Un monde idéal de Sylvie Granotier

Le livre : Un monde idéal de Sylvie Granotier. Paru le 27 mars 2019 chez Albin Michel dans la collection Thriller. 21€90. (370 p.) ; 21 x 14 cm

4e de couv : 

Un monde idéal

Le monde idéal est un rêve qui peut tourner au cauchemar quand on a le malheur d’y croire.

Cela avait tout l’air d’une histoire banale. Slimane, un Algérien en rupture de ban, est accusé d’une agression sans mobile évident. Le genre de délinquance ordinaire qui fait le quotidien de Catherine Monsigny, pénaliste aguerrie. Mais l’ardeur avec laquelle la fiancée du jeune homme lui demande de prendre sa défense a de quoi éveiller les soupçons : brillante étudiante en khâgne, issue d’un milieu bourgeois, elle détonne dans cet univers de petits voyous. Catherine Monsigny accepte sans se douter qu’elle constitue la pièce maîtresse d’un piège dont elle sera l’ultime victime.

Sylvie Granotier, l’auteure entre autres de Double Je et Le passé n’oublie jamais, démonte en virtuose la mécanique infernale de la dépossession de soi jusqu’à la radicalisation sans retour.

 

L’auteure  :  Sylvie Granotier est pas­sée du roman de jeu­nesse au polar, mais un polar  éloi­gné du type pro­cé­du­rier pour celui capable de créer des éma­na­tions d’atmosphères à tra­vers une héroïne récur­rente : Cathe­rine Mon­si­gny. Après son baccalauréat, elle entre à l’Université de Nanterre où elle obtient une licence en Lettres. En parallèle, elle suit des cours d’art dramatique et occupe divers petits boulots. Dans les années 1970, elle devient mannequin et fait de nombreux voyages internationaux. Elle devient ensuite scénariste et actrice pour le théâtre, le cinéma et la télévision. Elle signe également la traduction de Énorme changement de dernière minute de Grace Paley.En 1990, elle fait paraître Courrier posthume, un premier roman sur de difficiles relations entre une fille et sa mère. Dans Mort sans lendemain, son premier roman policier, un homme est victime d’une mise en scène où un criminel tente de lui faire endosser le meurtre d’une femme. Comme un coq en pâte (1996) est un roman policier humoristique ayant pour héroïne Cheryl, la compagne du Poulpe. Avec Sueurs chaudes (1997) et Dodo (1999), l’humour et la comédie du récit sont tempérés par le registre du roman noir où verse résolument Double Je (2002), une sombre histoire qui met en cause le milieu politique français. En 2015, elle est couronnée du Prix Mauvais genres pour Personne n’en saura rien

 

Extrait :
 -Vous ne me serrez pas la main parce que vous êtes mal élevé ou parce que je suis une femme ? – Par respect pour les femmes, corrige-t-il, sentencieux. – Par peur des femmes, mépris pour les femmes … Catherine égrène tranquillement les hypothèses tout en récupérant son sac où elle glisse son carnet. – Vous auriez du choisir l’Arabie saoudite ou le Qatar. Mais pas la France. On est pour l’égalité des sexes ici. Vous ne sentez pas cette odeur nauséabonde ? C’est celle du mépris, le vôtre.
Elle vérifie d’un coup d’oeil qu’elle n’oublie rien et, ignorant le détenu, se dirige vers la sortie d’un pas décidé. Le prisonnier reste impassible, mais son bras lui échappe et jaillit pour la retenir. La manche courte de son tee-shirt dévoile un tatouage étrange au-dessus de son coude : deux serpents autour d’un bâton. On dirait le caducée médical. Encore une victime de cette mode inexplicable en progression exponentielle. Marqueur d’appartenance à un groupe ou au contraire d’individualité revendiquée ?
A la porte, Catherine, en adepte de la formation continue, explique que le serrement de main, à l’origine, permettait de vérifier qu’on n’était pas armé. C’est une marque de confiance. »

 

L’ avis toujours court de Cat le chat 😉 

Chronique d’un roman noir 

 Qui n’a pas rêvé du meilleur des mondes ? Émilie va glisser sans s’en rendre compte vers un idéal imaginaire , jouet dérisoire aux mains de manipulateurs professionnels … en parallèle l’avocate Catherine , elle, croit en la bonté humaine , à sa mission d’assistance aux autres quitte à se fracasser  … Ce roman démonte avec talent une terrible mécanique de manipulation psychologique et de dépossession de soi , et c’est malheureusement, d’actualité .

D’autre part , cette histoire est fort  bien menée sans  temps mort, l’écriture y est nerveuse et dynamique , ce qui lui imprime un tempo parfaitement accordé.

J’ai reçu ce livre via blog 813 amis des littératures policières et j’avoue que je ne l’aurais pas forcément choisi au départ … une belle surprise car sa petite musique trotte un bon moment dans la tête , rien n’est évident dans notre monde et cela est bien une certitude 😉

Ma note 4,5/5 

2 réflexions sur “Un monde idéal de Sylvie Granotier

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