Dehors les chiens de Michaël Mention

Le livre : Les errances de Crimson Dyke Volume 1, Dehors les chiens de Michaël Mention – Paru le 18 février2021 chez 10/18 – collection Grands détectives – 7.80 € (312 pages) ;  11 x 18 cm

4ème de couverture :

Californie, juin 1866. Crimson Dyke, agent des services secrets, sillonne l’Ouest et traque les faux-monnayeurs pour les livrer à la justice. Tandis qu’il est de passage dans une ville, un cadavre atrocement mutilé est découvert. Crimson intervient et se heurte aux autorités locales. Mais lorsque d’autres crimes sont commis, ce sont les superstitions et les haines qui se réveillent. Crimson décide alors d’enquêter, traqué à son tour par les shérifs véreux et les chasseurs de primes.

Sueur, misère et violence : Dehors les chiens réinvente le western avec réalisme, sans mythe ni pitié.

 

L’auteur : Né à Marseille, en 1979, Michaël Mention est romancier et scénariste.
Adolescent, il dessine des bandes dessinées et intègre, en 1999, un atelier d’écriture à l’Université du Mirail à Toulouse. Par la suite, il glisse des chroniques aux nouvelles jusqu’à l’écriture en 2008 de son premier roman, Le Rhume du pingouin.
Il devient une étoile montante du polar avec Sale temps pour le pays (Grand Prix du roman noir français au Festival de Beaune en 2013) ainsi que Et Justice pour tous (Prix Transfuge du meilleur espoir polar en 2015), tous deux publiés chez Rivages.
Il est aussi l’auteur d’un récit documentaire, Fils de Sam (2014), et de Jeudi noir (Ombres noires, 2014), un roman sur le match de football France-Allemagne de 1982.Depuis il a publié Bienvenue à Cotton’s Warwick en 2016, Power en 2018, chronique relatant l’histoire des black panthers, Manhattan Chaos en 2019 inspiré par son goût pour la musique Soul de Miles Davis, De mort lente en 2020 où il dénonce le scandale des perturbateurs endocriniens.
Extraits :
« 20 heures passées.
Le soleil amorce sa retraite, gratifiant le ciel d’un violet prune strié de fuchsia. Splendide crépuscule, auquel la terre apporte ses offrandes. D’abord, les arbres et leurs écorces de feu, puis, les collines, la prairie toute entière. Ses herbes miroitent jusqu’aux Crapstone Mines, et se déclinent en d’inouïes nuance de vert, ou se dessinent des silhouettes. Plusieurs hommes en tunique, les mains ferrées, enchaînés entre-eux par les chevilles. Vingt prisonniers – encadrés par deux gardiens armés, à cheval – qui marchent d’un pas lourd. Essentiellement des assassins, mais aussi quelques anarchistes et un faux-monnayeur, Brad O’Herlihy.
Assoiffé.
Affamé.
Dépité à l’idée de regagner sa cellule, La Chingada, l’une de ces anciennes prisons mexicaines, réquisitionnées par l’armée de l’Union.
Brad, condamné à perpétuité. »

« Et si Clarke vielle sur la ville, un adjoint présent ne vaut pas un Sheriff absent. Providence, ses tourments, ses lampes allumées toute la nuit … et Old Bill se réveille, haletant, dans son paletot transpirant. Il s’assoit sur le lit, peine à reprendre son souffle.
Tabac.
Il repense aux deux victimes, au tueur, et la peur s’accentue, oui !
Il s’empare de son fusil, se lève. Anxieux, hanté par ces tombes qu’il ne cesse de creuser, même ici, chez lui. Et le vent, qui joue avec ses nerfs. »
 « La nuit qui suinte, racle l’âme en disséquant chaque seconde. Et celles de Walter sont pénibles. Walter Forbes, dans son bureau, assis face à sa fenêtre. Lampe à droite, café à gauche, fusil sur les cuisses. Vigilant, le jeune Town Marshal veille sur la ville, une responsabilité devenue écrasante. Ce matin encore, sa vie n’était que paperasse, collectes et conflits entre voisins, mais tout ça appartient au passé désormais. »
 

La chronique jubilatoire de Dany

Dehors les chiens de Michaël Mention

Chaque année, Michaël Mention offre une surprise au lecteur : un nouveau sujet, un nouveau style, un nouveau cadre … un nouveau genre quoi ! Cette année il pourra se vanter de m’avoir fait lire un western pour la première fois. J’ai bien mes références cinématographiques en tête : un peu de Tarentino, une dose de spaghetti et le tout en technicolor.

Certes, un agent fédéral traquant les faux-monnayeurs va se retrouver sur la piste d’un tueur en série, d’un éventreur en série pour être précis. Et d’entamer son périple en lonesome détective, de se confronter aux pouvoirs locaux des sheriffs et autres marshalls, corrompus pour la plupart, où les indices importent peu face aux clichés racistes du temps de la conquête de l’ouest, avec le mythe du méchant indien. Il n’y a pas que la testostérone comme ingrédients, il y a même une bonne dose de féminisme.
Bref, vous l’aurez compris, Michaël Mention revisite les standards du genre pour poser son empreinte sur cette histoire qui pourrait sembler classique mais qui en dit long sur le genre humain, ses bassesses et ses convoitises. L’auteur approche cependant le dérèglement de la société, victime du pouvoir de l’argent ainsi que les manquements d’une justice partiale et de l’importance de l’éducation.

Comme toujours l’auteur surprend avec ce goût du détail, cette précision qui sous-entend une sérieuse documentation, y compris pour un vocabulaire d’un autre temps. J’ai aimé ce dépaysement, loin de la police scientifique et du tout numérique. Addict je suis à cet auteur, addict et j’assume !
Le cru 2021 s’affiche comme : Les Errances de Crimson Dyke – tome 1 Dehors les chiens

… heureux lecteurs que nous sommes de découvrir une série !

Je remercie les éditions 10/18 et NetGalley pour leur confiance 

#Dehorsleschiens #NetGalleyFrance

 

Autres extraits :
« Le Sheriff soutient son regard et, de sa pipe, caresse sa barbe. L’adjoint dégaine alors son revolver, fait signe à l’agent de lever les mains. Crimson serre les dents…
 – Bute-le
… puis se décide à obtempérer, blasé, épie à travers les fenêtres. La voix s’indigne en lui, l’insulte rageusement.
Crimson, les mains levées :
 – Je suis agent fédéral.
 – Et moi, Buffalo Bill.
 – Dans ma poche, vous trouverez mon badge et les documents relatifs à ma mission. »  
 
« …lorsque les Season Brothers stoppent leurs chevaux. Ils descendent, lissent le cuir de leurs doigts, puis, d’un même pas, s’aventurent dans la nuit. Le regard fixe, confiants après avoir obtenu une première information : l’arme du crime est un Bowie, l’examen des corps l’a confirmé.
L’enquête ira vite. Comme toujours.
Summer.
Autumn.
Winter.
Spring.
Identités qu’ils se sont eux-mêmes attribués. Scellant leur fratrie. Des quadruplés apparus il y a trente-deux ans. Durant la deuxième épidémie de choléra. Nés de la mort, ils ne vivent que pour la semer à travers l’Ouest. Quant à leur passé, il est peu connu : adoptés par un couple fortuné, ils ont étudié dans les meilleurs établissements, dont l’école de médecine de Harvard, avant d’intégrer la célèbre agence de détectives Pinkerton. Traqueurs d’assassins, briseurs de grève. Espions chez les Confédérés, ils ont accumulé les succès jusqu’à la fin de la guerre et monnaient désormais leurs talents.
Adeptes de sciences occultes, plus tenaces que les US Marshals, plus impitoyables que les Indiens, les Season n’ont qu’un employeur, M. Benedict, et qu’une ambition, l’argent. »
 

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