Papote d’auteur : Alex notre indic était avec K Bellatrix

Papote d’auteur : Alex notre indic était avec K Bellatrix

Faisons connaissance avec K.Bellatrix, l’auteur du thriller Les Ténèbres d’Orcus, lauréat du prix des lecteurs Librinova 2020. Une interview à distance puisque 1500 km nous séparent.

 

 Hello Bellatrix ou K. Bellatrix.  Attaquons directement, pourquoi ce pseudo et, plus important pour les lecteurs, Bellatrix c’est « il » ou « elle » ?

Je ne sais pas si c’est vraiment si important pour les lecteurs. J’ai choisi d´écrire sous pseudo car je préfère être camouflé. Ce pseudo ambigu fait référence à une constellation car j’aime les étoiles, observer le ciel, la nature.  Je tenais vraiment à me retirer en tant que personne, que le lecteur lise mon livre sans connaitre l’auteur pour qu’il n’y ait pas d’interprétation, qu’il le lise avec un œil frais… Les préjugés ne sont pas possibles avec un pseudo, c’est neutre.

Et puis, j’avais aussi peur de trop m’exposer, que les gens me jugent en tant que personne alors que je préfère être jugé en tant qu’auteur.

Je comprends. Tu peux nous en dire un peu plus sur toi ? Que fais-tu quand tu n’écris pas ?

Je préfère rester discret. J’ai eu plusieurs métiers, plusieurs vies, dans plusieurs villes et maintenant pays. Et bien sûr, je ne vis pas de mes livres. Je suis installé depuis trois ans en Suède avec ma famille.

Et si on parlait livre et écriture maintenant ? Pourquoi l’autoédition ?

J’ai eu une expérience avec une maison d’édition pour un précédent livre. Et pour moi, ça n’a pas été une bonne expérience. Assez déçu même. Même si je sais que cela est probablement très différent d’une maison d’édition à l’autre. J’ai donc choisi l’autoédition pour Les Ténèbres d’Orcus. J’ai conscience que l’autoédition souffre encore d’une mauvaise image, mais malgré les difficultés, cela m’a donné la liberté de communiquer sur mon livre, de partager mon univers, et de faire des superbes rencontres avec mes lecteurs. J’ai pu également créer un book trailer, et le livre est actuellement en production en studio avec un comédien et doubleur professionnel pour sortir Les Ténèbres d’Orcus en livre audio. Ce sont des projets très excitants !

Tu es donc passé par Librinova. Tu es le lauréat du prix des lecteurs 2020. Qu’est-ce que t’a apporté ce prix ?

Oui, je suis passé par Librinova. Et le prix m’a apporté l’envie et la force de poursuivre cette passionnante et difficile aventure de l’écriture. Le prix a favorisé la promotion du livre, en lui donnant une meilleure visibilité et mise en avant. J’ai vu le nombre de mes ventes tripler depuis.

Ah oui dis-donc ! Super ! Et comment as-tu vécu le fait de recevoir ce prix ?

Le prix des lecteurs Librinova est un prix qui représente beaucoup pour moi puisqu’il m’a été attribué comme le coup de cœur de l’année 2020 après sélection auprès de 200 lecteurs. C’est un honneur et une belle reconnaissance qui m’ont été offert par les lecteurs de Librinova. Ecrire un livre c’est espérer émouvoir ou sensibiliser un lecteur, l’emmener en voyage, alors quand cette reconnaissance vient du lecteur c’est une immense satisfaction. Merci à eux et à elles !

En tous cas bravo, ce prix est amplement mérité. On va donc parler un peu plus de ton livre, Les ténèbres d’Orcus. Comment as-tu écrit ce livre ? Parle-nous de ton processus d’écriture ?

Je crois que je suis un peu psychopathe ! Non je plaisante. Mais c’est vrai que j’aime mettre de la violence mais de la violence par rapport aux sentiments. Le tueur dans mon livre est violent parce qu’il a été violé, meurtri. Je n’aime pas les détails « glauques » ou « trash ». J’essaie de me mettre à la place de mon personnage. Et ça fait ressortir de la colère, de la tristesse. Mon personnage est cassé et tuer devient alors un exutoire.

J’ai fait beaucoup de recherches et lu des études sur la manière dont les enfants réagissent après un tel traumatisme. Et souvent, c’est avec des dessins. Ce qu’on retrouve dans mon livre. Je préfère suggérer ou évoquer certaines violences.  Et je crois aussi qu’on a tous une part de violence en nous.

Qu’est-ce qui t’a amené à l’écriture ?

Plus jeune j’aurais aimé être médecin philosophe. L’écriture est venue en discutant. J’ai compris qu’il n’est jamais trop tard pour commencer à écrire. Et il était plus facile pour moi d’écrire un polar par rapport à mon ancienne carrière de policier. Ecrire me permet aussi d’écrire ce qui me choque dans la société. J’ai vu des choses dures, j’ai croisé des tueurs, des collègues en Brigade des mineurs…S

Comment tu écris ?

Pas régulièrement. Par à-coups, selon l’envie et surtout le soir. Je n’ai pas le temps en journée. Je n’ai souvent pas de plan. J’écris comme ça vient et peu par jour. Je note mes idées pour pas les perdre.

Puis je passe à la relecture. J’écris environ 300 à 500 mots par session. Rarement plus.

Pendant cette relecture je cherche les bons mots, les bons verbes. Je cherche des métaphores, j’essaye autant que possible de bannir les adverbes et participes présents, les répétitions. Je relis ce que j’ai écrit la veille.  Et je le fais à voix haute parce que je veux trouver la mélodie des mots. Je vais alors me rendre compte que c’est trop lourd, trop haché… Et je recommence !

Mon écriture se passe beaucoup dans la souffrance ! Par exemple, il m’a fallu deux heures pour écrire la description du village qui ne fait que quelques lignes.

Cela me fait penser à Gustave Flaubert : quand il se relisait, il faisait ça aussi. Il se réfugiait dans une pièce qu’il appelait son « gueuloir » pour se relire à voix haute.

Dans tout ce que j’écris, ma priorité, c’est ce que les personnages ressentent, pas les décors. Et si ça ne sonne pas bien, je recommence.

Les idées viennent parce que je les rumine. Je peux les penser pendant 15 jours ! Les idées viennent quand je suis seul.

Comment as-tu créé tes personnages ? Qu’est-ce qui t’inspire ?

Il y a 50% de moi dans Chevrillon. Lui, il ne vient pas pour être sympa, mais pour avoir des réponses, pour enquêter.  Je l’ai un peu caricaturé, mais je voulais garder l’authenticité. Voilà, en fait je ne cherche pas du réalisme, je cherche de l’authenticité.

Je me suis un peu inspiré du film d’Hitchcock Psychose pour créer Adrien.

J’aime observer les gens, regarder autour de moi. Les gens sont une source d’inspiration, aussi bien les inconnus que notre propre famille.  Je ne suis pas inspiré par les films ou par les livres. Les gens sont « vrais » alors que les films sont déjà la vision d’un autre. Et les lecteurs n’auront pas le même ressenti face à un personnage car ils n’ont pas le même vécu.

En fait, à part la science-fiction, et encore, je pense que c’est impossible de ne pas s’inspirer de quelqu’un qu’on connait quand on écrit.

Et tu vois, c’est pour ça que je prends beaucoup de plaisir à discuter avec certains lecteurs. Et je regrette aussi le mépris de certains autres.

Et pour l’écriture en général, tu les travailles comment ?

Pour moi, les décors sont secondaires.

Mais je vais toujours traiter le décor ou la nature comme une personne. Le froid et la nuit c’est désagréable. Je voulais cette ambiance pour ce livre.

Par exemple, mon prochain livre se passera l’été donc il y aura de la chaleur.

Je vais aussi passer peu de temps à décrire une pièce, un mur. Je vais faire le minimum.

Pour la scène de crime et l’investigation par les TICs, je me suis fait coacher par une TIC. Et j’ai passé du temps à me documenter. Je vais toujours chercher l’information auprès des professionnels.

Je me suis aussi servi de mon ancienne expérience de policier. Notamment pour le contact avec les gens ; l’instinct du policier. L’approche, le ressenti… tu ne rentres pas comme ça dans une pièce, tu as peur, il y a l’adrénaline. On n’a pas la même peur selon son vécu. Arango a peur parce qu’il a une famille, des enfants, il est plus vieux. Chevrillon lui est plus jeune, plus fougueux. Mais malgré tout, il va rester dans le cadre.

On sent de la tendresse quand tu parles de ton personnage principal/tueur. Est-ce que tu l’as d’abord créé et ensuite l’intrigue autour ?

Je voulais vraiment cette ambiance de campagne humide. Je me suis inspiré de ce que je connaissais. A une époque, il y avait beaucoup d’enfants de la DDASS placés dans des petits villages comme celui de Rillon.

Pour te répondre, j’ai d’abord créé le village. Des gens hostiles vis-à-vis du citadin avant d’être hostiles vis-à-vis du gendarme.  Je me suis inspiré de mon vécu, des gens. J’ai accentué et grossi certains traits mais cette ambiance avec les rideaux qui bougent quand tu traverses la rue, c’est vraiment ça. Et puis il y avait aussi les gendarmes qui venaient, qui discutaient. C’est très fréquent dans les petits villages cette proximité. Ça n’a rien d’incongru.

En tous cas bravo parce que ton livre est vraiment très prenant, visuel, sombre… J’ai bien ressenti tout ce que tu viens d’expliquer. Pour terminer on va parler un peu de toi. Quand tu n’écris pas, quelles sont tes passions ? Tes loisirs ? Qu’est-ce que tu lis ?

J’aime visiter Stockholm et le reste de la Suède. Beaucoup de balades, de promenades. Je suis un inconditionnel de la nature. On a six mois magnifiques en Suède, on en profite. Toutes les photos que je poste sur Insta sont prises par mon épouse.

Pour connaitre un pays, il faut être au contact des gens, partager, vivre avec eux, comme eux.

Et sinon je lis par périodes. Des romans mais beaucoup d’articles, tout ce qui a trait à l’actualité, l’économie, la chimie aussi.

Merci à toi pour toutes ces révélations ! à très vite avec la sortie de ton prochain livre.

 Ge : Et Merci à vous deux, Alexandra et à K Bellatrix pour ce bel entretien.  Maintenant on en sait un peu plus sur ce mystérieux auteur mystère 😆.

Et retrouvez notre avis sur  Les ténèbres d’Orcus ICI

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