui avaient eu, ainsi que leur famille, affaire à Franco. Leur haine absolue de cette ordure était perceptible dans chaque regard, dans chaque silence. Je venais de relancer la guerre et je savais, à ce moment, qu’il faudrait bien que j’en découse avec lui. Le contentieux s’accumulait et je me rapprochais incon- sciemment de ce règlement de compte final. Par le hasard d’une rencontre, je devins membre des Amis des Combattants en Espagne républicaine (ACER) qui m’invitèrent à la Fête de L’Humanité pour dédicacer mon livre.

La rencontre avec Gérard Streiff sur le futur recueil de nouvelles, quelques jours après son message, ne m’en disait guère plus : le sujet était libre sur la mort de Franco…

Je fis part du projet à un ami de l’ACER, el compañero Roberto, devant quelques verres de mojitos. « Génial ! ». L’œil pétillant, il se délectait déjà à l’évocation de ce recueil de nouvelles.

Je sentais que c’était l’occasion d’en finir avec l’ordure. Mais de quelle manière ? Bartolomé Bennassar conclut ainsi la biographie qu’il consacre à Franco : « Franco, disait Raymond Carr en 1985, est mort dans son lit grâce à  son «habileté politique», parce quil «terrorisait ceux qui le servaient et avait un contrôle absolu de son destin». »

Non, Franco ne pouvait pas mourir dans son lit. Il lui fallait une autre fin. Pour y parvenir, je m’en remettais à Roberto.

– Tu t’y prendrais comment pour tuer Franco ?

– Tuer Franco… Tu sais que c’était l’obsession de tous les Espagnols. Les anciens, comme mon grand-père, avaient la hantise que Franco meure avant eux ! Tuer Franco, j’y ai souvent pensé. Le tout étant de savoir comment l’approcher. Pas frontalement, mais en cherchant son péché mignon. Côté femmes, rien… Il faudrait plutôt chercher du côté de la chasse je pense. Entrer dans un de ses cercles restreints, comme les chasseurs. Pour le liquider, il faut éviter l’espace public. Mais la chasse c’est le mieux. L’approcher avec un fusil dans son espace intime. C’est là qu’on aurait pu le descendre. J’en connais un qui aurait très bien pu le faire.

– Et qui ?

– César.

– Qui est-ce?

– César Lamplé, mon père …

 

La suite est à découvrir dans Franco La muerte,

 

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